ESCALADES dans la Région des Calanques
par le Dr. G. Albert
Membre de la Section du Var et de Haute Provence du C.A.F
GÉNÉRALITÉS
Du Cap Croisette à la Baie de Cassis, sur une longueur à vol d'oiseau de plus de 4 lieues, les massifs de calcaire de Marseilleveyre , des Escamponnets, du Mont Puget poussent dans la mer leurs falaises et leur promontoires à pic, véritables remparts dont les Caps Sormiou, Morgiou et la Presqu'ile de CastelVieil sont les bastions les plus avancés et l'Ile de Riou la sentinelle.
Point de plages, sauf au fin fond des calanques qui font brèche dans la muraille :
Sormiou large et verdoyante
Morgiou plus sauvage habitée seulement par quelques pêcheurs au delà de laquelle c'est l'absolu désert
Sugitton, puis de simples échancrures de falaises jusqu'à En-Vau la fantastique
Port Pin moins escarpée
et la dernière , le long bras dissimulé dans les pinèdes de Port Miou
Il est impossible de saisir les détails de cette terre tourmentée sans la venir explorer à fond . Or les sentiers y sont rudes souvent, plusieurs points du bord de mer sont inaccessibles au simple piéton, mais que de belles escalades à tenter et quelle sauvagerie dans le paysage ou la blancheur du roc éclate sur le vert des pins et le bleu sombre du ciel et des flots
(extrait de l'annuaire de la section de Provence du C.A.F. 1902)
Tel est lyriquement décrit le Pays des Calanques au bord de la mer latine.
D'innombrables voies d'escalade y ont été découvertes -* nous en décrirons 337, où le rochassier trouvera toute la gamme des possibilités imaginables.
Avec cela peu de marche d'approche, une température toujours clémente, pas de menace imprévisible de mauvais temps dangereux, le spectre des bivouacs écarté.
C'est le royaume du calcaire blanc. "la Côte de Marbre".. le vrai paradis des grimpeurs.
* D'autres voies d'escalade furent ouvertes pendant les 3 années que dura la rédaction de ce volume (1941-1942-1943) et dont nous reparlerons dans un autre ouvrage, sinon notre travail eût subi le sort de la tapisserie de Pénélope et n'aurait jamais pu être terminé.
La varappe y est généralement plus subtile que dans le granit. dans les passages épineux, on ne peut que rarement utiliser la tactile brutale de l'attaque en force. On est alors contraint de ruser avec la roche en travaillant sur le bout des doigts et en surveillant constamment la solidité des prises.
De plus à l'inverse du granit ou de la protogine, les murailles de calcaire des Calanques sont très souvent fissurées dans tous les sens , et permettent de trouver , par l'emploi de pitons, la clé des problèmes , insolubles par des moyens naturels. D'où l'apparition de cette escalade artificielle qui devait connaitre si vite un essor déconcertant.
L'escalade dans les Calanques demande un entrainement tout différent de ce que l'on est accoutumé de pratiquer dans les Alpes, aussi la Côte de Marbre n'est plus seulement une région d'école où les grimpeurs locaux entretiennent leurs forces en vue des campagnes d'alpinisme d'été. Elle est devenu un centre d'escalade autonome qui mérite d'être plus connu et dont on a pu dire qu'il était le pays où s'effectuent de nos jours les escalades de rocher pur les plus difficiles de France (E. Frendo dans Alpinisme: Calanques 1942)
Nos descriptions seront réparties en 2 livres, un pour chaque massif et nous les grouperons le mieux possible en distinguant les divers quartiers où elles se situent.
Nous avons rattaché artificiellement au mont Puget l'aiguille de Sugitton parce qu'elle est le prolongement et la fin maritime du petit chainon secondaire des Collines des Escampons, et que ce dernier en dépend plus - géographiquement parlant - que de Marseilleveyre. Nous enclaverons par contre dans le livre de Marseilleveyre, l'ile de Riou sise à peu de distance du littoral (3.5km) entre les Goudes et Sormiou.
Et ceci nous donne la table de matière de cet ouvrage.
Premier Livre: Le Massif de MarseilleVeyre
I Quartier de St Michel D'Eau Douce
II Quartier du Vallon des Aiguilles
III Quartier du Malvallon
IV Quartier de Podestat - La Melette
V Quartier des Baumettes
VI Quartier de Sormiou
VII Quartier de l'ile de Riou
Second Livre: Le Massif de Puget
II Quartier du Vallon des Aiguilles
III Quartier du Malvallon
IV Quartier de Podestat - La Melette
V Quartier des Baumettes
VI Quartier de Sormiou
VII Quartier de l'ile de Riou
Second Livre: Le Massif de Puget
I Quartier de Morgiou Sugitton
II Quartier de la Tete de Puget
III Quartier du Vallon des Rampes
IV Quartier de la Grande Candelle
V Quartier du Devenson
VI Quartier de la Calanque de l'Oule
VII Quartier d'En-Vau
Nous ne nous attarderons pas à décrire les voies d'accès et les marches d'approche conduisant à ces centres d'escalades.
Nous nous contenterons d'en indiquer sommairement le site géographique renvoyant le lecteur pour de plus amples détails aux diverses brochures de H. Imoucha.
UN PEU D'HISTOIRE DE L'ESCALADE DANS LA REGION DES CALANQUES
Nous rédigeons ces aperçus généraux en regrettant de n'avoir pu réunir une documentation plus complète et plus exacte sur les escalades d'autrefois.
Il eut été intéressant d'accompagner toutes nos descriptions d'un historique précis de leurs première. Malheureusement ce ne fut possible que pour les temps modernes, c'est à dire ces toutes dernières années. Et cela nous vaudra le reproche d'avoir écrit surtout une apologie des grimpeurs d'aujourd'hui .
A cette époque où le grimpeur qui ignorait l'usage des pitons, importés à Marseilleveyre en 1935, ne pouvait compter que sur sa valeur physique et son allant moral pour triompher d'obstacles inconnus, et l'on conviendra que dans ces conditions il fallait du cran pour entreprendre des parcours comme l'Arête de Marseille ou la Voie en "I" de la grande Candelle. Aussi les "premières" furent-elles rares pendant longtemps .
Ouvrons à ce propos une parenthèse: ceci doit nous conduire à une plus saine estimation de la beauté de certaines escalades, aujourd'hui dédaignées et jugées " à vaches" par des jeunes grimpeurs qui ne les abordent pas sans quelques pitons à la ceinture, pensant que c'est plus prudent ainsi !
Et que dire des "Premières" antérieures à 1914, exécutées dans une véritable atmosphère d'exploration. Evidemment la muraille en " Z " de la Grande Candelle, ou la Cheminée Nord de l'aiguille de Sormiou paraissent aujourd'hui très faciles parce qu'elles sont aujourd'hui archi-connues dans leurs moindres détails, apprises par coeur pour ainsi dire, et que n'importe qui sait par avance n'y rencontrer aucun gros obstacles. Il n'en est pas moins vrai que leurs auteurs eurent un grand mérite de les réussir puisque à cette époque ils opéraient " en solo" et sans corde! .
Nous désirions vivement recueillir le plus de renseignements possible sur les premières escalades antérieures à l'ère des "clous", mais nous nous sommes heurté à toutes sortes de difficultés. :Les escaladeurs d'avant 1914 ont presque tous abandonné la pratique du rocher et beaucoup n'ont jamais publié leurs exploits. Les éléments de l'escalade de cette époque nous sont parvenus par légende orale, la plupart du temps incomplets ou inexacts.
Pour les itinéraires postérieurs à 1914, nous avons réuni une documentation plus précises; mais là encore la déformation de la tradition orale se fait jour : erreur de date, attribution discutable de telle première à tel ou tel escaladeur, etc.. émaillent les récits qui souvent se contredisent suivant leur origine .
Nous nous efforcerons, en conclusion, de résumer pour chaque itinéraire les détails de sa découverte en nous étendant plus amplement sur ceux qui firent date dans l'histoire de l'escalade dans la Région des Calanques .
D'ores et déjà indiquons brièvement que l'ère de l'escalade libre, ouverte par le guide Gaspard et F.R. Mark, lors de la conquête du sommet de la Grande Candelle, s'étend en pureté jusqu'en 1935 .
Elle passe par plusieurs phases:
Avant 1900: c'est l'exploration des régions pratiquement inconnues, illustrée surtout par H.Abeille.
Après 1900, le Rocher Club et le Climber's Club s'emploient à élargir le champ d'action découvert par les pionniers du XIXme siècle. Leurs principaux membres sont : Orelli, Bourgogne pour l'un et Hermitte, Gras, V.Martin, Angelvin etc.. pour l'autre.
Puis aux approches de 1914, l'équipe familiale des frères David- d'abord Julien et plus tard Louis - prennent brillamment la tête du mouvement, et se signalent par de très beaux succès aidés par Guéry, Andriny, etc..
Après la guerre de 14-18 le sport de l'escalade parait entrer en sommeil, pour connaitre un renouveau triomphant vers 1926, et c'est alors l'avènement des grandes conquêtes de l'escalade libre, dont la plus spectaculaire fut celle de l'arête de Marseille à la Candelle en 1927. On note pour cette époque les noms de : J.Laurent, Wyss, Choberg, Imoucha, C. Hancy, Dr. Poucel Junior, Studer, Leguen, Reboul, Prudhomme, les Lyonnais Paillon père et fils, et des groupes anonymes " La Cordée " , "Les Ecureuils " etc...
Puis en 1935 E. Frendo fait connaitre aux marseillais l'usage des pitons au cours d'une démonstration légendaire au Candellon puis à la Lézarde de St.Michel.
La technique de l'escalade artificielle est née dans les Calanques et va heureusement combler les déficiences de l'escalade libre pure. De nombreux adeptes s'adonnent avec passion au noble sport de la varappe; beaucoup deviennent rapidement des maitres et forment la pléiade des as qui vont en quelques années faire moultes premières retentissantes. Ce sont : J. Save, J.Meunier, V. Rostand puis Barrin, R. Duchier, Ch. Magol, Ramond, etc..
Grace à un harmonieux mariage de l'escalade libre et de l'escalade sur pitons, ils font les conquêtes de la Face Nord du Rocher des Goudes, de la Sirène d'EnVau, de l'Arête Victor Martin, de la Face Ouest du Rocher des Goudes ,etc..
Puis la pratique de l'escalade acrobatique s'intensifie à partir de 1938 et R. Tanner, G. Rebuffat, G. Tramier etc., s'emploient à vaincre les parois restées vierges, ils conquièrent: l'Arête Nord-Ouest du Rocher des Goudes, La Face Nord des Lames. Enfin ces derniers temps on pousse à fond l'apprentissage de l'escalade artificielle, et dès lors les murailles des Calanques ne connaissent plus de répit. Les prouesses les plus invraisemblables s'accumulent à un rythme échevelé, toujours la limite du possible parait atteinte et toujours elle s'éloigne. Les nouvelles escalades se surclassent tour à tour en difficultés et rien ne fait prévoir une accalmie dans la compétition acharnée à laquelle se livrent maintenant les pratiquants de l'escalade de cirque, pour la conquête du nec plus ultra.
Mais en même temps, l'escalade libre se perfectionne et s'affine; les grimpeurs de plus en plus audacieux, dédaigneux de l'emploi des clous, démontrent la possibilité de faire sans quincaillerie de nombreuses escalades classiques où elle paraissait indispensable auparavant .
C'est le retour à l'escalade naturelle avec un progrès considérable.
Deux école s'affrontent dans les Calanques: celle des partisans de la Directissime à tout prix, fut-elle continuellement sur pitons, et celle des chercheurs d'escalade libre qui n'utilisent les clous qu'en toute dernière ressource. Les deux se valent et nous laisserons le lecteur le soin de choisir sa préférée.
Nous avons puisé de nombreux renseignements dans les bulletins et annuaires de la Section de Provence du C.A.F.
Un très beau manuscrit de G. Rouard, actuellement propriété de la St.des Excursionnistes marseillais nous a été fort utile pour l'historique des escalades anciennes. De même qu'un rarissime exemplaire du guide d'Escalade qui avait été ébauché par les membres de la Section du Var et Haute Provence du C.A.F. nous a donné maintes précisions sur l'époque inter-guerre.
Quant aux itinéraires modernes nous avions décidé de les parcourir tous personnellement pour l'homogénéité de nos descriptions, mais nous avons dû y renoncer, submergé par leur nombre .. Nous en avons négligé très peu et nous nous sommes inspiré pour eux des renseignements que nous ont transmis les collaborateurs bénévoles, que nous remercions ici pour leur aide précieuse : G.Tramier, G.Rebuffat, G.Livanos, G.Hancy, etc.. et en général tous les grimpeurs locaux .
LE MATERIEL
La Corde
Comme nous l'avons déjà dit le matériel exigé par l'escalade libre est assez restreint.
Pour les itinéraires décrits sous l'étiquette " escalade libre facile " il suffira de prévoir une corde simple avec des intervalles moyens de 2O à 25 mètres.
Pour l'escalade " libre difficile" il sera sûrement prudent de prévoir le double encordement entre le leader et le second, l'expérience ayant malheureusement prouvé qu'une chute de quelques mètres sur une arête vive ou sur un piton a entrainé neuf fois sur dix la rupture de la corde simple ( accident mortel de Bonnet à la dalle Paillon de l'Arête de Marseille et de Vincent tout récemment à l'Arête V.Martin) alors que d'autres décrochages de grande amplitude qui auraient eu des conséquences graves après la rupture de la corde si elle eut été simple, ont été enrayée et minimisées par la résistance de second câble ( Tanner au Pic de Bertagne, Terray au Gros surplomb de St.Michel) d'autre part il ne faut pas oublier que celle-ci est à la merci des chûtes de pierre même minimes: l'auteur s'est trouvé plusieurs fois arrêté par des coupures complètes causées par l'écroulement de blocs de quelques kilos! L'emploi de la double corde est la meilleure manière de parer à ces incidents, selon le vieil adage : deux suretés valent mieux qu'une. Enfin dans l'escalade "libre très difficile" le double encordement s'impose d'autant plus que les pitons d'assurance sont souvent très espacés et qu'une chute libre de 4 mètres et plus amènera immanquablement la rupture de la corde simple sur le mousqueton du dernier piton d'assurance.
Ne lésinez pas sur le poids au mètre de votre "ficelle" qu'elle soit en chanvre français ou italien plus résistant à la traction, ou en manille plus résistant à l'usure: les bonnes dimensions sont comprises entre 11 et 13 mm de diamètre, et nos préférences personnelles vont au 13mm. Tant pis pour les ennuis des kilos supplémentaires sur l'échine, car ils seront compensés par un excédent de sécurité en cas de décrochage. Quant à la fabrication il est essentiel d'utiliser des cordes câblées,- à longues fibres de premier choix- à 3 torons plus solides que celles à 4 torons, toujours pliée à angle vif au même endroit; dans un mousqueton ou sur un anneau, ou sur une branche si l'on descend souvent en rappel, traduit à la longue sa souffrance par une démolition de son câblage et l'expulsion d'un de ses brins. Au contraire les 3 torons d'une bonne corde pliés à angle aigus "portent" également et rien n'est modifié dans leur structure par un long usage.
Les cordes tressées sont infiniment plus fragiles et il est préférable de ne pas s'en servir, d'autant plus qu'à calibre égal, leur résistance à la traction est inférieure d'au moins 2O% à celle des cordes câblées. N'oubliez pas non plus qu'une corde s'use, aussi bonne soit-elle !
Le critérium d'une usure dangereuse est la disparition des saillants des torons: les fibres externes ont été coupées à chacun de leur passage à la périphérie et leurs débris ont bouché les intervalles entre ceux-ci. Si l'on démonte les fragments d'une corde ainsi usée, on voit que l'on n'a plus que quelques fibres longues intactes et que tout le reste n'est plus qu'étoupe et poussières. A ce moment là, gare à la casse, car cette corde qui neuve "tenait" peut-être 15OO Kgs ( en 12mm par exemple) n'en supporte plus que 15O ou 2OO à ce stage de décrépitude! il faudra donc savoir s'en débarrasser à temps.
Ainsi donc: en escalade libre, simple encordement pour les parcours catalogués "facile"; double encordement de sécurité pour les itinéraires " difficiles" et "très difficile" . A chaque description la longueur optimum de l'intervalle sera indiquée, sauf pour les escalades très faciles réalisables en "solo" sans grand risque .
Dans les itinéraires d'escalade artificielle la double corde est de rigueur, la longueur d'intervalle étant indiquée également pour chaque voie. Dans des cas spéciaux où la commodité du coulissage l'exigera, nous indiquerons également les conditions d'encordement les meilleurs
Les Pitons
Dans les Calanques les grimpeurs ont pris la malencontreuse habitude d'enlever après leur passage les pitons posés par le leader. Cette coutume, qui est l'une des tares les plus insupportables de l'escalade en Provence a des inconvénients multiples: la cordée se trouve retardée dans des proportions considérables, qui vont multiplier par 2 ou 3 le temps normal d'un parcours.- le dernier de l'équipe doit se livrer à un travail fastidieux et éreintant- et ce qui est plus grave, dans les escalades très fréquentées, le "dépitonnage" désagrège le rocher, démolit les fissures et rend la pose ultérieure de nouveaux clous problématique. Certes le dépitonnage n'a pas été pratiqué de tout temps par tous les grimpeurs et nous nous souvenons d'une époque pas très lointaine où les itinéraires difficiles étaient surabondamment pourvus d'une quincaillerie distribuée avec prodigalité: cela les facilitait d'ailleurs tellement que cela leur enlevait tout leur caractère. Il y a quelques années la Lézarde de St.Michel parée d'une douzaine de pitons se montait les doigts dans le nez et l'on se baladait sous le "coeur" de la voie Barrin au Rocher des Goudes .
Puis le vandalisme allié à l'esprit de rapine poussèrent quelques malotrus à se munir à peu de frais du matériel généreusement abandonné dans les parois par des mécènes. En quelques mois toutes les murailles furent proprement nettoyées et leurs pitons raflés. C'était tomber de Charybde en Scylla, car dès lors tout le monde dépitonne à la montée et l'aire des "tabassages" homériques fut ouverte au grand dam des roches fragiles et des prises délicates .
Evidemment l'idéal serait que tous les itinéraires d'escalade fussent pourvus à demeure des pitons ABSOLUMENT indispensables; mais il faut compter avec les moeurs de certains grimpeurs qui n'hésitent pas à s'approprier le bien d'autrui abandonné à la collectivité et nul ne se soucie plus de laisser en place un matériel couteux. Peut-être les groupements constitués, tel le C.A.F. ou la Sté des Excursionnistes Marseillais-, utilisant en cela une faible partie des cotisations de leurs membres-, devraient-ils user de leur autorité et protéger le matériel qu'ils feraient placer à leur compte dans les murailles ? Nous posons cette question avec peu d'espoir de la voir résolue, néanmoins le débat est ouvert. *NB
Nous n'indiquerons pas dans nos descriptions le nombre de " clous" à emporter dans chaque itinéraire.
Il suffira de se rappeler qu'en " escalade libre " et la catégorie "facile" se fait aisément sans eux, qu'ils sont facultatifs et peu nombreux en "escalade libre difficile" et que tous les itinéraires " très difficiles " n'en exigent qu'un nombre restreint, 6 à 8 étant la plupart du temps un maximum. Et chacun aura toute liberté de corser la dose à son gré suivant ses capacités .
Quant aux itinéraires d'escalade artificielle ils demandent suivant leur classement une quantité plus ou moins grande de ces accessoires encombrants. En moyenne les voies " peu difficiles" et "difficiles" peuvent se faire avec une douzaine de pitons et avec un stock de 15 et 2O pitons il est possible d'entreprendre presque toutes les autres, quitte à les replanter plusieurs fois, à part cependant les escalades "extrêmement difficiles" qui n'ont pu être réalisées qu'avec un outillage important et spécial: fiches en bois, grosses broches ou pitons ultra court de quelques centimètres. Ce matériel, qui n'existait pas dans le commerce récemment encore, est cependant indispensable à l'exécution correcte de quelques parcours, très rares il est vrai .
Le grimpeur qui désire pratiquer à fond l'escalade artificielle des Calanques devra donc se munir de ces pitons spéciaux.- F. Simond fils aux Bossons en a déjà fait sur commande- ou si ses compétences en métallurgie le lui permettent les fabriquer lui même. Ceci nous amène à dire que la pratique de l'escalade artificielle est plus un métier qu'un art et que si l'on "nait" bon grimpeur d'escalade libre, on devient bon grimpeur d'escalade artificielle, par un long apprentissage qui ne peut s'improviser, tout comme n'importe quelle profession manuelle;- la perfection de l'outillage employé entrant autant en ligne de compte dans le résultat final que la dextérité dans son utilisation .
Ce qui revient à dire que l'escalade artificielle, même très difficile est à la portée de tout le monde qui veut s'en donner la peine, - ce qui d'ailleurs a été surabondamment démontré dans les calanques- alors que la pratique courante de l'escalade libre très difficile n'est accessible qu' à une élite, - le summum de l'art de la varappe étant atteint par l'heureux sujet également compétent dans les deux parties.
* N.B.- Depuis la rédaction de ce chapitre, l'auteur a fait un essai de mise en pratique de cette conception des pitons les plus utiles, posés à demeure dans les itinéraires difficiles très fréquentés. Il a choisi pour cela la Voie Barrin de la Face Nord du Rocher des Goudes et l'Arête V. Martin au Roc de St. Michel et il y a placé plusieurs pitons très fortement coincés dans les fissures et de plus scellés au ciment, donc difficilement escamotables. Ce matériel offre toute sécurité et a été disposé de telle façon qu'il ne puisse servir de prises artificielles, mais seulement de point " d'assurance ".
Bien entendu cette initiative privée a suscité les commentaires les plus divers dans les milieux officiels, dont il soulignait la carence en cette matière .
Nos remarques sur le dépitonnage s'appliquent intensément aux parcours artificiels, où l'échelle des difficultés est surtout basée sur la pose des " clous"; après plusieurs vigoureuses séances d'extraction de ceux-ci, brisant les fissures ou écornant les saillies de la roche, certaines voies ne seront plus faisables dans un proche avenir. Il est vrai aussi que si tous les pitons étaient fixes et solides, une seule classe suffirait à englober toutes les escalades artificielles et que ce serait un jeu d'après midi de "faire" la Paroi Jaune ou la Voie du Mitan! La vérité doit donc se trouver à mi-chemin du pitonnage massif à demeure ou du dépitonnage intégral.
Mousquetons, Etriers etc..
Le corollaire de l'usage des " clous" est l'emploi des mousquetons: indiquons brièvement que le nombre de mousquetons emportés doit égaler, au moins le nombre de pitons à poser dans une étape. Ce théorème n'est pas une lapalissade car il est fort gênant pour le leader à court de matériel de redescendre chercher les mousquetons qui lui seront utile plus haut .
Inutile en escalade libre, les étriers ou anneaux de corde, munis ou non de planchettes pour les pieds sensibles, sont très appréciés en escalade artificielle où ils suppléent avantageusement à la traction directe, sans parler du confort relatif qu'ils apportent aux grimpeurs, ils permettent d'économiser la solidité des pitons en ne leur faisant supporter que le poids du leader, alors que dans la " traction directe" on leur ajoute le contrepoids du second qui tractionne et Dieu sait si certain clous, même posés consciencieusement sont susceptibles et s'arrachent facilement sans qu'il soit besoin de les solliciter longuement.
Le Jargon
Le texte de cet ouvrage parait souvent chaotique, émaillé de mots bizarres ou d'expressions inhabituelles; la faute en est au jargon des grimpeurs que nous emploierons à tout propos, préférant toujours nous servir du " terme du métier" plutôt que de la formule académique correspondante, quand il en existe une !.
Nous terminerons donc ces aperçus généraux par une rapide traduction en langage courant, des principales expressions qui reviennent souvent sous notre plume, à l'usage des lecteurs non encore initiés.
Une "première" : escalade réussie pour la première fois.
Une "directissime" : escalade faite suivant la ligne la plus directe pour joindre le sommet.
Une " combe " Petit vallonnement suspendu
Un " couloir " : Large et longue faille dans une muraille généralement très pentue. Les rives d'un couloir sont toujours désignées suivant le sens orographique, c'est à dire en regardant vers le bas dans le sens de la descente; la rive droite à droite, la rive gauche à gauche.
Une " cheminée " : Faille étroite dans une muraille où l'on peut pénétrer.
Une "fissure " : faille très étroite dans une muraille où l'on ne peut pas pénétrer.
Un " dièdre " : Faille en " livre ouvert" généralement peu profonde avec deux plans lisses. Il est "rectangle" si l'angle décrit par les deux plans égale 9O°, "aigu" s'il est plus petit, "obtus" s'il est plus grand. Dans ce dernier cas nous dirons " dièdre ouvert ".
Une "corniche " : Longue bande de terrain plat, sensiblement horizontale dans le milieu de la muraille.
Une " corniche en trottoir ": Corniche rocheuse spacieuse
Une "vire" :Corniche étroite et irrégulière
Une " vire ascendante " :Vire montante en pente plus ou moins raide.
" Pente négative" se dit d'une muraille en surplomb dès que sa pente dépasse 9O°
"c,a,d, " la verticale stricte; en deçà de O à 9O°, c'est une pente positive - normale.
" grimper en opposition" Il n'ya pas de prises dans un couloir ou dans une cheminée; on s'élève par adhérence en opposant la pression du dos contre une paroi et la pression des bras et des jambes contre l'autre paroi .
" Ramonage ": Grimper en opposition tout comme un ramoneur dans une cheminée .
" A la Dulfer " : du nom de celui qui généralisa cette méthode. On s'élève le long d'une fissure lisse, trop étroite pour permettre des coincements ou des verrous des mains ou des pieds, mais où les mains peuvent s'accrocher à l'un des bords, la traction des bras obligeant les pieds à adhérer au rocher. Est très pénible et demande une grande sûreté.
Abréviations "R1" 2 ou 3..etc.. Indiquent les " relais" où l'on s'arrêtera entre les étapes d'une escalade .
ESSAI DE CLASSEMENT DES DIFFICULTES PROPRE AUX ESCALADES DE LA REGION DES CALANQUES
Avant d'aborder les descriptions des escalades elles-mêmes nous croyons utile d'indiquer dans ces notes préliminaires les raisons qui nous ont fait adopter un mode de classification inédit, d'USAGE PUREMENT LOCAL, en nous excusant par avance de les développer un peu longuement peut-être.
Pour décrire commodément des itinéraires d'escalade et pour les différencier, on avait essayé dans les calanques de les classer au petit bonheur, d'après l'échelle de W.Welsenbach.
Les degrés de la gradation dolomitique conviennent bien aux murailles de grandes dimensions des Dolomites, du Tyrol et des Alpes où la moindre ascension se mesure par centaines de mètres et où certains itinéraires difficiles dépassent le kilomètre. Il est probable que les différenciations en 1er, 2me,3me degré concernent des parcours dissemblables par leur longueur ou par leur altitude plus que par leur difficultés propres. Quant au fameux " sexto grado" il ne s'applique parait-il qu'à certaines voies, non seulement très difficiles mais aussi très longues au cours desquelles on ne compte plus les heures, mais les jours et les bivouacs nocturnes.
Lorsque les escalades provençales commencèrent à se multiplier, les grimpeurs tentèrent de les classer suivant la fameuse échelle des 6 degrés. De convention courante, l'Arête de la Cordée devint le type du 4°; le 5° fut attribué à la Lézarde et la Momie de Sormiou ou la Face Nord du Rocher des Goudes de Barrin, représentèrent le 6°, ce qui à vrai dire était un peu prétentieux!
Puis l'usage des pitons se généralisa et quelques audacieux se lancèrent à la conquête des parois inaccessibles auparavant sans l'usage intensif des moyens artificiels. Ce furent les " premières" de la Face Ouest du Rocher des Goudes et l'Arête Nord-ouest du même, de la cheminée Bouisson dans la face Sud de la Candelle etc, etc.. Et dans leur récit d'ascension, les auteurs de ces premières se trouvèrent dans un grand embarras quand il s'agit de leur trouver une place dans la classification admise jusque là. Elles étaient plus difficiles que les escalades antérieures dites du 6° mais malheureusement Walsenbach n'avait pas prévu de 7° et son 6° correspondait au maximum possible!
La difficulté fut tournée à la satisfaction de tous par la création du " sixième supérieur " et l'on y entassa pas mal d'escalades à clous que l'on ne savait où fourrer dès leur naissance . Malheureusement elles se multiplièrent tant et si bien que dans certains quartiers de Marseilleveyre notamment, on comptait récemment beaucoup plus d'orgueilleuses " 6° supérieur" que de modestes 3° ou 4° ! Un esprit ingénieux trouva le remède à cette situation paradoxale: Il suffisait de faire descendre dans la catégorie inférieure toutes les voies d'escalade précédemment classées d'après l'étalon: -La Cordée 4°. Le sixième devenait ainsi beaucoup moins encombré et offrait une large place aux futures " premières extrêmement difficiles" qui ne souffriraient plus dans cette classe la promiscuité des voies considérées auparavant comme "pure 6°" mais en passe de devenir classiques et " à vaches " .
Finalement le triomphe de l'escalade moderne (!!) ce furent les premières" de la Paroi Jaune et autres. Elles ne pouvaient décemment être classées sur le même pied que la N.Ouest du Rocher des Goudes ou la Super Lézarde! Il fut alors sérieusement question d'ouvrir la catégorie du 7° ou même une série " Hors Rang". Pendant ce temps des grimpeurs à l'esprit ingénieux revoyaient les escalades décrites par les auteurs de leur première. A leur idée les 6° ne suffisaient pas pour cataloguer et différencier nettement tous les parcours; ils essayèrent timidement d'abord de subdiviser quelques unes des classes de Welsenbach, notamment le 5° et 6°; puis l'on perfectionna le système et l'on entendit couramment parler de 5° inférieur, de 6° moyen, de 3° supérieur, etc.. il n'y eut plus 6 degrés mais l8 !! Et que dire des discutions académiques sur la différenciation entre le 1° et le 2°; combien de fois fut agitée la question de savoir si le 1° devait se faire avec ou sans les mains! Et que de disputes dans les clubs entre grimpeurs qui discutaient gravement sur l'opportunité de classer telle voie dans le 3° supérieur ou dans le 4° inférieur. Finalement il n'y eu plus que quelques rares initiés qui purent apprécier les difficultés de l'escalade dans les Calanques; mais leurs propos n'étaient plus accessibles à l'entendement du commun des grimpeurs. Les descriptions relevaient plus du langage chiffré que de la prose courante de vulgarisation, qu'il eut été préférable d'employer.
Dans les Calanques, les escalades courantes se font dans des parois dont la hauteur moyenne est de l'ordre des 1OO m. et souvent beaucoup moins. La plus longue des voies connues à ce jour: La Grande Arête de Cassis à la Candelle a 315 mètres de hauteur. Les itinéraires de 2OO m. et plus ne se trouvent que dans les falaises du Devenson et ils dont rares en 1941. Quelques parois dépassent 1OOm. : La Muraille du Socle de la Grande Candelle (175m.), la Face Sud de la Grande Candelle (155m.) La Falaise du Canceou (155m.) la Face Nord du Cap de Sormiou (123 m.), les Tours de Riou (1O3 m.), et quelques arêtes d'En Vau etc..
Et combien de faces redoutables, telles la Nord des Lames ou l'Ouest du Rocher des Goudes se cantonnent au dessous de 6O mètres .
Les facteurs: longueur d'escalade, altitude et résistance du grimpeur, considérable dans l'échelle de Welsenbach dans les Alpes ne peuvent être appliquées dans la région marseillaise, puisque les ascensions y sont forcément courtes par manque de hauteur des murailles! D'autre part il ya peu d'intérêt chez nous de différencier le 1er degré facile du 2° peu difficile. Enfin il est illogique de placer dans le même 6° l'escalade de la N.O. de la Civetta des Dolomites de 12OOm. et celle de la Face Nord du Rocher des Goudes de 85 m.- Enfin dans l'escalade alpine la progression sur pitons est presque une anomalie et n'est guère employée jusqu'à maintenant que pour forcer un passage, non seulement infranchissable mais incontournable par ailleurs; et bien entendu cela ne se produit que dans de rarissimes itinéraires de très hautes difficultés .
Tout au contraire dans les Calanques cette méthode artificielle a été employée à tout propos pour agrandir le champ d'action assez restreint avant l'ère des clous. Il est bien évident cependant que l'on ne peut comparer avec exactitude , l'escalade artificielle alpine et celle de la région provençale, quoique en théorie et d'après l'échelle Welsenbach, la Voie Cassin de la face Nord des Grandes Jorasses appartienne au même 6° d'un quelconque parcours marseillais. Tout au plus pourrait-on chercher une similitude entre certains passages tels :le Pendule de l'Arête Est du Crocodile et les surplombs de l'Arête Nord Ouest du Rocher des Goudes; mais cette similitude est toute superficielle, l'un se trouve à 3OOOm. et l'autre au bord de la mer. Que l'on songe aux conditions toutes différentes dans lesquelles se trouvera le grimpeur pour se livrer à la même gymnastique , du fait de l'altitude, du froid et de la fatigue pour celui-là, tandis qu'il sera frais et dispos et à 25m. du plancher des vaches pour celui-çi.
Pour toutes ces raisons nous abandonnerons résolument les six degrés de la classification Welsenbach qui convient si mal aux escalades des Calanques et nous allons essayer de créer de toutes pièces une méthode de classement originale.
Depuis la rédaction de ces lignes en 1941, elle a été adoptée par la généralité des grimpeurs, elle est maintenant d'usage courant.
Et d'abord nous distinguons deux grands groupes schématiques ;
Escalade libre et Escalade artificielle
Le terme " escalade libre " s'entend de toute escalade exécutée sans aucun point d'appui artificiel sur le rocher pouvant aider directement le grimpeur dans sa progression.
En " escalade libre" les accessoires sont obligatoirement très réduits et s'il est fait usage de quelques rares pitons dans certains passages exposés, ce sera uniquement en vue de récupérer le leader et de limiter sa chute en cas de décrochage. Nous admettrons comme moyen normaux d'escalade libre : une corde, quelques pitons et mousquetons et même un marteau et, lorsque cela sera indispensable :la courte échelle sur les épaules du suivant.
Si dans un itinéraire quelconque, facile ou non on est absolument obligé ne serait-ce qu' un point, de recourir à la pose de un ou plusieurs pitons-prises destinés à la mise en place d'un étrier ou à la traction directe du premier de cordée par les suivants au moyen de la corde d'attache, - cet itinéraire sera systématiquement considéré comme appartenant à l'escalade artificielle ."
Cette expression barbare signifie que tous les moyens sont admis et utilisables pour arriver au terme de l'escalade, sauf l'échelle et la traction du leader par câble envoyé du sommet.
L'escalade artificielle se fait à l'aide de pitons multiformes, voire de fiches en bois, et de nombreux mousquetons.
La " traction directe" sur double corde y est de pratique courante; on emploi même quelque fois une 3ème corde pour certains passages épineux et l'on cite une voie du Roc de St. Michel où l'on ne recula pas devant les embarras du quadruple encordement; il va sans dire que la difficulté propre à l'escalade se trouve aggravée dans des proportions considérables par la complexité des manoeuvres dans ce dernier cas . - De plus , lorsque les prises de pied manquent, il est d'usage en escalade artificielle de se servir d'étriers pour y suppléer à un ou plusieurs échelons. Le dernier progrès de la technique fut de les munir de petites planchettes pour éviter la crispation douloureuse des pieds dans les passages où les difficultés rencontrées obligent à des stations prolongées. Nous ne parlerons que pour mémoire du forage des trous à la chignole- avec emploi de pitons coniques spéciaux- pour passer les murs lisses et sans défauts. Les essais de cette méthode ne furent pas toujours concluants, car il faut un entrainement très poussé dans un atelier de mécanique pour arriver à se servir correctement de cet outil dans une paroi .
Si la répartitions des escalades de la classe "libre" se fera sans anicroches d'après ces principes, il paraitra peut-être paradoxal de dénoncer comme "artificiels" les itinéraires où seul un court passage exige formellement la pose de un ou plusieurs "clous-prises" tels: la Voie de la Momie de Sormiou ou la Voie Directe de la Sirène à En Vau- au même titre que la Paroi Jaune de St.Michel où l'on ne touche pratiquement pas le rocher.
Cependant on est bien forcé de convenir que sans ces pitons-prises si peu nombreux soit-ils, on ne saurait réussir ces deux itinéraires. Et cet exemple justifiera notre méthode de classement pour les cas similaires, méthode crée avant tout, pour faciliter nos descriptions.
Ces deux grands groupes d'escalade seront à leur tour divisés en plusieurs compartiments suivant l'échelle aproximative de leurs difficultés.
I : Pour l'escalade libre
A- Une première catégorie, dite facile, comprendra toutes les escalades faciles courantes, sa limite maximum de difficultés correspondra à celle du Couloir des Marseillais à En-Vau ou la Face Sud de la Pointe Callot. Ce sont les plus nombreuses, nous en décrivons 113 : 47 dans le Massif de Marseilleveyre et 66 dans le Massif du Mont Puget .
B- La deuxième catégorie dite " difficile " englobera des parcours plus respectables où le grimpeur moyen rencontrera des obstacles sérieux, mais peut passer sans utiliser les clous d'assurance, telles: L'Arête du Vallon à l'Aiguille de Sugitton, l'Arête de la Cordée à St. Michel, l'Arête de Marseille à la Grande Candelle, La Lézarde etc..cette dernière étant considérée comme la limite supérieure de cette catégorie. Ils sont encore nombreux: 81 dont 34 pour Marseilleveyre et 47 pour le Mont Puget.
C- La troisième catégorie dite " très difficile " est réservée à certaines voies peu nombreuses,- 25- en tout où le grimpeur moyen est aux prises avec des difficultés sévères et soutenues. Il ne pourra lui être fait grief de s'y servir de pitons d'assurance pour limiter la chute du leader en cas de décrochage dans les passages exposés. Mais le terme " escalade libre" exclut la faculté d'utiliser ces pitons comme un quelconque moyen de progression et d'en multiplier le nombre..
Le type de cette catégorie est à sa limite inférieure: l'Arête Victor Martin longue avec plusieurs passages critiques, ou la Voie Barrin de la Face Nord du Rocher des Goudes: longue et très soutenue, ou la Cheminée Bouisson de la face Sud de la grande Candelle, longue et peu soutenue mais coupée par un long passage extrêmement difficile, sans pitons-prises s'entend; ou la Voie Palice de la Face nord de la grande Candelle, courte mais comportant un passage limite . Nous en décrivons: 1O pour Marseilleveyre et 15 pour le mont Puget.
II : pour " l'Escalade artificielle "
Ce deuxième groupe a été divisé en quatre catégories.
A- Escalade artificielle peu difficile
nous ne pouvons dire facile car sans les pitons on ne passerait pas . Nous y rangerons: Des itinéraires courts sur pitons faciles à poser: Ex/ La Voie H. Gilles dans la face Sud des lames. Des itinéraires mixtes comportant de l'escalade libre facile ou même assez difficile coupée par des passages artificiels faciles à agencer. Ex: La Voie de la face Sud de l'Aiguille de la Melette. En tout 31 , 24 à Marseilleveyre, 7 à Puget.
B- Escalade artificielle difficile
Cette catégorie comprend : Soit de l'escalade artificielle courte, mais pose de pitons très difficile.
Ex: Voie des Trois Surplombs de la face Sud du rocher des Goudes. Soit de l'escalade mixte: un trajet " libre" long difficile ou très difficile coupé par un ou plusieurs passages sur pitons ex: La voie du Gros Surplomb de la Face Sud du Roc de St Michel ou la Voie Occidentale de la Face Nord du Rocher des Goudes, ou la Voie Duchier-Magol de la face Ouest du Rocher des Goudes ( celle-ci à la limite supérieure de la catégorie
Dans cette classe nous relevons : 59 itinéraires: 34 pour Marseilleveyre, 25 pour le Mont Puget, tous très intéressants car ils n'obligent pas à se munir d'une quincaillerie surabondante .
C- Escalade artificielle " très difficile "
Demande un entrainement préalable sérieux. Les difficultés rencontrées au cours de la progression sur pitons sont considérables et très soutenues, ou bien si la voie décrite dans cette classe comporte de l' escalade libre, il existe par ailleurs des passages de clous compliqués et exposés, généralement en pente négative, tels à l'Arête Nord Ouest du Rocher des Goudes, la Voie de l'Os à St Michel. - 23 parcours appartiennent à cette catégorie- 15 dans le Massif de Marseilleveyre et 8 au Mont Puget.
D- Enfin nous réservons une quatrième classe dite de l' "Escalade artificielle extrêmement difficile " à certains itinéraires où furent rencontré les difficultés jugées maxima, Ex: La Paroi Jaune de St Michel. - 5 en tout -.
La critique de cette classification est aisée et nous sommes bien certains par avance qu'elle soulèvera d'innombrables objections. Aussi en l'établissant tant bien que mal, n'avons nous qu'un but, faciliter nos descriptions. Loin de nous la prétention d'en faire un dogme intangible et peu importe si la fantaisie de chacun lui fait subir des métamorphoses imprévues. Le lecteur aura toute latitude de considérer l'Arête Nord de Marseilleveyre comme un piège dangereux,- ou la Momie de Sormiou comme une escalade intégralement libre et à "vaches".
Il est évident que l'on pourra transformer à volonté une escalade "libre très difficile " comme l'Arête V. Martin ou la Face Nord Rocher des Goudes "Voie Barrin" en escalade " artificielle peu difficile". Il suffira au grimpeur d'y placer de nombreux pitons et de s'y faire tirer sans vergogne par traction directe ou d'y installer de confortables étriers. Par contre la réciproque sera plus compliquée et probablement attendrons nous assez longtemps la venue du super-as qui passera le Toît du Mitan en escalade libre.
Notre classement a été basé sur la modeste expérience du grimpeur moyen, qui, s'il éprouve de grandes joies à parcourir les murailles des Calanques, tient néanmoins suffisamment à la vie pour risquer de s'y casser la gueule. Nos descriptions s'adresse surtout à lui . Elles intéresseront moins le brillant "G.H.M." et le "Sexto-gradiste " des Dolomites. Pour ceux-ci les ascensions de Marseilleveyre et de Puget ne sont qu'un entrainement aux grandes escalades des Alpes. Habitués à la limite du possible à haute altitude ils trouverons peut-être nos difficultés bien surfaites et taxerons surement nos récits d'exagérations marseillaises!
Nous espérons malgré tout que notre camarade " le grimpeur moyen", tirera de ces pages des renseignements utiles à son sport favori .
Enfin nous attirons l'attention du lecteur sur le fait que de nombreuses escalades n'ont pas été refaites, leurs descriptions reposent donc uniquement sur les impressions de leur auteur lors des premières . Il est tout à fait normal qu'elles contiennent des erreurs d'interprétations des difficultés; car tout le monde sait que les impressions tirées d'une première sont rarement exactes péchant soit par exagération, soit mais c'est moins fréquent par sous-estimation. De plus la forme tient un rôle énorme en escalade et malheureusement elle n'est pas toujours d'une fidélité parfaite; la justesse de l'appréciation des difficultés s'en ressent, lorsqu'elles ne sont pas revues en une deuxième édition. Aussi le lecteur pratiquant corrigera-t-il de lui même les erreurs que nous aurons pu commettre .
II Quartier de la Tete de Puget
III Quartier du Vallon des Rampes
IV Quartier de la Grande Candelle
V Quartier du Devenson
VI Quartier de la Calanque de l'Oule
VII Quartier d'En-Vau
Nous ne nous attarderons pas à décrire les voies d'accès et les marches d'approche conduisant à ces centres d'escalades.
Nous nous contenterons d'en indiquer sommairement le site géographique renvoyant le lecteur pour de plus amples détails aux diverses brochures de H. Imoucha.
UN PEU D'HISTOIRE DE L'ESCALADE DANS LA REGION DES CALANQUES
Nous rédigeons ces aperçus généraux en regrettant de n'avoir pu réunir une documentation plus complète et plus exacte sur les escalades d'autrefois.
Il eut été intéressant d'accompagner toutes nos descriptions d'un historique précis de leurs première. Malheureusement ce ne fut possible que pour les temps modernes, c'est à dire ces toutes dernières années. Et cela nous vaudra le reproche d'avoir écrit surtout une apologie des grimpeurs d'aujourd'hui .
A cette époque où le grimpeur qui ignorait l'usage des pitons, importés à Marseilleveyre en 1935, ne pouvait compter que sur sa valeur physique et son allant moral pour triompher d'obstacles inconnus, et l'on conviendra que dans ces conditions il fallait du cran pour entreprendre des parcours comme l'Arête de Marseille ou la Voie en "I" de la grande Candelle. Aussi les "premières" furent-elles rares pendant longtemps .
Ouvrons à ce propos une parenthèse: ceci doit nous conduire à une plus saine estimation de la beauté de certaines escalades, aujourd'hui dédaignées et jugées " à vaches" par des jeunes grimpeurs qui ne les abordent pas sans quelques pitons à la ceinture, pensant que c'est plus prudent ainsi !
Et que dire des "Premières" antérieures à 1914, exécutées dans une véritable atmosphère d'exploration. Evidemment la muraille en " Z " de la Grande Candelle, ou la Cheminée Nord de l'aiguille de Sormiou paraissent aujourd'hui très faciles parce qu'elles sont aujourd'hui archi-connues dans leurs moindres détails, apprises par coeur pour ainsi dire, et que n'importe qui sait par avance n'y rencontrer aucun gros obstacles. Il n'en est pas moins vrai que leurs auteurs eurent un grand mérite de les réussir puisque à cette époque ils opéraient " en solo" et sans corde! .
Nous désirions vivement recueillir le plus de renseignements possible sur les premières escalades antérieures à l'ère des "clous", mais nous nous sommes heurté à toutes sortes de difficultés. :Les escaladeurs d'avant 1914 ont presque tous abandonné la pratique du rocher et beaucoup n'ont jamais publié leurs exploits. Les éléments de l'escalade de cette époque nous sont parvenus par légende orale, la plupart du temps incomplets ou inexacts.
Pour les itinéraires postérieurs à 1914, nous avons réuni une documentation plus précises; mais là encore la déformation de la tradition orale se fait jour : erreur de date, attribution discutable de telle première à tel ou tel escaladeur, etc.. émaillent les récits qui souvent se contredisent suivant leur origine .
Nous nous efforcerons, en conclusion, de résumer pour chaque itinéraire les détails de sa découverte en nous étendant plus amplement sur ceux qui firent date dans l'histoire de l'escalade dans la Région des Calanques .
D'ores et déjà indiquons brièvement que l'ère de l'escalade libre, ouverte par le guide Gaspard et F.R. Mark, lors de la conquête du sommet de la Grande Candelle, s'étend en pureté jusqu'en 1935 .
Elle passe par plusieurs phases:
Avant 1900: c'est l'exploration des régions pratiquement inconnues, illustrée surtout par H.Abeille.
Après 1900, le Rocher Club et le Climber's Club s'emploient à élargir le champ d'action découvert par les pionniers du XIXme siècle. Leurs principaux membres sont : Orelli, Bourgogne pour l'un et Hermitte, Gras, V.Martin, Angelvin etc.. pour l'autre.
Puis aux approches de 1914, l'équipe familiale des frères David- d'abord Julien et plus tard Louis - prennent brillamment la tête du mouvement, et se signalent par de très beaux succès aidés par Guéry, Andriny, etc..
Après la guerre de 14-18 le sport de l'escalade parait entrer en sommeil, pour connaitre un renouveau triomphant vers 1926, et c'est alors l'avènement des grandes conquêtes de l'escalade libre, dont la plus spectaculaire fut celle de l'arête de Marseille à la Candelle en 1927. On note pour cette époque les noms de : J.Laurent, Wyss, Choberg, Imoucha, C. Hancy, Dr. Poucel Junior, Studer, Leguen, Reboul, Prudhomme, les Lyonnais Paillon père et fils, et des groupes anonymes " La Cordée " , "Les Ecureuils " etc...
Puis en 1935 E. Frendo fait connaitre aux marseillais l'usage des pitons au cours d'une démonstration légendaire au Candellon puis à la Lézarde de St.Michel.
La technique de l'escalade artificielle est née dans les Calanques et va heureusement combler les déficiences de l'escalade libre pure. De nombreux adeptes s'adonnent avec passion au noble sport de la varappe; beaucoup deviennent rapidement des maitres et forment la pléiade des as qui vont en quelques années faire moultes premières retentissantes. Ce sont : J. Save, J.Meunier, V. Rostand puis Barrin, R. Duchier, Ch. Magol, Ramond, etc..
Grace à un harmonieux mariage de l'escalade libre et de l'escalade sur pitons, ils font les conquêtes de la Face Nord du Rocher des Goudes, de la Sirène d'EnVau, de l'Arête Victor Martin, de la Face Ouest du Rocher des Goudes ,etc..
Puis la pratique de l'escalade acrobatique s'intensifie à partir de 1938 et R. Tanner, G. Rebuffat, G. Tramier etc., s'emploient à vaincre les parois restées vierges, ils conquièrent: l'Arête Nord-Ouest du Rocher des Goudes, La Face Nord des Lames. Enfin ces derniers temps on pousse à fond l'apprentissage de l'escalade artificielle, et dès lors les murailles des Calanques ne connaissent plus de répit. Les prouesses les plus invraisemblables s'accumulent à un rythme échevelé, toujours la limite du possible parait atteinte et toujours elle s'éloigne. Les nouvelles escalades se surclassent tour à tour en difficultés et rien ne fait prévoir une accalmie dans la compétition acharnée à laquelle se livrent maintenant les pratiquants de l'escalade de cirque, pour la conquête du nec plus ultra.
Mais en même temps, l'escalade libre se perfectionne et s'affine; les grimpeurs de plus en plus audacieux, dédaigneux de l'emploi des clous, démontrent la possibilité de faire sans quincaillerie de nombreuses escalades classiques où elle paraissait indispensable auparavant .
C'est le retour à l'escalade naturelle avec un progrès considérable.
Deux école s'affrontent dans les Calanques: celle des partisans de la Directissime à tout prix, fut-elle continuellement sur pitons, et celle des chercheurs d'escalade libre qui n'utilisent les clous qu'en toute dernière ressource. Les deux se valent et nous laisserons le lecteur le soin de choisir sa préférée.
Nous avons puisé de nombreux renseignements dans les bulletins et annuaires de la Section de Provence du C.A.F.
Un très beau manuscrit de G. Rouard, actuellement propriété de la St.des Excursionnistes marseillais nous a été fort utile pour l'historique des escalades anciennes. De même qu'un rarissime exemplaire du guide d'Escalade qui avait été ébauché par les membres de la Section du Var et Haute Provence du C.A.F. nous a donné maintes précisions sur l'époque inter-guerre.
Quant aux itinéraires modernes nous avions décidé de les parcourir tous personnellement pour l'homogénéité de nos descriptions, mais nous avons dû y renoncer, submergé par leur nombre .. Nous en avons négligé très peu et nous nous sommes inspiré pour eux des renseignements que nous ont transmis les collaborateurs bénévoles, que nous remercions ici pour leur aide précieuse : G.Tramier, G.Rebuffat, G.Livanos, G.Hancy, etc.. et en général tous les grimpeurs locaux .
LE MATERIEL
La Corde
Comme nous l'avons déjà dit le matériel exigé par l'escalade libre est assez restreint.
Pour les itinéraires décrits sous l'étiquette " escalade libre facile " il suffira de prévoir une corde simple avec des intervalles moyens de 2O à 25 mètres.
Pour l'escalade " libre difficile" il sera sûrement prudent de prévoir le double encordement entre le leader et le second, l'expérience ayant malheureusement prouvé qu'une chute de quelques mètres sur une arête vive ou sur un piton a entrainé neuf fois sur dix la rupture de la corde simple ( accident mortel de Bonnet à la dalle Paillon de l'Arête de Marseille et de Vincent tout récemment à l'Arête V.Martin) alors que d'autres décrochages de grande amplitude qui auraient eu des conséquences graves après la rupture de la corde si elle eut été simple, ont été enrayée et minimisées par la résistance de second câble ( Tanner au Pic de Bertagne, Terray au Gros surplomb de St.Michel) d'autre part il ne faut pas oublier que celle-ci est à la merci des chûtes de pierre même minimes: l'auteur s'est trouvé plusieurs fois arrêté par des coupures complètes causées par l'écroulement de blocs de quelques kilos! L'emploi de la double corde est la meilleure manière de parer à ces incidents, selon le vieil adage : deux suretés valent mieux qu'une. Enfin dans l'escalade "libre très difficile" le double encordement s'impose d'autant plus que les pitons d'assurance sont souvent très espacés et qu'une chute libre de 4 mètres et plus amènera immanquablement la rupture de la corde simple sur le mousqueton du dernier piton d'assurance.
Ne lésinez pas sur le poids au mètre de votre "ficelle" qu'elle soit en chanvre français ou italien plus résistant à la traction, ou en manille plus résistant à l'usure: les bonnes dimensions sont comprises entre 11 et 13 mm de diamètre, et nos préférences personnelles vont au 13mm. Tant pis pour les ennuis des kilos supplémentaires sur l'échine, car ils seront compensés par un excédent de sécurité en cas de décrochage. Quant à la fabrication il est essentiel d'utiliser des cordes câblées,- à longues fibres de premier choix- à 3 torons plus solides que celles à 4 torons, toujours pliée à angle vif au même endroit; dans un mousqueton ou sur un anneau, ou sur une branche si l'on descend souvent en rappel, traduit à la longue sa souffrance par une démolition de son câblage et l'expulsion d'un de ses brins. Au contraire les 3 torons d'une bonne corde pliés à angle aigus "portent" également et rien n'est modifié dans leur structure par un long usage.
Les cordes tressées sont infiniment plus fragiles et il est préférable de ne pas s'en servir, d'autant plus qu'à calibre égal, leur résistance à la traction est inférieure d'au moins 2O% à celle des cordes câblées. N'oubliez pas non plus qu'une corde s'use, aussi bonne soit-elle !
Le critérium d'une usure dangereuse est la disparition des saillants des torons: les fibres externes ont été coupées à chacun de leur passage à la périphérie et leurs débris ont bouché les intervalles entre ceux-ci. Si l'on démonte les fragments d'une corde ainsi usée, on voit que l'on n'a plus que quelques fibres longues intactes et que tout le reste n'est plus qu'étoupe et poussières. A ce moment là, gare à la casse, car cette corde qui neuve "tenait" peut-être 15OO Kgs ( en 12mm par exemple) n'en supporte plus que 15O ou 2OO à ce stage de décrépitude! il faudra donc savoir s'en débarrasser à temps.
Ainsi donc: en escalade libre, simple encordement pour les parcours catalogués "facile"; double encordement de sécurité pour les itinéraires " difficiles" et "très difficile" . A chaque description la longueur optimum de l'intervalle sera indiquée, sauf pour les escalades très faciles réalisables en "solo" sans grand risque .
Dans les itinéraires d'escalade artificielle la double corde est de rigueur, la longueur d'intervalle étant indiquée également pour chaque voie. Dans des cas spéciaux où la commodité du coulissage l'exigera, nous indiquerons également les conditions d'encordement les meilleurs
Les Pitons
Dans les Calanques les grimpeurs ont pris la malencontreuse habitude d'enlever après leur passage les pitons posés par le leader. Cette coutume, qui est l'une des tares les plus insupportables de l'escalade en Provence a des inconvénients multiples: la cordée se trouve retardée dans des proportions considérables, qui vont multiplier par 2 ou 3 le temps normal d'un parcours.- le dernier de l'équipe doit se livrer à un travail fastidieux et éreintant- et ce qui est plus grave, dans les escalades très fréquentées, le "dépitonnage" désagrège le rocher, démolit les fissures et rend la pose ultérieure de nouveaux clous problématique. Certes le dépitonnage n'a pas été pratiqué de tout temps par tous les grimpeurs et nous nous souvenons d'une époque pas très lointaine où les itinéraires difficiles étaient surabondamment pourvus d'une quincaillerie distribuée avec prodigalité: cela les facilitait d'ailleurs tellement que cela leur enlevait tout leur caractère. Il y a quelques années la Lézarde de St.Michel parée d'une douzaine de pitons se montait les doigts dans le nez et l'on se baladait sous le "coeur" de la voie Barrin au Rocher des Goudes .
Puis le vandalisme allié à l'esprit de rapine poussèrent quelques malotrus à se munir à peu de frais du matériel généreusement abandonné dans les parois par des mécènes. En quelques mois toutes les murailles furent proprement nettoyées et leurs pitons raflés. C'était tomber de Charybde en Scylla, car dès lors tout le monde dépitonne à la montée et l'aire des "tabassages" homériques fut ouverte au grand dam des roches fragiles et des prises délicates .
Evidemment l'idéal serait que tous les itinéraires d'escalade fussent pourvus à demeure des pitons ABSOLUMENT indispensables; mais il faut compter avec les moeurs de certains grimpeurs qui n'hésitent pas à s'approprier le bien d'autrui abandonné à la collectivité et nul ne se soucie plus de laisser en place un matériel couteux. Peut-être les groupements constitués, tel le C.A.F. ou la Sté des Excursionnistes Marseillais-, utilisant en cela une faible partie des cotisations de leurs membres-, devraient-ils user de leur autorité et protéger le matériel qu'ils feraient placer à leur compte dans les murailles ? Nous posons cette question avec peu d'espoir de la voir résolue, néanmoins le débat est ouvert. *NB
Nous n'indiquerons pas dans nos descriptions le nombre de " clous" à emporter dans chaque itinéraire.
Il suffira de se rappeler qu'en " escalade libre " et la catégorie "facile" se fait aisément sans eux, qu'ils sont facultatifs et peu nombreux en "escalade libre difficile" et que tous les itinéraires " très difficiles " n'en exigent qu'un nombre restreint, 6 à 8 étant la plupart du temps un maximum. Et chacun aura toute liberté de corser la dose à son gré suivant ses capacités .
Quant aux itinéraires d'escalade artificielle ils demandent suivant leur classement une quantité plus ou moins grande de ces accessoires encombrants. En moyenne les voies " peu difficiles" et "difficiles" peuvent se faire avec une douzaine de pitons et avec un stock de 15 et 2O pitons il est possible d'entreprendre presque toutes les autres, quitte à les replanter plusieurs fois, à part cependant les escalades "extrêmement difficiles" qui n'ont pu être réalisées qu'avec un outillage important et spécial: fiches en bois, grosses broches ou pitons ultra court de quelques centimètres. Ce matériel, qui n'existait pas dans le commerce récemment encore, est cependant indispensable à l'exécution correcte de quelques parcours, très rares il est vrai .
Le grimpeur qui désire pratiquer à fond l'escalade artificielle des Calanques devra donc se munir de ces pitons spéciaux.- F. Simond fils aux Bossons en a déjà fait sur commande- ou si ses compétences en métallurgie le lui permettent les fabriquer lui même. Ceci nous amène à dire que la pratique de l'escalade artificielle est plus un métier qu'un art et que si l'on "nait" bon grimpeur d'escalade libre, on devient bon grimpeur d'escalade artificielle, par un long apprentissage qui ne peut s'improviser, tout comme n'importe quelle profession manuelle;- la perfection de l'outillage employé entrant autant en ligne de compte dans le résultat final que la dextérité dans son utilisation .
Ce qui revient à dire que l'escalade artificielle, même très difficile est à la portée de tout le monde qui veut s'en donner la peine, - ce qui d'ailleurs a été surabondamment démontré dans les calanques- alors que la pratique courante de l'escalade libre très difficile n'est accessible qu' à une élite, - le summum de l'art de la varappe étant atteint par l'heureux sujet également compétent dans les deux parties.
* N.B.- Depuis la rédaction de ce chapitre, l'auteur a fait un essai de mise en pratique de cette conception des pitons les plus utiles, posés à demeure dans les itinéraires difficiles très fréquentés. Il a choisi pour cela la Voie Barrin de la Face Nord du Rocher des Goudes et l'Arête V. Martin au Roc de St. Michel et il y a placé plusieurs pitons très fortement coincés dans les fissures et de plus scellés au ciment, donc difficilement escamotables. Ce matériel offre toute sécurité et a été disposé de telle façon qu'il ne puisse servir de prises artificielles, mais seulement de point " d'assurance ".
Bien entendu cette initiative privée a suscité les commentaires les plus divers dans les milieux officiels, dont il soulignait la carence en cette matière .
Nos remarques sur le dépitonnage s'appliquent intensément aux parcours artificiels, où l'échelle des difficultés est surtout basée sur la pose des " clous"; après plusieurs vigoureuses séances d'extraction de ceux-ci, brisant les fissures ou écornant les saillies de la roche, certaines voies ne seront plus faisables dans un proche avenir. Il est vrai aussi que si tous les pitons étaient fixes et solides, une seule classe suffirait à englober toutes les escalades artificielles et que ce serait un jeu d'après midi de "faire" la Paroi Jaune ou la Voie du Mitan! La vérité doit donc se trouver à mi-chemin du pitonnage massif à demeure ou du dépitonnage intégral.
Mousquetons, Etriers etc..
Le corollaire de l'usage des " clous" est l'emploi des mousquetons: indiquons brièvement que le nombre de mousquetons emportés doit égaler, au moins le nombre de pitons à poser dans une étape. Ce théorème n'est pas une lapalissade car il est fort gênant pour le leader à court de matériel de redescendre chercher les mousquetons qui lui seront utile plus haut .
Inutile en escalade libre, les étriers ou anneaux de corde, munis ou non de planchettes pour les pieds sensibles, sont très appréciés en escalade artificielle où ils suppléent avantageusement à la traction directe, sans parler du confort relatif qu'ils apportent aux grimpeurs, ils permettent d'économiser la solidité des pitons en ne leur faisant supporter que le poids du leader, alors que dans la " traction directe" on leur ajoute le contrepoids du second qui tractionne et Dieu sait si certain clous, même posés consciencieusement sont susceptibles et s'arrachent facilement sans qu'il soit besoin de les solliciter longuement.
Le Jargon
Le texte de cet ouvrage parait souvent chaotique, émaillé de mots bizarres ou d'expressions inhabituelles; la faute en est au jargon des grimpeurs que nous emploierons à tout propos, préférant toujours nous servir du " terme du métier" plutôt que de la formule académique correspondante, quand il en existe une !.
Nous terminerons donc ces aperçus généraux par une rapide traduction en langage courant, des principales expressions qui reviennent souvent sous notre plume, à l'usage des lecteurs non encore initiés.
Une "première" : escalade réussie pour la première fois.
Une "directissime" : escalade faite suivant la ligne la plus directe pour joindre le sommet.
Une " combe " Petit vallonnement suspendu
Un " couloir " : Large et longue faille dans une muraille généralement très pentue. Les rives d'un couloir sont toujours désignées suivant le sens orographique, c'est à dire en regardant vers le bas dans le sens de la descente; la rive droite à droite, la rive gauche à gauche.
Une " cheminée " : Faille étroite dans une muraille où l'on peut pénétrer.
Une "fissure " : faille très étroite dans une muraille où l'on ne peut pas pénétrer.
Un " dièdre " : Faille en " livre ouvert" généralement peu profonde avec deux plans lisses. Il est "rectangle" si l'angle décrit par les deux plans égale 9O°, "aigu" s'il est plus petit, "obtus" s'il est plus grand. Dans ce dernier cas nous dirons " dièdre ouvert ".
Une "corniche " : Longue bande de terrain plat, sensiblement horizontale dans le milieu de la muraille.
Une " corniche en trottoir ": Corniche rocheuse spacieuse
Une "vire" :Corniche étroite et irrégulière
Une " vire ascendante " :Vire montante en pente plus ou moins raide.
" Pente négative" se dit d'une muraille en surplomb dès que sa pente dépasse 9O°
"c,a,d, " la verticale stricte; en deçà de O à 9O°, c'est une pente positive - normale.
" grimper en opposition" Il n'ya pas de prises dans un couloir ou dans une cheminée; on s'élève par adhérence en opposant la pression du dos contre une paroi et la pression des bras et des jambes contre l'autre paroi .
" Ramonage ": Grimper en opposition tout comme un ramoneur dans une cheminée .
" A la Dulfer " : du nom de celui qui généralisa cette méthode. On s'élève le long d'une fissure lisse, trop étroite pour permettre des coincements ou des verrous des mains ou des pieds, mais où les mains peuvent s'accrocher à l'un des bords, la traction des bras obligeant les pieds à adhérer au rocher. Est très pénible et demande une grande sûreté.
Abréviations "R1" 2 ou 3..etc.. Indiquent les " relais" où l'on s'arrêtera entre les étapes d'une escalade .
ESSAI DE CLASSEMENT DES DIFFICULTES PROPRE AUX ESCALADES DE LA REGION DES CALANQUES
Avant d'aborder les descriptions des escalades elles-mêmes nous croyons utile d'indiquer dans ces notes préliminaires les raisons qui nous ont fait adopter un mode de classification inédit, d'USAGE PUREMENT LOCAL, en nous excusant par avance de les développer un peu longuement peut-être.
Pour décrire commodément des itinéraires d'escalade et pour les différencier, on avait essayé dans les calanques de les classer au petit bonheur, d'après l'échelle de W.Welsenbach.
Les degrés de la gradation dolomitique conviennent bien aux murailles de grandes dimensions des Dolomites, du Tyrol et des Alpes où la moindre ascension se mesure par centaines de mètres et où certains itinéraires difficiles dépassent le kilomètre. Il est probable que les différenciations en 1er, 2me,3me degré concernent des parcours dissemblables par leur longueur ou par leur altitude plus que par leur difficultés propres. Quant au fameux " sexto grado" il ne s'applique parait-il qu'à certaines voies, non seulement très difficiles mais aussi très longues au cours desquelles on ne compte plus les heures, mais les jours et les bivouacs nocturnes.
Lorsque les escalades provençales commencèrent à se multiplier, les grimpeurs tentèrent de les classer suivant la fameuse échelle des 6 degrés. De convention courante, l'Arête de la Cordée devint le type du 4°; le 5° fut attribué à la Lézarde et la Momie de Sormiou ou la Face Nord du Rocher des Goudes de Barrin, représentèrent le 6°, ce qui à vrai dire était un peu prétentieux!
Puis l'usage des pitons se généralisa et quelques audacieux se lancèrent à la conquête des parois inaccessibles auparavant sans l'usage intensif des moyens artificiels. Ce furent les " premières" de la Face Ouest du Rocher des Goudes et l'Arête Nord-ouest du même, de la cheminée Bouisson dans la face Sud de la Candelle etc, etc.. Et dans leur récit d'ascension, les auteurs de ces premières se trouvèrent dans un grand embarras quand il s'agit de leur trouver une place dans la classification admise jusque là. Elles étaient plus difficiles que les escalades antérieures dites du 6° mais malheureusement Walsenbach n'avait pas prévu de 7° et son 6° correspondait au maximum possible!
La difficulté fut tournée à la satisfaction de tous par la création du " sixième supérieur " et l'on y entassa pas mal d'escalades à clous que l'on ne savait où fourrer dès leur naissance . Malheureusement elles se multiplièrent tant et si bien que dans certains quartiers de Marseilleveyre notamment, on comptait récemment beaucoup plus d'orgueilleuses " 6° supérieur" que de modestes 3° ou 4° ! Un esprit ingénieux trouva le remède à cette situation paradoxale: Il suffisait de faire descendre dans la catégorie inférieure toutes les voies d'escalade précédemment classées d'après l'étalon: -La Cordée 4°. Le sixième devenait ainsi beaucoup moins encombré et offrait une large place aux futures " premières extrêmement difficiles" qui ne souffriraient plus dans cette classe la promiscuité des voies considérées auparavant comme "pure 6°" mais en passe de devenir classiques et " à vaches " .
Finalement le triomphe de l'escalade moderne (!!) ce furent les premières" de la Paroi Jaune et autres. Elles ne pouvaient décemment être classées sur le même pied que la N.Ouest du Rocher des Goudes ou la Super Lézarde! Il fut alors sérieusement question d'ouvrir la catégorie du 7° ou même une série " Hors Rang". Pendant ce temps des grimpeurs à l'esprit ingénieux revoyaient les escalades décrites par les auteurs de leur première. A leur idée les 6° ne suffisaient pas pour cataloguer et différencier nettement tous les parcours; ils essayèrent timidement d'abord de subdiviser quelques unes des classes de Welsenbach, notamment le 5° et 6°; puis l'on perfectionna le système et l'on entendit couramment parler de 5° inférieur, de 6° moyen, de 3° supérieur, etc.. il n'y eut plus 6 degrés mais l8 !! Et que dire des discutions académiques sur la différenciation entre le 1° et le 2°; combien de fois fut agitée la question de savoir si le 1° devait se faire avec ou sans les mains! Et que de disputes dans les clubs entre grimpeurs qui discutaient gravement sur l'opportunité de classer telle voie dans le 3° supérieur ou dans le 4° inférieur. Finalement il n'y eu plus que quelques rares initiés qui purent apprécier les difficultés de l'escalade dans les Calanques; mais leurs propos n'étaient plus accessibles à l'entendement du commun des grimpeurs. Les descriptions relevaient plus du langage chiffré que de la prose courante de vulgarisation, qu'il eut été préférable d'employer.
Dans les Calanques, les escalades courantes se font dans des parois dont la hauteur moyenne est de l'ordre des 1OO m. et souvent beaucoup moins. La plus longue des voies connues à ce jour: La Grande Arête de Cassis à la Candelle a 315 mètres de hauteur. Les itinéraires de 2OO m. et plus ne se trouvent que dans les falaises du Devenson et ils dont rares en 1941. Quelques parois dépassent 1OOm. : La Muraille du Socle de la Grande Candelle (175m.), la Face Sud de la Grande Candelle (155m.) La Falaise du Canceou (155m.) la Face Nord du Cap de Sormiou (123 m.), les Tours de Riou (1O3 m.), et quelques arêtes d'En Vau etc..
Et combien de faces redoutables, telles la Nord des Lames ou l'Ouest du Rocher des Goudes se cantonnent au dessous de 6O mètres .
Les facteurs: longueur d'escalade, altitude et résistance du grimpeur, considérable dans l'échelle de Welsenbach dans les Alpes ne peuvent être appliquées dans la région marseillaise, puisque les ascensions y sont forcément courtes par manque de hauteur des murailles! D'autre part il ya peu d'intérêt chez nous de différencier le 1er degré facile du 2° peu difficile. Enfin il est illogique de placer dans le même 6° l'escalade de la N.O. de la Civetta des Dolomites de 12OOm. et celle de la Face Nord du Rocher des Goudes de 85 m.- Enfin dans l'escalade alpine la progression sur pitons est presque une anomalie et n'est guère employée jusqu'à maintenant que pour forcer un passage, non seulement infranchissable mais incontournable par ailleurs; et bien entendu cela ne se produit que dans de rarissimes itinéraires de très hautes difficultés .
Tout au contraire dans les Calanques cette méthode artificielle a été employée à tout propos pour agrandir le champ d'action assez restreint avant l'ère des clous. Il est bien évident cependant que l'on ne peut comparer avec exactitude , l'escalade artificielle alpine et celle de la région provençale, quoique en théorie et d'après l'échelle Welsenbach, la Voie Cassin de la face Nord des Grandes Jorasses appartienne au même 6° d'un quelconque parcours marseillais. Tout au plus pourrait-on chercher une similitude entre certains passages tels :le Pendule de l'Arête Est du Crocodile et les surplombs de l'Arête Nord Ouest du Rocher des Goudes; mais cette similitude est toute superficielle, l'un se trouve à 3OOOm. et l'autre au bord de la mer. Que l'on songe aux conditions toutes différentes dans lesquelles se trouvera le grimpeur pour se livrer à la même gymnastique , du fait de l'altitude, du froid et de la fatigue pour celui-là, tandis qu'il sera frais et dispos et à 25m. du plancher des vaches pour celui-çi.
Pour toutes ces raisons nous abandonnerons résolument les six degrés de la classification Welsenbach qui convient si mal aux escalades des Calanques et nous allons essayer de créer de toutes pièces une méthode de classement originale.
Depuis la rédaction de ces lignes en 1941, elle a été adoptée par la généralité des grimpeurs, elle est maintenant d'usage courant.
Et d'abord nous distinguons deux grands groupes schématiques ;
Escalade libre et Escalade artificielle
Le terme " escalade libre " s'entend de toute escalade exécutée sans aucun point d'appui artificiel sur le rocher pouvant aider directement le grimpeur dans sa progression.
En " escalade libre" les accessoires sont obligatoirement très réduits et s'il est fait usage de quelques rares pitons dans certains passages exposés, ce sera uniquement en vue de récupérer le leader et de limiter sa chute en cas de décrochage. Nous admettrons comme moyen normaux d'escalade libre : une corde, quelques pitons et mousquetons et même un marteau et, lorsque cela sera indispensable :la courte échelle sur les épaules du suivant.
Si dans un itinéraire quelconque, facile ou non on est absolument obligé ne serait-ce qu' un point, de recourir à la pose de un ou plusieurs pitons-prises destinés à la mise en place d'un étrier ou à la traction directe du premier de cordée par les suivants au moyen de la corde d'attache, - cet itinéraire sera systématiquement considéré comme appartenant à l'escalade artificielle ."
Cette expression barbare signifie que tous les moyens sont admis et utilisables pour arriver au terme de l'escalade, sauf l'échelle et la traction du leader par câble envoyé du sommet.
L'escalade artificielle se fait à l'aide de pitons multiformes, voire de fiches en bois, et de nombreux mousquetons.
La " traction directe" sur double corde y est de pratique courante; on emploi même quelque fois une 3ème corde pour certains passages épineux et l'on cite une voie du Roc de St. Michel où l'on ne recula pas devant les embarras du quadruple encordement; il va sans dire que la difficulté propre à l'escalade se trouve aggravée dans des proportions considérables par la complexité des manoeuvres dans ce dernier cas . - De plus , lorsque les prises de pied manquent, il est d'usage en escalade artificielle de se servir d'étriers pour y suppléer à un ou plusieurs échelons. Le dernier progrès de la technique fut de les munir de petites planchettes pour éviter la crispation douloureuse des pieds dans les passages où les difficultés rencontrées obligent à des stations prolongées. Nous ne parlerons que pour mémoire du forage des trous à la chignole- avec emploi de pitons coniques spéciaux- pour passer les murs lisses et sans défauts. Les essais de cette méthode ne furent pas toujours concluants, car il faut un entrainement très poussé dans un atelier de mécanique pour arriver à se servir correctement de cet outil dans une paroi .
Si la répartitions des escalades de la classe "libre" se fera sans anicroches d'après ces principes, il paraitra peut-être paradoxal de dénoncer comme "artificiels" les itinéraires où seul un court passage exige formellement la pose de un ou plusieurs "clous-prises" tels: la Voie de la Momie de Sormiou ou la Voie Directe de la Sirène à En Vau- au même titre que la Paroi Jaune de St.Michel où l'on ne touche pratiquement pas le rocher.
Cependant on est bien forcé de convenir que sans ces pitons-prises si peu nombreux soit-ils, on ne saurait réussir ces deux itinéraires. Et cet exemple justifiera notre méthode de classement pour les cas similaires, méthode crée avant tout, pour faciliter nos descriptions.
Ces deux grands groupes d'escalade seront à leur tour divisés en plusieurs compartiments suivant l'échelle aproximative de leurs difficultés.
I : Pour l'escalade libre
A- Une première catégorie, dite facile, comprendra toutes les escalades faciles courantes, sa limite maximum de difficultés correspondra à celle du Couloir des Marseillais à En-Vau ou la Face Sud de la Pointe Callot. Ce sont les plus nombreuses, nous en décrivons 113 : 47 dans le Massif de Marseilleveyre et 66 dans le Massif du Mont Puget .
B- La deuxième catégorie dite " difficile " englobera des parcours plus respectables où le grimpeur moyen rencontrera des obstacles sérieux, mais peut passer sans utiliser les clous d'assurance, telles: L'Arête du Vallon à l'Aiguille de Sugitton, l'Arête de la Cordée à St. Michel, l'Arête de Marseille à la Grande Candelle, La Lézarde etc..cette dernière étant considérée comme la limite supérieure de cette catégorie. Ils sont encore nombreux: 81 dont 34 pour Marseilleveyre et 47 pour le Mont Puget.
C- La troisième catégorie dite " très difficile " est réservée à certaines voies peu nombreuses,- 25- en tout où le grimpeur moyen est aux prises avec des difficultés sévères et soutenues. Il ne pourra lui être fait grief de s'y servir de pitons d'assurance pour limiter la chute du leader en cas de décrochage dans les passages exposés. Mais le terme " escalade libre" exclut la faculté d'utiliser ces pitons comme un quelconque moyen de progression et d'en multiplier le nombre..
Le type de cette catégorie est à sa limite inférieure: l'Arête Victor Martin longue avec plusieurs passages critiques, ou la Voie Barrin de la Face Nord du Rocher des Goudes: longue et très soutenue, ou la Cheminée Bouisson de la face Sud de la grande Candelle, longue et peu soutenue mais coupée par un long passage extrêmement difficile, sans pitons-prises s'entend; ou la Voie Palice de la Face nord de la grande Candelle, courte mais comportant un passage limite . Nous en décrivons: 1O pour Marseilleveyre et 15 pour le mont Puget.
II : pour " l'Escalade artificielle "
Ce deuxième groupe a été divisé en quatre catégories.
A- Escalade artificielle peu difficile
nous ne pouvons dire facile car sans les pitons on ne passerait pas . Nous y rangerons: Des itinéraires courts sur pitons faciles à poser: Ex/ La Voie H. Gilles dans la face Sud des lames. Des itinéraires mixtes comportant de l'escalade libre facile ou même assez difficile coupée par des passages artificiels faciles à agencer. Ex: La Voie de la face Sud de l'Aiguille de la Melette. En tout 31 , 24 à Marseilleveyre, 7 à Puget.
B- Escalade artificielle difficile
Cette catégorie comprend : Soit de l'escalade artificielle courte, mais pose de pitons très difficile.
Ex: Voie des Trois Surplombs de la face Sud du rocher des Goudes. Soit de l'escalade mixte: un trajet " libre" long difficile ou très difficile coupé par un ou plusieurs passages sur pitons ex: La voie du Gros Surplomb de la Face Sud du Roc de St Michel ou la Voie Occidentale de la Face Nord du Rocher des Goudes, ou la Voie Duchier-Magol de la face Ouest du Rocher des Goudes ( celle-ci à la limite supérieure de la catégorie
Dans cette classe nous relevons : 59 itinéraires: 34 pour Marseilleveyre, 25 pour le Mont Puget, tous très intéressants car ils n'obligent pas à se munir d'une quincaillerie surabondante .
C- Escalade artificielle " très difficile "
Demande un entrainement préalable sérieux. Les difficultés rencontrées au cours de la progression sur pitons sont considérables et très soutenues, ou bien si la voie décrite dans cette classe comporte de l' escalade libre, il existe par ailleurs des passages de clous compliqués et exposés, généralement en pente négative, tels à l'Arête Nord Ouest du Rocher des Goudes, la Voie de l'Os à St Michel. - 23 parcours appartiennent à cette catégorie- 15 dans le Massif de Marseilleveyre et 8 au Mont Puget.
D- Enfin nous réservons une quatrième classe dite de l' "Escalade artificielle extrêmement difficile " à certains itinéraires où furent rencontré les difficultés jugées maxima, Ex: La Paroi Jaune de St Michel. - 5 en tout -.
La critique de cette classification est aisée et nous sommes bien certains par avance qu'elle soulèvera d'innombrables objections. Aussi en l'établissant tant bien que mal, n'avons nous qu'un but, faciliter nos descriptions. Loin de nous la prétention d'en faire un dogme intangible et peu importe si la fantaisie de chacun lui fait subir des métamorphoses imprévues. Le lecteur aura toute latitude de considérer l'Arête Nord de Marseilleveyre comme un piège dangereux,- ou la Momie de Sormiou comme une escalade intégralement libre et à "vaches".
Il est évident que l'on pourra transformer à volonté une escalade "libre très difficile " comme l'Arête V. Martin ou la Face Nord Rocher des Goudes "Voie Barrin" en escalade " artificielle peu difficile". Il suffira au grimpeur d'y placer de nombreux pitons et de s'y faire tirer sans vergogne par traction directe ou d'y installer de confortables étriers. Par contre la réciproque sera plus compliquée et probablement attendrons nous assez longtemps la venue du super-as qui passera le Toît du Mitan en escalade libre.
Notre classement a été basé sur la modeste expérience du grimpeur moyen, qui, s'il éprouve de grandes joies à parcourir les murailles des Calanques, tient néanmoins suffisamment à la vie pour risquer de s'y casser la gueule. Nos descriptions s'adresse surtout à lui . Elles intéresseront moins le brillant "G.H.M." et le "Sexto-gradiste " des Dolomites. Pour ceux-ci les ascensions de Marseilleveyre et de Puget ne sont qu'un entrainement aux grandes escalades des Alpes. Habitués à la limite du possible à haute altitude ils trouverons peut-être nos difficultés bien surfaites et taxerons surement nos récits d'exagérations marseillaises!
Nous espérons malgré tout que notre camarade " le grimpeur moyen", tirera de ces pages des renseignements utiles à son sport favori .
Enfin nous attirons l'attention du lecteur sur le fait que de nombreuses escalades n'ont pas été refaites, leurs descriptions reposent donc uniquement sur les impressions de leur auteur lors des premières . Il est tout à fait normal qu'elles contiennent des erreurs d'interprétations des difficultés; car tout le monde sait que les impressions tirées d'une première sont rarement exactes péchant soit par exagération, soit mais c'est moins fréquent par sous-estimation. De plus la forme tient un rôle énorme en escalade et malheureusement elle n'est pas toujours d'une fidélité parfaite; la justesse de l'appréciation des difficultés s'en ressent, lorsqu'elles ne sont pas revues en une deuxième édition. Aussi le lecteur pratiquant corrigera-t-il de lui même les erreurs que nous aurons pu commettre .
Les Premières Féminines de Gisèle Albert
Gisèle ALBERT au sommet de la Bougie 1938
Aux Deux-Anes
En second à la Grande Vire, Face Sud de St Michel d'Eau Douce
Toujours de la partie, deuxième de cordée et dépitoneuse attitrée, ma mère a tout de même monté plusieurs voies, et non des moindres, en tête.
Mon père en avait dressé la liste ci-dessous:
La Cordée
La Bougie
Le Bec de Sormiou par la Cheminée
Le "Z"
La Lézarde(24 Juin 1939)
La face Nord du Rocher des Goudes
La Grande Vire
Les Deux Anes (1947)
La Face Sud-ouest de la Pointe Callot (Juin 1939)
La Momie
La Sirène(21 Avril 1940)
L'arête de Marseille (17 Septembre1939)
La Saphir Co-leader de la première avec Georges Albert le 19 Octobre 1939
L'Arête Percée de l'Eïssadon Co-leader avec Georges Albert le 21 Mars 1942
Les Amis du Club de "l'Araignée"
Guillot - Bouisson - Meunier - Reymon - Rebuffat-
Mr et MmeTanner - Georges et Gisèle Albert
Sommet de l'aiguille de Sormiou - 1937
Mme Tanner, Gaston Rébuffat, Robert Tanner, André Coudray, Gisèle Albert, Georges Albert
Novembre 1937
Novembre 1937
Georges Albert, Gisèle Albert, Joseph Bouisson
Jean Meunier, André Coudray au socle de la Candelle en 1943
Jean Meunier et l'équipement du grimpeur des Calanques en 1937
Georges Albert sortant d'une cheminée
Albert-Guyot-Reymon-Bouisson-Gisèle Bouisson-Guyot-Gisèle-Meunier-Albert
Clichés Noirs et Blancs du Dr. Albert
Clichés Couleurs de M. Albert
LIVRE PREMIER
LE MASSIF DE MARSEILLEVEYRE
Clichés Couleurs de M. Albert
LIVRE PREMIER
LE MASSIF DE MARSEILLEVEYRE
Le Massif de Marseilleveyre au soleil couchant vu du sommet du Mont Puget - Photo-Télé Dr. Albert
Il étend au Sud de Marseille dont il clôture la rade son chainon au profil régulier ; mais cet aspect est trompeur, son relief tourmenté et torturé défie toute tentative de description géographique de l'ensemble.
Le sommet principal ; Marseilleveyre (432m) est flanqué à l'est par le plateau
I Quartier de St Michel D'Eau Douce
II Quartier du Vallon des Aiguilles
III Quartier du Malvallon
IV Quartier de Podestat - La Melette
V Quartier des Baumettes
VI Quartier de Sormiou
VII Quartier de l'ile de Riou
I - Quartier de St Michel d'Eau Douce
Il étend au Sud de Marseille dont il clôture la rade son chainon au profil régulier ; mais cet aspect est trompeur, son relief tourmenté et torturé défie toute tentative de description géographique de l'ensemble.
Le sommet principal ; Marseilleveyre (432m) est flanqué à l'est par le plateau
I Quartier de St Michel D'Eau Douce
II Quartier du Vallon des Aiguilles
III Quartier du Malvallon
IV Quartier de Podestat - La Melette
V Quartier des Baumettes
VI Quartier de Sormiou
VII Quartier de l'ile de Riou
I - Quartier de St Michel d'Eau Douce
85 Itinéraires - 14 Photos1 - Le Rocher des Goudes
2 - Les Lames
3 - Face Ouest du Roc de St Michel
4 - Face Sud du Roc de St Michel
5 - Face Nord du Roc de St Michel
6 - Aiguille Bébé
7 - Tête de Miougranier (Cime du Trou du Chat)
8 - Aiguille Henriette
9 - Pointe Piazza
10 - Aiguille 32
1 - LE ROCHER DES GOUDES
Une dent triangulaire qui domine de ses 258 mètres les cabanons de Callelongue.
Sa Face Sud insignifiante contraste violemment avec sa Face Ouest très raide, et surtout avec sa Face Nord la plus grandiose.
La Face Sud est peu élevée: 25m à la Fenêtre, 35m à la Voie de l'Eboulement. De nombreuses petites escalades libres généralement faciles la sillonnent; on y trouve aussi des parcours d'escalade artificielle difficile. Aux deux extrémités les Arêtes Est et Sud-Ouest n'offrent aucune difficulté.
La Face Ouest atteint 55 mètres. Extrêmement raide et souvent en surplomb, elle est parcourue par plusieurs itinéraires d'escalade artificielle difficile et très difficile, très voisins les uns des autres. La "Première" de la Face Ouest en 1938 date dans l'histoire de l'escalade provençale comme d'ailleurs celle de la Face Nord en 1936.
La Face Nord a 130 mètres de large sur 85 de haut; concave dans tous les sens, elle surplombe fortement dans sa partie occidentale. Un seul itinéraire d'escalade libre, très difficile, celui de la première et plusieurs parcours d'escalade artificielle dont certains atteignent à l'extrême difficulté.
La Face Sud du Rocher des Goudes
Vue du Sentier de la Galinette - Cliché: Dr. Albert
Sa Face Sud insignifiante contraste violemment avec sa Face Ouest très raide, et surtout avec sa Face Nord la plus grandiose.
La Face Sud est peu élevée: 25m à la Fenêtre, 35m à la Voie de l'Eboulement. De nombreuses petites escalades libres généralement faciles la sillonnent; on y trouve aussi des parcours d'escalade artificielle difficile. Aux deux extrémités les Arêtes Est et Sud-Ouest n'offrent aucune difficulté.
La Face Ouest atteint 55 mètres. Extrêmement raide et souvent en surplomb, elle est parcourue par plusieurs itinéraires d'escalade artificielle difficile et très difficile, très voisins les uns des autres. La "Première" de la Face Ouest en 1938 date dans l'histoire de l'escalade provençale comme d'ailleurs celle de la Face Nord en 1936.
La Face Nord a 130 mètres de large sur 85 de haut; concave dans tous les sens, elle surplombe fortement dans sa partie occidentale. Un seul itinéraire d'escalade libre, très difficile, celui de la première et plusieurs parcours d'escalade artificielle dont certains atteignent à l'extrême difficulté.
La Face Sud du Rocher des Goudes
Vue du Sentier de la Galinette - Cliché: Dr. Albert
I - Arête Est
II - Le Tube
III - La Dalle Studer
IV - Le Dièdre Aigu
V - La Voie de la Fenêtre
VI - La Dalle Ortl
VII - Le Dièdre Rouge
VIII - La Voie du C.A.F.
IX - La Voie des 3 Surplombs
X - La Voie de l'Eboulement
XI - l'Arête Sud-Ouest
XII - Variante de l'Arête Sud-Ouest
I - Arête Est
Première par D. Marx en 1901 - Escalade libre facile
Eviter les premiers mètres de l'arête par une petite cheminée dans la Face Sud; suivre ensuite le taillant et tourner par la droite le dernier ressaut.
II - Le Tube
Première en 1925 - Escalade libre facile.
Un peu à gauche de l'arête Est, gravir des gradins faciles, puis escalader une dalle lisse, soit en la contournant par sa base, soit par son bord droit. Remonter alors une cheminée étroite et profonde, dont on sort en son milieu. Terminer par un léger surplomb tout en haut.
III - La Dalle Studer
Première par Ch. Studer - Escalade libre facile
Débuter par une dalle assez lisse, virer vers la droite sous un surplomb pour grimper sur la plateforme à la base du "Tube". Escalader à gauche une courte fissure, puis s'engager dans une dalle à belles prises.
IV - Le Dièdre Aigu
Première par Tanner en 1939 - Escalade libre difficile
Monter droit dans une grande dalle , à l'aplomb du pin en se tenant plutôt sur la droite. Le dièdre aigu s'ouvre au dessus et surplombe franchement. Presque dépourvu de prises il se passe par un ramonage pénible; on en sort par la gauche dans des gradins faciles.
V - La Voie de la Fenêtre
Première par Louis David en 1917 - Escalade libre facile
On remarque une petite ouverture ovale dans le haut de la muraille. A son aplomb parcourir une cheminée oblique en direction du pin poussé sur une plate forme, un peu à gauche gravir une fissure d'aragonite (prises à surveiller.. accident mortel en 1938). A la hauteur de la Fenêtre virer à gauche, puis y pénétrer en passant la jambe gauche la première . On est dans un puits qui mène au sommet par un ramonage facile.
VI - La Dalle Ortl
Première par Ortl - escalade libre facile
Vers le milieu de la muraille monter sur une corniche ascendante très facile en direction de la Fenêtre; gravir un petit dièdre et virer à gauche dans une dalle que l'on escalade en oblique.
VII - Le Dièdre Rouge
Première par Ch. Magol et M. Forestier 2 Octobre 1937
Escalade artificielle peu difficile
Ce classement à première vue peu favorable se justifie par la brièveté des réelles difficultés du passage du surplomb. Le dièdre rouge se trouve dans la partie supérieure de la Face Sud en son milieu.
Monter sur la corniche ascendante de la Dalle Ortl; à gauche s'élever dans une fissure très raide que l'on passe difficilement en escalade libre et qui se perd dans une coulée d'aragonite rouge en dièdre concave. gravir le surplomb par des pitons peu faciles à poser au dessus une dalle facile, puis des gradins.
VIII - La Voie du C.A.F.
Première par G. Pouillaude et H. Jean en 1922 - Escalade libre facile
De la terrasse où partent les itinéraires précédents exécuter vers l'ouest une longue traversée horizontale, puis remonter une large cheminée oblique peu inclinée. Revenant sur la droite on passe 2 ressauts successifs et l'on s'engage sur une corniche légèrement ascendante qui aboutit à un renforcement d'aragonite. Finir par la dalle fissurée de gauche.
IX - La Voie des 3 Surplombs
Première par H. Joubard et Laurent le 8 décembre 1940
Sortie du 3ème surplomb par Dr. Albert et Gisèle Albert le 15 décembre 1940 - Escalade artificielle difficile
Elle comporte trois passages très difficiles mais sa faible longueur lui vaut sa place dans la 2ème catégorie de l'escalade artificielle
X - La Voie de l'Eboulement
Première par le Dr. Albert, Gisèle Albert le 13 Octobre 1940
Escalade libre façile. Un court passage difficile au surplomb
Départ à l'aplomb de la croix ouest; montée directe dans une série de dalles faciles vers un toit oblique caractéristique. Contourner par la droite un gros bloc détaché qui permet le franchissement facile du toit
Traverser un pin et atteindre une plateforme; grimper sur une grosse écaille et se rétablir sur un bloc coincé surplombant l'entrée d'une fissure oblique. Dépasser d'énormes blocs posés "l'éboulement"! et atteindre sans difficulté le sommet près de la croix ouest.
XI - l'Arête Sud-Ouest
Escalade libre facile.
Attaquer l'arête dès son origine en suivant une mince crête horizontale, au dessus de la corniche qui mène dans la face ouest. Lorsqu'elle se redresse monter dans un petit dièdre sur son bord gauche , virer à droite et après un ressaut arriver dans un éboulis issu du sommet.
XII - Variante de l'Arête Sud-Ouest
Escalade libre facile
Départ à droite de l'arête proprement dite en direction d'un pin que l'on contourne; après un ressaut , on arrive sous une fissure assez raide, au dessus se trouve une plateforme inclinée . Vers la gauche de hautes marches conduisent au sommet de l'itinéraire normal.
La descente s'effectue en rappel posé sur un anneau scellé à 3m à l'est de la Voie de la Fenêtre , avec relais possible sur la fin de cet itinéraire. On peut aussi descendre facilement par l'arête Est, Sud-Ouest ou la Voie du CAF.
Face Ouest du Rocher des Goudes
vue des éboulis de Callelongue - Photo-télé Dr. Albert
II - Le Tube
III - La Dalle Studer
IV - Le Dièdre Aigu
V - La Voie de la Fenêtre
VI - La Dalle Ortl
VII - Le Dièdre Rouge
VIII - La Voie du C.A.F.
IX - La Voie des 3 Surplombs
X - La Voie de l'Eboulement
XI - l'Arête Sud-Ouest
XII - Variante de l'Arête Sud-Ouest
I - Arête Est
Première par D. Marx en 1901 - Escalade libre facile
Eviter les premiers mètres de l'arête par une petite cheminée dans la Face Sud; suivre ensuite le taillant et tourner par la droite le dernier ressaut.
II - Le Tube
Première en 1925 - Escalade libre facile.
Un peu à gauche de l'arête Est, gravir des gradins faciles, puis escalader une dalle lisse, soit en la contournant par sa base, soit par son bord droit. Remonter alors une cheminée étroite et profonde, dont on sort en son milieu. Terminer par un léger surplomb tout en haut.
III - La Dalle Studer
Première par Ch. Studer - Escalade libre facile
Débuter par une dalle assez lisse, virer vers la droite sous un surplomb pour grimper sur la plateforme à la base du "Tube". Escalader à gauche une courte fissure, puis s'engager dans une dalle à belles prises.
IV - Le Dièdre Aigu
Première par Tanner en 1939 - Escalade libre difficile
Monter droit dans une grande dalle , à l'aplomb du pin en se tenant plutôt sur la droite. Le dièdre aigu s'ouvre au dessus et surplombe franchement. Presque dépourvu de prises il se passe par un ramonage pénible; on en sort par la gauche dans des gradins faciles.
V - La Voie de la Fenêtre
Première par Louis David en 1917 - Escalade libre facile
On remarque une petite ouverture ovale dans le haut de la muraille. A son aplomb parcourir une cheminée oblique en direction du pin poussé sur une plate forme, un peu à gauche gravir une fissure d'aragonite (prises à surveiller.. accident mortel en 1938). A la hauteur de la Fenêtre virer à gauche, puis y pénétrer en passant la jambe gauche la première . On est dans un puits qui mène au sommet par un ramonage facile.
VI - La Dalle Ortl
Première par Ortl - escalade libre facile
Vers le milieu de la muraille monter sur une corniche ascendante très facile en direction de la Fenêtre; gravir un petit dièdre et virer à gauche dans une dalle que l'on escalade en oblique.
VII - Le Dièdre Rouge
Première par Ch. Magol et M. Forestier 2 Octobre 1937
Escalade artificielle peu difficile
Ce classement à première vue peu favorable se justifie par la brièveté des réelles difficultés du passage du surplomb. Le dièdre rouge se trouve dans la partie supérieure de la Face Sud en son milieu.
Monter sur la corniche ascendante de la Dalle Ortl; à gauche s'élever dans une fissure très raide que l'on passe difficilement en escalade libre et qui se perd dans une coulée d'aragonite rouge en dièdre concave. gravir le surplomb par des pitons peu faciles à poser au dessus une dalle facile, puis des gradins.
VIII - La Voie du C.A.F.
Première par G. Pouillaude et H. Jean en 1922 - Escalade libre facile
De la terrasse où partent les itinéraires précédents exécuter vers l'ouest une longue traversée horizontale, puis remonter une large cheminée oblique peu inclinée. Revenant sur la droite on passe 2 ressauts successifs et l'on s'engage sur une corniche légèrement ascendante qui aboutit à un renforcement d'aragonite. Finir par la dalle fissurée de gauche.
IX - La Voie des 3 Surplombs
Première par H. Joubard et Laurent le 8 décembre 1940
Sortie du 3ème surplomb par Dr. Albert et Gisèle Albert le 15 décembre 1940 - Escalade artificielle difficile
Elle comporte trois passages très difficiles mais sa faible longueur lui vaut sa place dans la 2ème catégorie de l'escalade artificielle
X - La Voie de l'Eboulement
Première par le Dr. Albert, Gisèle Albert le 13 Octobre 1940
Escalade libre façile. Un court passage difficile au surplomb
Départ à l'aplomb de la croix ouest; montée directe dans une série de dalles faciles vers un toit oblique caractéristique. Contourner par la droite un gros bloc détaché qui permet le franchissement facile du toit
Traverser un pin et atteindre une plateforme; grimper sur une grosse écaille et se rétablir sur un bloc coincé surplombant l'entrée d'une fissure oblique. Dépasser d'énormes blocs posés "l'éboulement"! et atteindre sans difficulté le sommet près de la croix ouest.
XI - l'Arête Sud-Ouest
Escalade libre facile.
Attaquer l'arête dès son origine en suivant une mince crête horizontale, au dessus de la corniche qui mène dans la face ouest. Lorsqu'elle se redresse monter dans un petit dièdre sur son bord gauche , virer à droite et après un ressaut arriver dans un éboulis issu du sommet.
XII - Variante de l'Arête Sud-Ouest
Escalade libre facile
Départ à droite de l'arête proprement dite en direction d'un pin que l'on contourne; après un ressaut , on arrive sous une fissure assez raide, au dessus se trouve une plateforme inclinée . Vers la gauche de hautes marches conduisent au sommet de l'itinéraire normal.
La descente s'effectue en rappel posé sur un anneau scellé à 3m à l'est de la Voie de la Fenêtre , avec relais possible sur la fin de cet itinéraire. On peut aussi descendre facilement par l'arête Est, Sud-Ouest ou la Voie du CAF.
Face Ouest du Rocher des Goudes
vue des éboulis de Callelongue - Photo-télé Dr. Albert
I - Voie Duchier-Magol
I' - Variante de sortie de la Voie Duchier-Magol
II - La Grande Cheminée
II' - Variante et Rectifications
III - La Cheminée Médiane
IV / La Cheminée Nord
La Première est due à R. Duchier et Ch. Magol qui se relaient à tour de rôle, le 1 Mai 1938.
Les itinéraires suivants parcourent les trois cheminées de la Face Ouest et découpent la Voie Duchier -Magol en trois tronçons autonomes; ils solutionnent les problèmes difficiles qui incitèrent les auteurs de la première à faire de nombreux détours.
I - Voie Duchier-Magol
Première par Duchier et Magol le 1 Mai 1938 - Escalade Artificielle Difficile
Les 1ère, 4ème et 6ème étapes sont en escalade libre - Encordement 20 mètres
"Dans cette face, en dehors des difficultés techniques rencontrées, la non évidence de la voie explique les tâtonnements qui marquèrent sa recherche. Cette escalade, à cause de sa longueur, de l'importance des surplombs, de l'exposition de certains passages, doit être considérée comme difficile à l'extrême." (Renseignements et appréciation de R. Duchier en 1938).
Deux grandes cheminées sillonnent la Face Ouest. Cet itinéraire emprunte les extrémités inferieure et supérieure de la Cheminée Nord et la partie moyenne de la Cheminée Sud ou Grande Cheminée.
Départ dans l'axe de la Cheminée Nord par une large fissure de 5 mètres dont on sort en prenant à droite une corniche d'abord très étroite , puis large et confortable. Relais 1
Quitter la corniche 2m avant son étranglement sud et remonter la fissure en surplomb qui oblique légèrement vers la gauche dans une dalle noire où l'on trouve quelques grosses prises , puis l'on monte droit vers une petite cheminée où de rares aspérités permettent un rétablissement difficile sur la Corniche Barrin. Passer un bombement délicat après lequel on arrive sur la Corniche Barrin. Relais 2
On la suit vers la droite et l'on pénètre dans la Grande Cheminée où l'on escalade une zone pourrie et redressée, mais très courte, à laquelle succède un petit couloir peu incliné. A ce niveau on revient à gauche sur une plateforme spacieuse. Relais 3
Continuant vers la gauche on escalade une petite arête secondaire délitée et l'on rentre dans une cheminée resserrée; par un ramonage facile on atteint l'orifice inférieur qui lui fait suite et l'on installe le relais à l'intérieur. Relais 4
Dans sa paroi Ouest s'ouvre un trou très étroit qui communique avec une niche minuscule ouverte à l'extérieur; il faut y passer les pieds les premiers et descendre sur un étrier préalablement posé dans la niche. De là, virer à l'horizontale sur des étriers et contourner vers le Nord une dalle bombée (aérien) à laquelle fait suite une étroite vire délitée. On atteint alors la Cheminée Nord en contournant un gros bloc posé sur lequel on se rétablit. Relais 5
Virer dans le fond de la cheminée que l'on gravit facilement en opposition, et on sort vers la gauche par un petit éboulis.
I' - Variante de sortie de la Voie Duchier-Magol
Première : Dr Albert, Gisèle Albert, G. Livanos ,H. Gilles le 16 Février 1941
Escalade artificielle difficile.
Du cinquième relais au lieu de rejoindre le fond de la cheminée Nord on escalade une zone délicate où l'on monte sur des blocs instables, la pente s'attenue et l'on atteint le sommet par des dalles faciles.
II - La Grande Cheminée
Première Dr. Albert, Gisèle Albert le 22 Octobre 1940
Escalade artificielle difficile - Encordement : 25 mètres
Elle coupe la Face Ouest en son milieu; bien delimitée dans le haut de la paroi où elle oblique un peu à droite, elle est barrée par de petite grottes à sa partie moyenne et se perd vers le bas dans la grande dalle où elle finit en fissure étroite.
A quelques mètres à droite de la ligne générale d'escalade, s'elever dans une cheminée oblique assez raide puis facile; on arrive dans une anfractuosité. Virer à gauche à l'horizontale jusqu'à se trouver sous une grosse fissure à demi bouchée par de l'aragonite. franchir un léger surplomb, puis virer sur la gauche sur une mince lèvre de rocher; traverser alors une dalle pour atteindre une courte fissure verticale que l'on suit jusqu'à un gros bloc posé sur des gradins terreux. Monter ensuite facilement à la Corniche Barrin.Relais 1
L'escalade se poursuit dans la zone pourrie et redressée à laquelle succède un petit couloir peu incliné et l'on arrive face à une niche étroite. A gauche plateforme spacieuse au dessus de laquelle on aperçoit le trou de l'itinéraire Duchier-Magol. S'élever jusqu'au toit de la niche , passer un surplomb d'aragonite grise et atteindre par une fissure la première grotte. Relais2
Assez spacieuse elle communique par l'intérieur avec la deuxième grotte. Relais 3
De là il faut escalader à l'intérieur, jusqu'au sommet du porche et à l'aide d'un étrier sortir vers la droite (aérien) et rejoindre la fissure du fond de la cheminée qui est devenue oblique et l'on arrive sur un étroit replat dans la paroi de droite. Au dessus la fissure s'élargit et devient terreuse: les pitons y tiennent mal et doivent être doublés par des extra-courts dans la paroi de droite. Ce passage exposé surmonté, on finit dans les gradins faciles du sommet.
II' - Variante et Rectifications
Première par Stricher, Tramier, Rolland le 29 Juin 1941
Escalade artificielle difficile
Prendre le départ dans l'axe exact de la cheminée en remontant la courte fissure surplombante assez large d'abord, puis très mince après laquelle on se rétablit sur la première corniche .Relais
A la limite d'une grande dalle noire , escalader une fissure rectiligne qui oblique légèrement vers la droite. On passe deux ressauts successifs et l'on rejoint l'itinéraire Albert.
III - La Cheminée Médiane
Première Dr. Albert, Gisèle Albert le 16 Novembre 1940
Escalade artificielle très difficile - Encordement : 25 mètres
Les difficultés que l'on y rencontre sont très soutenues et la dernière étape est très exposée par suite de la mauvaise qualité de la roche. En 1941, c'est le parcours le plus difficile de la Face Ouest.
Départ à la verticale du "trou de la voie Duchier-Magol; Par courte échelle on s'élève le plus haut possible vers une très mince fissure demi-colmatée, où l'on poursuit sur pitons jusqu'à la première corniche.-R1-
Continuer par la 2me étape de l'itinéraire Duchier-Magol: quitter la corniche deux mètres avant son étranglement sud et remonter une fissure en surplomb qui oblique légèrement à gauche dans une dalle noire où l'on trouve quelques grosses prises; puis l'on monte droit vers une petite cheminée où de rares aspérités permettent un rétablissement difficile sur la corniche Barraud. Passer un bombement délicat après lequel on arrive sur la corniche Barrin.-R2-
Monter dans une grande niche peu profonde au dessus du relais, puis escalader en opposition extrême le toit qui la surmonte; on se rétablit alors difficilement dans un dièdre d'aragonite rouge (exposé) que l'on remonte plus facilement. Après un étranglement on pénètre dans une cheminée resserrée où l'on fait un relais sous l'orifice inférieur du tube qui lui fait suite. Ceci pour mettre les suivants à l'abri des chutes de pierres pendant la progression du leader dans l'étape au dessus.-R3-
S'élever dans la cheminée jusqu'à l'orifice du tube et sortir vers la droite sur des pitons posés dans une fissure parallèle. On franchit ainsi une zone surplombante très exposée par suite de la fragilité de la roche; puis on continu dans un passage très pourri et fragmenté mais assez court, en suivant une fissure à travers laquelle on aperçoit par moment l'intérieur du tube ! Il faut prendre les plus grandes précautions pour y poser les pitons, afin d'éviter les éboulements dangereux. On se rétablit ensuite sur une très étroite corniche. Au dessus la muraille surplombe et le rocher devient tellement mauvais qu'il n'est plus possible de poursuivre l'escalade à la stricte verticale. Virer franchement à gauche à l'horizontale sur des prises de main heureusement solides (aérien), puis escalader un saillant surplombant formé par une agglomération de blocs brisés (extrêmement exposé). On atteint alors un dièdre vertical dans lequel on s'élève jusqu'à un rocher suspendu qui barre le passage; on le contourne par la droite et l'on finit sur un éperon formé de blocs empilés. Cette étape en escalade artificielle extrêmement difficile fut jugée tellement exposée qu'elle fut évitée lors d'un premier essai à la Médiane par Dr. Albert, Gisèle Albert, H. Gilles, G. Livanos le l6 Février 1941 .
IV / La Cheminée Nord
Première par:Dr. Albert, Gisèle Albert le 13 Janvier 1941
Escalade " artificielle difficile " - La première et la dernière étape en escalade libre
Encordement 20 mètres
Elle n'est bien marquée que dans sa partie supérieure où elle s'évase en un profond couloir, la première partie étant formée par deux fissures à peu près parallèles coupées par plusieurs surplombs.
Quitter la corniche verte par une petite cheminée très raide mais où l'on trouve de bonnes prises pour se rétablir sur la première corniche .-R1-
Au débouché de la cheminée initiale partent deux fissures très rapprochées; choisir celle de droite la plus large. Franchir plusieurs mètres en surplomb accentué et aborder une dalle où l'on trouve quelques prises; mais la paroi s'incurve de nouveau et il faut continuer sur des pitons pour atteindre une fissure qui va s'élargissant et se termine au niveau de la corniche Barraud, à peine large de quelques cms. Au dessus une dalle lisse oblige à placer un " étrier" sur piton et à s'y installer pour faire le 2me relais.-R2-
Gravir la dalle en montant vers une niche en encorbellement, où l'on pénêtre le plus possible. En sortir pour s'engager dans un dièdre fortement déversé dont l'escalade est d'abord pénible et impressionnante, puis devient moins ardue lorsque la pente négative s'atténue. On atteint bientôt un très étroit replat, dominé par un surplomb où une échancrure laisse apercevoir la deuxième partie de l'escalade beaucoup plus aisée. Par un ramonage délicat on pénètre dans la cheminée proprement dite qui s'élargit rapidement en couloir. Toujours par ramonage, mais plus facilement, on atteint un groupe de blocs posés dans la paroi de droite.-R3-
Reprendre l'escalade du fond de la cheminée sans difficultés importantes jusqu'à l'éboulis de la sortie Duchier-Magol et terminer par quelques mètres de fissure raide. La première étape et une partie de la dernière sont communes avec l'itinéraire Duchier- Magol .
Le Rocher des Goudes et son arête Nord-Ouest
Vus du Tracé Rouge du Vallon de Callelongue - Photo télé Dr. Albert
I' - Variante de sortie de la Voie Duchier-Magol
II - La Grande Cheminée
II' - Variante et Rectifications
III - La Cheminée Médiane
IV / La Cheminée Nord
La Première est due à R. Duchier et Ch. Magol qui se relaient à tour de rôle, le 1 Mai 1938.
Les itinéraires suivants parcourent les trois cheminées de la Face Ouest et découpent la Voie Duchier -Magol en trois tronçons autonomes; ils solutionnent les problèmes difficiles qui incitèrent les auteurs de la première à faire de nombreux détours.
I - Voie Duchier-Magol
Première par Duchier et Magol le 1 Mai 1938 - Escalade Artificielle Difficile
Les 1ère, 4ème et 6ème étapes sont en escalade libre - Encordement 20 mètres
"Dans cette face, en dehors des difficultés techniques rencontrées, la non évidence de la voie explique les tâtonnements qui marquèrent sa recherche. Cette escalade, à cause de sa longueur, de l'importance des surplombs, de l'exposition de certains passages, doit être considérée comme difficile à l'extrême." (Renseignements et appréciation de R. Duchier en 1938).
Deux grandes cheminées sillonnent la Face Ouest. Cet itinéraire emprunte les extrémités inferieure et supérieure de la Cheminée Nord et la partie moyenne de la Cheminée Sud ou Grande Cheminée.
Départ dans l'axe de la Cheminée Nord par une large fissure de 5 mètres dont on sort en prenant à droite une corniche d'abord très étroite , puis large et confortable. Relais 1
Quitter la corniche 2m avant son étranglement sud et remonter la fissure en surplomb qui oblique légèrement vers la gauche dans une dalle noire où l'on trouve quelques grosses prises , puis l'on monte droit vers une petite cheminée où de rares aspérités permettent un rétablissement difficile sur la Corniche Barrin. Passer un bombement délicat après lequel on arrive sur la Corniche Barrin. Relais 2
On la suit vers la droite et l'on pénètre dans la Grande Cheminée où l'on escalade une zone pourrie et redressée, mais très courte, à laquelle succède un petit couloir peu incliné. A ce niveau on revient à gauche sur une plateforme spacieuse. Relais 3
Continuant vers la gauche on escalade une petite arête secondaire délitée et l'on rentre dans une cheminée resserrée; par un ramonage facile on atteint l'orifice inférieur qui lui fait suite et l'on installe le relais à l'intérieur. Relais 4
Dans sa paroi Ouest s'ouvre un trou très étroit qui communique avec une niche minuscule ouverte à l'extérieur; il faut y passer les pieds les premiers et descendre sur un étrier préalablement posé dans la niche. De là, virer à l'horizontale sur des étriers et contourner vers le Nord une dalle bombée (aérien) à laquelle fait suite une étroite vire délitée. On atteint alors la Cheminée Nord en contournant un gros bloc posé sur lequel on se rétablit. Relais 5
Virer dans le fond de la cheminée que l'on gravit facilement en opposition, et on sort vers la gauche par un petit éboulis.
I' - Variante de sortie de la Voie Duchier-Magol
Première : Dr Albert, Gisèle Albert, G. Livanos ,H. Gilles le 16 Février 1941
Escalade artificielle difficile.
Du cinquième relais au lieu de rejoindre le fond de la cheminée Nord on escalade une zone délicate où l'on monte sur des blocs instables, la pente s'attenue et l'on atteint le sommet par des dalles faciles.
II - La Grande Cheminée
Première Dr. Albert, Gisèle Albert le 22 Octobre 1940
Escalade artificielle difficile - Encordement : 25 mètres
Elle coupe la Face Ouest en son milieu; bien delimitée dans le haut de la paroi où elle oblique un peu à droite, elle est barrée par de petite grottes à sa partie moyenne et se perd vers le bas dans la grande dalle où elle finit en fissure étroite.
A quelques mètres à droite de la ligne générale d'escalade, s'elever dans une cheminée oblique assez raide puis facile; on arrive dans une anfractuosité. Virer à gauche à l'horizontale jusqu'à se trouver sous une grosse fissure à demi bouchée par de l'aragonite. franchir un léger surplomb, puis virer sur la gauche sur une mince lèvre de rocher; traverser alors une dalle pour atteindre une courte fissure verticale que l'on suit jusqu'à un gros bloc posé sur des gradins terreux. Monter ensuite facilement à la Corniche Barrin.Relais 1
L'escalade se poursuit dans la zone pourrie et redressée à laquelle succède un petit couloir peu incliné et l'on arrive face à une niche étroite. A gauche plateforme spacieuse au dessus de laquelle on aperçoit le trou de l'itinéraire Duchier-Magol. S'élever jusqu'au toit de la niche , passer un surplomb d'aragonite grise et atteindre par une fissure la première grotte. Relais2
Assez spacieuse elle communique par l'intérieur avec la deuxième grotte. Relais 3
De là il faut escalader à l'intérieur, jusqu'au sommet du porche et à l'aide d'un étrier sortir vers la droite (aérien) et rejoindre la fissure du fond de la cheminée qui est devenue oblique et l'on arrive sur un étroit replat dans la paroi de droite. Au dessus la fissure s'élargit et devient terreuse: les pitons y tiennent mal et doivent être doublés par des extra-courts dans la paroi de droite. Ce passage exposé surmonté, on finit dans les gradins faciles du sommet.
II' - Variante et Rectifications
Première par Stricher, Tramier, Rolland le 29 Juin 1941
Escalade artificielle difficile
Prendre le départ dans l'axe exact de la cheminée en remontant la courte fissure surplombante assez large d'abord, puis très mince après laquelle on se rétablit sur la première corniche .Relais
A la limite d'une grande dalle noire , escalader une fissure rectiligne qui oblique légèrement vers la droite. On passe deux ressauts successifs et l'on rejoint l'itinéraire Albert.
III - La Cheminée Médiane
Première Dr. Albert, Gisèle Albert le 16 Novembre 1940
Escalade artificielle très difficile - Encordement : 25 mètres
Les difficultés que l'on y rencontre sont très soutenues et la dernière étape est très exposée par suite de la mauvaise qualité de la roche. En 1941, c'est le parcours le plus difficile de la Face Ouest.
Départ à la verticale du "trou de la voie Duchier-Magol; Par courte échelle on s'élève le plus haut possible vers une très mince fissure demi-colmatée, où l'on poursuit sur pitons jusqu'à la première corniche.-R1-
Continuer par la 2me étape de l'itinéraire Duchier-Magol: quitter la corniche deux mètres avant son étranglement sud et remonter une fissure en surplomb qui oblique légèrement à gauche dans une dalle noire où l'on trouve quelques grosses prises; puis l'on monte droit vers une petite cheminée où de rares aspérités permettent un rétablissement difficile sur la corniche Barraud. Passer un bombement délicat après lequel on arrive sur la corniche Barrin.-R2-
Monter dans une grande niche peu profonde au dessus du relais, puis escalader en opposition extrême le toit qui la surmonte; on se rétablit alors difficilement dans un dièdre d'aragonite rouge (exposé) que l'on remonte plus facilement. Après un étranglement on pénètre dans une cheminée resserrée où l'on fait un relais sous l'orifice inférieur du tube qui lui fait suite. Ceci pour mettre les suivants à l'abri des chutes de pierres pendant la progression du leader dans l'étape au dessus.-R3-
S'élever dans la cheminée jusqu'à l'orifice du tube et sortir vers la droite sur des pitons posés dans une fissure parallèle. On franchit ainsi une zone surplombante très exposée par suite de la fragilité de la roche; puis on continu dans un passage très pourri et fragmenté mais assez court, en suivant une fissure à travers laquelle on aperçoit par moment l'intérieur du tube ! Il faut prendre les plus grandes précautions pour y poser les pitons, afin d'éviter les éboulements dangereux. On se rétablit ensuite sur une très étroite corniche. Au dessus la muraille surplombe et le rocher devient tellement mauvais qu'il n'est plus possible de poursuivre l'escalade à la stricte verticale. Virer franchement à gauche à l'horizontale sur des prises de main heureusement solides (aérien), puis escalader un saillant surplombant formé par une agglomération de blocs brisés (extrêmement exposé). On atteint alors un dièdre vertical dans lequel on s'élève jusqu'à un rocher suspendu qui barre le passage; on le contourne par la droite et l'on finit sur un éperon formé de blocs empilés. Cette étape en escalade artificielle extrêmement difficile fut jugée tellement exposée qu'elle fut évitée lors d'un premier essai à la Médiane par Dr. Albert, Gisèle Albert, H. Gilles, G. Livanos le l6 Février 1941 .
IV / La Cheminée Nord
Première par:Dr. Albert, Gisèle Albert le 13 Janvier 1941
Escalade " artificielle difficile " - La première et la dernière étape en escalade libre
Encordement 20 mètres
Elle n'est bien marquée que dans sa partie supérieure où elle s'évase en un profond couloir, la première partie étant formée par deux fissures à peu près parallèles coupées par plusieurs surplombs.
Quitter la corniche verte par une petite cheminée très raide mais où l'on trouve de bonnes prises pour se rétablir sur la première corniche .-R1-
Au débouché de la cheminée initiale partent deux fissures très rapprochées; choisir celle de droite la plus large. Franchir plusieurs mètres en surplomb accentué et aborder une dalle où l'on trouve quelques prises; mais la paroi s'incurve de nouveau et il faut continuer sur des pitons pour atteindre une fissure qui va s'élargissant et se termine au niveau de la corniche Barraud, à peine large de quelques cms. Au dessus une dalle lisse oblige à placer un " étrier" sur piton et à s'y installer pour faire le 2me relais.-R2-
Gravir la dalle en montant vers une niche en encorbellement, où l'on pénêtre le plus possible. En sortir pour s'engager dans un dièdre fortement déversé dont l'escalade est d'abord pénible et impressionnante, puis devient moins ardue lorsque la pente négative s'atténue. On atteint bientôt un très étroit replat, dominé par un surplomb où une échancrure laisse apercevoir la deuxième partie de l'escalade beaucoup plus aisée. Par un ramonage délicat on pénètre dans la cheminée proprement dite qui s'élargit rapidement en couloir. Toujours par ramonage, mais plus facilement, on atteint un groupe de blocs posés dans la paroi de droite.-R3-
Reprendre l'escalade du fond de la cheminée sans difficultés importantes jusqu'à l'éboulis de la sortie Duchier-Magol et terminer par quelques mètres de fissure raide. La première étape et une partie de la dernière sont communes avec l'itinéraire Duchier- Magol .
Le Rocher des Goudes et son arête Nord-Ouest
Vus du Tracé Rouge du Vallon de Callelongue - Photo télé Dr. Albert
I - Itinéraire Tanner
II - Itinéraire Albert
III - Variante Stricher-Tramier
A - Croix du Sommet
B - Arête Sud-Ouest
C - Face Ouest
D - Face Nord
E - Corniche Barrin
F - Corniche Verte
G - Corniche Broussailleuse
H - Arête Est
I - Les Lames
J - Brêche Carrée
Arête Nord Ouest
Elle délimite les deux grandes faces, ouest et nord, du rocher des Goudes. Elle comprend deux parties de caractéristiques nettement différentes: du tracé Vert de Callelongue à la Grotte Rolland), jusqu'à la corniche Verte, sa pente moyenne ne dépasse pas 45°, mais deux ressauts surplombants opposent de grosses difficultés au grimpeur qui veut suivre le fil de l'arête; ils peuvent cependant être tournés, le premier par le flanc nord, le deuxième par le flanc ouest; le reste du parcours est sans histoire jusqu'à la corniche verte. De celle-ci au sommet l'arête devient verticale et de plus se trouve barrée par un gros surplomb à deux étages, après lequel elle s'élargit considérablement.
La " première" exécutée par Tanner eut lieu de la corniche Verte au sommet en 1939. Tout comme celles des Faces Ouest et Nord, elle occupe une place de premier ordre dans l'histoire de l'escalade en Provence.
En 1941, Stricher, Tramier et Rolland firent le bas en évitant les ressauts surplombants. A la fin de la même année, le 2 Novembre 1941, le Dr. Albert et Gisèle Albert suivirent le fil de l'arête en son entier.
Escale artificielle "très difficile"
Quatre passages extrêmement difficiles, les 2ème et 4ème étapes en escalade libre facile; la dernière en escalade libre difficile.
Il est utile de prévoir le triple encordement à 20 m. d'intervalle pour la 6éme étape, et le double encordement à 20m. pour la dernière.
Départ à proximité du tracé vert. On remonte d'abord une dalle peu pentue, puis il faut passer un premier surplomb recouvert de débris. On escalade ensuite une dalle très inclinée et l'on s'engage ensuite dans un petit dièdre noir. Parvenu sous un gros surplomb on vire un peu à droite pour prendre pied sur un étroit replat incliné. Passer ensuite une dalle déversée en mauvais rocher ( exposé) . -R1
Suivre sans aucune difficulté le fil de l'arête jusqu'au deuxième ressaut.--R2
Attaquer celui-ci dans son flanc nord en passant un surplomb très accentué, puis un dièdre surplombant où le calcaire est noir et délité ( très exposé ). Contourner par en dessous et vers la droite un bloc fragile saillant sur l'arête et se rétablir difficilement sur une dalle peu inclinée recouverte d'un pavage de blocs posés.
Escalader alors un petit mur qui termine le 2ème ressaut. -R3
Les deux ressauts extrêmement difficiles peuvent être évités par la variante Streicher:
Départ à 10 m. du fil de l'arête, dans son flanc nord où l'on escalade une faille oblique ; après avoir dépassé une niche, on rejoint la crête par un passage de mauvais rocher. Au pied du 2éme ressaut virer à droite et par une traversée délicate, atteindre une fissure -cheminée en mauvais état qui amène à la corniche Verte. Escalader le taillant de l'arête extrêmement mince jusqu'à la première corniche de la Face Ouest.-R4
L'itinéraire suivi par Tanner oblique vers le Sud sur cette corniche : on remonte dans la Face Ouest la première fissure oblique sous un surplomb, puis un petit dièdre rouge très court; virer alors à l'horizontale pour revenir sur le fil de l'arête et monter sur un petit becquet où l'on fait un très mauvais relais à la base d'un gros surplomb.
Il est plus élégant , mais plus difficile de continuer sur le fil de l'arête au dessus du 4éme relais. Grimper dans un dièdre vertical et lisse, puis aborder une très mauvaise fissure formée par un énorme bloc à demi -détaché, on progresse difficilement jusqu'à une zone plus franche et moins inclinée dominée par le becquet du 5ème relais .--R5
Attaquer le gros surplomb par la droite, en suivant une fissure oblique qui coupe ses ressauts successifs. Après avoir franchi un premier encorbellement on se rétablit sur un replat extrêmement étroit; une dalle concave lui fait suite, puis un deuxième ressaut très accusé. Au dessus la fissure se perd dans la paroi ; obliquer alors à gauche en exécutant une vire difficile sur une corniche en arc de cercle à peine dessinée mais très courte. On est revenu sur l'arête qui s'est beaucoup élargie. Escalader une dalle verticale le long d'une fissure et lorsque celle-ci disparait, virer à gauche et par une traversée difficile et exposée, atteindre une petite niche.-R6
Dans cette étape il est commode d'utiliser le triple encordement à 15-17 mètres d'intervalle pour faciliter le coulissage, il convient de passer le gros surplomb sur une première corde, puis après la vire convexe d'en tirer complètement " le mou" , et de continuer sur les deux autres brins jusqu'au 6ème relais. Le second de cordée sera assuré par la première corde dans le gros surplomb et par les deux autres dans la dalle.
L'étape suivante, quoique très aérienne, ne comporte plus de grosses difficultés et s'effectue en escalade libre. Sortir de la niche par la droite en suivant une corniche ascendante qui ramène sur le bord droit de l'arête. On s'engage ensuite dans une fissure assez large, à son sommet obliquer à droite, passer entre deux genévriers, et terminer par un dièdre déversé , mais facile.
Escalades de la Face Nord
Face Nord du Rocher des Goudes
Vue du sentier du C.A.F. au pied de l'Arête Sud de la Tête du Miougranier - Photo télé Dr. Albert
I - Voie Barrin
I' - Variante Bouisson
II - La Petite Orientale
III / L' Orientale
IV - La Super Barrin V - La Directissime
VI - La Voie du Toit du Mitan
VII - La Voie Occidentale
VIII - La Super Occidentale
A - Variante Magol
La "première" de la Face Nord en 1936 par Barrin, Duchier, Lacaze, fit sensation dans les milieux de grimpeurs marseillais, et eût même les honneurs de la première page d'un journal local; plusieurs essais dans cette paroi s'étaient terminés par des échecs ou même par un décrochage en règle , sans suite grave heureusement pour la cordée Meunier-Bouisson. Il semble que ceux-ci soient les premiers à être arrivés sur la Corniche Barrin, par un itinéraire d'ailleurs différent de celui de la "première" .
L'aspect formidable de cette paroi, -par rapport aux escalades pratiquées à cette époque-, encourageait peu les candidats à en tenter l'assaut. En fait il n'y a pas de parcours faciles dans la Face Nord, et le seul itinéraire d'escalade libre qu'on y ait trouvé reste celui de la première. S'il est fait avec un nombre restreint de clous d'assurance, il peut être considéré comme fort peu commode et représente le type de ce que nous avons convenu d'appeler " escalade libre très difficile ". Depuis Barrin l'exploration de la Face Nord a été poussé fort loin, puisqu'en 1941 on y comptait 7 voies nouvelles, dont deux tout au moins, l'Orientale et la Voie du Toit du Mitan, sont classées comme " escalades artificielles extrêmement difficiles "; Une troisième, l'Occidentale" se distingue des autres parce qu'elle se fait entièrement en escalade libre et ne présente que trois courts passages d'escalade artificielle. Les 4 autres relèvent de " l'escalade artificielle pure avec quelques passages d'escalade libre.
La Face Nord est coupée dans sa longueur par trois corniches parallèles bien distinctes. Tout en bas à une dizaine de mètres de l'éboulis, la corniche Broussailleuse, sur laquelle pousse une végétation dense d'arbustes et de chênes verts; elle est interrompue à l'ouest par une coulée d'aragonite jaune. La Corniche verte, à trente mètres de hauteur, délimite le socle du Rocher des Goudes: on la parcours facilement, sauf à l'ouest de la paroi où elle est coupée par une vire délicate, au niveau d'une grande excavation en forme de grotte à ciel ouvert, au delà la corniche communique sans difficulté avec la Face Ouest. 21 mètres au dessus c'est la Corniche Barrin, large et confortable par endroit, très souvent fort étroite et même totalement interrompue .
I - Voie Barrin
Première par H. Barrin, R. Duchier, Lacage, le 23 Août 1936
Escalade libre très difficile - Encordement : 25 mètres
Les passages les plus difficiles sont l'arrivée sous la Corniche Verte, le dièdre oblique au départ de celle-ci, la montée sous le coeur, et la cheminée jaune; mais l'ensemble est très soutenu.
L'histoire de cet itinéraire comporte deux épisodes: Le 23 Aout 1936, après diverses tentatives, Barrin démarre de la Corniche verte et arrive au sommet.
Quinze jours plus tard, le 6 Septembre, en compagnie cette fois de Duchier et René Jean il complète son ascension en gravissant le socle ( I') qu'il avait négligé.
A la même époque, à une date imprécise, Magol et Naillet escaladent aussi le socle et arrivent à la Corniche verte sous l'épaule de l'Arête Est ( A) .
Par une curieuse aberration, le parcours Barrin dans le socle tomba par la suite dans l'oubli et les grimpeurs qui font la Face Nord en entier empruntent actuellement l'itinéraire Magol .
Ces deux escalades se valent cependant en difficultés .
Parcours Barrin: Débuter à la verticale de l'Arête Est par un dièdre ouvert assez délicat qui livre accès à la Corniche broussailleuse.- R.1
Virer alors à droite et continuer en descendant un peu, un éperon dénudé, longer la corniche vers l'ouest, traverser un fourré de chênes verts, contourner une arête secondaire et à 30 m. de l'éperon dénudé atteindre une plateforme inclinée, on peut également prendre par là, par un trajet direct d'escalade artificielle (I " ) ( J. Bouisson, Dr. Albert le 29 Mars 1942 ).
Grimper facilement jusqu'à une deuxième plateforme.- R.2
Escalader alors un long dièdre oblique et étroit, de roche grise; après un passage difficile l'escalade est aisée jusqu'à un bombement délité, on le contourne par la droite et l'on arrive à la Corniche Verte .- R.3
Le parcours Magol débute par le même dièdre ouvert jusqu'à la corniche Broussailleuse.-R.1'
Monter ensuite en obliquant à gauche vers un éperon à la verticale de l'épaule de l'arête Est. Grimper le long d'une mince fissure sur son taillant, puis l'abandonner pour se rétablir difficilement à gauche sur un balcon. A son extrémité Est monter facilement à la Corniche Verte. -R.2'.
Revenir sur la droite, après une cinquantaine de mètres, le grimpeur se trouve au pied d'un dièdre très ouvert incliné vers la gauche; on l'escalade en se servant de prises de mains dans la fissure du fond ( difficile mais sur) et l'on se rétablit sur un replat. Monter ensuite dans des rochers médiocres après lesquels on arrive sur une minuscule plateforme de rocher pourri. -R.4
Un pas vers la droite et l'on remonte un système de fissures verticales sur des prises très espacées, jusqu'à un rocher surplombant en forme de "coeur " sous lequel on vire à droite pour atteindre un minuscule replat. Grace à de rares prises de mains très hautes, grimper sur le "coeur" et s'élever dans une dalle fissurée on arrive sur la corniche Barrin que l'on suit vers la droite où elle s'élargit en trottoir.( le rétablissement sur le coeur peut être grandement facilité en montant dans un anneau de corde placé sur son sommet) .-R5
Suivre la Corniche Barrin vers l'ouest, jusqu'au pied d'une grande cheminée d'aragonite jaune, où elle est coupée par une large entaille. Dès le départ il faut attaquer un surplomb très prononcé à l'aide d'une courte échelle, ou mais beaucoup plus difficile , en ramonage du fond de la cheminée. Deux mètres de verticale, puis nouveau surplomb moins prononcé mais tout aussi difficile parce que l'on trouve que des prises rondes pour le passer. La cheminée s'élargit et se fait plus commode. Sur son arête droite s'amorce une étroite vire terreuse peu engageante, on y trouve de suite une grosse écaille qui déverse dans le vide
( passage impressionnant et aérien mais sûr) et l'on arrive sur un replat (genévrier). Escalader ensuite une arête fissurée légèrement oblique et très raide de parcours délicat ( rocher fracturé) et se rétablir sur une terrasse où pousse un chêne vert.- R.6
Vers l'ouest, une dalle fissurée puis un éboulis amènent au sommet.
Encordement minimum : 25 mètres pour la 5ème étape.
II - La Petite Orientale
Première par Dr. Albert, Gisèle Albert le 8 Septembre 1940
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 2O mètres
Cette voie n'atteint pas directement le sommet par la Face Nord; elle se termine au pied de l'Arête Est sous laquelle elle se développe en un trajet rectiligne.
Départ à droite d'un éperon descendu de l'arête Est, par une cheminée très ouverte dont le parcours est rendu délicat par la rareté des prises. Relais sur la corniche broussailleuse.-R.1
Quelques mètres vers la droite monter dans une excavation en gueule de four; à son sommet s'élever sur une coulée d'aragonite grise issue de deux niches jumelles. Passer par celle de gauche et remonter une courte fissure très raide pour arriver dans une petite grotte.-R2
Virer à droite, dépasser une excavation et monter sur la corniche Verte.- R.3
S'élever dans une niche étroite; en sortir vers la droite puis remonter une fissure un peu surplombante jusqu'à un replat. Obliquant légèrement à droite on poursuit l'ascension dans une dalle raide en direction d'une petite cheminée limitée à gauche par un gros bloc à demi détaché. Au dessus on trouve un replat à la base d'un couloir. R.4
On le remonte sans difficulté jusqu'à la corniche Barrin. Au dessus on gravit un dièdre délité par opposition entre ses parois et l'on débouche sur une plateforme de l'arête Est que l'on suit jusqu'au sommet.
III - L' Orientale
Première par: G. Livanos ,Dr. Albert ( leader à tour de rôle) le 2O Juillet 1941
Escalade "artificielle extrêmement difficile" - encordement 25 mètres
C'est un des parcours les plus durs de la Face Nord, tant par la multiplicité des difficultés à surmonter que par l'exposition de l'escalade pendant les 40 derniers mètres où les embuches les plus diverses sont accumulées sans interruptions. Son nom vient de sa situation dans la moitié orientale de la Face Nord.
Attaquer à gauche d'un saillant de la base du socle par une fissure en "S" inversé qui contourne un surplomb par sa droite. Gravir un petit dièdre et atteindre la Corniche Broussailleuse.-R1
Un peu à gauche dépasser une arête secondaire et s'élever dans une fissure rectiligne qui se redresse peu à peu, puis s'ouvre en petite cheminée. Celle-ci franchie on arrivé sur la corniche Verte.- R.2
A gauche de la voie Barrin on gravit un dièdre incliné vers l'ouest, il faut alors se rétablir sur un replat exigu. Contourner par la gauche un surplomb pourri, puis revenant à droite, on atteint une plateforme.- R3
Escalader alors une dalle aux prises peu sures; au niveau d'une faille horizontale virer un peu vers l'ouest et s'élever sur la dalle du flan droit d'un dièdre oblique. On atteint une deuxième faille horizontale: la Corniche Barrin totalement interrompue en cet endroit. Relais sur étrier en cet endroit .-R.4
Les difficultés rencontrées depuis le troisième relais vont s'accroitre jusqu'au relais suivant non loin de l'arête Est. Quitter le relais par sa gauche et s'élever difficilement le long d'une fissure très raide; elle se perd bientôt dans une dalle qu'il faut gravir sur des prises incertaines. Virer alors à gauche vers une nouvelle fissure très pourrie. Après l'avoir remontée on atteint la base d'un grand dièdre en surplomb, où l'on s'engage en passant sous un énorme bloc suspendu (l'armoire à glace) passage extrêmement exposé- On escalade difficilement le dièdre qui est barré par un surplomb de gros rochers brisés sur lequel on se rétablit.- R.5
Etape extrêmement difficile ! Par des gradins faciles on arrive au sommet non loin du haut de l'arête Est.
IV - La Super Barrin
Première par Dr Albert, G. Livanos, le 10 Août 1941
Escalade Artificielle Très Difficile - Encordement 25 m.
En escalade artificielle très soutenue elle comporte un passage d'escalade libre extrêmement dur après la Corniche Verte.
Elle a été baptisée ainsi parce qu'elle rectifie l'itinéraire parcouru par Barrin lors de la première de la Face Nord , suivant une ligne à peu près verticale axée sur le coeur.
Le départ se situe à quelques mètres à droite de celui de l'Orientale , au niveau du saillant de la base du socle. On gravit une fissure oblique qui surplombe après quelques mètres et par un pas délicat vers la droite on arrive sur la corniche broussailleuse. -R1
On poursuit en gravissant une dalle convexe. Après une corniche on traverse par la gauche un peu plus haut. On suit alors une fissure verticale jusqu'à la Corniche Verte. -R2
Immédiatement à droite du début de la Voie Barrin remonter une fissure qui va en s'élargissant d'abord, puis se referme brusquement en surplombant. Il faut alors se rétablir difficilement sur une mauvaise corniche (très exposé). On continue dans une vire ascendante qui finit au niveau du replat délité où l'on rejoint la voie Barrin -R.3
" Un pas vers la droite et l'on remonte un système de fissures verticales sur des prises très espacées jusqu'à un rocher en forme de coeur sous lequel on vire à droite pour atteindre un minuscule replat. Grace à de rares prises de main très hautes, grimper sur le "coeur" et s'élever dans une dalle fissurée; on arrive sur la Corniche Barrin." Virer un peu à droite pour faire un relais confortable.-R4
On continue à la verticale du "coeur" par une grosse fissure mal marquée; après avoir dépassé des blocs peu solides on aborde une zone plus franche, passer alors un surplomb peu accentué, coupé par une fissure double, auquel succède un petit dièdre oblique. Parvenu dans une dalle moins inclinée, on vire à gauche pour remonter une fissure assez facile jusqu'à un replat herbeux.-R.5
Terminer par un couloir facile qui arrive au sommet à proximité de l'anneau de rappel scellé.
V - La Directissime
Première par G. Rebuffat et R. Tanner ( leader à tour de rôle) en 1939
Escalade Artificielle Difficile - Encordement 20 mètres
On y trouve de nombreux passages d'escalade "libre très difficile", notamment dans les deux dernières étapes.
Elle escalade la Face Nord à la verticale de la cheminée jaune de la voie Barrin. Son trajet à peu près rectiligne lui valut son appellation à consonance dolomitique. C'est le deuxième itinéraire ouvert dans la Face Nord.
Au départ prendre une fissure pourrie d'abord surplombante puis en pente modérée aux abords de la corniche broussailleuse. -R.1
Continuer par une longue fissure sur le flanc droit d'une arête secondaire qui finit à l'entrée d'une niche d'aragonite.-R.2
Sortir par son toit et déboucher sur la Corniche Verte.-R.3
Grimper dans une petite grotte ogivale. En sortir par le haut en "traction" sur un piton planté dans son plafond; atteindre difficilement une mauvaise fissure et s'y engager à l'aide d'un étrier. Celle-ci aboutit à une minuscule corniche sur laquelle il faut se rétablir et amorcer une vire délicate vers la droite pour installer un relais médiocre.-R.4
A cet endroit il est préférable d'inverser la cordée par suite du manque de place sur la corniche. Le second continue au dessus de la grotte par une dalle très lisse, mais présentant quelques trous d'aragonite. Puis l'on s'engage dans une cheminée où l'on surmonte par ramonage un bloc coincé surplombant. Escalader alors la muraille d'une grande excavation. Relais sur sur la Corniche Barrin.- R.5
Cette étape peut être simplifiée en ne s'arrêtant pas au 4ème relais et en montant très légèrement plus à gauche par une fissure délitée au bout de laquelle on rejoint la cheminée. Passer les 1O mètres de cheminée difficile qu'emprunte la voie Barrin et continuer dans son axe en franchissant un petit mur au dessus duquel on se rétablit dans une niche étroite. Immédiatement au dessus grimper dans une deuxième niche puis obliquer à gauche sous un gros bloc saillant pour s'élever dans une très courte cheminée en surplomb, en ramonant face à l'est. De bonnes prises très hautes facilitent un rétablissement impressionnant sur une belle plateforme. .-R.6
Revenir à droite et après avoir contourné un bloc posé branlant, on traverse la cheminée pour s'élever vers le taillant d'un éperon très raide. Grimper alors droit et terminer par l'escalade exposée d'une dalle arrondie aux prises infimes et glissante; c'est le point crucial de cet itinéraire.
Une variante de sortie fut découverte par J. Stricher et G.Tramier qui ne trouvèrent pas trace de Rebuffat à partir du 6ème relais et se trompèrent de chemin.
Quitter la plateforme par la gauche en grimpant dans une dalle verticale où saillent quelques prises, puis virer à gauche sous un surplomb pour sortir tout en haut de la cheminée terminale de la Super Barrin
VI - La Voie du Toit du Mitan
Première par Dr. Albert, G. Livanos le 13 Juillet 1941
Escalade Artificielle Extrêmement Difficile - Encordement 20 mètres
Les difficultés rencontrées sont ininterrompues, de plus , à partir de la Corniche Verte, on est le plus souvent en deçà de la verticale. Le dernier passage dans le Toit du Mitan est extrêmement aérien et exposé.
Diverses tentatives par le Dr. et Gisèle Albert qui furent interrompues par des incidents , avaient abouti auparavant au 6ème relais.
Le haut de la Face Nord est dentelé par une série de surplomb plus ou moins prononcés, et, vers son milieu, (mitan en patois) une saillie rocheuse isolée s'avance sur le vide plus fortement que les autres dominant toute la Face ; c'est le "Toit du Mitan".
Cette voie d'escalade monte à sa vertical exacte, décrivant cependant une sinuosité sous la Corniche Verte, au niveau d'obstacles insurmontables malgré tous les moyens employés en 1941
Départ dans une dalle concave surmontée dans sa partie droite par un toit oblique. Contourner par la gauche un léger surplomb et remonter une courte fissure dans des rochers brisés.-R.1
Escalader une fissure assez large puis remonter l'échine arrondie d'un pilier de roches grises où les prises sont peu saillantes. On arrive sous une zone de rochers pourris. A l'aide d'un étrier traverser à l'horizontale vers la gauche pour se rétablir sur un petit replat.-R.2
Virer un peu sur une corniche herbeuse puis monter dans une dalle raide recouverte d'un plaquage de débris. atteindre un tout petit bloc encastré derrière lequel on place un piton et un étrier pour parvenir dans une zone rocheuse plus solide. Revenir à droite sous un surplomb et monter dans une échancrure qui livre accès à la Corniche Verte.-R.3
Au dessus la paroi devient surplombante et monte en dehors de la verticale jusqu'à la Corniche Barrin. Quitter la corniche Verte en suivant la branche droite d'une fissure double "en "V " renversé qui fracture une dalle surplombante de couleur rouge sombre. après un mince replat remonter une courte fissure, puis un dièdre oblique dans lequel on fait un relais sur piton.-R.4
Escalader le haut du dièdre puis s'engager dans un surplomb accentué. La pente négative s'atténue au niveau d'une strate horizontale. On continue sur des pitons placés dans une fissure colmatée par l'aragonite rouge (exposé) et l'on se rétablit sur la Corniche Barrin.-R.5
Laissant à droite le grand dièdre oblique de la Voie Occidentale on remonte quelques mètres de fissure, puis on vire à gauche sur une dalle ronde en direction d'un dièdre étroit. Après un passage d'escalade libre facile on suit une fissure très raide et l'on passe un bombement au dessus duquel s'ouvre une niche exigüe; on la dépasse pour faire un relais au niveau d'une 2eme niche, sur piton.-R6
Continuant à la verticale du relais on escalade une dalle une dalle fissurée très pourrie et l'on arrive sous le " Toit du Mitan " que l'on attaque en suivant une fissure verticale qui le coupe en son milieu. La muraille s'infléchit fortement vers l'extérieur et après un passage extrêmement surplombant dans du mauvais rocher on se rétablit sur la dalle du sommet.
VII - La Voie Occidentale
Première par Dr. Albert, Gisèle Albert le 25 Août 1940
Escalade Artificielle Difficile - Encordement 30 mètres min. pour la dernière étape
Le plus souvent en escalade libre , on n'y rencontre que trois passages d'escalade artificielle difficile : dans la 3me étape sous la Corniche Verte,- la traversée d'une interruption de la Corniche Barrin,- l'entrée dans le dièdre oblique du haut.
Cet itinéraire s'inscrit dans la moitié occidentale de la Face Nord, d'où son nom. Le départ se situe à la base de la grande coulée d'aragonite jaune qui s'est déversée par l'orifice de l'excavation de la Corniche Verte.
Monter jusqu'à une petite grotte; à son entrée escalader en obliquant vers la gauche une courte dalle puis une fissure délitée. Grimper dand
s les baragnes (broussailles) de la Corniche broussailleuse.-R.1
Au niveau d'une grosse écaille monter dans une très courte fissure et se rétablir sur une dalle assez inclinée. Continuer à la verticale en utilisant de petites niches d'aragonite et arriver sur une plateforme (chêne vert).-R2
Virer vers l'ouest sur les rares aspérités d'une étroite corniche sans prises pour les mains
( délicat); monter dans un petit dièdre d'aragonite, et après quelques mètres d'escalade artificielle assez exposée, virer de nouveau vers l'ouest sur un replat fuyant et grimper sur un bloc posé.-R.3
Gagner le fond de la grande excavation de la Corniche Verte.-R.4
Escalader sa paroi de gauche (Est) jusqu'à un surplomb formé par le haut d'une dalle concave; on le franchit en utilisant l'opposition et l'on atteint de bonnes prises très hautes; on contourne alors un saillant rocheux derrière lequel se trouve une plateforme spacieuse.-R.5
Monter une large fissure dans une dalle noire légèrement surplombante, le rocher peu solide demande des précautions dans les derniers mètres sous la corniche Barrin.- R.6
Suivre la corniche Barrin vers l'est, puis elle s'amenuise et s'interrompt totalement.-R.7
Placer un étrier sur un piton posé le plus loin possible dans la fissure horizontale qui succède à la corniche; après s'y être installé, atteindre à 1 m.50 de là, le point où la fissure colmatée se trouve dégagée et poser un 2eme " étrier" sur un piton qui permet de remonter difficilement sur la corniche.-R.8 -
L'Etape en escalade " artificielle difficile". On est parvenu au pied d'une fissure au sommet de laquelle on aperçoit un grand dièdre oblique qui échancre les surplombs du haut de la face Nord. Escalader la fissure encombrée de rocailles brisées jusqu'à un replat exigu; au dessus une dalle lisse exige la pose d'un étrier pour permettre l'accès à la base du dièdre. On s'y engage sur de petites prises très espacées mais sures. Puis la pente s'atténue et l'escalade devient moins ardue. On parvient sur un petit replat d'où un pas vers la droite conduit dans une fissure issue d'une niche étroite. Monter dans la niche et virer vers la droite le long d'une faille horizontale. Après un bombement, monter droit sur un éperon arrondi et le suivre jusqu'au sommet.
VIII - La Super Occidentale
Première par G. Rebuffat, G. Livanos( leaders à tour de rôle) le 4 Mai 1941
Escalade Artificielle Très Difficile - Encordement 25 mètres
La dernière étape se fait dans une zone de surplomb ininterrompus.
Elle tire sa dénomination de sa situation à l'extrémité occidentale de la Face Nord, d'abord dans l'axe de la coulée d'aragonite jaune du socle, puis s'infléchissant vers l'Arête Nord-Ouest, qu'elle côtoie à quelques mètres ans le haut de la muraille.
On commence l'escalade à la droite de la petite grotte ouverte au pied de la coulée jaune. Franchir une série de plaques puis s'élever dans la coulée d'aragonite, d'abord un peu surplombante; vers la fin on oblique à gauche en passant un ressaut et l'on atteint une niche confortable. - R1
Sortir à droite par une vire ascendante sous des rochers cassés, puis s'élever directement par une cheminée pourrie et broussailleuse qui mène à l'entrée de l'excavation de la Corniche Verte. -R2
Dans son pilier de droite et sans y pénétrer, s'élever par une dalle délitée, très raide au départ puis moins inclinée, et gagner une terrasse à son sommet. - R3
Un peu à droite grimper dans une fissure très pourrie, qui après un petit replat, surplombe fortement et mène à la Corniche Barrin, très large à cet endroit. -R4
Au dessus la paroi surplombe sans arrêt jusqu'au sommet. Un peu à droite du relais on gravit une bonne fissure , puis au bout de six mètres on revient vers la gauche. relais sur étriers au niveau d'un replat exigu et mal marqué, utile pour le coulissage des cordes dans la suite de l'escalade. - R5
On s'élève ensuite dans un dièdre oblique à droite suivi d'une d'une cheminée-fissure constamment surplombante, et coupée de plus par plusieurs ressauts. On termine l'escalade par une cheminée dans des blocs brisés, qui débouche à proximité du haut de l'Arête Nord-Ouest. (Très aérien)
LES LAMES
Le chainon miniature des "Lames" rattache le Rocher des Goudes au Roc de St-Michel d'Eau Douce. Deux entailles profondes, la Grande Brèche à l'Ouest et la Petite Brèche à l'Est, le découpent en trois sommets distincts: La Lame Ouest, la Grande Lame au centre et la Petite Lame.
Une troisième entaille , le Pas de la Demi-Lune, où aboutit par une corniche un sentier jalonné en pointillé jaune par la Société des Excursionnistes Marseillais, sépare le Lames de l'Arête de la Cordée , contrefort du Roc St Michel.
Du sommet du Rocher des Goudes, on découvre l'extraordinaire architecture de cette arête horizontale aigue comme une lame de couteau. L'épaisseur de la Lame Ouest ne doit pas d&passer 3 mètres et sa crête n'est qu'une mince dentelle de pierres parvenues au dernier stade de l'effritement. La Grande Lame un peu plus massive est couronnée par une terrasse de 4 à 5 mètres de large sur 3O m. de long. La Petite lame n'est qu'un mamelon sans caractères.
La face Sud, comme celle du Rocher des Goudes est insignifiante et ne dépasse pas 25 m. de hauteur, par contre elle est très raide et lisse et beaucoup moins abordable que cette dernière; en 1941 on n'y connait pas de voies d'escalade normalement passables sans pitons .
Leur Face Nord au contraire est plus élevée- 60 m. à la Grande Lame- et surtout beaucoup plus impressionnante par sa verticalité. Tous les itinéraires qui la parcourent sont très difficiles sauf à la Petite Lame .
La " première des Lames " réalisée en 1926 fut la traverse des trois sommets dans le sens: Pas de la Demi-Lune- Rocher des Goudes .
Les Faces Nord et Sud ne furent gravies qu'en 1939 alors que la pratique de l'escalade artificielle s'était répandue dans les Calanques.
Escalades de la Face Sud des Lames
I' - Variante Bouisson
II - La Petite Orientale
III / L' Orientale
IV - La Super Barrin V - La Directissime
VI - La Voie du Toit du Mitan
VII - La Voie Occidentale
VIII - La Super Occidentale
A - Variante Magol
La "première" de la Face Nord en 1936 par Barrin, Duchier, Lacaze, fit sensation dans les milieux de grimpeurs marseillais, et eût même les honneurs de la première page d'un journal local; plusieurs essais dans cette paroi s'étaient terminés par des échecs ou même par un décrochage en règle , sans suite grave heureusement pour la cordée Meunier-Bouisson. Il semble que ceux-ci soient les premiers à être arrivés sur la Corniche Barrin, par un itinéraire d'ailleurs différent de celui de la "première" .
L'aspect formidable de cette paroi, -par rapport aux escalades pratiquées à cette époque-, encourageait peu les candidats à en tenter l'assaut. En fait il n'y a pas de parcours faciles dans la Face Nord, et le seul itinéraire d'escalade libre qu'on y ait trouvé reste celui de la première. S'il est fait avec un nombre restreint de clous d'assurance, il peut être considéré comme fort peu commode et représente le type de ce que nous avons convenu d'appeler " escalade libre très difficile ". Depuis Barrin l'exploration de la Face Nord a été poussé fort loin, puisqu'en 1941 on y comptait 7 voies nouvelles, dont deux tout au moins, l'Orientale et la Voie du Toit du Mitan, sont classées comme " escalades artificielles extrêmement difficiles "; Une troisième, l'Occidentale" se distingue des autres parce qu'elle se fait entièrement en escalade libre et ne présente que trois courts passages d'escalade artificielle. Les 4 autres relèvent de " l'escalade artificielle pure avec quelques passages d'escalade libre.
La Face Nord est coupée dans sa longueur par trois corniches parallèles bien distinctes. Tout en bas à une dizaine de mètres de l'éboulis, la corniche Broussailleuse, sur laquelle pousse une végétation dense d'arbustes et de chênes verts; elle est interrompue à l'ouest par une coulée d'aragonite jaune. La Corniche verte, à trente mètres de hauteur, délimite le socle du Rocher des Goudes: on la parcours facilement, sauf à l'ouest de la paroi où elle est coupée par une vire délicate, au niveau d'une grande excavation en forme de grotte à ciel ouvert, au delà la corniche communique sans difficulté avec la Face Ouest. 21 mètres au dessus c'est la Corniche Barrin, large et confortable par endroit, très souvent fort étroite et même totalement interrompue .
I - Voie Barrin
Première par H. Barrin, R. Duchier, Lacage, le 23 Août 1936
Escalade libre très difficile - Encordement : 25 mètres
Les passages les plus difficiles sont l'arrivée sous la Corniche Verte, le dièdre oblique au départ de celle-ci, la montée sous le coeur, et la cheminée jaune; mais l'ensemble est très soutenu.
L'histoire de cet itinéraire comporte deux épisodes: Le 23 Aout 1936, après diverses tentatives, Barrin démarre de la Corniche verte et arrive au sommet.
Quinze jours plus tard, le 6 Septembre, en compagnie cette fois de Duchier et René Jean il complète son ascension en gravissant le socle ( I') qu'il avait négligé.
A la même époque, à une date imprécise, Magol et Naillet escaladent aussi le socle et arrivent à la Corniche verte sous l'épaule de l'Arête Est ( A) .
Par une curieuse aberration, le parcours Barrin dans le socle tomba par la suite dans l'oubli et les grimpeurs qui font la Face Nord en entier empruntent actuellement l'itinéraire Magol .
Ces deux escalades se valent cependant en difficultés .
Parcours Barrin: Débuter à la verticale de l'Arête Est par un dièdre ouvert assez délicat qui livre accès à la Corniche broussailleuse.- R.1
Virer alors à droite et continuer en descendant un peu, un éperon dénudé, longer la corniche vers l'ouest, traverser un fourré de chênes verts, contourner une arête secondaire et à 30 m. de l'éperon dénudé atteindre une plateforme inclinée, on peut également prendre par là, par un trajet direct d'escalade artificielle (I " ) ( J. Bouisson, Dr. Albert le 29 Mars 1942 ).
Grimper facilement jusqu'à une deuxième plateforme.- R.2
Escalader alors un long dièdre oblique et étroit, de roche grise; après un passage difficile l'escalade est aisée jusqu'à un bombement délité, on le contourne par la droite et l'on arrive à la Corniche Verte .- R.3
Le parcours Magol débute par le même dièdre ouvert jusqu'à la corniche Broussailleuse.-R.1'
Monter ensuite en obliquant à gauche vers un éperon à la verticale de l'épaule de l'arête Est. Grimper le long d'une mince fissure sur son taillant, puis l'abandonner pour se rétablir difficilement à gauche sur un balcon. A son extrémité Est monter facilement à la Corniche Verte. -R.2'.
Revenir sur la droite, après une cinquantaine de mètres, le grimpeur se trouve au pied d'un dièdre très ouvert incliné vers la gauche; on l'escalade en se servant de prises de mains dans la fissure du fond ( difficile mais sur) et l'on se rétablit sur un replat. Monter ensuite dans des rochers médiocres après lesquels on arrive sur une minuscule plateforme de rocher pourri. -R.4
Un pas vers la droite et l'on remonte un système de fissures verticales sur des prises très espacées, jusqu'à un rocher surplombant en forme de "coeur " sous lequel on vire à droite pour atteindre un minuscule replat. Grace à de rares prises de mains très hautes, grimper sur le "coeur" et s'élever dans une dalle fissurée on arrive sur la corniche Barrin que l'on suit vers la droite où elle s'élargit en trottoir.( le rétablissement sur le coeur peut être grandement facilité en montant dans un anneau de corde placé sur son sommet) .-R5
Suivre la Corniche Barrin vers l'ouest, jusqu'au pied d'une grande cheminée d'aragonite jaune, où elle est coupée par une large entaille. Dès le départ il faut attaquer un surplomb très prononcé à l'aide d'une courte échelle, ou mais beaucoup plus difficile , en ramonage du fond de la cheminée. Deux mètres de verticale, puis nouveau surplomb moins prononcé mais tout aussi difficile parce que l'on trouve que des prises rondes pour le passer. La cheminée s'élargit et se fait plus commode. Sur son arête droite s'amorce une étroite vire terreuse peu engageante, on y trouve de suite une grosse écaille qui déverse dans le vide
( passage impressionnant et aérien mais sûr) et l'on arrive sur un replat (genévrier). Escalader ensuite une arête fissurée légèrement oblique et très raide de parcours délicat ( rocher fracturé) et se rétablir sur une terrasse où pousse un chêne vert.- R.6
Vers l'ouest, une dalle fissurée puis un éboulis amènent au sommet.
Encordement minimum : 25 mètres pour la 5ème étape.
II - La Petite Orientale
Première par Dr. Albert, Gisèle Albert le 8 Septembre 1940
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 2O mètres
Cette voie n'atteint pas directement le sommet par la Face Nord; elle se termine au pied de l'Arête Est sous laquelle elle se développe en un trajet rectiligne.
Départ à droite d'un éperon descendu de l'arête Est, par une cheminée très ouverte dont le parcours est rendu délicat par la rareté des prises. Relais sur la corniche broussailleuse.-R.1
Quelques mètres vers la droite monter dans une excavation en gueule de four; à son sommet s'élever sur une coulée d'aragonite grise issue de deux niches jumelles. Passer par celle de gauche et remonter une courte fissure très raide pour arriver dans une petite grotte.-R2
Virer à droite, dépasser une excavation et monter sur la corniche Verte.- R.3
S'élever dans une niche étroite; en sortir vers la droite puis remonter une fissure un peu surplombante jusqu'à un replat. Obliquant légèrement à droite on poursuit l'ascension dans une dalle raide en direction d'une petite cheminée limitée à gauche par un gros bloc à demi détaché. Au dessus on trouve un replat à la base d'un couloir. R.4
On le remonte sans difficulté jusqu'à la corniche Barrin. Au dessus on gravit un dièdre délité par opposition entre ses parois et l'on débouche sur une plateforme de l'arête Est que l'on suit jusqu'au sommet.
III - L' Orientale
Première par: G. Livanos ,Dr. Albert ( leader à tour de rôle) le 2O Juillet 1941
Escalade "artificielle extrêmement difficile" - encordement 25 mètres
C'est un des parcours les plus durs de la Face Nord, tant par la multiplicité des difficultés à surmonter que par l'exposition de l'escalade pendant les 40 derniers mètres où les embuches les plus diverses sont accumulées sans interruptions. Son nom vient de sa situation dans la moitié orientale de la Face Nord.
Attaquer à gauche d'un saillant de la base du socle par une fissure en "S" inversé qui contourne un surplomb par sa droite. Gravir un petit dièdre et atteindre la Corniche Broussailleuse.-R1
Un peu à gauche dépasser une arête secondaire et s'élever dans une fissure rectiligne qui se redresse peu à peu, puis s'ouvre en petite cheminée. Celle-ci franchie on arrivé sur la corniche Verte.- R.2
A gauche de la voie Barrin on gravit un dièdre incliné vers l'ouest, il faut alors se rétablir sur un replat exigu. Contourner par la gauche un surplomb pourri, puis revenant à droite, on atteint une plateforme.- R3
Escalader alors une dalle aux prises peu sures; au niveau d'une faille horizontale virer un peu vers l'ouest et s'élever sur la dalle du flan droit d'un dièdre oblique. On atteint une deuxième faille horizontale: la Corniche Barrin totalement interrompue en cet endroit. Relais sur étrier en cet endroit .-R.4
Les difficultés rencontrées depuis le troisième relais vont s'accroitre jusqu'au relais suivant non loin de l'arête Est. Quitter le relais par sa gauche et s'élever difficilement le long d'une fissure très raide; elle se perd bientôt dans une dalle qu'il faut gravir sur des prises incertaines. Virer alors à gauche vers une nouvelle fissure très pourrie. Après l'avoir remontée on atteint la base d'un grand dièdre en surplomb, où l'on s'engage en passant sous un énorme bloc suspendu (l'armoire à glace) passage extrêmement exposé- On escalade difficilement le dièdre qui est barré par un surplomb de gros rochers brisés sur lequel on se rétablit.- R.5
Etape extrêmement difficile ! Par des gradins faciles on arrive au sommet non loin du haut de l'arête Est.
IV - La Super Barrin
Première par Dr Albert, G. Livanos, le 10 Août 1941
Escalade Artificielle Très Difficile - Encordement 25 m.
En escalade artificielle très soutenue elle comporte un passage d'escalade libre extrêmement dur après la Corniche Verte.
Elle a été baptisée ainsi parce qu'elle rectifie l'itinéraire parcouru par Barrin lors de la première de la Face Nord , suivant une ligne à peu près verticale axée sur le coeur.
Le départ se situe à quelques mètres à droite de celui de l'Orientale , au niveau du saillant de la base du socle. On gravit une fissure oblique qui surplombe après quelques mètres et par un pas délicat vers la droite on arrive sur la corniche broussailleuse. -R1
On poursuit en gravissant une dalle convexe. Après une corniche on traverse par la gauche un peu plus haut. On suit alors une fissure verticale jusqu'à la Corniche Verte. -R2
Immédiatement à droite du début de la Voie Barrin remonter une fissure qui va en s'élargissant d'abord, puis se referme brusquement en surplombant. Il faut alors se rétablir difficilement sur une mauvaise corniche (très exposé). On continue dans une vire ascendante qui finit au niveau du replat délité où l'on rejoint la voie Barrin -R.3
" Un pas vers la droite et l'on remonte un système de fissures verticales sur des prises très espacées jusqu'à un rocher en forme de coeur sous lequel on vire à droite pour atteindre un minuscule replat. Grace à de rares prises de main très hautes, grimper sur le "coeur" et s'élever dans une dalle fissurée; on arrive sur la Corniche Barrin." Virer un peu à droite pour faire un relais confortable.-R4
On continue à la verticale du "coeur" par une grosse fissure mal marquée; après avoir dépassé des blocs peu solides on aborde une zone plus franche, passer alors un surplomb peu accentué, coupé par une fissure double, auquel succède un petit dièdre oblique. Parvenu dans une dalle moins inclinée, on vire à gauche pour remonter une fissure assez facile jusqu'à un replat herbeux.-R.5
Terminer par un couloir facile qui arrive au sommet à proximité de l'anneau de rappel scellé.
V - La Directissime
Première par G. Rebuffat et R. Tanner ( leader à tour de rôle) en 1939
Escalade Artificielle Difficile - Encordement 20 mètres
On y trouve de nombreux passages d'escalade "libre très difficile", notamment dans les deux dernières étapes.
Elle escalade la Face Nord à la verticale de la cheminée jaune de la voie Barrin. Son trajet à peu près rectiligne lui valut son appellation à consonance dolomitique. C'est le deuxième itinéraire ouvert dans la Face Nord.
Au départ prendre une fissure pourrie d'abord surplombante puis en pente modérée aux abords de la corniche broussailleuse. -R.1
Continuer par une longue fissure sur le flanc droit d'une arête secondaire qui finit à l'entrée d'une niche d'aragonite.-R.2
Sortir par son toit et déboucher sur la Corniche Verte.-R.3
Grimper dans une petite grotte ogivale. En sortir par le haut en "traction" sur un piton planté dans son plafond; atteindre difficilement une mauvaise fissure et s'y engager à l'aide d'un étrier. Celle-ci aboutit à une minuscule corniche sur laquelle il faut se rétablir et amorcer une vire délicate vers la droite pour installer un relais médiocre.-R.4
A cet endroit il est préférable d'inverser la cordée par suite du manque de place sur la corniche. Le second continue au dessus de la grotte par une dalle très lisse, mais présentant quelques trous d'aragonite. Puis l'on s'engage dans une cheminée où l'on surmonte par ramonage un bloc coincé surplombant. Escalader alors la muraille d'une grande excavation. Relais sur sur la Corniche Barrin.- R.5
Cette étape peut être simplifiée en ne s'arrêtant pas au 4ème relais et en montant très légèrement plus à gauche par une fissure délitée au bout de laquelle on rejoint la cheminée. Passer les 1O mètres de cheminée difficile qu'emprunte la voie Barrin et continuer dans son axe en franchissant un petit mur au dessus duquel on se rétablit dans une niche étroite. Immédiatement au dessus grimper dans une deuxième niche puis obliquer à gauche sous un gros bloc saillant pour s'élever dans une très courte cheminée en surplomb, en ramonant face à l'est. De bonnes prises très hautes facilitent un rétablissement impressionnant sur une belle plateforme. .-R.6
Revenir à droite et après avoir contourné un bloc posé branlant, on traverse la cheminée pour s'élever vers le taillant d'un éperon très raide. Grimper alors droit et terminer par l'escalade exposée d'une dalle arrondie aux prises infimes et glissante; c'est le point crucial de cet itinéraire.
Une variante de sortie fut découverte par J. Stricher et G.Tramier qui ne trouvèrent pas trace de Rebuffat à partir du 6ème relais et se trompèrent de chemin.
Quitter la plateforme par la gauche en grimpant dans une dalle verticale où saillent quelques prises, puis virer à gauche sous un surplomb pour sortir tout en haut de la cheminée terminale de la Super Barrin
VI - La Voie du Toit du Mitan
Première par Dr. Albert, G. Livanos le 13 Juillet 1941
Escalade Artificielle Extrêmement Difficile - Encordement 20 mètres
Les difficultés rencontrées sont ininterrompues, de plus , à partir de la Corniche Verte, on est le plus souvent en deçà de la verticale. Le dernier passage dans le Toit du Mitan est extrêmement aérien et exposé.
Diverses tentatives par le Dr. et Gisèle Albert qui furent interrompues par des incidents , avaient abouti auparavant au 6ème relais.
Le haut de la Face Nord est dentelé par une série de surplomb plus ou moins prononcés, et, vers son milieu, (mitan en patois) une saillie rocheuse isolée s'avance sur le vide plus fortement que les autres dominant toute la Face ; c'est le "Toit du Mitan".
Cette voie d'escalade monte à sa vertical exacte, décrivant cependant une sinuosité sous la Corniche Verte, au niveau d'obstacles insurmontables malgré tous les moyens employés en 1941
Départ dans une dalle concave surmontée dans sa partie droite par un toit oblique. Contourner par la gauche un léger surplomb et remonter une courte fissure dans des rochers brisés.-R.1
Escalader une fissure assez large puis remonter l'échine arrondie d'un pilier de roches grises où les prises sont peu saillantes. On arrive sous une zone de rochers pourris. A l'aide d'un étrier traverser à l'horizontale vers la gauche pour se rétablir sur un petit replat.-R.2
Virer un peu sur une corniche herbeuse puis monter dans une dalle raide recouverte d'un plaquage de débris. atteindre un tout petit bloc encastré derrière lequel on place un piton et un étrier pour parvenir dans une zone rocheuse plus solide. Revenir à droite sous un surplomb et monter dans une échancrure qui livre accès à la Corniche Verte.-R.3
Au dessus la paroi devient surplombante et monte en dehors de la verticale jusqu'à la Corniche Barrin. Quitter la corniche Verte en suivant la branche droite d'une fissure double "en "V " renversé qui fracture une dalle surplombante de couleur rouge sombre. après un mince replat remonter une courte fissure, puis un dièdre oblique dans lequel on fait un relais sur piton.-R.4
Escalader le haut du dièdre puis s'engager dans un surplomb accentué. La pente négative s'atténue au niveau d'une strate horizontale. On continue sur des pitons placés dans une fissure colmatée par l'aragonite rouge (exposé) et l'on se rétablit sur la Corniche Barrin.-R.5
Laissant à droite le grand dièdre oblique de la Voie Occidentale on remonte quelques mètres de fissure, puis on vire à gauche sur une dalle ronde en direction d'un dièdre étroit. Après un passage d'escalade libre facile on suit une fissure très raide et l'on passe un bombement au dessus duquel s'ouvre une niche exigüe; on la dépasse pour faire un relais au niveau d'une 2eme niche, sur piton.-R6
Continuant à la verticale du relais on escalade une dalle une dalle fissurée très pourrie et l'on arrive sous le " Toit du Mitan " que l'on attaque en suivant une fissure verticale qui le coupe en son milieu. La muraille s'infléchit fortement vers l'extérieur et après un passage extrêmement surplombant dans du mauvais rocher on se rétablit sur la dalle du sommet.
VII - La Voie Occidentale
Première par Dr. Albert, Gisèle Albert le 25 Août 1940
Escalade Artificielle Difficile - Encordement 30 mètres min. pour la dernière étape
Le plus souvent en escalade libre , on n'y rencontre que trois passages d'escalade artificielle difficile : dans la 3me étape sous la Corniche Verte,- la traversée d'une interruption de la Corniche Barrin,- l'entrée dans le dièdre oblique du haut.
Cet itinéraire s'inscrit dans la moitié occidentale de la Face Nord, d'où son nom. Le départ se situe à la base de la grande coulée d'aragonite jaune qui s'est déversée par l'orifice de l'excavation de la Corniche Verte.
Monter jusqu'à une petite grotte; à son entrée escalader en obliquant vers la gauche une courte dalle puis une fissure délitée. Grimper dand
s les baragnes (broussailles) de la Corniche broussailleuse.-R.1
Au niveau d'une grosse écaille monter dans une très courte fissure et se rétablir sur une dalle assez inclinée. Continuer à la verticale en utilisant de petites niches d'aragonite et arriver sur une plateforme (chêne vert).-R2
Virer vers l'ouest sur les rares aspérités d'une étroite corniche sans prises pour les mains
( délicat); monter dans un petit dièdre d'aragonite, et après quelques mètres d'escalade artificielle assez exposée, virer de nouveau vers l'ouest sur un replat fuyant et grimper sur un bloc posé.-R.3
Gagner le fond de la grande excavation de la Corniche Verte.-R.4
Escalader sa paroi de gauche (Est) jusqu'à un surplomb formé par le haut d'une dalle concave; on le franchit en utilisant l'opposition et l'on atteint de bonnes prises très hautes; on contourne alors un saillant rocheux derrière lequel se trouve une plateforme spacieuse.-R.5
Monter une large fissure dans une dalle noire légèrement surplombante, le rocher peu solide demande des précautions dans les derniers mètres sous la corniche Barrin.- R.6
Suivre la corniche Barrin vers l'est, puis elle s'amenuise et s'interrompt totalement.-R.7
Placer un étrier sur un piton posé le plus loin possible dans la fissure horizontale qui succède à la corniche; après s'y être installé, atteindre à 1 m.50 de là, le point où la fissure colmatée se trouve dégagée et poser un 2eme " étrier" sur un piton qui permet de remonter difficilement sur la corniche.-R.8 -
L'Etape en escalade " artificielle difficile". On est parvenu au pied d'une fissure au sommet de laquelle on aperçoit un grand dièdre oblique qui échancre les surplombs du haut de la face Nord. Escalader la fissure encombrée de rocailles brisées jusqu'à un replat exigu; au dessus une dalle lisse exige la pose d'un étrier pour permettre l'accès à la base du dièdre. On s'y engage sur de petites prises très espacées mais sures. Puis la pente s'atténue et l'escalade devient moins ardue. On parvient sur un petit replat d'où un pas vers la droite conduit dans une fissure issue d'une niche étroite. Monter dans la niche et virer vers la droite le long d'une faille horizontale. Après un bombement, monter droit sur un éperon arrondi et le suivre jusqu'au sommet.
VIII - La Super Occidentale
Première par G. Rebuffat, G. Livanos( leaders à tour de rôle) le 4 Mai 1941
Escalade Artificielle Très Difficile - Encordement 25 mètres
La dernière étape se fait dans une zone de surplomb ininterrompus.
Elle tire sa dénomination de sa situation à l'extrémité occidentale de la Face Nord, d'abord dans l'axe de la coulée d'aragonite jaune du socle, puis s'infléchissant vers l'Arête Nord-Ouest, qu'elle côtoie à quelques mètres ans le haut de la muraille.
On commence l'escalade à la droite de la petite grotte ouverte au pied de la coulée jaune. Franchir une série de plaques puis s'élever dans la coulée d'aragonite, d'abord un peu surplombante; vers la fin on oblique à gauche en passant un ressaut et l'on atteint une niche confortable. - R1
Sortir à droite par une vire ascendante sous des rochers cassés, puis s'élever directement par une cheminée pourrie et broussailleuse qui mène à l'entrée de l'excavation de la Corniche Verte. -R2
Dans son pilier de droite et sans y pénétrer, s'élever par une dalle délitée, très raide au départ puis moins inclinée, et gagner une terrasse à son sommet. - R3
Un peu à droite grimper dans une fissure très pourrie, qui après un petit replat, surplombe fortement et mène à la Corniche Barrin, très large à cet endroit. -R4
Au dessus la paroi surplombe sans arrêt jusqu'au sommet. Un peu à droite du relais on gravit une bonne fissure , puis au bout de six mètres on revient vers la gauche. relais sur étriers au niveau d'un replat exigu et mal marqué, utile pour le coulissage des cordes dans la suite de l'escalade. - R5
On s'élève ensuite dans un dièdre oblique à droite suivi d'une d'une cheminée-fissure constamment surplombante, et coupée de plus par plusieurs ressauts. On termine l'escalade par une cheminée dans des blocs brisés, qui débouche à proximité du haut de l'Arête Nord-Ouest. (Très aérien)
LES LAMES
Le chainon miniature des "Lames" rattache le Rocher des Goudes au Roc de St-Michel d'Eau Douce. Deux entailles profondes, la Grande Brèche à l'Ouest et la Petite Brèche à l'Est, le découpent en trois sommets distincts: La Lame Ouest, la Grande Lame au centre et la Petite Lame.
Une troisième entaille , le Pas de la Demi-Lune, où aboutit par une corniche un sentier jalonné en pointillé jaune par la Société des Excursionnistes Marseillais, sépare le Lames de l'Arête de la Cordée , contrefort du Roc St Michel.
Du sommet du Rocher des Goudes, on découvre l'extraordinaire architecture de cette arête horizontale aigue comme une lame de couteau. L'épaisseur de la Lame Ouest ne doit pas d&passer 3 mètres et sa crête n'est qu'une mince dentelle de pierres parvenues au dernier stade de l'effritement. La Grande Lame un peu plus massive est couronnée par une terrasse de 4 à 5 mètres de large sur 3O m. de long. La Petite lame n'est qu'un mamelon sans caractères.
La face Sud, comme celle du Rocher des Goudes est insignifiante et ne dépasse pas 25 m. de hauteur, par contre elle est très raide et lisse et beaucoup moins abordable que cette dernière; en 1941 on n'y connait pas de voies d'escalade normalement passables sans pitons .
Leur Face Nord au contraire est plus élevée- 60 m. à la Grande Lame- et surtout beaucoup plus impressionnante par sa verticalité. Tous les itinéraires qui la parcourent sont très difficiles sauf à la Petite Lame .
La " première des Lames " réalisée en 1926 fut la traverse des trois sommets dans le sens: Pas de la Demi-Lune- Rocher des Goudes .
Les Faces Nord et Sud ne furent gravies qu'en 1939 alors que la pratique de l'escalade artificielle s'était répandue dans les Calanques.
Escalades de la Face Sud des Lames
I - Voie H. Gilles ( Face Sud de la Grande Lame )
II - Fissure Sud-Ouest ( Face Sud de la Grande Lame)
III - La Grande Brêche ( par la face Sud )
IV - Voie de la Grotte des 3 lucarnes (Face Sud de la Lame Ouest)
V - Voie de la Fenêtre de la Lame Ouest
A - Col du Pas de la Demi Lune
B - Petite Lame
C - Petite Brêche
D - Grande Lame
E - Grande Brêche
F - Lame Ouest I / Voie H. Gilles ( Face Sud de la Grande Lame )
Première par : H. Gilles , Toto Guérin en hiver 1939
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 20 m.
Cet itinéraire fut celui de la " première " de la face Sud des Lames. Quelques mètres à gauche de la verticale du cairn du sommet et un peu à droite d'un pin, s'engager dans une fissure oblique rectiligne; passer unique légèrement déversé qui finit sur une plateforme.- Relais - Terminer par un petit mur vertical de rocher brisé.
II / Fissure Sud-Ouest ( Face Sud de la Grande Lame)
Première par : Dr.Albert , Gisèle Albert le 23 Janvier 1941
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement : 2O m
Départ l0 mètres à l'ouest du pin qui se trouve sur la corniche à la base de la Grande Lame
Débuter par un dièdre vertical très court. A sa sortie prendre pied sur une dalle inclinée, puis remonter un deuxième dièdre dont la base est légèrement déversée, au dessus la pente s'atténue mais les prises sont peu sures; on arrive sur une corniche (gros genévrier mort .) - Relais -
Continuer à la droite du relais par une fissure surplombante, dépasser une niche exigüe et se rétablir sur un replat limité à droite par un gros bloc en équilibre ( exposé ) . Terminer par une courte dalle facile
III / La Grande Brêche ( par la face Sud )
Première par : M.Samuel, G.Livanos Octobre 1940
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement : 20 m
Escalader un dièdre oblique puis une fissure redressée qui s'ouvre bientôt en cheminée commode. De la brèche on monte assez facilement sur la lame Ouest et plus difficilement sur la Grande Lame.
IV / Voie de la Grotte des 3 lucarnes ( Face Sud de la Lame Ouest )
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 22 Décembre 1940
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement: 2O M
Départ au niveau d'une baisse de la corniche qui sangle la face Sud de la Lame Ouest au tiers de sa hauteur. Gravir une dalle triangulaire assez facile puis une cheminée étroite et redressée qui donne accès à une corniche. Virer à l'horizontale et, deux mètres à gauche, s'élever dans un dalle lisse à laquelle succède un petit dièdre. On pénètre dans une grotte qui occupe toute l'épaisseur de la Lame qui n'a pas 2 mètres de large! Deux lucarnes donnent sur la face nord et la troisième sur la face Sud. - Relais -
Escalader le porche d'entrée et sortir en haut et à droite par un rétablissement difficile et assez osé qui amène sur la dalle du sommet .
V / Voie de la Fenêtre ( Face Sud de la Lame Ouest )
Première par : Dr.Albert, Gisèle Albert le 9 Mars 1941
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement : 15 m.
Un peu à l'ouest de la Voie des 3 lucarnes remonter sans grande difficulté un dièdre légerement oblique. Parvenu dans un renfoncement prendre à gauche une fissure très raide mais courte dans du rocher pourri. On ontinue l'escalade entre deux gros blocs jusqu'à la fenêtre et par la dalle de son bord droit on atteint la crête .
Traversée des Lames
I / Sens classique : Est - Ouest
Première escalade des Lames par : Ph. Bernard , A. Nessi en 1926
Escalade " libre facile " - Encordement 15 m
Départ du Pas de la Demi-Lune, on escalade l'Arête de la Petite Lame extrêmement étroite et de rocher assez médiocre, on rencontre peu de difficulté dans ce premier passage, puis l'on descend très facilement à la Petite Brèche.
Remonter vers la Grande Lame par des gradins faciles, un brusque ressaut vertical barre alors le passage; descendre un peu vers la gauche et virer dans une cheminée très raide que l'on escalade sur de très bonnes prises. Traverser le plateau de la Grande Lame et descendre en rappel à la grande Brèche. Remonter sur la Lama Ouest par une courte vire aérienne dans la Face Nord et un dièdre très ouvert de mauvais rocher. Traverser l'étroit plateau sommital qui se resserre bientôt à l'extrême vers l'ouest où il est réduit à une lame de rocher croulant. Par chevauchement dépasser le toit de la Fenêtre puis descendre un peu dans la face Sud vers un petit pin rabougri sur lequel on installe le rappel final.
II / Sens Ouest- Est
Première par : G.Livanos, Dr.Albert - le 5 novembre 1940
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement : 15 m.
Le parcours de la crête des Lames dans ce sens comporte des passages beaucoup plus difficiles que l'itinéraire précédent. Attaquer la Lame Ouest par le taillant très redressé de son arête sous un gros surplomb. A hauteur de celui-ci virer dans la face Nord le long d'une faille oblique, puis escalader une dalle pourrie et revenir sur l'arête. On dépasse une plateforme et après une courte fissure on s'engage sur la crête sommitale dans sa partie pourrie et resserrée. Descendre à la Grande Brèche par la fissure et la petite vire dans la face Nord ( exposé pour le dernier de cordée) . Escalader une dalle très raide et délitée sur le taillant de l'arête de la Grande Lame, puis une fissure vers la gauche qui donne accès sur le plateau. Descendre à la Petite Brèche par une cheminée raide sur le bord sud de l'arête et poursuivre jusqu'au Pas de la demi-Lune sans difficulté en suivant l'itinéraire classique précédemment décrit .
Escalades de la Face Nord des Lames
Comme pour les faces Nord et Ouest du Rocher des Goudes, la " première" de la face nord des Lames ne fut réussie qu'après plusieurs tentatives et pas mal de tâtonnements. Son tracé extrèmement varié décrit de nombreuses sinuosités dans la paroi de la Grande Lame et comporte même une descente accentuée !!
Les obstacles rencontrés par les auteurs de la première ont tous été surmontés quelques temps après au cours de tentatives effectuées par d'autres grimpeurs. Il en est résulté un découpage de la voie Tanner en trois tronçons parallèles, comme ce fut le cas de la Voie Magol-Duchier à la Face ouest du Rocher des Goudes. Néanmoins cet itinéraire suivi dans son intégrité, conserve son caractère de grande classe et par la diversités de ses passages, s'écarte agréablement de la monotonie des directissimes habituelles de l'escalade artificielle.
L'exploitation de la Face Nord des lames se poursuivit à une cadence accélérée. Successivement ce furent les escalades de la Lame Ouest, en escalade artificielle difficile et soutenue ( on ne quitte guère le marteau! )puis celle de la Petite Brèche, - celle de la Grande Brèche où l'on trouve toute la gamme de l'escalade libre et un dur passage d'escalade artificielle, les autres relèvent presque exclusivement de l'escalade artificielle, sauf celui de la Petite Lame en escalade libre facile.
Face Nord des Lames
Vue du sentier du C.A.F. au pied de l'Arête Sud de la Tête du Miougranier - Photo télé Dr. Albert
II - Fissure Sud-Ouest ( Face Sud de la Grande Lame)
III - La Grande Brêche ( par la face Sud )
IV - Voie de la Grotte des 3 lucarnes (Face Sud de la Lame Ouest)
V - Voie de la Fenêtre de la Lame Ouest
A - Col du Pas de la Demi Lune
B - Petite Lame
C - Petite Brêche
D - Grande Lame
E - Grande Brêche
F - Lame Ouest I / Voie H. Gilles ( Face Sud de la Grande Lame )
Première par : H. Gilles , Toto Guérin en hiver 1939
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 20 m.
Cet itinéraire fut celui de la " première " de la face Sud des Lames. Quelques mètres à gauche de la verticale du cairn du sommet et un peu à droite d'un pin, s'engager dans une fissure oblique rectiligne; passer unique légèrement déversé qui finit sur une plateforme.- Relais - Terminer par un petit mur vertical de rocher brisé.
II / Fissure Sud-Ouest ( Face Sud de la Grande Lame)
Première par : Dr.Albert , Gisèle Albert le 23 Janvier 1941
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement : 2O m
Départ l0 mètres à l'ouest du pin qui se trouve sur la corniche à la base de la Grande Lame
Débuter par un dièdre vertical très court. A sa sortie prendre pied sur une dalle inclinée, puis remonter un deuxième dièdre dont la base est légèrement déversée, au dessus la pente s'atténue mais les prises sont peu sures; on arrive sur une corniche (gros genévrier mort .) - Relais -
Continuer à la droite du relais par une fissure surplombante, dépasser une niche exigüe et se rétablir sur un replat limité à droite par un gros bloc en équilibre ( exposé ) . Terminer par une courte dalle facile
III / La Grande Brêche ( par la face Sud )
Première par : M.Samuel, G.Livanos Octobre 1940
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement : 20 m
Escalader un dièdre oblique puis une fissure redressée qui s'ouvre bientôt en cheminée commode. De la brèche on monte assez facilement sur la lame Ouest et plus difficilement sur la Grande Lame.
IV / Voie de la Grotte des 3 lucarnes ( Face Sud de la Lame Ouest )
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 22 Décembre 1940
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement: 2O M
Départ au niveau d'une baisse de la corniche qui sangle la face Sud de la Lame Ouest au tiers de sa hauteur. Gravir une dalle triangulaire assez facile puis une cheminée étroite et redressée qui donne accès à une corniche. Virer à l'horizontale et, deux mètres à gauche, s'élever dans un dalle lisse à laquelle succède un petit dièdre. On pénètre dans une grotte qui occupe toute l'épaisseur de la Lame qui n'a pas 2 mètres de large! Deux lucarnes donnent sur la face nord et la troisième sur la face Sud. - Relais -
Escalader le porche d'entrée et sortir en haut et à droite par un rétablissement difficile et assez osé qui amène sur la dalle du sommet .
V / Voie de la Fenêtre ( Face Sud de la Lame Ouest )
Première par : Dr.Albert, Gisèle Albert le 9 Mars 1941
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement : 15 m.
Un peu à l'ouest de la Voie des 3 lucarnes remonter sans grande difficulté un dièdre légerement oblique. Parvenu dans un renfoncement prendre à gauche une fissure très raide mais courte dans du rocher pourri. On ontinue l'escalade entre deux gros blocs jusqu'à la fenêtre et par la dalle de son bord droit on atteint la crête .
Traversée des Lames
I / Sens classique : Est - Ouest
Première escalade des Lames par : Ph. Bernard , A. Nessi en 1926
Escalade " libre facile " - Encordement 15 m
Départ du Pas de la Demi-Lune, on escalade l'Arête de la Petite Lame extrêmement étroite et de rocher assez médiocre, on rencontre peu de difficulté dans ce premier passage, puis l'on descend très facilement à la Petite Brèche.
Remonter vers la Grande Lame par des gradins faciles, un brusque ressaut vertical barre alors le passage; descendre un peu vers la gauche et virer dans une cheminée très raide que l'on escalade sur de très bonnes prises. Traverser le plateau de la Grande Lame et descendre en rappel à la grande Brèche. Remonter sur la Lama Ouest par une courte vire aérienne dans la Face Nord et un dièdre très ouvert de mauvais rocher. Traverser l'étroit plateau sommital qui se resserre bientôt à l'extrême vers l'ouest où il est réduit à une lame de rocher croulant. Par chevauchement dépasser le toit de la Fenêtre puis descendre un peu dans la face Sud vers un petit pin rabougri sur lequel on installe le rappel final.
II / Sens Ouest- Est
Première par : G.Livanos, Dr.Albert - le 5 novembre 1940
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement : 15 m.
Le parcours de la crête des Lames dans ce sens comporte des passages beaucoup plus difficiles que l'itinéraire précédent. Attaquer la Lame Ouest par le taillant très redressé de son arête sous un gros surplomb. A hauteur de celui-ci virer dans la face Nord le long d'une faille oblique, puis escalader une dalle pourrie et revenir sur l'arête. On dépasse une plateforme et après une courte fissure on s'engage sur la crête sommitale dans sa partie pourrie et resserrée. Descendre à la Grande Brèche par la fissure et la petite vire dans la face Nord ( exposé pour le dernier de cordée) . Escalader une dalle très raide et délitée sur le taillant de l'arête de la Grande Lame, puis une fissure vers la gauche qui donne accès sur le plateau. Descendre à la Petite Brèche par une cheminée raide sur le bord sud de l'arête et poursuivre jusqu'au Pas de la demi-Lune sans difficulté en suivant l'itinéraire classique précédemment décrit .
Escalades de la Face Nord des Lames
Comme pour les faces Nord et Ouest du Rocher des Goudes, la " première" de la face nord des Lames ne fut réussie qu'après plusieurs tentatives et pas mal de tâtonnements. Son tracé extrèmement varié décrit de nombreuses sinuosités dans la paroi de la Grande Lame et comporte même une descente accentuée !!
Les obstacles rencontrés par les auteurs de la première ont tous été surmontés quelques temps après au cours de tentatives effectuées par d'autres grimpeurs. Il en est résulté un découpage de la voie Tanner en trois tronçons parallèles, comme ce fut le cas de la Voie Magol-Duchier à la Face ouest du Rocher des Goudes. Néanmoins cet itinéraire suivi dans son intégrité, conserve son caractère de grande classe et par la diversités de ses passages, s'écarte agréablement de la monotonie des directissimes habituelles de l'escalade artificielle.
L'exploitation de la Face Nord des lames se poursuivit à une cadence accélérée. Successivement ce furent les escalades de la Lame Ouest, en escalade artificielle difficile et soutenue ( on ne quitte guère le marteau! )puis celle de la Petite Brèche, - celle de la Grande Brèche où l'on trouve toute la gamme de l'escalade libre et un dur passage d'escalade artificielle, les autres relèvent presque exclusivement de l'escalade artificielle, sauf celui de la Petite Lame en escalade libre facile.
Face Nord des Lames
Vue du sentier du C.A.F. au pied de l'Arête Sud de la Tête du Miougranier - Photo télé Dr. Albert
I - Voie Tanner
II - Voie de la Face Nord de la Petite Lame
III - Voie de la Petite Brêche
IV - La Cheminée Oblique
V - La Fissure
I' - Variante Livanos
VI - Voie de la Grande Brêche
VII - Voie de la face Nord de la Lame Ouest
VIII - Voie des Baignoires
I / Voie Tanner (Face Nord de la Grande Lame )
Première par R. Tanner, Suzon Dijon, G.Rebuffat le 21 Avril 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 2O m.
La 1ere et la 4me étape en escalade libre; le passage le plus difficile se trouve dans les surplombs de la 5èmè étape
A l'aplomb du cairn du sommet suivre une fissure assez large où l'on passe " à la Dulfer " puis virer à gauche dans une dalle inclinée en direction d'une cheminée tubulaire que l'on remonte jusqu'à son orifice supérieur.- R1
Evitant la fissure qui émerge de la cheminée, remonter en obliquant à gauche, une autre fissure qui conduit dans une zone de rochers noirs. Revenant à droite à l'horizontale on passe au dessus du relais précédent, puis on contourne un petit éperon après lequel on descend dans un dièdre de 3 à 4 m. fortement en pente et au bas duquel on fait un relais sur un mauvais replat .- R2 .
Cette étape peut se faire plus directement en quittant le premier relais par la droite: par un grand pas atteindre à l'horizontale une dalle raide que l'on traverse, après un bombement on arrive au 2me relais (Variante Albert)
Grimper malaisément dans une courte fissure déversée; au niveau d'une petite niche virer à droite et remonter une fissure d'aragonite un peu surplombante d'abord, puis verticale; on arrive sur une corniche étroite devant une niche triangulaire.- R3 .
Virer vers l'ouest et monter sur un mince replat; par une nouvelle vire on atteint une cheminée fissure que l'on remonte par coincement, elle se termine par une corniche fuyante au dessous de la ligne de surplombs noirs qui barre la Face Nord dans toute sa longueur. - R4
C'est dans l'étape suivante que l'on va rencontrer les plus grandes difficultés de cette voie:
Du relais partent deux fissures formant un " V " dont on prend la branche droite terreuse et délitée. Après un surplomb de rocher pourri il n'ya plus qu'une seule fissure le long de laquelle on traverse un deuxième surplomb; on arrive alors dans une niche peu profonde . - R5
Virer à droite et remonter un petit dièdre oblique que l'on quitte bientôt par la droite pour grimper sur une plateforme. On franchit un dernier ressaut et l'on arrive sur le plateau sommital.
I ' - Variante , rectification
Première par : G. Livanos, Bimar le 22 Septembre 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement :20 m.
Cette variante due à Livanos-Bimar est une rectification de la Voie Tanner, dont elle vise à rejoindre la partie supérieure par un parcours rectiligne dans le bas de la face et à en faire une voie directe, suivant la formule chère aux amateurs de directissime. Le départ se situe à l'aplomb du 4 me relais de la Voie Tanner: une fissure puis un long dièdre y aboutissent.
L'escalade commence par une zône verticale, puis de moins en moins inclinée; on traverse ensuite une dalle aux prises peu sures et l'on arrive sur une dalle convexe.-Relais-
Virer un peu à gauche et s'engager dans un long dièdre caractéristique. S'éleer d'abord par le fond, puis dans la paroi gauche; après un nouveau crochet dans le fond du dièdre on revient encore dans sa paroigauche et l'on atteint difficilement un minuscule replat. Droit au dessus passer un surplomb le long d'une mince fissure et se rétablir sur une corniche étroite.On rejoint là la Voie Tanner par une vire à gauche .
II / Voie de la Face Nord de la Petite Lame
Première par : Ch.Magol , Daflon en Novembre 1939
Escalade " libre facile " - Encordement 2O m.
Quoique antérieure à la Voie Tanner, cette escalade n'est pas considérée comme la " première " de la face Nord des Lames, d'abord parce que son trajet est situé tout à l'extrémité de la face et ensuite parce que son peu de difficulté n'est pas dans le ton des autres parcours. En réalité ces objections sont spécieuses, et la Voie Magol-Daflon est bel et bien le premier itinéraire réussi dans la face Nord des Lames.
Départ dans une fissure descendue du Pas de la Demi-lune, pour rejoindre une corniche ascendante qui parcours en écharpe la Petite Lame. - R1 .
Virer vers la droite par une marche de flanc et remonter la corniche jusqu'à la base d'une cheminée très courte.- R2
Continuer sur la corniche en direction d'une grotte carrée, à laquelle on accède en gravissant un mur d'aragonite grise. - R3.
Sortir de la grotte par son coté Est; escalader des gradins d'aragonite et monter droit dans une dalle raide jusqu'au sommet .
Variante : Cette variante plus difficile consiste à quitter le 2me relais en escaladant la cheminée et à monter droit dans une fissure jusqu'à un replat; au dessus il faut passer difficilement un ressaut d'aragonite sans prises pour se rétablir sur une plateforme où l'on rejoint l'itinéraire Magol. ( Gisèle Albert 2 Octobre 1940 ).
Une autre variante évite le ressaut d'aragonite sous le 3 me relais et par une descente délicate amène au bas de la grotte carrée.
( Livanos, Septembre 1940) .
III / Voie de la Petite Brèche
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert, J. Bouisson 4 Octobre 1940
Escalade :"artificielle peu difficile " - Encordement : 2O m.
La première étape en escalade artificielle, ensuite une série de fissures en escalade libre.
A la verticale de la petite Brêche escalader une large fissure qui aboutit à une corniche fuyante, puis oblique vers la gauche dans une dalle qu'elle coupe en diagonale. A partir de la corniche parfaitement lisse, oblige à la pose de pitons et d'étriers pour accéder à une terrasse spacieuse. Gravir ensuite une courte dalle fissurée jusqu'à une niche.- Relais-
Quitter celui-ci par la droite en virant dans une dalle raide, remonter une courte fissure jusqu'à un replat étroit et terreux( genévrier ) puis atteindre une anfractuosité où se trouve trois petites niches. Ramoner ensuite une petite cheminée très lisse qui s'évase rapidement en entonnoir et finir par une dalle sous la brèche .
Variante: Départ une dizaine de mètres à gauche de l'itinéraire Albert: Escalader une dalle en obliquant vers la droite, monter sur une corniche fuyante et délitée, passer une plaque recouverte de débris et remonter un petit dièdre qui finit sous la plateforme où l'on rejoint l'itinéraire précédent. (Livanos, Rébuffat, Avril 1941 ;)
IV - La Cheminée Oblique
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert 21 Mars l941
Escalade " Artificielle très difficile " - Encordement : 3O mètres
La première étape est en escalade " artificielle facile, la 2ème en escalade " libre difficile " et la 3ème, très longue: en escalade" artificielle très difficile" soutenue.
Située dans la partie orientale de la grande Lame, elle s'élève au dessus de la grotte tubulaire creusée dans la paroi à une quinzaine de mètres du sol. Assez fortement oblique, elle est limitée à droite par un éperon descendu du sommet et à gauche par une grande dalle lisse; elle fait face à la corniche du Pas de la Demi-lune. Dans la grotte tubulaire on croise l'itinéraire Tanner qui bifurque immédiatement après vers la droite dans la face. A l'aplomb de l'orifice inférieur de celle-ci, passer des gradins faciles et remonter une fissure mince qui coupe à la verticale une dalle bombée du bas. Parvenu sur une corniche peu inclinée on gagne sans difficultés le fond de la grotte.- R1.
Sortir par l'ouverture supérieure et attaquer un peu à droite un ressaut vertical aux prises fragiles. Revenir à gauche sur une vire fuyante, puis s'élever en opposition entre deux saillants rocheux et grimper sur un petit replat à droite, un rétablissement amène sur une plateforme exigüe.- R2 .
La cheminée oblique s'élève au dessus de ce relais. Par ramonage atteindre une marche de rochers cassés. Abandonner le fond de la cheminée pour s'élever le long d'une fissure qui monte en obliquant dans la muraille de gauche. Au niveau d'une strate horizontale revenir à droite et monter droit vers un surplomb de rocher fissuré qui barre la cheminée à cet endroit; on le franchit sur des "étriers" et l'on entre dans un petit dièdre où l'on retrouve la verticale. Escalader de gros blocs fissurés et prendre pied dans une anfractuosité à peine marquée. Utiliser alors l'opposition entre les parois de la cheminée pour franchir le deuxième surplomb de rochers brisés. Parvenu sous le troisième surplomb on quitte la cheminée par la droite en se rétablissant sur un replat de son arête ( aérien et exposé ).Gravir alors une courte dalle puis une fissure terreuse qui échancre une corniche spacieuse.- R3- (26 mètres depuis le R.2 ). Escalader une courte fissure en surplomb pour déboucher sur le plateau de la Grande lame à proximité du cairn du sommet .
V - La Fissure Jaune
Première par: Dr. Albert , Gisèle Albert le 3O Août 1942
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 25 m.
Cet itinéraire est entièrement en escalade artificielle et ne présente pas un bien grand intérêt. Il fut tenté à plusieurs reprises par divers grimpeurs et achevé finalement dans le seul but de résoudre les difficultés techniques - si l'on peut dire- qui avaient arrêté, on ne sait d'ailleurs pas pourquoi, les cordées précédentes. Cette réussite illustre parfaitement l'aphorisme : " avec des pitons on passe partout pourvu qu'il existe une fissure pour les poser . "
L'escalade débute à quelques mètres à droite de la Voie Tanner, et l'on grimpe dans une grosse fissure raide jusqu'à un renfoncement - R1 .
Passer au dessus un surplomb prononcé puis s'arrêter sur un mauvais replat très exigu où l'on rejoint la Voie Tanner venue de la gauche . - R2
Escalader en s'y coinçant une courte fissure déversée; au niveau d'une petite niche virer à droite et remonter une fissure d'aragonite jaune verticale. On se rétablit dans une niche triangulaire .- R3 .
La Voie Tanner file à droite mais on va poursuivre à la verticale. On s'élève difficilement au sommet de la niche, puis on grimpe dans un dièdre ouvert jusqu'à la corniche fuyante sous les surplombs noirs. Installer à gauche un relais inconfortable à coté d'un bloc saillant . - R4
On continue l'escalade par un premier passage en surplomb, puis s'élever dans une grande dalle extrêmement raide où la monotonie de la pose d'une série de pitons et étriers le long de la fissure jaune est compensée par l'impression de vide qui s'accroit peu à peu;on arrive enfin dans un renfoncement et par une nouvelle fissure déversée on atteint la corniche spacieuse tout à coté de l'émergence de la Cheminée Oblique. - R5- On termine par un petit dièdre sans difficulté .
VI - Voie de la Grande Brèche
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert le 8 Octobre 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 25 mètres
La première étape en escalade artificielle peu difficile, la 2me en escalade libre avec des passages très difficiles, la 3ème en escalade artificielle très difficile.
De la Grande Brèche, entre la Grande Lame et la Lame Ouest descend une fissure qui s'élargit d'abord en dièdre surplombant puis en couloir oblique qui se referme à la base de la muraille.
Franchir les premiers mètres verticaux et lisses par traction directe sur pitons. La fissure s'ouvre un peu en petit dièdre et l'on escalade des blocs empilés qui forment son arête gauche; on atteint alors l'extrémité de la corniche broussailleuse venue de la Face Nord du Rocher des Goudes; l'on poursuit dans la fissure devenue moins raide et plus facile jusqu'à une niche à la base d'un grand couloir.- R1 .
On y gravit une dalle concave très lisse et l'on contourne par la gauche une zone verticale sans prises, puis l'on reprend l'escalade sans difficultés, du couloir jusqu'à une étroite corniche. On s'élève dans une courte dalle fissurée coupée par un replat large de quelques centimètres. A ce niveau le couloir s'est fortement rétréci et ne forme plus qu'une étroite cheminée, trop étroite pour y pénétrer. On a devant soit une dalle lisse limitée à gauche par une énorme écaille peu solide; franchir ce passage exposé en opposition entre la cheminée et l'écaille et atteindre une corniche confortable. - R2 .
Au dessus un dièdre de roche noire surplombe fortement jusqu'à un toit en pan coupé; les prises y sont rares et l'escalade rendue difficile par le devers de la muraille; à l'aide de pitons peu sûrs on arrive au niveau d'un bloc en stalactite pendu sous le toit; on le contourne par la gauche en sortant du dièdre et l'on continue le long d'une fissure oblique.
VII - Voie dite de la Face Nord de la Lame Ouest
Première par G. Livanos, Bimar le 15 Août 194O
Escalade " Artificielle difficile" - Encordement: 25 m.
Les difficultés rencontrées sont soutenues et à peu près ininterrompues; elles forment un ensemble très homogènes; les trois derniers relais sont médiocres sur des replats exigüs.
Départ quelques mètres à droite de l'itinéraire précédent sous un long toit oblique. Grimper dans une dalle fissurée, puis obliquer à gauche sous un surplomb accentué ; derrière une grosse écaille plaquée à la paroi on trouve une fissure qui coupe le toit oblique et que l'on remonte jusqu'à la corniche broussailleuse. - R1
Continuer sur une vire fuyante, puis s'élever en opposition entre deux saillants rocheux et grimper sur un petit replat à droite, un rétablissement amène sur une plateforme exigüe. - R2
La cheminée oblique s'élève au dessus de ce relais. Par ramonage atteindre une marche de rocher cassé. Abandonner le fond de la cheminée pour s'élever le long d'une fissure qui monte en obliquant dans la muraille gauche. Au niveau d'une strate horizontale, revenir à droite et monter droit vers un surplomb de rocher fissuré qui barre la cheminée en cet endroit; on le franchit sur des étriers et l'on entre dans un petit dièdre où l'on retrouve la verticale. Escalader de gros blocs fissurés et prendre pied dans une anfractuosité à peine marquée. Utiliser alors l'opposition entre les parois de la cheminée pour franchir le deuxième surplomb de rocher brisé. Parvenu sous un troisième surplomb, on quitte la cheminée par la droite en se rétablissant sur un replat de son arête (aérien et exposé). Gravir une courte dalle,puis une fissure terreuse qui échancre une corniche spacieuse.- R3 - (26 mètres depuis le R.2 ).
Escalader une courte fissure en surplomb pour déboucher sur le plateau de la Grande Lame à proximité du cairn du sommet .
VIII - Voie des Baignoires ou de la Fenêtre
Première par Dr. Albert, Gisèle Albert le 9 Mars 1941
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 15 mètres
Plusieurs passages très difficiles contrastent avec le reste de l'escalade de difficultés assez courantes.
Primitivement appelée voie de la Fenêtre parce qu'elle arrive dans la fenêtre du haut de la Lame Ouest, elle est plus connue sous le nom de voie des Baignoires; au cours de la 2éme étape on traverse deux conques creusées dans la paroi, qu'avec un peu d'imagination on a comparé à des baignoires. Départ sur la droite du toit oblique de l'itinéraire précédent. Remonter une fissure dont les premiers mètres sont verticaux et dont la pente s'atténue ensuite au niveau d'un chêne vert.-R1.
Attaquer alors une nouvelle fissure à demi-bouchée par l'aragonite le long de laquelle on progresse sur des pitons très espacés. Le parcours de sa partie supérieure, à l'entrée de la première baignoire est délicat par suite de la mauvaise qualité du rocher.- R2.
Sur la droite escalader une fissure oblique qui entaille des roches noires et par une traversée à gauche sur une corniche délitée on atteint la 2ème baignoire beaucoup plus petite .Sur son bord remonter une courte fissure en surplomb très accusé: il faut alors se rétablir péniblement sur l'extrémité d'une minuscule plateforme en balcon (exposé) .-R3 .
Revenir un peu à droite par une traversée sur étriers pour atteindre une fissure colmatée à son origine qui monte dans une dalle en surplomb; la pose des premiers pitons y est très pénible. Aux premiers mètres très difficiles succède une zone plus commode, puis la fissure s'élargit et l'on arrive sur un replat; exécuter alors une vire délicate vers la droite pour rejoindre une corniche terreuse.- R4 .
Franchir un petit dièdre fissuré qui débouche sur une plateforme; Au dessus passer un surplomb en remontant une fissure terreuse qui finit sur une belle plateforme .-R5.
Escalader une cheminée barrée par un ressaut surplombant à laquelle fait suite un dièdre extrêmement pourri et fragmenté qui aboutit dans la fenêtre.- R6.
Terminer l'escalade par un passage exposé dans des rochers brisés en équilibre qui forment le toit de la fenêtre.
LE ROCHER de ST MICHEL D'EAU DOUCE
II - Voie de la Face Nord de la Petite Lame
III - Voie de la Petite Brêche
IV - La Cheminée Oblique
V - La Fissure
I' - Variante Livanos
VI - Voie de la Grande Brêche
VII - Voie de la face Nord de la Lame Ouest
VIII - Voie des Baignoires
I / Voie Tanner (Face Nord de la Grande Lame )
Première par R. Tanner, Suzon Dijon, G.Rebuffat le 21 Avril 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 2O m.
La 1ere et la 4me étape en escalade libre; le passage le plus difficile se trouve dans les surplombs de la 5èmè étape
A l'aplomb du cairn du sommet suivre une fissure assez large où l'on passe " à la Dulfer " puis virer à gauche dans une dalle inclinée en direction d'une cheminée tubulaire que l'on remonte jusqu'à son orifice supérieur.- R1
Evitant la fissure qui émerge de la cheminée, remonter en obliquant à gauche, une autre fissure qui conduit dans une zone de rochers noirs. Revenant à droite à l'horizontale on passe au dessus du relais précédent, puis on contourne un petit éperon après lequel on descend dans un dièdre de 3 à 4 m. fortement en pente et au bas duquel on fait un relais sur un mauvais replat .- R2 .
Cette étape peut se faire plus directement en quittant le premier relais par la droite: par un grand pas atteindre à l'horizontale une dalle raide que l'on traverse, après un bombement on arrive au 2me relais (Variante Albert)
Grimper malaisément dans une courte fissure déversée; au niveau d'une petite niche virer à droite et remonter une fissure d'aragonite un peu surplombante d'abord, puis verticale; on arrive sur une corniche étroite devant une niche triangulaire.- R3 .
Virer vers l'ouest et monter sur un mince replat; par une nouvelle vire on atteint une cheminée fissure que l'on remonte par coincement, elle se termine par une corniche fuyante au dessous de la ligne de surplombs noirs qui barre la Face Nord dans toute sa longueur. - R4
C'est dans l'étape suivante que l'on va rencontrer les plus grandes difficultés de cette voie:
Du relais partent deux fissures formant un " V " dont on prend la branche droite terreuse et délitée. Après un surplomb de rocher pourri il n'ya plus qu'une seule fissure le long de laquelle on traverse un deuxième surplomb; on arrive alors dans une niche peu profonde . - R5
Virer à droite et remonter un petit dièdre oblique que l'on quitte bientôt par la droite pour grimper sur une plateforme. On franchit un dernier ressaut et l'on arrive sur le plateau sommital.
I ' - Variante , rectification
Première par : G. Livanos, Bimar le 22 Septembre 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement :20 m.
Cette variante due à Livanos-Bimar est une rectification de la Voie Tanner, dont elle vise à rejoindre la partie supérieure par un parcours rectiligne dans le bas de la face et à en faire une voie directe, suivant la formule chère aux amateurs de directissime. Le départ se situe à l'aplomb du 4 me relais de la Voie Tanner: une fissure puis un long dièdre y aboutissent.
L'escalade commence par une zône verticale, puis de moins en moins inclinée; on traverse ensuite une dalle aux prises peu sures et l'on arrive sur une dalle convexe.-Relais-
Virer un peu à gauche et s'engager dans un long dièdre caractéristique. S'éleer d'abord par le fond, puis dans la paroi gauche; après un nouveau crochet dans le fond du dièdre on revient encore dans sa paroigauche et l'on atteint difficilement un minuscule replat. Droit au dessus passer un surplomb le long d'une mince fissure et se rétablir sur une corniche étroite.On rejoint là la Voie Tanner par une vire à gauche .
II / Voie de la Face Nord de la Petite Lame
Première par : Ch.Magol , Daflon en Novembre 1939
Escalade " libre facile " - Encordement 2O m.
Quoique antérieure à la Voie Tanner, cette escalade n'est pas considérée comme la " première " de la face Nord des Lames, d'abord parce que son trajet est situé tout à l'extrémité de la face et ensuite parce que son peu de difficulté n'est pas dans le ton des autres parcours. En réalité ces objections sont spécieuses, et la Voie Magol-Daflon est bel et bien le premier itinéraire réussi dans la face Nord des Lames.
Départ dans une fissure descendue du Pas de la Demi-lune, pour rejoindre une corniche ascendante qui parcours en écharpe la Petite Lame. - R1 .
Virer vers la droite par une marche de flanc et remonter la corniche jusqu'à la base d'une cheminée très courte.- R2
Continuer sur la corniche en direction d'une grotte carrée, à laquelle on accède en gravissant un mur d'aragonite grise. - R3.
Sortir de la grotte par son coté Est; escalader des gradins d'aragonite et monter droit dans une dalle raide jusqu'au sommet .
Variante : Cette variante plus difficile consiste à quitter le 2me relais en escaladant la cheminée et à monter droit dans une fissure jusqu'à un replat; au dessus il faut passer difficilement un ressaut d'aragonite sans prises pour se rétablir sur une plateforme où l'on rejoint l'itinéraire Magol. ( Gisèle Albert 2 Octobre 1940 ).
Une autre variante évite le ressaut d'aragonite sous le 3 me relais et par une descente délicate amène au bas de la grotte carrée.
( Livanos, Septembre 1940) .
III / Voie de la Petite Brèche
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert, J. Bouisson 4 Octobre 1940
Escalade :"artificielle peu difficile " - Encordement : 2O m.
La première étape en escalade artificielle, ensuite une série de fissures en escalade libre.
A la verticale de la petite Brêche escalader une large fissure qui aboutit à une corniche fuyante, puis oblique vers la gauche dans une dalle qu'elle coupe en diagonale. A partir de la corniche parfaitement lisse, oblige à la pose de pitons et d'étriers pour accéder à une terrasse spacieuse. Gravir ensuite une courte dalle fissurée jusqu'à une niche.- Relais-
Quitter celui-ci par la droite en virant dans une dalle raide, remonter une courte fissure jusqu'à un replat étroit et terreux( genévrier ) puis atteindre une anfractuosité où se trouve trois petites niches. Ramoner ensuite une petite cheminée très lisse qui s'évase rapidement en entonnoir et finir par une dalle sous la brèche .
Variante: Départ une dizaine de mètres à gauche de l'itinéraire Albert: Escalader une dalle en obliquant vers la droite, monter sur une corniche fuyante et délitée, passer une plaque recouverte de débris et remonter un petit dièdre qui finit sous la plateforme où l'on rejoint l'itinéraire précédent. (Livanos, Rébuffat, Avril 1941 ;)
IV - La Cheminée Oblique
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert 21 Mars l941
Escalade " Artificielle très difficile " - Encordement : 3O mètres
La première étape est en escalade " artificielle facile, la 2ème en escalade " libre difficile " et la 3ème, très longue: en escalade" artificielle très difficile" soutenue.
Située dans la partie orientale de la grande Lame, elle s'élève au dessus de la grotte tubulaire creusée dans la paroi à une quinzaine de mètres du sol. Assez fortement oblique, elle est limitée à droite par un éperon descendu du sommet et à gauche par une grande dalle lisse; elle fait face à la corniche du Pas de la Demi-lune. Dans la grotte tubulaire on croise l'itinéraire Tanner qui bifurque immédiatement après vers la droite dans la face. A l'aplomb de l'orifice inférieur de celle-ci, passer des gradins faciles et remonter une fissure mince qui coupe à la verticale une dalle bombée du bas. Parvenu sur une corniche peu inclinée on gagne sans difficultés le fond de la grotte.- R1.
Sortir par l'ouverture supérieure et attaquer un peu à droite un ressaut vertical aux prises fragiles. Revenir à gauche sur une vire fuyante, puis s'élever en opposition entre deux saillants rocheux et grimper sur un petit replat à droite, un rétablissement amène sur une plateforme exigüe.- R2 .
La cheminée oblique s'élève au dessus de ce relais. Par ramonage atteindre une marche de rochers cassés. Abandonner le fond de la cheminée pour s'élever le long d'une fissure qui monte en obliquant dans la muraille de gauche. Au niveau d'une strate horizontale revenir à droite et monter droit vers un surplomb de rocher fissuré qui barre la cheminée à cet endroit; on le franchit sur des "étriers" et l'on entre dans un petit dièdre où l'on retrouve la verticale. Escalader de gros blocs fissurés et prendre pied dans une anfractuosité à peine marquée. Utiliser alors l'opposition entre les parois de la cheminée pour franchir le deuxième surplomb de rochers brisés. Parvenu sous le troisième surplomb on quitte la cheminée par la droite en se rétablissant sur un replat de son arête ( aérien et exposé ).Gravir alors une courte dalle puis une fissure terreuse qui échancre une corniche spacieuse.- R3- (26 mètres depuis le R.2 ). Escalader une courte fissure en surplomb pour déboucher sur le plateau de la Grande lame à proximité du cairn du sommet .
V - La Fissure Jaune
Première par: Dr. Albert , Gisèle Albert le 3O Août 1942
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 25 m.
Cet itinéraire est entièrement en escalade artificielle et ne présente pas un bien grand intérêt. Il fut tenté à plusieurs reprises par divers grimpeurs et achevé finalement dans le seul but de résoudre les difficultés techniques - si l'on peut dire- qui avaient arrêté, on ne sait d'ailleurs pas pourquoi, les cordées précédentes. Cette réussite illustre parfaitement l'aphorisme : " avec des pitons on passe partout pourvu qu'il existe une fissure pour les poser . "
L'escalade débute à quelques mètres à droite de la Voie Tanner, et l'on grimpe dans une grosse fissure raide jusqu'à un renfoncement - R1 .
Passer au dessus un surplomb prononcé puis s'arrêter sur un mauvais replat très exigu où l'on rejoint la Voie Tanner venue de la gauche . - R2
Escalader en s'y coinçant une courte fissure déversée; au niveau d'une petite niche virer à droite et remonter une fissure d'aragonite jaune verticale. On se rétablit dans une niche triangulaire .- R3 .
La Voie Tanner file à droite mais on va poursuivre à la verticale. On s'élève difficilement au sommet de la niche, puis on grimpe dans un dièdre ouvert jusqu'à la corniche fuyante sous les surplombs noirs. Installer à gauche un relais inconfortable à coté d'un bloc saillant . - R4
On continue l'escalade par un premier passage en surplomb, puis s'élever dans une grande dalle extrêmement raide où la monotonie de la pose d'une série de pitons et étriers le long de la fissure jaune est compensée par l'impression de vide qui s'accroit peu à peu;on arrive enfin dans un renfoncement et par une nouvelle fissure déversée on atteint la corniche spacieuse tout à coté de l'émergence de la Cheminée Oblique. - R5- On termine par un petit dièdre sans difficulté .
VI - Voie de la Grande Brèche
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert le 8 Octobre 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 25 mètres
La première étape en escalade artificielle peu difficile, la 2me en escalade libre avec des passages très difficiles, la 3ème en escalade artificielle très difficile.
De la Grande Brèche, entre la Grande Lame et la Lame Ouest descend une fissure qui s'élargit d'abord en dièdre surplombant puis en couloir oblique qui se referme à la base de la muraille.
Franchir les premiers mètres verticaux et lisses par traction directe sur pitons. La fissure s'ouvre un peu en petit dièdre et l'on escalade des blocs empilés qui forment son arête gauche; on atteint alors l'extrémité de la corniche broussailleuse venue de la Face Nord du Rocher des Goudes; l'on poursuit dans la fissure devenue moins raide et plus facile jusqu'à une niche à la base d'un grand couloir.- R1 .
On y gravit une dalle concave très lisse et l'on contourne par la gauche une zone verticale sans prises, puis l'on reprend l'escalade sans difficultés, du couloir jusqu'à une étroite corniche. On s'élève dans une courte dalle fissurée coupée par un replat large de quelques centimètres. A ce niveau le couloir s'est fortement rétréci et ne forme plus qu'une étroite cheminée, trop étroite pour y pénétrer. On a devant soit une dalle lisse limitée à gauche par une énorme écaille peu solide; franchir ce passage exposé en opposition entre la cheminée et l'écaille et atteindre une corniche confortable. - R2 .
Au dessus un dièdre de roche noire surplombe fortement jusqu'à un toit en pan coupé; les prises y sont rares et l'escalade rendue difficile par le devers de la muraille; à l'aide de pitons peu sûrs on arrive au niveau d'un bloc en stalactite pendu sous le toit; on le contourne par la gauche en sortant du dièdre et l'on continue le long d'une fissure oblique.
VII - Voie dite de la Face Nord de la Lame Ouest
Première par G. Livanos, Bimar le 15 Août 194O
Escalade " Artificielle difficile" - Encordement: 25 m.
Les difficultés rencontrées sont soutenues et à peu près ininterrompues; elles forment un ensemble très homogènes; les trois derniers relais sont médiocres sur des replats exigüs.
Départ quelques mètres à droite de l'itinéraire précédent sous un long toit oblique. Grimper dans une dalle fissurée, puis obliquer à gauche sous un surplomb accentué ; derrière une grosse écaille plaquée à la paroi on trouve une fissure qui coupe le toit oblique et que l'on remonte jusqu'à la corniche broussailleuse. - R1
Continuer sur une vire fuyante, puis s'élever en opposition entre deux saillants rocheux et grimper sur un petit replat à droite, un rétablissement amène sur une plateforme exigüe. - R2
La cheminée oblique s'élève au dessus de ce relais. Par ramonage atteindre une marche de rocher cassé. Abandonner le fond de la cheminée pour s'élever le long d'une fissure qui monte en obliquant dans la muraille gauche. Au niveau d'une strate horizontale, revenir à droite et monter droit vers un surplomb de rocher fissuré qui barre la cheminée en cet endroit; on le franchit sur des étriers et l'on entre dans un petit dièdre où l'on retrouve la verticale. Escalader de gros blocs fissurés et prendre pied dans une anfractuosité à peine marquée. Utiliser alors l'opposition entre les parois de la cheminée pour franchir le deuxième surplomb de rocher brisé. Parvenu sous un troisième surplomb, on quitte la cheminée par la droite en se rétablissant sur un replat de son arête (aérien et exposé). Gravir une courte dalle,puis une fissure terreuse qui échancre une corniche spacieuse.- R3 - (26 mètres depuis le R.2 ).
Escalader une courte fissure en surplomb pour déboucher sur le plateau de la Grande Lame à proximité du cairn du sommet .
VIII - Voie des Baignoires ou de la Fenêtre
Première par Dr. Albert, Gisèle Albert le 9 Mars 1941
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 15 mètres
Plusieurs passages très difficiles contrastent avec le reste de l'escalade de difficultés assez courantes.
Primitivement appelée voie de la Fenêtre parce qu'elle arrive dans la fenêtre du haut de la Lame Ouest, elle est plus connue sous le nom de voie des Baignoires; au cours de la 2éme étape on traverse deux conques creusées dans la paroi, qu'avec un peu d'imagination on a comparé à des baignoires. Départ sur la droite du toit oblique de l'itinéraire précédent. Remonter une fissure dont les premiers mètres sont verticaux et dont la pente s'atténue ensuite au niveau d'un chêne vert.-R1.
Attaquer alors une nouvelle fissure à demi-bouchée par l'aragonite le long de laquelle on progresse sur des pitons très espacés. Le parcours de sa partie supérieure, à l'entrée de la première baignoire est délicat par suite de la mauvaise qualité du rocher.- R2.
Sur la droite escalader une fissure oblique qui entaille des roches noires et par une traversée à gauche sur une corniche délitée on atteint la 2ème baignoire beaucoup plus petite .Sur son bord remonter une courte fissure en surplomb très accusé: il faut alors se rétablir péniblement sur l'extrémité d'une minuscule plateforme en balcon (exposé) .-R3 .
Revenir un peu à droite par une traversée sur étriers pour atteindre une fissure colmatée à son origine qui monte dans une dalle en surplomb; la pose des premiers pitons y est très pénible. Aux premiers mètres très difficiles succède une zone plus commode, puis la fissure s'élargit et l'on arrive sur un replat; exécuter alors une vire délicate vers la droite pour rejoindre une corniche terreuse.- R4 .
Franchir un petit dièdre fissuré qui débouche sur une plateforme; Au dessus passer un surplomb en remontant une fissure terreuse qui finit sur une belle plateforme .-R5.
Escalader une cheminée barrée par un ressaut surplombant à laquelle fait suite un dièdre extrêmement pourri et fragmenté qui aboutit dans la fenêtre.- R6.
Terminer l'escalade par un passage exposé dans des rochers brisés en équilibre qui forment le toit de la fenêtre.
LE ROCHER de ST MICHEL D'EAU DOUCE
Ce ne sont pas les Dolomites , mais le Rocher de St Michel d'Eau Douce sous la neige pour la Noel de 1940 - Cliché Dr. Albert
Cet énorme quadrilatère rocheux est campé entre les vallons de la Mounine et de Miougranier; il clôture à l'Est le Cirque de St. Michel d'Eau Douce.
Couronné par un vaste plateau herbeux ( Alt.321 m.) auquel on accède très facilement, les mains dans les poches, par son angle Nord-Est, il représenterait le type parfait de la montagne à vaches de Samivel, si celles-ci figuraient dans la faune de Marseilleveyre. Cependant à part le passage du nord-est et la paroi Est depuis longtemps effondrée et en voie de nivellement, le Roc de St. Michel est ceinturé par des falaises de belle allure dont le développement total atteint 800 mètres de longueur.
Elles furent le théâtre de fort belles prouesses et sont actuellement l'un des champs d'action les plus fréquentés par les grimpeurs marseillais: en 1941 on y dénombrait 29 itinéraires d'escalade.
La Face Nord relativement peu élevée- 60 mètres en moyenne est fort raide; elle est creusée à sa base par la Grotte de St. Michel d'Eau Douce, au porche curieusement rectangulaire. Sans nous attarder à des considérations de toponymie superflue ici, indiquons qu'au tout au fond de cette grotte, dans une salle où l'on accède par une courte descente facile dans un boyau visqueux, on trouve de l'eau en toute saison, ainsi d'ailleurs que dans la Grotte de l'Ermite, sa voisine de la Face Ouest. Point n'est besoin de chercher ailleurs le patronyme " St. Michel d'Eau Douce "
La première exploration de la Face Nord se fit à rebrousse poil si l'on peut dire, par une descente en trois rappels devenue classique. Quant à la première escalade, elle fut réussie par Meunier, qui tentant l'assaut de l'arête V. Martin, alors inviolée, dérailla dans la Face Nord et arriva au sommet de celle-ci non loin de la verticale de la grotte .
Entre les faces Nord et Ouest, un saillant très aigu dans sa moitié inférieure: c'est l'arête V. Martin. Cet éperon résista longtemps aux tentatives des grimpeurs et ne fut vaincu qu'en 1937 par Ramond.
Au-delà, la muraille s'infléchit vers le Sud et acquiert dans la face Ouest son plus bel aspect de grande paroi: longue de 280 m. et haute de 75 à 80 m. elle domine majestueusement le Vallon de Miougranier et fait face au hameau des Goudes.
Immédiatement à droite de l'Arête V. Martin s'ouvre la Grotte de l'Ermite,- appellation donnée en souvenir du moine qui y construisit au XIVème siècle un ermitage dont il ne reste plus aujourd'hui que des fragments de maçonnerie - elle est couverte par une formidable voûte en plein cintre; tout au fond dans un réduit se trouve une source pérenne.
Trois contrefort épaulent la Face Ouest, à distance égale des autres: le contrefort central, parcouru par la Voie du Pin est encadré au Nord par celui de la Lézarde, le plus important, et au Sud par celui de la Voie Directe. Entre eux deux zones redoutables de muraille le plus souvent surplombantes : La Paroi Jaune et le mur de la Voie de l'Os.
La " première de la Face Ouest fut faite en 1928 par Nevière; tout seul le long de la Lézarde; cet exploit fut jugé tellement extraordinaire à l'époque qu'il rencontra une incrédulité générale, d'autant plus qu'il fallu attendre plusieurs années avant qu'il soit renouvelé par une cordée conduite par Frendo; à notre connaissance cette escalade n'a plus été refaite en solo .
On trouve dans cette face tous les types difficiles de l'escalade libre et artificielle, mais pas d'itinéraires faciles.
Au niveau du Pas de la Demi-Lune, la falaise fait un nouveau coude vers l'Est formant encore un saillant aigu: l'Arête de la Cordée; à cet endroit le chaînon du Rocher des Goudes et des Lames se rattache au Roc de St. Michel par une étroite arête horizontale. Conquise en 1928 par le groupe de grimpeurs " La Cordée " elle fut la première escalade réussie dans les murailles de St. Michel, précédant de 15 jours l'ascension solitaire de Nevière à la Lézarde.
Dans l'ensemble facile - sauf au pas du becquet, plus impressionnant que difficile, -l'Arête de la Cordée est certainement l'itinéraire le plus fréquenté de St. Michel; il est aussi celui d'où l'on jouit du plus beau panorama .
La Face Sud d'abord très élevée et verticale ( 80 m.) s'abaisse graduellement vers le Vallon de la Mounine et prend à son approche un caractère plus débonnaire; elle est sillonnée par de grandes corniches en son milieu et sa hauteur n'atteint plus que 4O mètres à l'arête de la Barre de Fer qui la termine à l'Est. La proximité de la mer et l'action conjugué du soleil et des vents humides du sud-est y activent la décomposition du rocher; la végétation s'accumule sur les nombreuses corniches et plateformes sculptées par l'érosion et par ci par là ,les pins se développent vigoureusement.
La première escalade de cette face est due à Leguen qui parcouru en 1931 la Voie des Deux Anes, on y trouve des itinéraires d'escalade généralement peu difficiles sauf dans le secteur voisin de l'Arête de la Cordée où règne l'escalade artificielle .
Escalades de la Face Nord du Rocher de St Michel
Cet énorme quadrilatère rocheux est campé entre les vallons de la Mounine et de Miougranier; il clôture à l'Est le Cirque de St. Michel d'Eau Douce.
Couronné par un vaste plateau herbeux ( Alt.321 m.) auquel on accède très facilement, les mains dans les poches, par son angle Nord-Est, il représenterait le type parfait de la montagne à vaches de Samivel, si celles-ci figuraient dans la faune de Marseilleveyre. Cependant à part le passage du nord-est et la paroi Est depuis longtemps effondrée et en voie de nivellement, le Roc de St. Michel est ceinturé par des falaises de belle allure dont le développement total atteint 800 mètres de longueur.
Elles furent le théâtre de fort belles prouesses et sont actuellement l'un des champs d'action les plus fréquentés par les grimpeurs marseillais: en 1941 on y dénombrait 29 itinéraires d'escalade.
La Face Nord relativement peu élevée- 60 mètres en moyenne est fort raide; elle est creusée à sa base par la Grotte de St. Michel d'Eau Douce, au porche curieusement rectangulaire. Sans nous attarder à des considérations de toponymie superflue ici, indiquons qu'au tout au fond de cette grotte, dans une salle où l'on accède par une courte descente facile dans un boyau visqueux, on trouve de l'eau en toute saison, ainsi d'ailleurs que dans la Grotte de l'Ermite, sa voisine de la Face Ouest. Point n'est besoin de chercher ailleurs le patronyme " St. Michel d'Eau Douce "
La première exploration de la Face Nord se fit à rebrousse poil si l'on peut dire, par une descente en trois rappels devenue classique. Quant à la première escalade, elle fut réussie par Meunier, qui tentant l'assaut de l'arête V. Martin, alors inviolée, dérailla dans la Face Nord et arriva au sommet de celle-ci non loin de la verticale de la grotte .
Entre les faces Nord et Ouest, un saillant très aigu dans sa moitié inférieure: c'est l'arête V. Martin. Cet éperon résista longtemps aux tentatives des grimpeurs et ne fut vaincu qu'en 1937 par Ramond.
Au-delà, la muraille s'infléchit vers le Sud et acquiert dans la face Ouest son plus bel aspect de grande paroi: longue de 280 m. et haute de 75 à 80 m. elle domine majestueusement le Vallon de Miougranier et fait face au hameau des Goudes.
Immédiatement à droite de l'Arête V. Martin s'ouvre la Grotte de l'Ermite,- appellation donnée en souvenir du moine qui y construisit au XIVème siècle un ermitage dont il ne reste plus aujourd'hui que des fragments de maçonnerie - elle est couverte par une formidable voûte en plein cintre; tout au fond dans un réduit se trouve une source pérenne.
Trois contrefort épaulent la Face Ouest, à distance égale des autres: le contrefort central, parcouru par la Voie du Pin est encadré au Nord par celui de la Lézarde, le plus important, et au Sud par celui de la Voie Directe. Entre eux deux zones redoutables de muraille le plus souvent surplombantes : La Paroi Jaune et le mur de la Voie de l'Os.
La " première de la Face Ouest fut faite en 1928 par Nevière; tout seul le long de la Lézarde; cet exploit fut jugé tellement extraordinaire à l'époque qu'il rencontra une incrédulité générale, d'autant plus qu'il fallu attendre plusieurs années avant qu'il soit renouvelé par une cordée conduite par Frendo; à notre connaissance cette escalade n'a plus été refaite en solo .
On trouve dans cette face tous les types difficiles de l'escalade libre et artificielle, mais pas d'itinéraires faciles.
Au niveau du Pas de la Demi-Lune, la falaise fait un nouveau coude vers l'Est formant encore un saillant aigu: l'Arête de la Cordée; à cet endroit le chaînon du Rocher des Goudes et des Lames se rattache au Roc de St. Michel par une étroite arête horizontale. Conquise en 1928 par le groupe de grimpeurs " La Cordée " elle fut la première escalade réussie dans les murailles de St. Michel, précédant de 15 jours l'ascension solitaire de Nevière à la Lézarde.
Dans l'ensemble facile - sauf au pas du becquet, plus impressionnant que difficile, -l'Arête de la Cordée est certainement l'itinéraire le plus fréquenté de St. Michel; il est aussi celui d'où l'on jouit du plus beau panorama .
La Face Sud d'abord très élevée et verticale ( 80 m.) s'abaisse graduellement vers le Vallon de la Mounine et prend à son approche un caractère plus débonnaire; elle est sillonnée par de grandes corniches en son milieu et sa hauteur n'atteint plus que 4O mètres à l'arête de la Barre de Fer qui la termine à l'Est. La proximité de la mer et l'action conjugué du soleil et des vents humides du sud-est y activent la décomposition du rocher; la végétation s'accumule sur les nombreuses corniches et plateformes sculptées par l'érosion et par ci par là ,les pins se développent vigoureusement.
La première escalade de cette face est due à Leguen qui parcouru en 1931 la Voie des Deux Anes, on y trouve des itinéraires d'escalade généralement peu difficiles sauf dans le secteur voisin de l'Arête de la Cordée où règne l'escalade artificielle .
Escalades de la Face Nord du Rocher de St Michel
La Face Nord du Roc de St Michel - La Grotte de St Michel d'Eau Douce - Cliché Dr. Albert
I - Voie Meunier
II - L' X de MeunierIII - Le Dièdre noir
IV - Remontée des Trois rappels
V - Descente des Trois Rappels
I - Voie Meunier
Première par: J.Meunier, J.Bouisson, Guenin - en 1935-
Escalade "libre difficile " - Encordement 20 m.
En général très facile on y trouve néanmoins deux passages fort difficiles au début de la 2ème étape surtout, puis dans la 4 ème. Ce fut la première escalade de la Face Nord de St. Michel. Cette voie était improprement appelée " Arête V. Martin " avant que fut réussi l'itinéraire Ramond sur cette arête .En réalité si son origine en est voisin, elle ne l'effleure qu'au premier relais, puis elle parcours en écharpe la Face Nord et sa sortie se situe presqu'au dessus du porche de la grotte St. Michel.
L'escalade débute à gauche du taillant de l'arête par une cheminée étroite et raide au commencement puis s'évasant à sa sortie sur la corniche où se trouve le bloc adossé à la dalle V. Martin. - R1 .
Quelques mètres plus à gauche s'élève un dièdre vertical que l'on gravit en opposition sur des prises infimes et dont on sort par son bord gauche ( passage très difficile sans Piton),-c'est le clou de la Voie Meunier- puis on escalade une dalle assez lisse en obliquant à gauche en direction d'un chêne vert . - R2
On parcours ensuite une corniche ascendante facile qui aboutit à une nouvelle corniche inclinée. - R3 -
Escalader à son extrémité Est une nouvelle dalle fissurée lisse, puis une cheminée terreuse délitée on arrive sur une corniche "en trottoir" - R4
Toujours en direction Est une fissure glissante barrée par un bloc coincé termine l'escalade .
II - L' X de Meunier
Première par Dr. Albert, Gisèle Albert, Paul Albert le 20 Novembre 1941
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 20 m.
A la première étape où se trouve un passage d'escalade libre très difficile succède une étape en escalade artificielle difficile; la 3ème étape est en escalade libre facile , la 4ème en artificielle courante; dans la dernière un passage artificiel court mais très difficile.
Son appellation assez tirée par les cheveux, vient de ce que cet itinéraire forme un "X" avec la voie Meunier qu'elle coupe en son milieu. A mi-chemin entre l'Arête V. Martin et la grotte de S. Michel, on remarque dans la muraille une grande dalle carrée de couleur sombre: le tableau noir . Immédiatement au dessous et un peu sur la droite on remonte une grosse fissure courbe formée par un bloc détaché, puis l'on s'engage dans une autre fissure verticale où l'on progresse par verrouillement de la main gauche; on en sort difficilement vers la droite pour escalader une dalle où l'on trouve de bonnes prises. Relais sur une plateforme.- R1 -
Escalader un petit dièdre qui surplombe sur le relais et sortir par la droite; on grimpe alors dans une dalle sur des pitons très espacés et l'on monte une nouvelle fissure d'abord surplombante puis moins raide lorsqu'elle s'incurve vers la gauche. Gravir ensuite par coincement une courte cheminée très lisse et terminer l'étape par une fissure facilement passable à la "Dulfer" . - R2.
Grimper alors dans une dalle fissurée après laquelle on coupe la voie Meunier dans une petite cheminée peu inclinée; continuant tout droit on escalade un ressaut au dessus duquel on arrive dans un recoin herbeux. R3
Continuer l'escalade sur pitons le long d'une fissure bouchée par des coulées de calcaire noir; arrivé au niveau d'une grosse écaille sur la gauche, traverser par une grande enjambée puis escalader une très courte fissure vers une corniche en "trottoir".- R4 .
Revenir à droite et après un pas délicat monter sur un gros bloc à demi détaché; passer sur des pitons peu surs une courte fissure oblique fortement surplombante ( difficile et exposé ) puis ramoner la cheminée qui lui fait suite jusqu'au sommet .
III - Le Dièdre noir
Première par: Dr. Albert, G. Livanos (leader à tour de rôle) le 24 Août 1941
Escalade :"artificielle extrêmement difficile "- Encordement: 25 m.- triple encordement à 15 mètres d'intervalle pour la 4ème étape.
Les 3 premières étapes en escalade " artificielle très difficile" ;la 4ème étape en escalade "artificielle extrêmement difficile et exposée" ; dans la dernière étape les passages artificiels alternent avec l'escalade libre de difficultés courantes.
A mi chemin entre l'arête V. Martin et la grotte se trouve un très long dièdre noir coupant en oblique la partie moyenne de la paroi; il prend naissance au dessus du "tableau noir" et se termine sous un toit impressionnant, sur toute sa longueur il surplombe sans discontinuité..
On commence l'escalade sous le tableau noir par une fissure en "Y" dont on suit la branche gauche jusqu'à une faille horizontale; par une courte traversée à gauche on atteint une 2ème fissure un peu surplombante; on la suit alors dans la dalle noire jusqu'au toit qui la surmonte. Virer vers la gauche se rétablir sur un replat de quelques centimètres carrés.- R1 -
On pénètre dans le dièdre noir par une fissure-cheminée; il faut poursuivre vers la gauche sur des pitons posés dans le fond du dièdre dont les deux faces surplombes. On dépasse un coude où la fissure se rapproche de la verticale (très difficile) et l'on grimpe sur une écaille peu solide.-R2 -
Continuer l'escalade dans la paroi gauche où l'on trouve de rares prises , puis l'on reprend l'ascension au fond du dièdre devenu plus profond et plus facile. A quelques mètres sous le toit on atteint à gauche un renfoncement incliné où il est préférable d'installer un relais pour faciliter le coulissage des cordes dans l'étape suivante. -R3.
Il faut d'ailleurs utiliser le triple encordement à 15m. d'intervalle pour pouvoir continuer sans trop d'encombres. Passer le premier ressaut et parvenu sous le toit sortir vers l'extérieur en opposition sur un piton posé dans le fond. Il faut alors atteindre le bord droit du dièdre en une enjambée impressionnante et très aérienne et le remonter un peu pour effectuer vers la droite une traversée extrêmement difficile et exposée sur des blocs branlants; puis on escalade une courte dalle en direction d'un genévrier sur une corniche .- R4
Si l'on n'a pas fait le 3ème relais dans le haut du dièdre, les cordes coulisses très mal dans la traversée et rende son passage dangereux.
Les grosses difficultés sont terminées à ce relais. Revenant à gauche par une traversée horizontale; on escalade une belle dalle à petites prises, peu inclinée et très sure. Lorsqu'elle se redresse on aperçoit à droite une corniche ascendante très étroite formée par une diaclase oblique; on la remonte pour terminer l'escalade dans un petit couloir terreux.
IV - Remontée des Trois rappels
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert, G. Livanos le 5 Novembre 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 215 m.-
Dans la première étape: alternance de passages artificiels et d'escalade libre; la 2èmè étape en escalade artificielle avec un passage difficile vers le haut; dans la 3ème étape une belle fissure à la "dulfer"; puis une dernière étape en escalade libre facile ..
On suit à peu près la ligne de descente des Trois Rappels en empruntant une série de fissures à leur gauche (Est)
Départ à une dizaine de mètres à l'Est de la Grotte dans une fissure colmatée par l'aragonite noire, où l'eau suinte en toute saison après la pluie. La première partie se monte "à la Dulfer" puis la fissure s'évase au niveau d'une corniche exigüe. Au dessus elle se redresse et se divise en deux branches entre lesquelles se circonscrit un dièdre vertical que l'on passe en opposition; on rencontre alors une 2èmè corniche, puis après une fissure facile une 3ème corniche. A droite un anneau scellé du 3me rappel. - R1 .
Continuer l'escalade dans une fissure d'abord facile, puis verticale et terreuse .Après quelques mètres elle s'incline légèrement vers la gauche, puis se perd dans un bombement délité. A ce niveau virer à gauche par un pas difficile vers un replat convexe peu incliné, puis monter droit dans une dalle raide teintée en noir par les eaux (difficile) après laquelle on arrive sur une 4ème corniche. - R2 .
Aller à droite vers un groupe de 3 fissures en éventail. Escalader celle de gauche en opposition " à la Dulfer" ,on débouche sur une plateforme assez vaste: à droite anneau scellé du 2me rappel. - R3.
Au dessus on gravit des dalles faciles en suivant un éperon de rocher pourri.
V - Descente des Trois Rappels
Première par une cordée conduite par P. Bernard vers 193O
Hauteur totale : 55 mètres - Une corde de 5O mètres
Un court tracé noir descend des barres inférieures du plateau de St. Michel et conduit au premier rappel en haut de la face Nord. Très court- 12 mètres- il est aussi très facile le long d'une pente modérée.
Sur une plateforme spacieuse on trouve l'anneau scellé du 2éme rappel plus long et vertical:2Om.
On arrive sur une corniche que l'on suit vers l'ouest pendant 5 à 6 mètres pour atteindre l'anneau du 3me rappel lui aussi scellé dans la roche. Après un départ dans une dalle verticale, on fait quelques mètres en fil d'araignée, puis on atterrit non loin de la grotte après 25 mètres de descente.
Arête Victor Martin ( N° II sur la photo de la Face Ouest )
Première par: Ramond, Roubaud le 2 Octobre 1937
Escalade " libre très difficile " - Encordement 2O M.
1ère et 2ème étape faciles; 3ème et 4ème étapes: très difficile; 5ème étape difficile; 6ème étape très difficile. - les relais sont tous excellents .
Elle limite au nord la Face Ouest du Roc St. Michel . Très mince dans le bas, elle se perd dans le haut de la paroi où elle se termine par des dalles bombées.
Le premier essai de cette arête, le 9 Juillet 19O5, se termine tragiquement par la mort de V. Martin, qui décrocha probablement dans la dalle de la 3ème étape; une grosse broche en fer coincée dans une fissure reste le seul témoignage de sa tentative car il était "en solo" ; elle fut posée en effet quelque temps après par ses camarades du Climber's Club: Guéry, Hermitte et Gras qui tentaient de venger son échec tragique, mais ne purent aller plus loin, malgré qu'ils aient pris la précaution, les premiers, de se faire lancer d'en haut une corde qui se trouva trop courte.
En 1928 le groupe "La Cordée" procéda à un troisième essai qui aboutit encore à un échec, en contournant par la gauche la dalle V. Martin jugée impraticable; ces grimpeurs firent un crochet dans la Face Nord- repris plus tard par Meunier.- et revinrent sur l'arête au pied de la grande dalle lisse gravie par Rebuffat en 1941, mais ils ne soupçonnèrent pas l'existence du difficile passage qui contourne l'arête par la droite au dessus de la grotte de l'Ermite, ou peut-être l'ayant découvert, le jugèrent-ils trop hasardeux ? Ils se firent hisser par un câble lancé d'en haut et leur leader arriva en haut tiré par les camarades. ( Ces renseignements sont extraits d'une conférence que P. Nevière fit à la Sté. des Excursionnistes Marseillais en 1929 ) Bien entendu une ascension faite dans ces conditions ne peut pas être considérée comme la vraie première de l'Arête V. Martin
Face Ouest du Roc de St Michel
Vue du sommet du Rocher des Goudes - Cliché Dr. Albert
I - Voie Meunier
II - L' X de MeunierIII - Le Dièdre noir
IV - Remontée des Trois rappels
V - Descente des Trois Rappels
I - Voie Meunier
Première par: J.Meunier, J.Bouisson, Guenin - en 1935-
Escalade "libre difficile " - Encordement 20 m.
En général très facile on y trouve néanmoins deux passages fort difficiles au début de la 2ème étape surtout, puis dans la 4 ème. Ce fut la première escalade de la Face Nord de St. Michel. Cette voie était improprement appelée " Arête V. Martin " avant que fut réussi l'itinéraire Ramond sur cette arête .En réalité si son origine en est voisin, elle ne l'effleure qu'au premier relais, puis elle parcours en écharpe la Face Nord et sa sortie se situe presqu'au dessus du porche de la grotte St. Michel.
L'escalade débute à gauche du taillant de l'arête par une cheminée étroite et raide au commencement puis s'évasant à sa sortie sur la corniche où se trouve le bloc adossé à la dalle V. Martin. - R1 .
Quelques mètres plus à gauche s'élève un dièdre vertical que l'on gravit en opposition sur des prises infimes et dont on sort par son bord gauche ( passage très difficile sans Piton),-c'est le clou de la Voie Meunier- puis on escalade une dalle assez lisse en obliquant à gauche en direction d'un chêne vert . - R2
On parcours ensuite une corniche ascendante facile qui aboutit à une nouvelle corniche inclinée. - R3 -
Escalader à son extrémité Est une nouvelle dalle fissurée lisse, puis une cheminée terreuse délitée on arrive sur une corniche "en trottoir" - R4
Toujours en direction Est une fissure glissante barrée par un bloc coincé termine l'escalade .
II - L' X de Meunier
Première par Dr. Albert, Gisèle Albert, Paul Albert le 20 Novembre 1941
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 20 m.
A la première étape où se trouve un passage d'escalade libre très difficile succède une étape en escalade artificielle difficile; la 3ème étape est en escalade libre facile , la 4ème en artificielle courante; dans la dernière un passage artificiel court mais très difficile.
Son appellation assez tirée par les cheveux, vient de ce que cet itinéraire forme un "X" avec la voie Meunier qu'elle coupe en son milieu. A mi-chemin entre l'Arête V. Martin et la grotte de S. Michel, on remarque dans la muraille une grande dalle carrée de couleur sombre: le tableau noir . Immédiatement au dessous et un peu sur la droite on remonte une grosse fissure courbe formée par un bloc détaché, puis l'on s'engage dans une autre fissure verticale où l'on progresse par verrouillement de la main gauche; on en sort difficilement vers la droite pour escalader une dalle où l'on trouve de bonnes prises. Relais sur une plateforme.- R1 -
Escalader un petit dièdre qui surplombe sur le relais et sortir par la droite; on grimpe alors dans une dalle sur des pitons très espacés et l'on monte une nouvelle fissure d'abord surplombante puis moins raide lorsqu'elle s'incurve vers la gauche. Gravir ensuite par coincement une courte cheminée très lisse et terminer l'étape par une fissure facilement passable à la "Dulfer" . - R2.
Grimper alors dans une dalle fissurée après laquelle on coupe la voie Meunier dans une petite cheminée peu inclinée; continuant tout droit on escalade un ressaut au dessus duquel on arrive dans un recoin herbeux. R3
Continuer l'escalade sur pitons le long d'une fissure bouchée par des coulées de calcaire noir; arrivé au niveau d'une grosse écaille sur la gauche, traverser par une grande enjambée puis escalader une très courte fissure vers une corniche en "trottoir".- R4 .
Revenir à droite et après un pas délicat monter sur un gros bloc à demi détaché; passer sur des pitons peu surs une courte fissure oblique fortement surplombante ( difficile et exposé ) puis ramoner la cheminée qui lui fait suite jusqu'au sommet .
III - Le Dièdre noir
Première par: Dr. Albert, G. Livanos (leader à tour de rôle) le 24 Août 1941
Escalade :"artificielle extrêmement difficile "- Encordement: 25 m.- triple encordement à 15 mètres d'intervalle pour la 4ème étape.
Les 3 premières étapes en escalade " artificielle très difficile" ;la 4ème étape en escalade "artificielle extrêmement difficile et exposée" ; dans la dernière étape les passages artificiels alternent avec l'escalade libre de difficultés courantes.
A mi chemin entre l'arête V. Martin et la grotte se trouve un très long dièdre noir coupant en oblique la partie moyenne de la paroi; il prend naissance au dessus du "tableau noir" et se termine sous un toit impressionnant, sur toute sa longueur il surplombe sans discontinuité..
On commence l'escalade sous le tableau noir par une fissure en "Y" dont on suit la branche gauche jusqu'à une faille horizontale; par une courte traversée à gauche on atteint une 2ème fissure un peu surplombante; on la suit alors dans la dalle noire jusqu'au toit qui la surmonte. Virer vers la gauche se rétablir sur un replat de quelques centimètres carrés.- R1 -
On pénètre dans le dièdre noir par une fissure-cheminée; il faut poursuivre vers la gauche sur des pitons posés dans le fond du dièdre dont les deux faces surplombes. On dépasse un coude où la fissure se rapproche de la verticale (très difficile) et l'on grimpe sur une écaille peu solide.-R2 -
Continuer l'escalade dans la paroi gauche où l'on trouve de rares prises , puis l'on reprend l'ascension au fond du dièdre devenu plus profond et plus facile. A quelques mètres sous le toit on atteint à gauche un renfoncement incliné où il est préférable d'installer un relais pour faciliter le coulissage des cordes dans l'étape suivante. -R3.
Il faut d'ailleurs utiliser le triple encordement à 15m. d'intervalle pour pouvoir continuer sans trop d'encombres. Passer le premier ressaut et parvenu sous le toit sortir vers l'extérieur en opposition sur un piton posé dans le fond. Il faut alors atteindre le bord droit du dièdre en une enjambée impressionnante et très aérienne et le remonter un peu pour effectuer vers la droite une traversée extrêmement difficile et exposée sur des blocs branlants; puis on escalade une courte dalle en direction d'un genévrier sur une corniche .- R4
Si l'on n'a pas fait le 3ème relais dans le haut du dièdre, les cordes coulisses très mal dans la traversée et rende son passage dangereux.
Les grosses difficultés sont terminées à ce relais. Revenant à gauche par une traversée horizontale; on escalade une belle dalle à petites prises, peu inclinée et très sure. Lorsqu'elle se redresse on aperçoit à droite une corniche ascendante très étroite formée par une diaclase oblique; on la remonte pour terminer l'escalade dans un petit couloir terreux.
IV - Remontée des Trois rappels
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert, G. Livanos le 5 Novembre 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 215 m.-
Dans la première étape: alternance de passages artificiels et d'escalade libre; la 2èmè étape en escalade artificielle avec un passage difficile vers le haut; dans la 3ème étape une belle fissure à la "dulfer"; puis une dernière étape en escalade libre facile ..
On suit à peu près la ligne de descente des Trois Rappels en empruntant une série de fissures à leur gauche (Est)
Départ à une dizaine de mètres à l'Est de la Grotte dans une fissure colmatée par l'aragonite noire, où l'eau suinte en toute saison après la pluie. La première partie se monte "à la Dulfer" puis la fissure s'évase au niveau d'une corniche exigüe. Au dessus elle se redresse et se divise en deux branches entre lesquelles se circonscrit un dièdre vertical que l'on passe en opposition; on rencontre alors une 2èmè corniche, puis après une fissure facile une 3ème corniche. A droite un anneau scellé du 3me rappel. - R1 .
Continuer l'escalade dans une fissure d'abord facile, puis verticale et terreuse .Après quelques mètres elle s'incline légèrement vers la gauche, puis se perd dans un bombement délité. A ce niveau virer à gauche par un pas difficile vers un replat convexe peu incliné, puis monter droit dans une dalle raide teintée en noir par les eaux (difficile) après laquelle on arrive sur une 4ème corniche. - R2 .
Aller à droite vers un groupe de 3 fissures en éventail. Escalader celle de gauche en opposition " à la Dulfer" ,on débouche sur une plateforme assez vaste: à droite anneau scellé du 2me rappel. - R3.
Au dessus on gravit des dalles faciles en suivant un éperon de rocher pourri.
V - Descente des Trois Rappels
Première par une cordée conduite par P. Bernard vers 193O
Hauteur totale : 55 mètres - Une corde de 5O mètres
Un court tracé noir descend des barres inférieures du plateau de St. Michel et conduit au premier rappel en haut de la face Nord. Très court- 12 mètres- il est aussi très facile le long d'une pente modérée.
Sur une plateforme spacieuse on trouve l'anneau scellé du 2éme rappel plus long et vertical:2Om.
On arrive sur une corniche que l'on suit vers l'ouest pendant 5 à 6 mètres pour atteindre l'anneau du 3me rappel lui aussi scellé dans la roche. Après un départ dans une dalle verticale, on fait quelques mètres en fil d'araignée, puis on atterrit non loin de la grotte après 25 mètres de descente.
Arête Victor Martin ( N° II sur la photo de la Face Ouest )
Première par: Ramond, Roubaud le 2 Octobre 1937
Escalade " libre très difficile " - Encordement 2O M.
1ère et 2ème étape faciles; 3ème et 4ème étapes: très difficile; 5ème étape difficile; 6ème étape très difficile. - les relais sont tous excellents .
Elle limite au nord la Face Ouest du Roc St. Michel . Très mince dans le bas, elle se perd dans le haut de la paroi où elle se termine par des dalles bombées.
Le premier essai de cette arête, le 9 Juillet 19O5, se termine tragiquement par la mort de V. Martin, qui décrocha probablement dans la dalle de la 3ème étape; une grosse broche en fer coincée dans une fissure reste le seul témoignage de sa tentative car il était "en solo" ; elle fut posée en effet quelque temps après par ses camarades du Climber's Club: Guéry, Hermitte et Gras qui tentaient de venger son échec tragique, mais ne purent aller plus loin, malgré qu'ils aient pris la précaution, les premiers, de se faire lancer d'en haut une corde qui se trouva trop courte.
En 1928 le groupe "La Cordée" procéda à un troisième essai qui aboutit encore à un échec, en contournant par la gauche la dalle V. Martin jugée impraticable; ces grimpeurs firent un crochet dans la Face Nord- repris plus tard par Meunier.- et revinrent sur l'arête au pied de la grande dalle lisse gravie par Rebuffat en 1941, mais ils ne soupçonnèrent pas l'existence du difficile passage qui contourne l'arête par la droite au dessus de la grotte de l'Ermite, ou peut-être l'ayant découvert, le jugèrent-ils trop hasardeux ? Ils se firent hisser par un câble lancé d'en haut et leur leader arriva en haut tiré par les camarades. ( Ces renseignements sont extraits d'une conférence que P. Nevière fit à la Sté. des Excursionnistes Marseillais en 1929 ) Bien entendu une ascension faite dans ces conditions ne peut pas être considérée comme la vraie première de l'Arête V. Martin
Face Ouest du Roc de St Michel
Vue du sommet du Rocher des Goudes - Cliché Dr. Albert
I - La Lézarde
II - Arête Victor Martin
III - L'Hyper Lézarde
IV - La Super Lézarde
V - Voie de la Paroi Jaune
VI - La Faucille
VII - La Voie du Pin
VIII - La Voie du Pin "Directe"
IX - La Voie de l'Os
X - La Voie Directe
XI La Fissure de la Bonne Mère
I / La Lézarde
Première par: P. Nevière " en solo" le 8 Mars 1928
Escalade " libre difficile" - Encordement 2O Mètres
1ere étape très facile; 2ème étape difficile; 3ème étape plus facile mais moins sûre; 4ème étape difficile; 5ème étape peu difficile.
Nota : Première féminine par Gisèle Albert le 24 Juin 1939
A quelque distance au sud de la grotte de l'Ermite, un premier contrefort rocheux semble étayer la muraille jusqu'à mi-hauteur; la grande Lézarde zèbre la paroi au dessus de cet éperon. Cette escalade fut la première de la Face Ouest de St. Michel.
Presque sur le taillant de l'éperon et dans son flanc sud, gravir une cheminée facile. Quelques gradins et une cheminée oblique; relais sur une corniche herbeuse.- R1
A l'extrémité sud de cette corniche on est au pied de la Lézarde. Dès le début une étroite fissure oblique s'élevant de droite à gauche dans une dalle verticale: son parcours quoique sûr est rendu difficile par l'espacement et la petitesse des prises; on débouche sur un relais terreux. - R2
Au dessus la fissure s'élargit et devient une cheminée assez raide: les bonnes prises y sont rares et la solidité du rocher douteuse vers le haut; on atteint un deuxième replat terreux.( Dans une anfractuosité, boite en fer du carnet). - R3
La lézarde prend alors l'aspect d'un dièdre encombré de terre et d'arbustes, puis lisse et vertical. En sortir par son arête gauche et suivre une fissure oblique dont la pente s'atténue rapidement et devient plus facile; traverser une dalle et arriver sur une belle corniche.-R4
Pour ceux que le ramonage des dièdres lisses embarrasse, il est préférable de quitter le 3ème relais par la gauche et grimper droit dans la dalle. Gravir ensuite une courte cheminée fortement surplombante et se rétablir à l'aide d'un genévrier mort sur un éboulis. Cette dernière étape peut aussi se faire en gravissant le petit dièdre sur la gauche.
La Lézarde est encadrée de chaque coté par deux itinéraires d'escalade artificielle. L'Hyper Lézarde et la Super Lézarde, qui n'ont de commun avec la voie de Nevière que la proximité de leur voisinage; leurs appellations emphatiques paraissent donc dues à un excès d'imagination de leurs auteurs .
III / L'Hyper Lézarde
Première par: G. Livanos, H. Joubard, M. Forestier, A. Coudray le" 7 Septembre 1941
Escalade " artificielle difficile" - Encordement 25 mètres
Les trois premières étapes en escalade artificielle difficile soutenue, les deux dernières en escalade libre coupées de quelques passages artificiels .
Ce n'est pas une rectification de la Lézarde, ni une variante. Parti sur le coté gauche du contrefort cet itinéraire converge vers la voie Nevière, le croise dans le dièdre au dessus du 3ème relais et finit plus au sud dans une combe rocheuse qui échancre largement le dernier étage de la Face Ouest. Le préfixe " Hyper" lui a sans doute été attribué pour mettre en valeur ses difficultés plus grandes que celles de la Lézarde.
Départ dans l'angle sud de la terrasse inférieure de la Grotte de l'Ermite, au voisinage du pointillé jaune.. On monte sur un petit gradin facile, puis on escalade une courte fissure dont on sort à gauche sur un replat incliné. Au dessus on s'élève le long d'une mince rainure qui se creuse plus haut derrière un feuillet et mène à une plateforme. - R1
Monter dans une fissure au dessus du relais et après 4 ou 5m. prendre pied sur un replat pourri en faisant une courte traversée sur la droite. Gravir alors un système de fissures très raides , puis surplombantes; on se dresse ensuite sur une vire et l'on se rétablit à droite sur la corniche herbeuse de la Lézarde. - R2 .
Quelques mètres à droite s'élever dans une dalle fissurée très raide, on parvient à un recoin embroussaillé suivi d'un petit surplomb que l'on passe sur la droite. Au dessus on s'engage dans une fissure terreuse qui s'élargit et mène à une zone très pourrie. Un dernier surplomb de blocs brisés se contourne par la droite et l'on arrive au 3ème relais de la Voie Nevière.- R3
On gravit le dièdre lisse de cet itinéraire et à mi-hauteur on l'abandonne par un pas à droite pour entrer dans un dièdre divergeant. Au bout de 5 mètres on passe un ressaut, puis une zone facile mais délitée conduit à une vaste corniche " en trottoir" .- R4.
Franchir au dessus un petit mur surplombant et arriver par un couloir peu incliné sur le plateau.
IV / La Super Lézarde
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert le l8 Novembre 194O
Escalade : "Artificielle difficile " - Encordement 2O m.
La 1ère et 3ème étape: en escalade artificielle très difficile et soutenue; la 4ème en escalade libre courante; dans les 2ème et 5ème alternance des deux types d'escalade.
A quelques mètres à droite du contrefort de la Lézarde, une cheminée fissure rectiligne et surplombante borde la Paroi Jaune. A mi-hauteur de la muraille elle s'incurve vers la droite et une arête arrondie lui fait suite jusqu'au sommet. C'est une autre Lézarde plus rectiligne et plus difficile.
Au départ sur une large corniche, deux fissures parallèles très raides. Prendre celle de gauche et l'escalader pendant 1O mètres en traction directe; par la suite on trouve quelques prises sur la droite et l'on parvient sur la plateforme. - R1
La fissure s'est élargit en couloir. Traverser vers la gauche une petite arête secondaire et monter dans le dièdre qu'elle délimite. Le couloir se resserre et devient vertical, le rocher y est moins bon. On parvient sous un surplomb que l'on passe par la droite sur des pitons peu solides et l'on arrive dans une niche triangulaire où se trouve les restes d'un énorme nid de rapaces. - R2
Sortir par le plafond et s'engager dans une cheminée d'aragonite peu profonde et déversée. La pente est franchement négative jusqu'à un bloc coincé et colmaté qui barre le passage; le contourner par la droite et se rétablir sur son sommet. On poursuit l'escalade dans une zone un peu moins surplombante et l'on arrive à hauteur d'un figuier qui a poussé paradoxalement à l'envers sous un toit. En ce point - la fissure rectiligne que l'on suivait depuis le bas se perd dans la Paroi Jaune . On l'abandonne pour suivre à gauche une vire ascendante très raide et même surplombante. On retrouve bientôt la verticale dans une petite cheminée qui débouche dans le bas de la combe rocheuse; on passe des blocs faciles et l'on atteint une plateforme. - R3 .
Laisser à gauche la fissure facile qui monte au dessus du relais et prendre une autre fissure vers la droite qui s'élève dans l'axe de la cheminée du départ. Après avoir surmonté un court passage de dalle raide, on poursuit l'escalade sans difficultés jusqu'à une belle corniche qui délimite le haut de la combe. - R4
Trois mètres à droite une large fissure coupée au milieu par une écaille et aux trois-quarts par un genévrier, on évite la première partie en grimpant dans la dalle qui surplombe légèrement le relais; le rocher y est excellent; on vire au niveau de l'écaille pour rejoindre la fissure que l'on suit jusqu'au sommet
V / Voie de la Paroi Jaune
Première par: G. Livanos , R. Tanner ( leader à tour de rôle) le 23 Mai 1941
Escalade " artificielle extrêmement difficile" - Encordement :3O mètres .
Il faut prévoir le triple encordement de même intervalle pour la troisième étape. Tous les relais doivent être faits sur " étriers " ou escarpolettes .C'est le type parfait de l'escalade artificielle au cours de laquelle on ne rencontre aucun passage de libre. Les difficultés y sont considérables et surtout très soutenues. La Paroi Jaune est une immense dalle de 75 mètres de hauteur sur 5O de largeur, dominée à son sommet par des surplombs menaçants; de couleur ocre, elle est striée par des coulées noires en son milieu. Vue d'en bas, elle surplombe régulièrement et continuellement, si bien qu'une ligne verticale abaissée du sommet passe à plus de 5 mètres en dehors de la base de la muraille.
Il faut l'éclairage à jour frisant du soleil de midi pour discerner un peu de relief dans la partie supérieure, le reste est désespérément lisse et plat .
Tenter de forcer une pareille muraille paraissait une gageure, car malgré que la technique de l'escalade artificielle ait atteint en 1941 un haut degré de perfection, il était aisé de prévoir la somme de difficultés qu'il faudrait y surmonter. Aussi n'est ce qu'après plusieurs tentatives de longue durée que Livanos et Tanner parvinrent au terme de ce magnifique itinéraire.
Le nombre de pitons qu'ils y employèrent - plus de 80 - témoigne éloquemment de la valeur de leur exploit; il semble d'ailleurs qu'il ne soit que très difficilement réalisable dans une seule séance et seulement par des moyens exceptionnels: un groupe de deux cordées opérant en tandem, l'une posant les pitons, l'autre les enlevant. Et encore faut-il envisager dans ces conditions au moins 12 à 15 heures d'escalade.
Après cette réussite, la Voie de la Paroi Jaune fut considérée comme l'apothéose de l'escalade artificielle, d'autant plus que l'âpreté de l'ascension est corsée par l'impression de grand vide que le grimpeur éprouve tout au long du parcours; il est rare en effet d'avoir du rocher sous les pieds et sans relâche il faut passer d'un étrier à l'autre en plein ciel. Aujourd'hui encore en 1943, si l'on a réussi à vaincre dans d'autres parcours des obstacles plus aigus, il n'en est pas moins vrai que l'on na pas encore fait dans dans les Calanques d'autres voies aussi soutenues
La caractéristique essentielle de la Paroi Jaune, nous l'avons déjà dit, est la progression continuelle sur pitons. Ils sont généralement difficile à poser mais plus particulièrement dans le milieu de la 2ème étape qui est le gros morceau du parcours; la 3ème étape, au niveau du cône, est également semée de passages scabreux.
La ligne d'escalade s'élève dans la moitié droite ( Sud) de la Paroi.
Après avoir franchi le ressaut facile du bas et dépassé une banquette herbeuse, on grimpe sans difficultés vers une courte cheminée déversée où l'on trouve de suite les premiers ennuis de "pitonnage" dans les feuillets d'aragonite du fond. On atteint bientôt un étroit replat sur la gauche .- R1 .
On peut également arriver là, beaucoup plus facilement et en escalade libre en grimpant plus à droite dans une fissure raide et en faisant une jolie vire le long d'une strate horizontale.
Sur la gauche du relais, on s'élève le long d'une étroite et courte fissure et l'on monte sur un petit amas de roches brisées. La pente devient négative et il faut poursuivre l'ascension dans une dalle absolument lisse en progressant sur les pitons tous très espacés, posés au hasard des rares défauts du rocher. On parcourt bientôt une zone où l'escalade est particulièrement exposée car on doit employer des jumelages de clous mal coincés dans des trous borgnes; puis on atteint enfin une fissure terreuse où la sécurité devient meilleure, mais elle se ferme un peu plus haut; et l'on continue sur la gauche le long d'une nouvelle fissure parallèle formée par une grosse écaille presque entièrement détachée. Deux pitons y sont posés avec le minimum de brutalité car on risque de faire écrouler ce bloc d'un tonnage impressionnant, continuant tout droit on gravit alors un petit dièdre assez facile et l'on s'arrête à son sommet sur des étriers.-R2
Lors de la première, Livanos et Tanner, cherchant à rejoindre au plus tôt une cheminée encaissée qui s'ouvre à quelques mètres sur la gauche de la grosse écaille, exécutèrent sur celle-ci une délicate traversée et allèrent se loger sur un minuscule replat marqué par quelques broussailles où ils firent leur 2ème relais. Mais cela les obligeait à faire peu après un 3ème relais sous le cône et à perdre un temps précieux en manoeuvres diverses .Quitter le 2ème relais en traversant à l'horizontale et sur la gauche une dalle bombée pour atteindre une cheminée encaissée que l'on remonte jusqu'à hauteur d'une écaille encore sur la gauche. Une courte vire sur de bonnes prises et l'on grimpe sur son sommet. C'est là que Livanos et Tanner durent faire leur 3ème relais dont nous avons parlé plus haut. Monter droit dans une dalle verticale et attaquer le bombement où la pente négative s'accentue; c'est une zone de rocher blanc, encadré de part et d'autre par des dalles noires qui a la forme d'un cône inversé. La progression s'y trouve à nouveau gênée par des difficultés de pitonnage. Enfin on arrive dans une petite cheminée d'aragonite rouge et peu après on atteint une strate horizontale. Virer alors à gauche vers une série de marches sur lesquelles on fait le 3ème relais.- R3
Il ne reste plus qu'à passer l'encorbellement du sommet . Revenir à droite et reprendre la cheminée rouge qui se creuse mais en même temps déverse fortement. Après quelques mètres assez aisés malgré que l'on soit de plus en plus déporté dans l'espace, on franchit un dernier surplomb très prononcé d'où l'on peut admirer en son entier, devant soi et en dessous! toute la formidable muraille que l'on vient de gravir. Il ne reste plus que l'escalade banale d'une petite cheminée verticale pour déboucher sur le plateau de St. Michel .
VI / La Faucille
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert le 4 Décembre 1941 (leader à tour de rôle )
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement : 25 mètres
Première étape le plus souvent en escalade libre avec deux courts passages artificiels; 2ème étape en escalade "artificielle assez difficile; 3ème étape en escalade libre; 4ème étape très difficile en "escalade artificielle " ainsi que la 5me plus facile; 6ème étape courte et peu difficile .
La Voie de la Faucille limite au Sud la Paroi jaune, qu'elle sépare du contrefort central de la face Ouest; après un trajet à peu-près vertical jusqu'à moitié de sa hauteur, elle s'infléchit d'abord vers la gauche, puis s'incurve franchement vers la droite; tout en haut elle devient horizontale le long de la dernière strate de la paroi et se termine dans un dièdre fissuré; ce parcours sinueux rappelle, avec un peu de bonne volonté, la silhouette d'une faucille.
Après avoir passé la murette du bas puis la banquette herbeuse, on attaque dans le flanc nord du contrefort une courte dalle lisse de pente modérée, puis à l'aide d'une courte échelle ou à défaut d'un étrier on arrive sous le bord gauche d'une plaque accolée, que l'on gravit très difficilement à "la Dulfer " (exposé); on continue en obliquant sur la gauche vers un petit replat. Passer un court dièdre vertical qui échancre une étroite corniche couverte de terre et de broussailles. Virer à gauche et remonter une petite fissure oblique dans laquelle il faut se hausser le plus possible pour atteindre sur la droite une prise très haute dans une dalle bombée ; poser un piton à bout de bras et un étrier qui permettra l'accès à un replat sur une vire de rocher médiocre.- R1 -
Revenant une nouvelle fois à gauche par une traversée délicate on grimpe le long d'une fissure très mince qui s'infléchit peu après vers la droite; monter avec précaution sur un bloc détaché, puis continuer dans la fissure devenue verticale et plus facile. Sous un toit à pan coupé, virer vers la gauche par une grande enjambée et atteindre une niche creusée sous un surplomb, où le leader s'encastre pour faire le 2me relais. - R2 -
Pour éviter des manoeuvres de corde compliquées dans un espace aussi restreint, le second prend alors la direction des opérations, double le leader, et remonte une fissure surplombante difficile, après laquelle il arrive sur une corniche fortement ascendante; un peu plus haut il dépasse un genévrier et installe un relais médiocre à la base d'une petite cheminée. -R3 -
On escalade d'abord par opposition facilement, puis vers le haut il faut se méfier des prises fragiles avant de se rétablir sur une étroite banquette. Au dessus la muraille se creuse dans un surplomb formidable, mais sur la droite une fissure courbe et déversée l'évite en partie. les premiers sont relativement faciles puis il faut passer une zone heureusement courte où la solidité des pitons devient problématique; vers le milieu de la fissure l'escalade reprend normalement jusqu'à une nouvelle zone très difficile, trois mètres environ avant une niche que l'on aperçoit sur la droite; la fissure déverse de plus en plus puis s'interrompt totalement: il faut s'élever le plus possible pour poser un piton dans un trou que l'on devine derrière une prise; il ne reste plus qu'à faire une courte vire sur la droite pour pénétrer dans une niche en ogive.- R4 .-
( étape difficile et exposée )
Continuer pour une traversée horizontale délicate le long de la strate supérieure de la Face Ouest, après laquelle on monte sur une bonne corniche.- R5.
Terminer en escaladant une dalle bombée dans un renfoncement, puis une très courte fissure.
VII / La Voie du Pin
Première par: R.Tanner, Suzon Dijon, G. Rebuffat, Ch. Magol , le 3 Mars 194O
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 2O mètres -
On trouve dans cet itinéraire une heureuse variété des sortes d'escalade peu courantes: plusieurs traversées de dalles aériennes, des vires descendantes, un passage de cheminée surplombante, etc...
L' escalade libre est représentée par la première étape très facile, la 2ème étape difficile, des fragments peu difficiles des 3èmè et 4ème étapes, la 5ème très difficile et la 6ème étape difficile et très aérienne.
L'escalade artificielle par : une traversée de dalle dans la 3ème étape, un passage de surplomb dans la 4ème et la 7ème difficile. Les relais sont généralement inconfortables.
Diverses tentatives de reconnaissance pendant l'hiver 1939-194O aboutirent le 3 Mars 194O à la découverte de l'itinéraire. La Face Ouest en son centre semble appuyée sur un soubassement de rocher arrondi. Entre la Paroi Jaune à gauche et le mur de la Voie de l'Os à droite une zone de bombement et de surplomb forme le contrefort central. Un gros pin poussé dans un renfoncement d'ocre jaune, à une trentaine de mètres du sol, a donné son nom à la voie d'escalade qui passe à son voisinage.
Du pointillé jaune du Pas de la Demi-Lune qui passe sur le soubassement monter en direction d'une arête secondaire dont l'escalade facile amène sur une corniche.- R1-
On la suit vers le sud jusqu'à un genévrier; attaquer alors une fissure délicate en direction du pin et l'abandonner pour se rétablir vers la droite sur une étroite corniche.- R2.
Monter dans un dièdre qui la clôture au sud et traverser toujours sur la droite une dalle lisse au moyen d'un étrier posé sur son sommet; on remonte alors une grosse fissure puis des dalles jusqu'à un pin malingre - R3
Escalader une fissure légèrement oblique qui parcourt en direction verticale une grande dalle triangulaire et atteindre une niche qui en occupe le sommet après avoir franchi un surplomb difficile.- R4 .
S'élever dans une cheminée surplombante qui domine le relais en utilisant l'opposition, puis on la quitte en traversant à gauche sur une vire extrêmement étroite et redescendant légèrement on arrive sur une corniche exigüe bordée de deux genévriers. - R5 .
Traverser à l'horizontale vers la gauche sur une belle dalle sur des prises en bénitier( extraordinairement aérien mais sûr ) puis redescendre sur une corniche qui s'élargit peu après et se termine au niveau d'un gros bloc posé.- R6
Descendre encore par une vire délicate pour arriver au pied d'une longue fissure verticale; à droite une dalle rayée de calcique rouge s'avère infranchissable à sa partie supérieure. S'élever difficilement dans la fissure terreuse jusqu'à une zone surplombante; un étrier sur un piton posé dans un défaut de la dalle à droite permet l'accès de la partie supérieure de la fissure devenue plus commode. On dépasse une strate horizontale et l'on termine par l'escalade d'un dièdre lisse pour déboucher sur l'éboulis d'un petit cirque dans les barres inferieures du plateau .
VIII / La Voie du Pin Directe
Première par: G.Livanos, H.Gilles le 9 Février 1941
Escalade " Artificielle difficile " - Encordement 2O Mètres -
L'escalade artificielle prédomine dans cet itinéraire, à l'inverse de la Voie Tanner, dont il est plus une rectification qu'un trajet autonome; il est certain d'ailleurs qu'au point de vue esthétique il est moins beau, car il évite les plus beaux moments d'escalade libre et y suppléé par des passages " à clous" assez courants.
A la verticale du pin monter dans une dalle facile, puis dans un dièdre oblique peu incliné que l'on quitte en escaladant son arête nord jusqu'à un genévrier. On s'élève alors dans la fissure délicate de la voie normale et on l'abandonne pour se rétablir sur une étroite corniche.-R1 .
Peu avant le dièdre qui la clôture au sud, on escalade une fissure très ouverte, puis la dalle raide qui lui fait suite; au dessus de celle-ci on oblique un peu à gauche et l'on atteint un replat contre la muraille qui limite au nord la dalle triangulaire. -R2 -
On monte dans une anfractuosité, puis par une traversée horizontale à droite on arrive sous un ressaut surplombant que l'on franchit difficilement; on a rejoint là la voie normale; monter alors dans une niche triangulaire.- R3
S'élever alors dans la cheminée surplombante qui domine le relais en utilisant l'opposition; on la quitte plus haut en traversant à gauche sur une vire étroite, et redescendant légèrement on arrive sur une corniche exigüe bordée de 2 genévriers. - R4.
Monter alors dans une dalle fissurée d'abord très raide, puis moins inclinée mais très pourrie, au dessus de laquelle on atteint une petite grotte sur la dernière strate horizontale.- R5 -
Virer vers le nord et grimper sur une grosse écaille fortement déversée; passer une fissure et remonter une courte dalle, puis on s'engage dans une cheminée très ouverte aux parois lisses qui débouche sur l'extrémité sud du petit cirque .
IX / La Voie de l'Os
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 2O Avril 1941
Escalade " Artificielle très difficile ". - Encordement : 25 mètres -
Les 1ère, 4ème et 5ème étapes sont en escalade" libre difficile" par contre la 2ème étape est en escalade "artificielle difficile" ainsi que la 3ème " très difficile". - Les premier et 3ème relais sont médiocres, le 2ème doit être fait sur étrier.
A proprement parler dans cet itinéraire il ne fut rien rencontré qui rappelle une pièce quelconque de squelette; il n'y fut pas trouvé non plus d'ossuaire, en lui donnant cette appellation les premiers grimpeurs voulurent seulement traduire par une métaphore les difficultés qu'ils rencontrèrent au cours de la 3ème étape: lors de la première tentative le leader jugea qu'à partir du 2ème relais il trouverait un os extrêmement pénible à avaler et que selon toutes probabilités il lui resterait au gosier. L'exactitude de cette supposition vérifiée lors des trois essais ultérieurs, ne fut infirmé qu'à la 5ème tentative.
Il est probable que ce passage de l'Os se laissera désormais vaincre plus facilement, maintenant que les emplacements des pitons essentiels sont repérables par les traces laissées sur la roche .
A une vingtaine de mètres à la droite de la Voie du Pin on remarque une longue cheminée, assez mal dessinée qui se perd dans des plaques de roche noire à mi-hauteur de la paroi; elle est dominée à sa verticale par une grande dalle bombée et tout en haut de la Face par une longue niche creusée en demi cylindre..Au début se trouvent deux cheminées-fissures parallèles que l'on rejoint en gravissant une dalle raide limitée à gauche par une coulée d'aragonite en formation. Remonter la fissure à gauche jusqu'à un étranglement; on en sort par la droite en franchissant un petit surplomb de bon rocher et l'on pénètre dans la fissure de droite où l'on trouve bientôt une niche peu profonde. - R.1
Escalader des blocs instables, ramoner le bas d'une cheminée lisse, puis virer un peu à droite sur une dalle raide aux prises arrondies. Revenir à gauche dans l'axe de la cheminée qui se creuse légèrement en niche terreuse. Au dessus un bloc surplombant doit être passé grâce à des prises très hautes sur sa partie supérieure et l'on se rétablit sur le replat étroit qu'il forme. Après avoir escaladé une fissure lisse limitée à gauche par un petit éperon, on parvient au niveau d'un renfoncement , sous un toit qui ferme le haut de la cheminée. Il faut installer là le 2ème relais sur étriers. R.2
Les difficultés rencontrées jusqu'à ce relais étaient d'ordre assez courant; par contre dans l'étape suivante elles vont s'accumuler jusqu'au 3ème relais.-
Contourner un saillant par la droite pour atteindre le bas d'un petit dièdre oblique très raide et lisse, on le remonte en utilisant quelques rares prises sur son arête droite et des pitons très espacés dans la fissure bouchée du fond; arrivé sous un petit surplomb noir virer à droite pour reprendre l'ascension verticale en direction d'une fissure que l'on aperçoit quelques mètres au dessus. Ce passage dénué de prises,- l'OS "- doit être surmonté à l'aide de pitons dont la pose est très délicate. On atteint alors la fissure surplombante terreuse qui précède un petit couloir, trop étroit pour y pénétrer; au dessus on remonte une cheminée facile qui s'élargit rapidement en entonnoir. Installer là le 3ème relais sur pitons. - R.3
Escalader la cheminée en opposition jusqu'à hauteur d'un petit replat en balcon sur son arête gauche que l'on atteint par un pas et continuer dans une dalle facile qui aboutit à une corniche .- R4
A gauche se trouve une grande excavation qui d'en bas parait avoir la forme d'un demi cylindre: c'est une ancienne grotte creusée en puits dont la paroi ouest s'est effondrée. Remonter le taillant de son arête droite; à mi-hauteur virer à gauche, escalader une dalle lisse surplombante qui domine la grotte et se rétablir dans les blocs posés du sommet .
X / La Voie Directe
Première par: M.Samuel , G. Livanos, le 1er septembre 194O
Escalade " Artificielle difficile " - Encordement 25 mètres -
Cette voie s'exécute à peu près entièrement en " escalade artificielle " à part un court passage d'escalade " libre difficile " au début de la 2ème étape et la dernière étape en escalade " libre facile ".
Ce fut la première voie à trajet à peu près directe ouverte dans la Face Ouest de St. Michel; en effet les itinéraires qui la précède dans l'ordre chronologique: La Lézarde, La Fissure de la Bonne Mère et la Voie du Pin décrivent tous des sinuosités prononcées .
Il s'agit d'une fissure oblique à trajet rectiligne qui débute à une trentaine de mètres de la Voie de l'OS, sur le saillant du troisième contrefort de la Face Ouest.
On escalade d'abord une dalle fissurée très raide, puis une zone de petits replats terreux; au dessus on s'élève dans une fissure verticale et l'on débouche sur une grande corniche.-R1
Grimper dans un dièdre lisse et surplombant et se rétablir sur des blocs instables au sommet d'un pilier; s'élever ensuite dans des plaques de rochers détachés sous un gros genévrier; tourner l'arbuste par la droite puis revenir à gauche dans une niche, en sortir à gauche sur une arête secondaire et monter sur un replat. - R2 -
Gravir une étroite cheminée terreuse puis une fissure profonde fortement déversée dont on sort encore par la gauche, et grimper droit dans une dalle après laquelle on trouve un replat terreux . - R3 -
Monter une corniche ascendante puis une fissure verticale; on oblique alors à gauche par une traversée de dalle aérienne; on franchit un court dièdre délité, limité au nord par un bloc peu solide ( exposé) et revenant un peu à droite, on s'élève dans une fissure étroite qui surplombe un peu sur la fin. Relais sur une minuscule corniche.- R.4
Continuer par la gauche en escaladant des écailles de rocher solide et gagner la base d'un dièdre incliné par lequel on atteint le sommet .
XI / Fissure de la Bonne Mère
Première par: R. Duchier, Ch. Magol, M. Forestier le 3 Octobre l937
Escalade " libre très difficile " - Encordement : 2O mètres-
Première et dernière étape faciles; 2me étape difficile; 3me étape difficile; 4me étape très difficile, 5ème étape difficile; 6ème étape très difficile; 7ème étape difficile.
Malgré l'inégalité des difficultés que l'on y rencontre cette voie d'escalade, exécutée avec un nombre très réduit de pitons d'assurance, mérite d'être classée dans la catégorie " très difficile" de l'escalade libre, parce qu'elle oppose aux grimpeurs deux obstacles importantes : la fissure qui termine la cheminée et le début de la traversée du haut. Le premier exige un ramonage sévère suivi d'un rétablissement difficile; le deuxième est un passage aérien où l'on ne trouve que de mauvaises prises de main d'autant plus exposé que le relais suivant est peu sûr.
Contrairement aux apparences elle ne fut pas dédiée par les premiers grimpeurs à la célèbre patronne des navigateurs marseillais, cette appellation ne lui fut attribuée que longtemps après la première,- Horresco referens- en souvenir de la triviale expression locale proférée par le leader alors qu'il venait de se soustraire péniblement aux embuches de la fissure terminale de la cheminée.
Dans le flanc nord de l'Arête de la Cordée- à l'extrémité sud de la Face Ouest- on remarque une profonde cheminée qui parait suspendue; sa base est formée par un surplomb accentué; sa partie supérieure s'amincit puis s'infléchit vers la gauche en corniche ascendante; elle se termine vers le haut en mince fissure verticale.
Débuter par une vire ascendante vers la gauche, en escaladant une série d'écailles, puis rejoindre à l'horizontale une corniche de rocher délité et monter droit sur un replat exigu. - R1
Revenir vers la droite en exécutant une marche de flanc délicate à l'aide de bonnes prises haut placées; après trois mètres monter droit dans une dalle raide et atteindre une petite plateforme à la base de la cheminée. Franchir un surplomb facile ( rocher excellent, grosses prises rondes) et pénétrer dans une excavation dont on sort par la droite dans une dalle peu inclinée. Revenant un peu à gauche on atteint une plateforme spacieuse dans la cheminée.- R2 -
On s'y élève d'abord sans difficulté jusqu'à rencontrer une lame de rocher qui emplit le conduit et ne laisse qu'un passage assez étroit à gauche où le rocher devient moins bon. Par ramonage on parvient au sommet de la lame dans une niche exigüe.- R3-
Au dessus la cheminée se rétrécit à l'extrême et les prises deviennent rares et espacées: c'est la fissure de la Bonne Mère. Il faut s'y élever par coincement du bras et du pied droit, adhérence du corps sur la paroi gauche, et à la sortie se rétablir sur une plateforme lisse et sans prises ( difficile et exposé ). On fait le relais un peu plus loin au début de la corniche ascendante. R4-
Remonter celle-ci, d'abord peu inclinée et facile, puis de plus en plus étroite et redressée; passer ensuite une dalle assez lisse et monter sur un replat confortable.-R5.
Virer à l'horizontale vers la droite sur une corniche bientôt barrée par une dalle bombée; continuer la traversée vers la droite sur une étroite corniche convexe par une marche de flanc impressionnante; ce difficile passage d'équilibre franchi, on descend dans une anfractuosité où l'on fait un relais sur piton. On peut aussi effectuer cette traversée en passant un peu plus bas sur des prises de pied minimes et espacées, mais c'est aussi difficile . - R6 .
Continuer toujours vers la droite sur la corniche maintenant en légère descente; lorsqu'elle s'interrompt, grimper sur un ressaut et prendre une deuxième corniche spacieuse; au niveau d'un bombement descendre un peu ( aérien) pour rejoindre la partie supérieure de l'Arête de la Cordée - R7 .
Terminer par une série de cheminées faciles sur le bord gauche de l'arête .
XI ' / Sortie directe de la Fissure de la Bonne Mère
Première par : J. Sticher, G. Tramier -Le 13 Janvier 1941
Escalade " artificielle peu difficile - Encordement 2O Mètres
Son tracé est plus élégant, mais elle diffère totalement de la sortie en traversée de Duchier, car elle se fait en escalade artificielle après un court passage d'escalade libre .Du 5ème relais monter droit dans une courte cheminée d'aragonite grise, dépasser une niche terreuse et s'élever sur pitons le long d'une fissure dans une dalle verticale. Après une strate horizontale, on franchit un léger surplomb au dessus duquel la fissure redevient verticale pendant quelques mètres puis la pente s'atténue mais le rocher devient mauvais et on arrive dans un éboulis croulant sur le plateau sommital.
II - Arête Victor Martin
III - L'Hyper Lézarde
IV - La Super Lézarde
V - Voie de la Paroi Jaune
VI - La Faucille
VII - La Voie du Pin
VIII - La Voie du Pin "Directe"
IX - La Voie de l'Os
X - La Voie Directe
XI La Fissure de la Bonne Mère
I / La Lézarde
Première par: P. Nevière " en solo" le 8 Mars 1928
Escalade " libre difficile" - Encordement 2O Mètres
1ere étape très facile; 2ème étape difficile; 3ème étape plus facile mais moins sûre; 4ème étape difficile; 5ème étape peu difficile.
Nota : Première féminine par Gisèle Albert le 24 Juin 1939
A quelque distance au sud de la grotte de l'Ermite, un premier contrefort rocheux semble étayer la muraille jusqu'à mi-hauteur; la grande Lézarde zèbre la paroi au dessus de cet éperon. Cette escalade fut la première de la Face Ouest de St. Michel.
Presque sur le taillant de l'éperon et dans son flanc sud, gravir une cheminée facile. Quelques gradins et une cheminée oblique; relais sur une corniche herbeuse.- R1
A l'extrémité sud de cette corniche on est au pied de la Lézarde. Dès le début une étroite fissure oblique s'élevant de droite à gauche dans une dalle verticale: son parcours quoique sûr est rendu difficile par l'espacement et la petitesse des prises; on débouche sur un relais terreux. - R2
Au dessus la fissure s'élargit et devient une cheminée assez raide: les bonnes prises y sont rares et la solidité du rocher douteuse vers le haut; on atteint un deuxième replat terreux.( Dans une anfractuosité, boite en fer du carnet). - R3
La lézarde prend alors l'aspect d'un dièdre encombré de terre et d'arbustes, puis lisse et vertical. En sortir par son arête gauche et suivre une fissure oblique dont la pente s'atténue rapidement et devient plus facile; traverser une dalle et arriver sur une belle corniche.-R4
Pour ceux que le ramonage des dièdres lisses embarrasse, il est préférable de quitter le 3ème relais par la gauche et grimper droit dans la dalle. Gravir ensuite une courte cheminée fortement surplombante et se rétablir à l'aide d'un genévrier mort sur un éboulis. Cette dernière étape peut aussi se faire en gravissant le petit dièdre sur la gauche.
La Lézarde est encadrée de chaque coté par deux itinéraires d'escalade artificielle. L'Hyper Lézarde et la Super Lézarde, qui n'ont de commun avec la voie de Nevière que la proximité de leur voisinage; leurs appellations emphatiques paraissent donc dues à un excès d'imagination de leurs auteurs .
III / L'Hyper Lézarde
Première par: G. Livanos, H. Joubard, M. Forestier, A. Coudray le" 7 Septembre 1941
Escalade " artificielle difficile" - Encordement 25 mètres
Les trois premières étapes en escalade artificielle difficile soutenue, les deux dernières en escalade libre coupées de quelques passages artificiels .
Ce n'est pas une rectification de la Lézarde, ni une variante. Parti sur le coté gauche du contrefort cet itinéraire converge vers la voie Nevière, le croise dans le dièdre au dessus du 3ème relais et finit plus au sud dans une combe rocheuse qui échancre largement le dernier étage de la Face Ouest. Le préfixe " Hyper" lui a sans doute été attribué pour mettre en valeur ses difficultés plus grandes que celles de la Lézarde.
Départ dans l'angle sud de la terrasse inférieure de la Grotte de l'Ermite, au voisinage du pointillé jaune.. On monte sur un petit gradin facile, puis on escalade une courte fissure dont on sort à gauche sur un replat incliné. Au dessus on s'élève le long d'une mince rainure qui se creuse plus haut derrière un feuillet et mène à une plateforme. - R1
Monter dans une fissure au dessus du relais et après 4 ou 5m. prendre pied sur un replat pourri en faisant une courte traversée sur la droite. Gravir alors un système de fissures très raides , puis surplombantes; on se dresse ensuite sur une vire et l'on se rétablit à droite sur la corniche herbeuse de la Lézarde. - R2 .
Quelques mètres à droite s'élever dans une dalle fissurée très raide, on parvient à un recoin embroussaillé suivi d'un petit surplomb que l'on passe sur la droite. Au dessus on s'engage dans une fissure terreuse qui s'élargit et mène à une zone très pourrie. Un dernier surplomb de blocs brisés se contourne par la droite et l'on arrive au 3ème relais de la Voie Nevière.- R3
On gravit le dièdre lisse de cet itinéraire et à mi-hauteur on l'abandonne par un pas à droite pour entrer dans un dièdre divergeant. Au bout de 5 mètres on passe un ressaut, puis une zone facile mais délitée conduit à une vaste corniche " en trottoir" .- R4.
Franchir au dessus un petit mur surplombant et arriver par un couloir peu incliné sur le plateau.
IV / La Super Lézarde
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert le l8 Novembre 194O
Escalade : "Artificielle difficile " - Encordement 2O m.
La 1ère et 3ème étape: en escalade artificielle très difficile et soutenue; la 4ème en escalade libre courante; dans les 2ème et 5ème alternance des deux types d'escalade.
A quelques mètres à droite du contrefort de la Lézarde, une cheminée fissure rectiligne et surplombante borde la Paroi Jaune. A mi-hauteur de la muraille elle s'incurve vers la droite et une arête arrondie lui fait suite jusqu'au sommet. C'est une autre Lézarde plus rectiligne et plus difficile.
Au départ sur une large corniche, deux fissures parallèles très raides. Prendre celle de gauche et l'escalader pendant 1O mètres en traction directe; par la suite on trouve quelques prises sur la droite et l'on parvient sur la plateforme. - R1
La fissure s'est élargit en couloir. Traverser vers la gauche une petite arête secondaire et monter dans le dièdre qu'elle délimite. Le couloir se resserre et devient vertical, le rocher y est moins bon. On parvient sous un surplomb que l'on passe par la droite sur des pitons peu solides et l'on arrive dans une niche triangulaire où se trouve les restes d'un énorme nid de rapaces. - R2
Sortir par le plafond et s'engager dans une cheminée d'aragonite peu profonde et déversée. La pente est franchement négative jusqu'à un bloc coincé et colmaté qui barre le passage; le contourner par la droite et se rétablir sur son sommet. On poursuit l'escalade dans une zone un peu moins surplombante et l'on arrive à hauteur d'un figuier qui a poussé paradoxalement à l'envers sous un toit. En ce point - la fissure rectiligne que l'on suivait depuis le bas se perd dans la Paroi Jaune . On l'abandonne pour suivre à gauche une vire ascendante très raide et même surplombante. On retrouve bientôt la verticale dans une petite cheminée qui débouche dans le bas de la combe rocheuse; on passe des blocs faciles et l'on atteint une plateforme. - R3 .
Laisser à gauche la fissure facile qui monte au dessus du relais et prendre une autre fissure vers la droite qui s'élève dans l'axe de la cheminée du départ. Après avoir surmonté un court passage de dalle raide, on poursuit l'escalade sans difficultés jusqu'à une belle corniche qui délimite le haut de la combe. - R4
Trois mètres à droite une large fissure coupée au milieu par une écaille et aux trois-quarts par un genévrier, on évite la première partie en grimpant dans la dalle qui surplombe légèrement le relais; le rocher y est excellent; on vire au niveau de l'écaille pour rejoindre la fissure que l'on suit jusqu'au sommet
V / Voie de la Paroi Jaune
Première par: G. Livanos , R. Tanner ( leader à tour de rôle) le 23 Mai 1941
Escalade " artificielle extrêmement difficile" - Encordement :3O mètres .
Il faut prévoir le triple encordement de même intervalle pour la troisième étape. Tous les relais doivent être faits sur " étriers " ou escarpolettes .C'est le type parfait de l'escalade artificielle au cours de laquelle on ne rencontre aucun passage de libre. Les difficultés y sont considérables et surtout très soutenues. La Paroi Jaune est une immense dalle de 75 mètres de hauteur sur 5O de largeur, dominée à son sommet par des surplombs menaçants; de couleur ocre, elle est striée par des coulées noires en son milieu. Vue d'en bas, elle surplombe régulièrement et continuellement, si bien qu'une ligne verticale abaissée du sommet passe à plus de 5 mètres en dehors de la base de la muraille.
Il faut l'éclairage à jour frisant du soleil de midi pour discerner un peu de relief dans la partie supérieure, le reste est désespérément lisse et plat .
Tenter de forcer une pareille muraille paraissait une gageure, car malgré que la technique de l'escalade artificielle ait atteint en 1941 un haut degré de perfection, il était aisé de prévoir la somme de difficultés qu'il faudrait y surmonter. Aussi n'est ce qu'après plusieurs tentatives de longue durée que Livanos et Tanner parvinrent au terme de ce magnifique itinéraire.
Le nombre de pitons qu'ils y employèrent - plus de 80 - témoigne éloquemment de la valeur de leur exploit; il semble d'ailleurs qu'il ne soit que très difficilement réalisable dans une seule séance et seulement par des moyens exceptionnels: un groupe de deux cordées opérant en tandem, l'une posant les pitons, l'autre les enlevant. Et encore faut-il envisager dans ces conditions au moins 12 à 15 heures d'escalade.
Après cette réussite, la Voie de la Paroi Jaune fut considérée comme l'apothéose de l'escalade artificielle, d'autant plus que l'âpreté de l'ascension est corsée par l'impression de grand vide que le grimpeur éprouve tout au long du parcours; il est rare en effet d'avoir du rocher sous les pieds et sans relâche il faut passer d'un étrier à l'autre en plein ciel. Aujourd'hui encore en 1943, si l'on a réussi à vaincre dans d'autres parcours des obstacles plus aigus, il n'en est pas moins vrai que l'on na pas encore fait dans dans les Calanques d'autres voies aussi soutenues
La caractéristique essentielle de la Paroi Jaune, nous l'avons déjà dit, est la progression continuelle sur pitons. Ils sont généralement difficile à poser mais plus particulièrement dans le milieu de la 2ème étape qui est le gros morceau du parcours; la 3ème étape, au niveau du cône, est également semée de passages scabreux.
La ligne d'escalade s'élève dans la moitié droite ( Sud) de la Paroi.
Après avoir franchi le ressaut facile du bas et dépassé une banquette herbeuse, on grimpe sans difficultés vers une courte cheminée déversée où l'on trouve de suite les premiers ennuis de "pitonnage" dans les feuillets d'aragonite du fond. On atteint bientôt un étroit replat sur la gauche .- R1 .
On peut également arriver là, beaucoup plus facilement et en escalade libre en grimpant plus à droite dans une fissure raide et en faisant une jolie vire le long d'une strate horizontale.
Sur la gauche du relais, on s'élève le long d'une étroite et courte fissure et l'on monte sur un petit amas de roches brisées. La pente devient négative et il faut poursuivre l'ascension dans une dalle absolument lisse en progressant sur les pitons tous très espacés, posés au hasard des rares défauts du rocher. On parcourt bientôt une zone où l'escalade est particulièrement exposée car on doit employer des jumelages de clous mal coincés dans des trous borgnes; puis on atteint enfin une fissure terreuse où la sécurité devient meilleure, mais elle se ferme un peu plus haut; et l'on continue sur la gauche le long d'une nouvelle fissure parallèle formée par une grosse écaille presque entièrement détachée. Deux pitons y sont posés avec le minimum de brutalité car on risque de faire écrouler ce bloc d'un tonnage impressionnant, continuant tout droit on gravit alors un petit dièdre assez facile et l'on s'arrête à son sommet sur des étriers.-R2
Lors de la première, Livanos et Tanner, cherchant à rejoindre au plus tôt une cheminée encaissée qui s'ouvre à quelques mètres sur la gauche de la grosse écaille, exécutèrent sur celle-ci une délicate traversée et allèrent se loger sur un minuscule replat marqué par quelques broussailles où ils firent leur 2ème relais. Mais cela les obligeait à faire peu après un 3ème relais sous le cône et à perdre un temps précieux en manoeuvres diverses .Quitter le 2ème relais en traversant à l'horizontale et sur la gauche une dalle bombée pour atteindre une cheminée encaissée que l'on remonte jusqu'à hauteur d'une écaille encore sur la gauche. Une courte vire sur de bonnes prises et l'on grimpe sur son sommet. C'est là que Livanos et Tanner durent faire leur 3ème relais dont nous avons parlé plus haut. Monter droit dans une dalle verticale et attaquer le bombement où la pente négative s'accentue; c'est une zone de rocher blanc, encadré de part et d'autre par des dalles noires qui a la forme d'un cône inversé. La progression s'y trouve à nouveau gênée par des difficultés de pitonnage. Enfin on arrive dans une petite cheminée d'aragonite rouge et peu après on atteint une strate horizontale. Virer alors à gauche vers une série de marches sur lesquelles on fait le 3ème relais.- R3
Il ne reste plus qu'à passer l'encorbellement du sommet . Revenir à droite et reprendre la cheminée rouge qui se creuse mais en même temps déverse fortement. Après quelques mètres assez aisés malgré que l'on soit de plus en plus déporté dans l'espace, on franchit un dernier surplomb très prononcé d'où l'on peut admirer en son entier, devant soi et en dessous! toute la formidable muraille que l'on vient de gravir. Il ne reste plus que l'escalade banale d'une petite cheminée verticale pour déboucher sur le plateau de St. Michel .
VI / La Faucille
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert le 4 Décembre 1941 (leader à tour de rôle )
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement : 25 mètres
Première étape le plus souvent en escalade libre avec deux courts passages artificiels; 2ème étape en escalade "artificielle assez difficile; 3ème étape en escalade libre; 4ème étape très difficile en "escalade artificielle " ainsi que la 5me plus facile; 6ème étape courte et peu difficile .
La Voie de la Faucille limite au Sud la Paroi jaune, qu'elle sépare du contrefort central de la face Ouest; après un trajet à peu-près vertical jusqu'à moitié de sa hauteur, elle s'infléchit d'abord vers la gauche, puis s'incurve franchement vers la droite; tout en haut elle devient horizontale le long de la dernière strate de la paroi et se termine dans un dièdre fissuré; ce parcours sinueux rappelle, avec un peu de bonne volonté, la silhouette d'une faucille.
Après avoir passé la murette du bas puis la banquette herbeuse, on attaque dans le flanc nord du contrefort une courte dalle lisse de pente modérée, puis à l'aide d'une courte échelle ou à défaut d'un étrier on arrive sous le bord gauche d'une plaque accolée, que l'on gravit très difficilement à "la Dulfer " (exposé); on continue en obliquant sur la gauche vers un petit replat. Passer un court dièdre vertical qui échancre une étroite corniche couverte de terre et de broussailles. Virer à gauche et remonter une petite fissure oblique dans laquelle il faut se hausser le plus possible pour atteindre sur la droite une prise très haute dans une dalle bombée ; poser un piton à bout de bras et un étrier qui permettra l'accès à un replat sur une vire de rocher médiocre.- R1 -
Revenant une nouvelle fois à gauche par une traversée délicate on grimpe le long d'une fissure très mince qui s'infléchit peu après vers la droite; monter avec précaution sur un bloc détaché, puis continuer dans la fissure devenue verticale et plus facile. Sous un toit à pan coupé, virer vers la gauche par une grande enjambée et atteindre une niche creusée sous un surplomb, où le leader s'encastre pour faire le 2me relais. - R2 -
Pour éviter des manoeuvres de corde compliquées dans un espace aussi restreint, le second prend alors la direction des opérations, double le leader, et remonte une fissure surplombante difficile, après laquelle il arrive sur une corniche fortement ascendante; un peu plus haut il dépasse un genévrier et installe un relais médiocre à la base d'une petite cheminée. -R3 -
On escalade d'abord par opposition facilement, puis vers le haut il faut se méfier des prises fragiles avant de se rétablir sur une étroite banquette. Au dessus la muraille se creuse dans un surplomb formidable, mais sur la droite une fissure courbe et déversée l'évite en partie. les premiers sont relativement faciles puis il faut passer une zone heureusement courte où la solidité des pitons devient problématique; vers le milieu de la fissure l'escalade reprend normalement jusqu'à une nouvelle zone très difficile, trois mètres environ avant une niche que l'on aperçoit sur la droite; la fissure déverse de plus en plus puis s'interrompt totalement: il faut s'élever le plus possible pour poser un piton dans un trou que l'on devine derrière une prise; il ne reste plus qu'à faire une courte vire sur la droite pour pénétrer dans une niche en ogive.- R4 .-
( étape difficile et exposée )
Continuer pour une traversée horizontale délicate le long de la strate supérieure de la Face Ouest, après laquelle on monte sur une bonne corniche.- R5.
Terminer en escaladant une dalle bombée dans un renfoncement, puis une très courte fissure.
VII / La Voie du Pin
Première par: R.Tanner, Suzon Dijon, G. Rebuffat, Ch. Magol , le 3 Mars 194O
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 2O mètres -
On trouve dans cet itinéraire une heureuse variété des sortes d'escalade peu courantes: plusieurs traversées de dalles aériennes, des vires descendantes, un passage de cheminée surplombante, etc...
L' escalade libre est représentée par la première étape très facile, la 2ème étape difficile, des fragments peu difficiles des 3èmè et 4ème étapes, la 5ème très difficile et la 6ème étape difficile et très aérienne.
L'escalade artificielle par : une traversée de dalle dans la 3ème étape, un passage de surplomb dans la 4ème et la 7ème difficile. Les relais sont généralement inconfortables.
Diverses tentatives de reconnaissance pendant l'hiver 1939-194O aboutirent le 3 Mars 194O à la découverte de l'itinéraire. La Face Ouest en son centre semble appuyée sur un soubassement de rocher arrondi. Entre la Paroi Jaune à gauche et le mur de la Voie de l'Os à droite une zone de bombement et de surplomb forme le contrefort central. Un gros pin poussé dans un renfoncement d'ocre jaune, à une trentaine de mètres du sol, a donné son nom à la voie d'escalade qui passe à son voisinage.
Du pointillé jaune du Pas de la Demi-Lune qui passe sur le soubassement monter en direction d'une arête secondaire dont l'escalade facile amène sur une corniche.- R1-
On la suit vers le sud jusqu'à un genévrier; attaquer alors une fissure délicate en direction du pin et l'abandonner pour se rétablir vers la droite sur une étroite corniche.- R2.
Monter dans un dièdre qui la clôture au sud et traverser toujours sur la droite une dalle lisse au moyen d'un étrier posé sur son sommet; on remonte alors une grosse fissure puis des dalles jusqu'à un pin malingre - R3
Escalader une fissure légèrement oblique qui parcourt en direction verticale une grande dalle triangulaire et atteindre une niche qui en occupe le sommet après avoir franchi un surplomb difficile.- R4 .
S'élever dans une cheminée surplombante qui domine le relais en utilisant l'opposition, puis on la quitte en traversant à gauche sur une vire extrêmement étroite et redescendant légèrement on arrive sur une corniche exigüe bordée de deux genévriers. - R5 .
Traverser à l'horizontale vers la gauche sur une belle dalle sur des prises en bénitier( extraordinairement aérien mais sûr ) puis redescendre sur une corniche qui s'élargit peu après et se termine au niveau d'un gros bloc posé.- R6
Descendre encore par une vire délicate pour arriver au pied d'une longue fissure verticale; à droite une dalle rayée de calcique rouge s'avère infranchissable à sa partie supérieure. S'élever difficilement dans la fissure terreuse jusqu'à une zone surplombante; un étrier sur un piton posé dans un défaut de la dalle à droite permet l'accès de la partie supérieure de la fissure devenue plus commode. On dépasse une strate horizontale et l'on termine par l'escalade d'un dièdre lisse pour déboucher sur l'éboulis d'un petit cirque dans les barres inferieures du plateau .
VIII / La Voie du Pin Directe
Première par: G.Livanos, H.Gilles le 9 Février 1941
Escalade " Artificielle difficile " - Encordement 2O Mètres -
L'escalade artificielle prédomine dans cet itinéraire, à l'inverse de la Voie Tanner, dont il est plus une rectification qu'un trajet autonome; il est certain d'ailleurs qu'au point de vue esthétique il est moins beau, car il évite les plus beaux moments d'escalade libre et y suppléé par des passages " à clous" assez courants.
A la verticale du pin monter dans une dalle facile, puis dans un dièdre oblique peu incliné que l'on quitte en escaladant son arête nord jusqu'à un genévrier. On s'élève alors dans la fissure délicate de la voie normale et on l'abandonne pour se rétablir sur une étroite corniche.-R1 .
Peu avant le dièdre qui la clôture au sud, on escalade une fissure très ouverte, puis la dalle raide qui lui fait suite; au dessus de celle-ci on oblique un peu à gauche et l'on atteint un replat contre la muraille qui limite au nord la dalle triangulaire. -R2 -
On monte dans une anfractuosité, puis par une traversée horizontale à droite on arrive sous un ressaut surplombant que l'on franchit difficilement; on a rejoint là la voie normale; monter alors dans une niche triangulaire.- R3
S'élever alors dans la cheminée surplombante qui domine le relais en utilisant l'opposition; on la quitte plus haut en traversant à gauche sur une vire étroite, et redescendant légèrement on arrive sur une corniche exigüe bordée de 2 genévriers. - R4.
Monter alors dans une dalle fissurée d'abord très raide, puis moins inclinée mais très pourrie, au dessus de laquelle on atteint une petite grotte sur la dernière strate horizontale.- R5 -
Virer vers le nord et grimper sur une grosse écaille fortement déversée; passer une fissure et remonter une courte dalle, puis on s'engage dans une cheminée très ouverte aux parois lisses qui débouche sur l'extrémité sud du petit cirque .
IX / La Voie de l'Os
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 2O Avril 1941
Escalade " Artificielle très difficile ". - Encordement : 25 mètres -
Les 1ère, 4ème et 5ème étapes sont en escalade" libre difficile" par contre la 2ème étape est en escalade "artificielle difficile" ainsi que la 3ème " très difficile". - Les premier et 3ème relais sont médiocres, le 2ème doit être fait sur étrier.
A proprement parler dans cet itinéraire il ne fut rien rencontré qui rappelle une pièce quelconque de squelette; il n'y fut pas trouvé non plus d'ossuaire, en lui donnant cette appellation les premiers grimpeurs voulurent seulement traduire par une métaphore les difficultés qu'ils rencontrèrent au cours de la 3ème étape: lors de la première tentative le leader jugea qu'à partir du 2ème relais il trouverait un os extrêmement pénible à avaler et que selon toutes probabilités il lui resterait au gosier. L'exactitude de cette supposition vérifiée lors des trois essais ultérieurs, ne fut infirmé qu'à la 5ème tentative.
Il est probable que ce passage de l'Os se laissera désormais vaincre plus facilement, maintenant que les emplacements des pitons essentiels sont repérables par les traces laissées sur la roche .
A une vingtaine de mètres à la droite de la Voie du Pin on remarque une longue cheminée, assez mal dessinée qui se perd dans des plaques de roche noire à mi-hauteur de la paroi; elle est dominée à sa verticale par une grande dalle bombée et tout en haut de la Face par une longue niche creusée en demi cylindre..Au début se trouvent deux cheminées-fissures parallèles que l'on rejoint en gravissant une dalle raide limitée à gauche par une coulée d'aragonite en formation. Remonter la fissure à gauche jusqu'à un étranglement; on en sort par la droite en franchissant un petit surplomb de bon rocher et l'on pénètre dans la fissure de droite où l'on trouve bientôt une niche peu profonde. - R.1
Escalader des blocs instables, ramoner le bas d'une cheminée lisse, puis virer un peu à droite sur une dalle raide aux prises arrondies. Revenir à gauche dans l'axe de la cheminée qui se creuse légèrement en niche terreuse. Au dessus un bloc surplombant doit être passé grâce à des prises très hautes sur sa partie supérieure et l'on se rétablit sur le replat étroit qu'il forme. Après avoir escaladé une fissure lisse limitée à gauche par un petit éperon, on parvient au niveau d'un renfoncement , sous un toit qui ferme le haut de la cheminée. Il faut installer là le 2ème relais sur étriers. R.2
Les difficultés rencontrées jusqu'à ce relais étaient d'ordre assez courant; par contre dans l'étape suivante elles vont s'accumuler jusqu'au 3ème relais.-
Contourner un saillant par la droite pour atteindre le bas d'un petit dièdre oblique très raide et lisse, on le remonte en utilisant quelques rares prises sur son arête droite et des pitons très espacés dans la fissure bouchée du fond; arrivé sous un petit surplomb noir virer à droite pour reprendre l'ascension verticale en direction d'une fissure que l'on aperçoit quelques mètres au dessus. Ce passage dénué de prises,- l'OS "- doit être surmonté à l'aide de pitons dont la pose est très délicate. On atteint alors la fissure surplombante terreuse qui précède un petit couloir, trop étroit pour y pénétrer; au dessus on remonte une cheminée facile qui s'élargit rapidement en entonnoir. Installer là le 3ème relais sur pitons. - R.3
Escalader la cheminée en opposition jusqu'à hauteur d'un petit replat en balcon sur son arête gauche que l'on atteint par un pas et continuer dans une dalle facile qui aboutit à une corniche .- R4
A gauche se trouve une grande excavation qui d'en bas parait avoir la forme d'un demi cylindre: c'est une ancienne grotte creusée en puits dont la paroi ouest s'est effondrée. Remonter le taillant de son arête droite; à mi-hauteur virer à gauche, escalader une dalle lisse surplombante qui domine la grotte et se rétablir dans les blocs posés du sommet .
X / La Voie Directe
Première par: M.Samuel , G. Livanos, le 1er septembre 194O
Escalade " Artificielle difficile " - Encordement 25 mètres -
Cette voie s'exécute à peu près entièrement en " escalade artificielle " à part un court passage d'escalade " libre difficile " au début de la 2ème étape et la dernière étape en escalade " libre facile ".
Ce fut la première voie à trajet à peu près directe ouverte dans la Face Ouest de St. Michel; en effet les itinéraires qui la précède dans l'ordre chronologique: La Lézarde, La Fissure de la Bonne Mère et la Voie du Pin décrivent tous des sinuosités prononcées .
Il s'agit d'une fissure oblique à trajet rectiligne qui débute à une trentaine de mètres de la Voie de l'OS, sur le saillant du troisième contrefort de la Face Ouest.
On escalade d'abord une dalle fissurée très raide, puis une zone de petits replats terreux; au dessus on s'élève dans une fissure verticale et l'on débouche sur une grande corniche.-R1
Grimper dans un dièdre lisse et surplombant et se rétablir sur des blocs instables au sommet d'un pilier; s'élever ensuite dans des plaques de rochers détachés sous un gros genévrier; tourner l'arbuste par la droite puis revenir à gauche dans une niche, en sortir à gauche sur une arête secondaire et monter sur un replat. - R2 -
Gravir une étroite cheminée terreuse puis une fissure profonde fortement déversée dont on sort encore par la gauche, et grimper droit dans une dalle après laquelle on trouve un replat terreux . - R3 -
Monter une corniche ascendante puis une fissure verticale; on oblique alors à gauche par une traversée de dalle aérienne; on franchit un court dièdre délité, limité au nord par un bloc peu solide ( exposé) et revenant un peu à droite, on s'élève dans une fissure étroite qui surplombe un peu sur la fin. Relais sur une minuscule corniche.- R.4
Continuer par la gauche en escaladant des écailles de rocher solide et gagner la base d'un dièdre incliné par lequel on atteint le sommet .
XI / Fissure de la Bonne Mère
Première par: R. Duchier, Ch. Magol, M. Forestier le 3 Octobre l937
Escalade " libre très difficile " - Encordement : 2O mètres-
Première et dernière étape faciles; 2me étape difficile; 3me étape difficile; 4me étape très difficile, 5ème étape difficile; 6ème étape très difficile; 7ème étape difficile.
Malgré l'inégalité des difficultés que l'on y rencontre cette voie d'escalade, exécutée avec un nombre très réduit de pitons d'assurance, mérite d'être classée dans la catégorie " très difficile" de l'escalade libre, parce qu'elle oppose aux grimpeurs deux obstacles importantes : la fissure qui termine la cheminée et le début de la traversée du haut. Le premier exige un ramonage sévère suivi d'un rétablissement difficile; le deuxième est un passage aérien où l'on ne trouve que de mauvaises prises de main d'autant plus exposé que le relais suivant est peu sûr.
Contrairement aux apparences elle ne fut pas dédiée par les premiers grimpeurs à la célèbre patronne des navigateurs marseillais, cette appellation ne lui fut attribuée que longtemps après la première,- Horresco referens- en souvenir de la triviale expression locale proférée par le leader alors qu'il venait de se soustraire péniblement aux embuches de la fissure terminale de la cheminée.
Dans le flanc nord de l'Arête de la Cordée- à l'extrémité sud de la Face Ouest- on remarque une profonde cheminée qui parait suspendue; sa base est formée par un surplomb accentué; sa partie supérieure s'amincit puis s'infléchit vers la gauche en corniche ascendante; elle se termine vers le haut en mince fissure verticale.
Débuter par une vire ascendante vers la gauche, en escaladant une série d'écailles, puis rejoindre à l'horizontale une corniche de rocher délité et monter droit sur un replat exigu. - R1
Revenir vers la droite en exécutant une marche de flanc délicate à l'aide de bonnes prises haut placées; après trois mètres monter droit dans une dalle raide et atteindre une petite plateforme à la base de la cheminée. Franchir un surplomb facile ( rocher excellent, grosses prises rondes) et pénétrer dans une excavation dont on sort par la droite dans une dalle peu inclinée. Revenant un peu à gauche on atteint une plateforme spacieuse dans la cheminée.- R2 -
On s'y élève d'abord sans difficulté jusqu'à rencontrer une lame de rocher qui emplit le conduit et ne laisse qu'un passage assez étroit à gauche où le rocher devient moins bon. Par ramonage on parvient au sommet de la lame dans une niche exigüe.- R3-
Au dessus la cheminée se rétrécit à l'extrême et les prises deviennent rares et espacées: c'est la fissure de la Bonne Mère. Il faut s'y élever par coincement du bras et du pied droit, adhérence du corps sur la paroi gauche, et à la sortie se rétablir sur une plateforme lisse et sans prises ( difficile et exposé ). On fait le relais un peu plus loin au début de la corniche ascendante. R4-
Remonter celle-ci, d'abord peu inclinée et facile, puis de plus en plus étroite et redressée; passer ensuite une dalle assez lisse et monter sur un replat confortable.-R5.
Virer à l'horizontale vers la droite sur une corniche bientôt barrée par une dalle bombée; continuer la traversée vers la droite sur une étroite corniche convexe par une marche de flanc impressionnante; ce difficile passage d'équilibre franchi, on descend dans une anfractuosité où l'on fait un relais sur piton. On peut aussi effectuer cette traversée en passant un peu plus bas sur des prises de pied minimes et espacées, mais c'est aussi difficile . - R6 .
Continuer toujours vers la droite sur la corniche maintenant en légère descente; lorsqu'elle s'interrompt, grimper sur un ressaut et prendre une deuxième corniche spacieuse; au niveau d'un bombement descendre un peu ( aérien) pour rejoindre la partie supérieure de l'Arête de la Cordée - R7 .
Terminer par une série de cheminées faciles sur le bord gauche de l'arête .
XI ' / Sortie directe de la Fissure de la Bonne Mère
Première par : J. Sticher, G. Tramier -Le 13 Janvier 1941
Escalade " artificielle peu difficile - Encordement 2O Mètres
Son tracé est plus élégant, mais elle diffère totalement de la sortie en traversée de Duchier, car elle se fait en escalade artificielle après un court passage d'escalade libre .Du 5ème relais monter droit dans une courte cheminée d'aragonite grise, dépasser une niche terreuse et s'élever sur pitons le long d'une fissure dans une dalle verticale. Après une strate horizontale, on franchit un léger surplomb au dessus duquel la fissure redevient verticale pendant quelques mètres puis la pente s'atténue mais le rocher devient mauvais et on arrive dans un éboulis croulant sur le plateau sommital.
I / Arête de la Cordée
Première par le groupe " La Cordée " le 21 Février 1928
Escalade " libre difficile " -Encordement 20 Mètres.
Son parcours en général facile comporte un seul passage difficile, ce qui lui vaut d'ailleurs son admission dans la 2ème catégorie de " l'Escalade libre. Dans le compte rendu de la première, le nom du leader ne fut pas publié à l'époque, sur le désir formel dit-on des membres du groupe auquel il appartenait; cependant il est notoire que ce fut P. Nivière qui dirigea les opérations.
Primitivement désignée sous le vocable " Arête de la Mer l'itinéraire suivi par le groupe "La Cordée" fut débaptisée par la suite et acquit le nom de ses explorateurs .
A quelques mètres à l'Est du Pas de la Demi-lune, par une cheminée oblique dans son flanc sud, gagner le fil de l'arête, à cet endroit horizontale et très étroite. On la chevauche pendant2O mètres jusqu'à une vaste plateforme.- R1.
Escalader une courte cheminée oblique, puis deux ressauts successifs assez raides, on arrive sur une dalle horizontale. - R2
Quitter l'arête pour effectuer dans la Face Sud une traversée légèrement ascendante après avoir fait un "pas" et gagné une étroite vire. Escalader ensuite une dalle fissurée et grimper dans une grosse fissure très courte formée par une écaille décollée.- R3.
Une cheminée très ouverte et terreuse ramène sur l'arête au niveau d'une confortable plateforme de 3m. sur 2m. - R4 .
Le départ de cette plateforme comporte un passage assez osé : il s'agit après s'être placé à son extrême bord, d'atteindre à bout de bras un " becquet" rocheux à la base d'une fissure oblique, où l'on s'engage par une grande enjambée au travers d'un couloir vertical; pour les grimpeurs de petite taille il est préférable de descendre d'abord dans le couloir et de le remonter par ramonage jusqu'au becquet. On poursuit dans la cheminée oblique ( prises à surveiller) jusqu'à un replat exigu, puis l'on revient à droite en traversant le bas d'une grande dalle sur des prises en bénitiers.- R5
Gravir des gradins faciles, puis grimper sur le bord droit de la dalle et la retraverser vers la gauche à son sommet ( délicat) .- R6 - D'une corniche terreuse trois courtes cheminées faciles conduisent au plateau.
II / Arête de la Cordée " directe "
Première par : Leguen et X en 1930 Escalade " libre très difficile "
Ce parcours suit le taillant de l'Arête de la Cordée tout au long. Il est beaucoup plus difficile que la voie normale car il aborde de front les deux obstacles qui obligèrent les membres de la Cordée à faire des crochets importants pour les contourner: les deux passages de dalle verticale, au dessous et au dessus de la plateforme du becquet .
Suivre l'itinéraire précédent jusqu'à son 2ème relais . Continuer sur le taillant en gravissant des ressauts facile, puis l'arête se redresse brusquement à la verticale; escalader alors une dalle où les prises sont rares et le rocher peu solide ( dans une fissure, gros clou en acier laissé par les premiers escaladeurs), On arrive difficilement sur la plateforme du Pas du Béquet.
On la quitte en se haussant par courte-échelle jusqu'aux premières prises très hautes d'une dalle surplombante; virer un peu à droite sous de grosses écailles et se rétablirsur l'arête dans des blocs brisés; puis sans difficultés, on arrive au relais sur le bord droit de la grande dalle.- On continue ensuite jusqu'au sommet par la voie normale.
Escalades de la face Sud du Roc de St Michel
Première par le groupe " La Cordée " le 21 Février 1928
Escalade " libre difficile " -Encordement 20 Mètres.
Son parcours en général facile comporte un seul passage difficile, ce qui lui vaut d'ailleurs son admission dans la 2ème catégorie de " l'Escalade libre. Dans le compte rendu de la première, le nom du leader ne fut pas publié à l'époque, sur le désir formel dit-on des membres du groupe auquel il appartenait; cependant il est notoire que ce fut P. Nivière qui dirigea les opérations.
Primitivement désignée sous le vocable " Arête de la Mer l'itinéraire suivi par le groupe "La Cordée" fut débaptisée par la suite et acquit le nom de ses explorateurs .
A quelques mètres à l'Est du Pas de la Demi-lune, par une cheminée oblique dans son flanc sud, gagner le fil de l'arête, à cet endroit horizontale et très étroite. On la chevauche pendant2O mètres jusqu'à une vaste plateforme.- R1.
Escalader une courte cheminée oblique, puis deux ressauts successifs assez raides, on arrive sur une dalle horizontale. - R2
Quitter l'arête pour effectuer dans la Face Sud une traversée légèrement ascendante après avoir fait un "pas" et gagné une étroite vire. Escalader ensuite une dalle fissurée et grimper dans une grosse fissure très courte formée par une écaille décollée.- R3.
Une cheminée très ouverte et terreuse ramène sur l'arête au niveau d'une confortable plateforme de 3m. sur 2m. - R4 .
Le départ de cette plateforme comporte un passage assez osé : il s'agit après s'être placé à son extrême bord, d'atteindre à bout de bras un " becquet" rocheux à la base d'une fissure oblique, où l'on s'engage par une grande enjambée au travers d'un couloir vertical; pour les grimpeurs de petite taille il est préférable de descendre d'abord dans le couloir et de le remonter par ramonage jusqu'au becquet. On poursuit dans la cheminée oblique ( prises à surveiller) jusqu'à un replat exigu, puis l'on revient à droite en traversant le bas d'une grande dalle sur des prises en bénitiers.- R5
Gravir des gradins faciles, puis grimper sur le bord droit de la dalle et la retraverser vers la gauche à son sommet ( délicat) .- R6 - D'une corniche terreuse trois courtes cheminées faciles conduisent au plateau.
II / Arête de la Cordée " directe "
Première par : Leguen et X en 1930 Escalade " libre très difficile "
Ce parcours suit le taillant de l'Arête de la Cordée tout au long. Il est beaucoup plus difficile que la voie normale car il aborde de front les deux obstacles qui obligèrent les membres de la Cordée à faire des crochets importants pour les contourner: les deux passages de dalle verticale, au dessous et au dessus de la plateforme du becquet .
Suivre l'itinéraire précédent jusqu'à son 2ème relais . Continuer sur le taillant en gravissant des ressauts facile, puis l'arête se redresse brusquement à la verticale; escalader alors une dalle où les prises sont rares et le rocher peu solide ( dans une fissure, gros clou en acier laissé par les premiers escaladeurs), On arrive difficilement sur la plateforme du Pas du Béquet.
On la quitte en se haussant par courte-échelle jusqu'aux premières prises très hautes d'une dalle surplombante; virer un peu à droite sous de grosses écailles et se rétablirsur l'arête dans des blocs brisés; puis sans difficultés, on arrive au relais sur le bord droit de la grande dalle.- On continue ensuite jusqu'au sommet par la voie normale.
Escalades de la face Sud du Roc de St Michel
I / La Voie des deux Anes
II / La Fissure Rectiligne
III / La Voie "G. G. A."
IV / La Grande Vire
V / La Voie du Gros Surplomb
VI / La Voie Poucel
VII / La Voie Rostand
VIII - Le Petit Couloir
IX - Le Grand Couloir
X - La Voie de Soleil
X' - Variante de la Voie du Soleil
D'aspect beaucoup plus engageant que les Faces Nord et Ouest, La Face Sud a été aussi beaucoup plus exploitée par les grimpeurs; en 1941 on y compte 13 itinéraires d'escalade.
De nombreuses voies d'escalade libre facile: la Voie Poucel, la Voie Rostand, le Petit Couloir; le Grand Couloir, l'Arête de la Barre de fer; toujours en escalade libre mais plus difficiles : La Grande Vire, Les Deux Anes, la Voie des Deux Anes " directe" .
Les autres en escalade artificielle : la Fissure Rectiligne, la Voie "G.G.A.", le Gros Surplomb, la Voie du Soleil et la Fissure du Toubib présentent toutes des caractéristiques analogues: de courts passages artificiels souvent difficiles et la plus grande partie du parcours en escalade libre.
I / La Voie des deux Anes
Première par: Leguen, Imoucha - le 15 Mars 1931
Escalade " libre difficile " - Encordement : 25 mètres
Les deux premières étapes peu difficiles, puis la troisième étape difficile et surtout exposée .
Les deux grimpeurs qui réussirent cette voie d'escalade en 1931, se virent attribuer ce qualificatif de la part de certains pontifes qui officiaient dans les clubs de montagne à cette époque:" il fallait être deux ânes pour tenter pareille aventure" ! Ce fut la premiere ascension de la Face Sud de St. Michel.
Dans sa moitié orientale, face à l'ouverture de la Grotte du Déserteur, aborder une longue coulée d' aragonite rouge sur le flanc ouest d'un pilier arrondi. L'escalade en est peu difficile mais exposée par suite de la nature de la roche friable et délitée. Une vire horizontale, un pas à droite et quelques rochers verticaux conduisent au premier relais.- R1 -
Monter sur une grosse écaille détachée, puis escalader à la verticale une dalle coupée de petits replats et -R2 - sur une plateforme terreuse .
Vire délicate vers la droite et reprise de l'escalade verticale par des rochers brisés et peu sûrs. Relais assuré sur piton au pied d'un dièdre rouge.- R3 -
Une traversée difficile vers la gauche et l'on aborde une étroite fissure oblique et déversée dont le parcours est assez exposé. On se rétablit sur l'écaille qui la termine; quelques mètres d'escalade verticale, puis on vire vers l'est sur une longue plaque de rocher solide avec d'excellentes prises de main; il n'y a plus qu'à grimper au collet où finit l'escalade.
II / La Fissure Rectiligne
Première par: M. Samuel, G. Livanos en Septembre 194O
Escalade " Artificielle difficile " Encordement : 25 Mètres
La première et la dernière étape entièrement en escalade libre; dans les autres étapes on fait le plus souvent de l'escalade " libre difficile " mais plusieurs passages sont franchis sur pitons
Longue fissure rectiligne, comme son nom l'indique, dans le flanc droit de l'Arête de la Cordée au sommet de laquelle elle aboutit.
Débuter par une petite fissure sans prises de pied que l'on escalade "à la Dulfer" et au sommet de laquelle on se rétablit sur un pin.- R1 -
Monter des rochers brisés puis la pente se redresse et il faut passer une dalle lisse dominée par un bec rocheux sur lequel on se rétablit; la fissure devient meilleure et l'on trouve quelques prises de pied dans sa paroi droite. Arrivée sur une corniche . - R2-
Escalader un entassement de grosses écailles en équilibre qui amène dans un dièdre assez large; s'élever dans une fissure très étroite d'abord puis s'élargit en petite cheminée très glissante; on passe ensuite une zone verticale où la fissure devient de plus en plus large, puis se transforme en cheminée rectangulaire bientôt barrée par un surplomb; relais assuré par pitons sur une marche où l'on trouve juste la place de deux pieds. - R3
Sortir de la cheminée sur son arête gauche que l'on gravit par deux mètres de bonne dalle et revenir dans la fissure immédiatement en surplomb pour escalader des blocs encastrés branlants (exposé) au dessus desquels on atteint une dalle rugueuse. - R4 .
On pénètre alors dans une cheminée très large que l'on ramone jusqu'à la plateforme sommitale de l'Arête de la Cordée. Terminer par une cheminée très facile .
III / La Voie "G. G. A."
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert- le 11 Décembre 1941
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement : 25 mètres
Les deux premières étapes en escalade libre sont très faciles. La 3ème étape comprend d'abord un passage artificiel très difficile- qui est la clé de cet itinéraire-, puis de l'escalade libre facile; dans la 4ème étape après une corniche ascendante facile, on retrouve l'escalade artificielle difficile, puis l'escalade libre difficile et l'on termine par une 5ème étape artificielle difficile. - G.G.A." sont les initiales des deux grimpeurs qui firent la première.
Suivre le sentier des Corniches Rouges le long de la Face Sud; à 5O m. du Pas de la Demi-Lune, il contourne un éperon sur lequel ont poussé plusieurs gros pins. La Voie G.G.A. dans son flanc Est par un passage de dalle à petites prises qui amène sur une corniche légèrement ascendante vers la gauche; relais au niveau d'un gros pin. - R1 -
Continuer vers la gauche pour atteindre le taillant de l'éperon que l'on remonte par des gradins et des fissures terreuses jusqu'à son sommet au dessus d'un pin .-R2 -
Revenir à droite par une courte traversée, puis descendre un peu vers le bas d'une fissure double où se trouve le premier passage artificiel et le plus difficile. Après 5 mètres d'escalade normale sur pitons, la fissure se bouche et ne permet plus que la pose de clous espacés et peu solides; peu après il faut passer par un surplomb à angle vif, puis on grimpe sur une corniche ascendante embroussaillée; il faut s'arrêter sur le premier replat dans une encoignure, car l'on ne trouvera plus d'emplacement de relais pendant 25 mètres. - R3 -
Continuer l'escalade de la corniche ascendante qui est barrée à son extrémité par un bouquet d'arbustes; Par une courte vire vers la gauche, on grimpe sur une grosse écaille à proximité d'un petit pin, et l'on reprend l'escalade artificielle le long d'une bonne fissure verticale. Après un bombement légèrement surplombant, elle s'infléchit brusquement sur la droite et devient franchement mauvaise; on y progresse sur des pitons mal verrouillés dans la terre qui l'emplit ( exposé) et l'on arrive à la base d'une cheminée verticale où il est très difficile de pénétrer; on y poursuit difficilement l'ascension en escalade libre et après un amoncellement de blocs empilés on atteint un replat confortable derrière un énorme genévrier.- R4 -
Escalader alors une cheminée verticale d'abord délicate parce qu'exposée aux chûtes de pierres, puis meilleure vers la fin où l'on trouve une grosse fissure très sûre.
IV / La Grande Vire
Première par : J. Bouisson, V. Rostand ( leader à tour de rôle ) le 6 Octobre 1935
Escalade " libre difficile " - Encordement :2O mètres
Trois étapes assez difficiles: la première, la 6ème et la dernière, tout le reste n'offre pas de difficultés.
C'est un long trajet en vire ascendante qui parcourt la Face Sud en écharpe dans le sens Ouest- Est. Le début se trouve à environ 2O m. du pilier de la Voie G.G.A. dans un renfoncement de la muraille.
Une étroite vire en pente modérée s'élève de gauche à droite, d'abord facile elle présente un passage délicat avant d'arriver dans un renfoncement où il est prudent d'assurer le premier sur piton. - R1 -
Se rétablir difficilement sur une petite corniche horizontale embroussaillée; au niveau d'un pin monter droit, puis traverser une dalle et s'engager dans une profonde cheminée.- R2 -
La remonter sur une dizaine de mètres et la quitter par son arête droite pour accéder à une spacieuse corniche horizontale. - R3 -
A son extrémité Est, s'élever dans un autre cheminée raide dont la sortie est obstruée par un amoncellement de blocs instables. Relais sur la plateforme en pente.- R4 -
Monter en virant sur une écaille, redescendre légèrement et atteindre une étroite corniche; relais sous un angle saillant de la muraille . - R5-
Suivre la corniche qui s'amenuise et traverser horizontalement une dalle convexe( délicat, prises de pied rares ) à son extrémité monter droit par une courte cheminée en direction d'un gros pin. - R6-
Reprendre en direction Est la cheminée dont la pente s'accentue; on grimpe derrière une grosse écaille.- R7 -
Continuer par une nouvelle cheminée raide jusqu'à une étroite vire, contourner vers la droite un bombement; escalader une mince fissure verticale, une courte dalle, et des gradins faciles. Ou bien de la vire étroite passer un surplomb difficile et terminer par une petite cheminée.
V / La Voie du Gros Surplomb
Première par G. Livanos, Dr. Albert le 28 Novembre l94O
Escalade " artificielle difficile " - Encordement : 2O mètres.
C'est le type parfait de l'escalade mixte : en général en escalade " Libre difficile" avec une 3ème étape où l'on passe un dièdre surplombant impressionnant sur une série de pitons de pose relativement facile.
Cette escalade débute aussi par une vire ascendante vers la droite, puis elle monte verticale dans l'axe du Gros Surplomb au dessous duquel elle croise la grande Vire.
Monter sur une corniche ascendante facile dans sa première partie qui se redresse bientôt à hauteur de gros blocs mal équilibrés; on les contourne par la droite et l'on revient aussitôt à gauche pour gravir une courte cheminée verticale et faire le premier relais sur un pin.- R1 -
Monter droit et parcourir la première cheminée de la Grande Vire et la continuer jusqu'à un dièdre déversé; l'itinéraire Bouisson a été à droite quelques mètres avant. Gravir ce dièdre difficile en opposition, puis sortir par la droite et atteindre un petit replat limité par un pin. - R2 -
On est parvenu sous le gros surplomb, c'est un dièdre vertical à sa partie médiane et fortement déversé à la fin où il surplombe dee plus de 2m.5O. Monter dans la dalle au fond du relais et atteindre la base du dièdre dont le fond est occupé par une bonne fissure continue. Utilisant d'abord des étriers, puis l'opposition entre les deux parois, on dépasse un gros bloc décollé dans la muraille de droite,-le colis- et l'on aborde la zone où la pente négative atteint son maximum. Au dessus de ce passage impressionnant on reprend la verticale et l'on arrive sur un replat exigu. - R3 -
Quitter ce relais par la droite sur une corniche mal tracée; à son extrémité monter droit dans une dalle excellente en direction d'un arbre mort. - R4 -
( Nid d'abeilles gênant à l'extrémité de la vire.)- Cette étape peut aussi se faire par la gauche: on grimpe dans un petit dièdre assez lisse, et l'on rejoint l'arbre mort par une traversée le long d'une corniche de mauvais rocher.. Traverser en obliquant à droite une dalle assez raide et lisse et remonter une cheminée évasée jusqu'à une corniche confortable. - R5 -
S'élever difficilement dans un court dièdre à petites prises et terminer par une fissure facile .
Continuant à longer la base de la Face Sud; on quitte le sentier des Corniches Rouges au point où il descend dans le Vallon de la Mounine, on passe une petite barre et l'on arrive sur une très grande terrasse herbeuse. Quatre itinéraires d'escalade facile en partent: La Voie Poucel, la Voie Rostand, le Petit et le Grand Couloir; la muraille s'est fortement abaissée et n'atteint plus que 4O à 45 mètres de hauteur. ( Un cinquième itinéraire dû à J. Meunier n'a pu être retrouvé, même avec le concours de son auteur!!! .)
VI / La Voie Poucel
Première par : Dr. Poucel junior, Hancy en 1932
Escalade " libre facile " - Encordement 15 à 2O m.
Un court passage délicat sur une vire étroite, le reste facile. Comme la Grande Vire à laquelle il est parallèle cet itinéraire monte en écharpe dans la Face Sud d'Ouest en Est.
Départ à l'extrémité ouest de la grande terrasse herbeuse par l'escalade facile d'une sorte de contrefort en pente douce .- R1-
Virer à gauche sur une corniche puis grimper dans une courte cheminée très ouverte en direction d'un chêne vert . - R2 -
Monter en revenant vers la droite dans une dalle aux prises excellentes pour rejoindre une grande sangle embroussaillée. On la suit sans aucune difficulté jusqu'au point où elle s'amincit à l'extrême en vire fuyante. - R3
Après un court passage d'équilibre, grimper sur de gros blocs brisés.- R4-
Continuer dans une large fissure assez raide et oblique qui émerge sur la plateforme.- R5 -
Cette étape a été reprise par Rostand: Escalader des gradins faciles et terminer par une bonne cheminée verticale.
VII / La Voie Rostand
Première par : V. Rostand , J. Meunier en 1937
Escalade " libre facile " - encordement: 2O mètres
Au centre de la grande terrasse et vers le bas du petit couloir, escalader une cheminée pourrie et par des rochers brisés atteindre une corniche herbeuse. - R1-
Aller à gauche vers une cheminée très largeVIII - Le Petit Couloir
Il n'a pas été possible d'en retrouver la date de la première ni les noms de ses auteurs
Escalade " libre facile "Itinéraire surtout intéressant à la descente, soit en rappel sur le pin du haut.
Le départ est commun avec celui de la Voie Rostand, mais l'on monte vers la droite dans un système de fissures terreuses. -R1 .
Continuer par un éperon très facile, puis obliquer à gauche dans une dalle délitée.- R2 .
Remonter par le petit couloir dont le parcours est sans histoire jusqu'au pin. -R3.
Terminer par un éperon facile sur la droite.IX - Le Grand Couloir
Première par : J. Meunier, V. Rostand, Guichard, Petrot, Jouven le 13 Mars 1934
Escalade : " libre facile " - Encordement 2O m.Deux courts passages difficiles dans chaque étape.
Cinquante mètres à l'Est du Petit Couloir, le Grand Couloir entaille profondément la Muraille.
Début par la rive gauche en suivant une fissure délicate et des rochers brisés ;pénétrer dans le couloir et par un passage de cheminée difficile arriver dans les broussailles d'une large corniche.- R1
Après quelques gradins très faciles, aborder le couloir supérieur. On escalade sans difficultés la première partie et l'on atteint un surplomb qui barre le passage; on le franchit en s'aidant de rares prises sur l'arête droite.- Sommet -Les itinéraires suivants y compris celui des Deux Anes déjà décrit, parcourent la moitié orientale de la Face Sud; ils partent tous beaucoup plus bas que les précédents, car la muraille s'est beaucoup abaissée dans le Vallon de la Mounine. Au niveau du contrefort de la Voie des Deux Anes, le mur de soutènement de la grande terrasse herbeuse rejoint la paroi principale et leur hauteur totale atteint 6O mètres à cet endroit; un peu à gauche se trouve la Grotte du Déserteur.X - La Voie du Soleil
Première par : Livanos, Coudray le 7 Décembre 1941
Escalade " Artificielle difficile "- Encordement : 2O mètresUne première étape artificielle où l'on rencontre des obstacles considérables, puis l'escalade libre assez facile avec deux petits passages artificiels.
Le dernier de cordée doit exécuter un pendule de quelques mètres après avoir dépitonné le surplomb du début: ce passage original a été dénommé "le soleil" par analogie lointaine avec le grand soleil à la barre fixe des gymnastes.
On prend le départ dans un renfoncement jaune à quelques mètres sur la gauche de la Voie des Deux Anes .Attaquer un surplomb très prononcé puis grimper à droite le long d'une fissure qui s'élargit peu après et devient impraticable. Par une traversée descendante " en traction" le leader rejoint une 2ème fissure parallèle et monte dans une dalle raide puis oblique à droite vers une autre fissure assez large. Revenant à gauche on pénètre dans un couloir broussailleux. -R1
Au dessus deux cheminée divergentes: ramoner celle de gauche où l'avance est gênée par des ronces et des arbustes. On débouche sur l'extrémité Est de la grande terrasse herbeuse.- R2 .
Laisser à gauche un couloir évasé, barré à quelque distance par un mur très raide et s'élever entre de gros blocs sur la droite. Après une courte vire à gauche escalader une dalle surplombante d'abord plus facile. Tourner à droite sur un rocher en balcon. -R3
Continuer par une courte dalle fissurée très verticale, puis escalader deux étroits gradins, au dessus desquels il faut passer une fissure sans prises et l'on termine dans des rochers faciles.X ' / Variante de la Voie du Soleil ( sans "soleil" )
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert le 28 Décembre 1941
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 20 mètresAlors que la Voie Livanos vise la rectitude approximative du parcours ,la variante fut faite dans un but de simplification des moyens artificiels et de recherche éventuelle d'escalade libre, sans aucun succès d'ailleurs pour ce dernier point dans la première étape, puisqu'il fallut 12 pitons pour atteindre le premier relais! néanmoins on évite par là le " soleil" du dépitonneur et dans la 3ème étape on peut laisser de côté les étriers et la traction directe.
Départ au pied de la Voie des Deux Anes, une fissure rougeâtre forme un " V " dont on suivra la branche gauche, avec l'étape initiale de cet itinéraire; après un court passage d'escalade libre on progresse sur pitons en direction d'un couloir embroussaillé où l'on fait le premier relais.-R1
Escalader la cheminée de la Voie Livanos jusqu'au 2ème relais.- R2
Laisser à gauche le petit couloir évasé plein de blocs instables et de broussailles et grimper sur de gros rochers jusqu'à la base d'un mur vertical. Par une enjambée vers la gauche traverser le haut du couloir et monter dans une dalle excellente . A hauteur de blocs suspendus en équilibre, virer à droite puis escalader une petite cheminée; on monte alors en écharpe vers le rocher en balcon.- R3
De là continuer jusqu'au sommet par l'itinéraire précédent.XI / La Voie des Deux Anes " directe "
Première par: V. Rostand, C. Guillot ,leader à tour de rôle) au printemps 1941
Escalade " libre difficile " - Encordement : 2O MètresLa sortie après le 4ème relais avait déjà été faite par Tanner et Rebuffat en 1939, ces grimpeurs ayant suivi jusque là la voie normale. Beaucoup plus difficile et plus droite que la Voie Leguen, on y trouve de nombreux passages peu commodes dans toutes les étapes et surtout vers la fin.
La Voie Rostand monte dans la Face Sud du pilier de la voie normale; elle le rejoint vers le haut puis s'en écarte vers la gauche.
Après avoir remonté un petit dièdre assez lisse on escalade un gros bloc en surplomb à l'aide de prises très haut placées puis on grimpe dans un couloir ouvert et terreux.- R1
Effectuer une traversée délicate mais courte dans une dalle lisse, puis escalader un petit dièdre en évitant de toucher à de grosses écailles peu solides; après un replat on gravit un dièdre glissant et l'on atteint la plateforme. -R2
On rejoint là très facilement la voie Leguen par une courte traversée sur la gauche, puis on la suit par une délicate corniche ascendante et une cheminée de blocs branlants jusqu'à la plateforme à la base du dièdre rouge . - R3
On suit encore la voie normale dans la fissure difficile qu'elle emprunte à gauche du dièdre d'aragonite rouge, puis on vire à gauche sur une belle corniche en trottoir, relais vers un pin.- R4
Monter sur une banquette, virer un peu à gauche, puis escalader à la "Dulfer" un dièdre surplombant
( piton d'assurance fort utile ) au sommet duquel on se rétablit sur un becquet; une corniche étroite et des gradins faciles lui font suite jusqu'au sommet .XII / La Fissure du Toubib
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 4 Avril 194O
Escalade " artificielle peu difficile" - Encordement 15 à 2O m.Une première étape difficilement passable sans le secours de 2 ou 3 clous; une 2ème étape en escalade libre difficile- le reste sans histoire.
Entre les deux Anes et l'arête qui termine la Face Sud, une grotte large mais peu profonde s'ouvre dans les rochers rouges de la falaise; en face on remarque une petite niche à deux étages;
Départ 2 mètres à gauche de celle-ci dans une dalle très raide pour atteindre une fissure déversée que l'on gravit en évitant des blocs détachés. Après 1O m. d'escalade très difficile la pente s'atténue et l'on arrive sur une belle dalle inclinée. - R1
On la remonte en direction d'un surplomb que l'on attaque à sa verticale pour se rétablir sur un replat herbeux. Au dessus escalader une zone très raide mais courte de rochers brisés. Contourner un groupe d'arbustes et s'engager sur une corniche.- R2
Monter en écharpe en direction d'un dièdre vertical au sommet duquel se trouve un genévrier mort, pour déboucher dans les pentes Est du Roc de St. Michel.XIII : L' Arête de la Barre de Fer
Première par V. Rostand, J. Bouisson, Dr. Albert le 2 Janvier 1938
Escalade " libre facile " - Encordement: 2O M.
Une traversée délicate vers le milieu, tout le reste facile .Cette courte arête ( 45 m.) limite la Face Sud à son extrémité Est; elle s'élève au voisinage de la Barre de fer placée dans un passage abrupt du tracé vert du Vallon de la Mounine.
Eviter les premiers mètres de l'arête difficile en prenant dans la Face Sud une corniche horizontale, puis escalader sur son taillant de gros blocs brisés.- R1 .
Monter droit dans une dalle assez raide, et obliquant vers la gauche par des fissures superposées se rétablir sur un groupe d'écailles détachées; - R2
Faire un pas délicat vers la droite et contourner un bombement par une vire très étroite pour gagner une cheminée.- R3
On la remonte et l'on termine par un parcours de dalles sans difficultés .
LA TETE DU MIOUGRANIER et les Aiguilles Bébé et Henriette
Cime du Trou du Chat
II / La Fissure Rectiligne
III / La Voie "G. G. A."
IV / La Grande Vire
V / La Voie du Gros Surplomb
VI / La Voie Poucel
VII / La Voie Rostand
VIII - Le Petit Couloir
IX - Le Grand Couloir
X - La Voie de Soleil
X' - Variante de la Voie du Soleil
D'aspect beaucoup plus engageant que les Faces Nord et Ouest, La Face Sud a été aussi beaucoup plus exploitée par les grimpeurs; en 1941 on y compte 13 itinéraires d'escalade.
De nombreuses voies d'escalade libre facile: la Voie Poucel, la Voie Rostand, le Petit Couloir; le Grand Couloir, l'Arête de la Barre de fer; toujours en escalade libre mais plus difficiles : La Grande Vire, Les Deux Anes, la Voie des Deux Anes " directe" .
Les autres en escalade artificielle : la Fissure Rectiligne, la Voie "G.G.A.", le Gros Surplomb, la Voie du Soleil et la Fissure du Toubib présentent toutes des caractéristiques analogues: de courts passages artificiels souvent difficiles et la plus grande partie du parcours en escalade libre.
I / La Voie des deux Anes
Première par: Leguen, Imoucha - le 15 Mars 1931
Escalade " libre difficile " - Encordement : 25 mètres
Les deux premières étapes peu difficiles, puis la troisième étape difficile et surtout exposée .
Les deux grimpeurs qui réussirent cette voie d'escalade en 1931, se virent attribuer ce qualificatif de la part de certains pontifes qui officiaient dans les clubs de montagne à cette époque:" il fallait être deux ânes pour tenter pareille aventure" ! Ce fut la premiere ascension de la Face Sud de St. Michel.
Dans sa moitié orientale, face à l'ouverture de la Grotte du Déserteur, aborder une longue coulée d' aragonite rouge sur le flanc ouest d'un pilier arrondi. L'escalade en est peu difficile mais exposée par suite de la nature de la roche friable et délitée. Une vire horizontale, un pas à droite et quelques rochers verticaux conduisent au premier relais.- R1 -
Monter sur une grosse écaille détachée, puis escalader à la verticale une dalle coupée de petits replats et -R2 - sur une plateforme terreuse .
Vire délicate vers la droite et reprise de l'escalade verticale par des rochers brisés et peu sûrs. Relais assuré sur piton au pied d'un dièdre rouge.- R3 -
Une traversée difficile vers la gauche et l'on aborde une étroite fissure oblique et déversée dont le parcours est assez exposé. On se rétablit sur l'écaille qui la termine; quelques mètres d'escalade verticale, puis on vire vers l'est sur une longue plaque de rocher solide avec d'excellentes prises de main; il n'y a plus qu'à grimper au collet où finit l'escalade.
II / La Fissure Rectiligne
Première par: M. Samuel, G. Livanos en Septembre 194O
Escalade " Artificielle difficile " Encordement : 25 Mètres
La première et la dernière étape entièrement en escalade libre; dans les autres étapes on fait le plus souvent de l'escalade " libre difficile " mais plusieurs passages sont franchis sur pitons
Longue fissure rectiligne, comme son nom l'indique, dans le flanc droit de l'Arête de la Cordée au sommet de laquelle elle aboutit.
Débuter par une petite fissure sans prises de pied que l'on escalade "à la Dulfer" et au sommet de laquelle on se rétablit sur un pin.- R1 -
Monter des rochers brisés puis la pente se redresse et il faut passer une dalle lisse dominée par un bec rocheux sur lequel on se rétablit; la fissure devient meilleure et l'on trouve quelques prises de pied dans sa paroi droite. Arrivée sur une corniche . - R2-
Escalader un entassement de grosses écailles en équilibre qui amène dans un dièdre assez large; s'élever dans une fissure très étroite d'abord puis s'élargit en petite cheminée très glissante; on passe ensuite une zone verticale où la fissure devient de plus en plus large, puis se transforme en cheminée rectangulaire bientôt barrée par un surplomb; relais assuré par pitons sur une marche où l'on trouve juste la place de deux pieds. - R3
Sortir de la cheminée sur son arête gauche que l'on gravit par deux mètres de bonne dalle et revenir dans la fissure immédiatement en surplomb pour escalader des blocs encastrés branlants (exposé) au dessus desquels on atteint une dalle rugueuse. - R4 .
On pénètre alors dans une cheminée très large que l'on ramone jusqu'à la plateforme sommitale de l'Arête de la Cordée. Terminer par une cheminée très facile .
III / La Voie "G. G. A."
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert- le 11 Décembre 1941
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement : 25 mètres
Les deux premières étapes en escalade libre sont très faciles. La 3ème étape comprend d'abord un passage artificiel très difficile- qui est la clé de cet itinéraire-, puis de l'escalade libre facile; dans la 4ème étape après une corniche ascendante facile, on retrouve l'escalade artificielle difficile, puis l'escalade libre difficile et l'on termine par une 5ème étape artificielle difficile. - G.G.A." sont les initiales des deux grimpeurs qui firent la première.
Suivre le sentier des Corniches Rouges le long de la Face Sud; à 5O m. du Pas de la Demi-Lune, il contourne un éperon sur lequel ont poussé plusieurs gros pins. La Voie G.G.A. dans son flanc Est par un passage de dalle à petites prises qui amène sur une corniche légèrement ascendante vers la gauche; relais au niveau d'un gros pin. - R1 -
Continuer vers la gauche pour atteindre le taillant de l'éperon que l'on remonte par des gradins et des fissures terreuses jusqu'à son sommet au dessus d'un pin .-R2 -
Revenir à droite par une courte traversée, puis descendre un peu vers le bas d'une fissure double où se trouve le premier passage artificiel et le plus difficile. Après 5 mètres d'escalade normale sur pitons, la fissure se bouche et ne permet plus que la pose de clous espacés et peu solides; peu après il faut passer par un surplomb à angle vif, puis on grimpe sur une corniche ascendante embroussaillée; il faut s'arrêter sur le premier replat dans une encoignure, car l'on ne trouvera plus d'emplacement de relais pendant 25 mètres. - R3 -
Continuer l'escalade de la corniche ascendante qui est barrée à son extrémité par un bouquet d'arbustes; Par une courte vire vers la gauche, on grimpe sur une grosse écaille à proximité d'un petit pin, et l'on reprend l'escalade artificielle le long d'une bonne fissure verticale. Après un bombement légèrement surplombant, elle s'infléchit brusquement sur la droite et devient franchement mauvaise; on y progresse sur des pitons mal verrouillés dans la terre qui l'emplit ( exposé) et l'on arrive à la base d'une cheminée verticale où il est très difficile de pénétrer; on y poursuit difficilement l'ascension en escalade libre et après un amoncellement de blocs empilés on atteint un replat confortable derrière un énorme genévrier.- R4 -
Escalader alors une cheminée verticale d'abord délicate parce qu'exposée aux chûtes de pierres, puis meilleure vers la fin où l'on trouve une grosse fissure très sûre.
IV / La Grande Vire
Première par : J. Bouisson, V. Rostand ( leader à tour de rôle ) le 6 Octobre 1935
Escalade " libre difficile " - Encordement :2O mètres
Trois étapes assez difficiles: la première, la 6ème et la dernière, tout le reste n'offre pas de difficultés.
C'est un long trajet en vire ascendante qui parcourt la Face Sud en écharpe dans le sens Ouest- Est. Le début se trouve à environ 2O m. du pilier de la Voie G.G.A. dans un renfoncement de la muraille.
Une étroite vire en pente modérée s'élève de gauche à droite, d'abord facile elle présente un passage délicat avant d'arriver dans un renfoncement où il est prudent d'assurer le premier sur piton. - R1 -
Se rétablir difficilement sur une petite corniche horizontale embroussaillée; au niveau d'un pin monter droit, puis traverser une dalle et s'engager dans une profonde cheminée.- R2 -
La remonter sur une dizaine de mètres et la quitter par son arête droite pour accéder à une spacieuse corniche horizontale. - R3 -
A son extrémité Est, s'élever dans un autre cheminée raide dont la sortie est obstruée par un amoncellement de blocs instables. Relais sur la plateforme en pente.- R4 -
Monter en virant sur une écaille, redescendre légèrement et atteindre une étroite corniche; relais sous un angle saillant de la muraille . - R5-
Suivre la corniche qui s'amenuise et traverser horizontalement une dalle convexe( délicat, prises de pied rares ) à son extrémité monter droit par une courte cheminée en direction d'un gros pin. - R6-
Reprendre en direction Est la cheminée dont la pente s'accentue; on grimpe derrière une grosse écaille.- R7 -
Continuer par une nouvelle cheminée raide jusqu'à une étroite vire, contourner vers la droite un bombement; escalader une mince fissure verticale, une courte dalle, et des gradins faciles. Ou bien de la vire étroite passer un surplomb difficile et terminer par une petite cheminée.
V / La Voie du Gros Surplomb
Première par G. Livanos, Dr. Albert le 28 Novembre l94O
Escalade " artificielle difficile " - Encordement : 2O mètres.
C'est le type parfait de l'escalade mixte : en général en escalade " Libre difficile" avec une 3ème étape où l'on passe un dièdre surplombant impressionnant sur une série de pitons de pose relativement facile.
Cette escalade débute aussi par une vire ascendante vers la droite, puis elle monte verticale dans l'axe du Gros Surplomb au dessous duquel elle croise la grande Vire.
Monter sur une corniche ascendante facile dans sa première partie qui se redresse bientôt à hauteur de gros blocs mal équilibrés; on les contourne par la droite et l'on revient aussitôt à gauche pour gravir une courte cheminée verticale et faire le premier relais sur un pin.- R1 -
Monter droit et parcourir la première cheminée de la Grande Vire et la continuer jusqu'à un dièdre déversé; l'itinéraire Bouisson a été à droite quelques mètres avant. Gravir ce dièdre difficile en opposition, puis sortir par la droite et atteindre un petit replat limité par un pin. - R2 -
On est parvenu sous le gros surplomb, c'est un dièdre vertical à sa partie médiane et fortement déversé à la fin où il surplombe dee plus de 2m.5O. Monter dans la dalle au fond du relais et atteindre la base du dièdre dont le fond est occupé par une bonne fissure continue. Utilisant d'abord des étriers, puis l'opposition entre les deux parois, on dépasse un gros bloc décollé dans la muraille de droite,-le colis- et l'on aborde la zone où la pente négative atteint son maximum. Au dessus de ce passage impressionnant on reprend la verticale et l'on arrive sur un replat exigu. - R3 -
Quitter ce relais par la droite sur une corniche mal tracée; à son extrémité monter droit dans une dalle excellente en direction d'un arbre mort. - R4 -
( Nid d'abeilles gênant à l'extrémité de la vire.)- Cette étape peut aussi se faire par la gauche: on grimpe dans un petit dièdre assez lisse, et l'on rejoint l'arbre mort par une traversée le long d'une corniche de mauvais rocher.. Traverser en obliquant à droite une dalle assez raide et lisse et remonter une cheminée évasée jusqu'à une corniche confortable. - R5 -
S'élever difficilement dans un court dièdre à petites prises et terminer par une fissure facile .
Continuant à longer la base de la Face Sud; on quitte le sentier des Corniches Rouges au point où il descend dans le Vallon de la Mounine, on passe une petite barre et l'on arrive sur une très grande terrasse herbeuse. Quatre itinéraires d'escalade facile en partent: La Voie Poucel, la Voie Rostand, le Petit et le Grand Couloir; la muraille s'est fortement abaissée et n'atteint plus que 4O à 45 mètres de hauteur. ( Un cinquième itinéraire dû à J. Meunier n'a pu être retrouvé, même avec le concours de son auteur!!! .)
VI / La Voie Poucel
Première par : Dr. Poucel junior, Hancy en 1932
Escalade " libre facile " - Encordement 15 à 2O m.
Un court passage délicat sur une vire étroite, le reste facile. Comme la Grande Vire à laquelle il est parallèle cet itinéraire monte en écharpe dans la Face Sud d'Ouest en Est.
Départ à l'extrémité ouest de la grande terrasse herbeuse par l'escalade facile d'une sorte de contrefort en pente douce .- R1-
Virer à gauche sur une corniche puis grimper dans une courte cheminée très ouverte en direction d'un chêne vert . - R2 -
Monter en revenant vers la droite dans une dalle aux prises excellentes pour rejoindre une grande sangle embroussaillée. On la suit sans aucune difficulté jusqu'au point où elle s'amincit à l'extrême en vire fuyante. - R3
Après un court passage d'équilibre, grimper sur de gros blocs brisés.- R4-
Continuer dans une large fissure assez raide et oblique qui émerge sur la plateforme.- R5 -
Cette étape a été reprise par Rostand: Escalader des gradins faciles et terminer par une bonne cheminée verticale.
VII / La Voie Rostand
Première par : V. Rostand , J. Meunier en 1937
Escalade " libre facile " - encordement: 2O mètres
Au centre de la grande terrasse et vers le bas du petit couloir, escalader une cheminée pourrie et par des rochers brisés atteindre une corniche herbeuse. - R1-
Aller à gauche vers une cheminée très largeVIII - Le Petit Couloir
Il n'a pas été possible d'en retrouver la date de la première ni les noms de ses auteurs
Escalade " libre facile "Itinéraire surtout intéressant à la descente, soit en rappel sur le pin du haut.
Le départ est commun avec celui de la Voie Rostand, mais l'on monte vers la droite dans un système de fissures terreuses. -R1 .
Continuer par un éperon très facile, puis obliquer à gauche dans une dalle délitée.- R2 .
Remonter par le petit couloir dont le parcours est sans histoire jusqu'au pin. -R3.
Terminer par un éperon facile sur la droite.IX - Le Grand Couloir
Première par : J. Meunier, V. Rostand, Guichard, Petrot, Jouven le 13 Mars 1934
Escalade : " libre facile " - Encordement 2O m.Deux courts passages difficiles dans chaque étape.
Cinquante mètres à l'Est du Petit Couloir, le Grand Couloir entaille profondément la Muraille.
Début par la rive gauche en suivant une fissure délicate et des rochers brisés ;pénétrer dans le couloir et par un passage de cheminée difficile arriver dans les broussailles d'une large corniche.- R1
Après quelques gradins très faciles, aborder le couloir supérieur. On escalade sans difficultés la première partie et l'on atteint un surplomb qui barre le passage; on le franchit en s'aidant de rares prises sur l'arête droite.- Sommet -Les itinéraires suivants y compris celui des Deux Anes déjà décrit, parcourent la moitié orientale de la Face Sud; ils partent tous beaucoup plus bas que les précédents, car la muraille s'est beaucoup abaissée dans le Vallon de la Mounine. Au niveau du contrefort de la Voie des Deux Anes, le mur de soutènement de la grande terrasse herbeuse rejoint la paroi principale et leur hauteur totale atteint 6O mètres à cet endroit; un peu à gauche se trouve la Grotte du Déserteur.X - La Voie du Soleil
Première par : Livanos, Coudray le 7 Décembre 1941
Escalade " Artificielle difficile "- Encordement : 2O mètresUne première étape artificielle où l'on rencontre des obstacles considérables, puis l'escalade libre assez facile avec deux petits passages artificiels.
Le dernier de cordée doit exécuter un pendule de quelques mètres après avoir dépitonné le surplomb du début: ce passage original a été dénommé "le soleil" par analogie lointaine avec le grand soleil à la barre fixe des gymnastes.
On prend le départ dans un renfoncement jaune à quelques mètres sur la gauche de la Voie des Deux Anes .Attaquer un surplomb très prononcé puis grimper à droite le long d'une fissure qui s'élargit peu après et devient impraticable. Par une traversée descendante " en traction" le leader rejoint une 2ème fissure parallèle et monte dans une dalle raide puis oblique à droite vers une autre fissure assez large. Revenant à gauche on pénètre dans un couloir broussailleux. -R1
Au dessus deux cheminée divergentes: ramoner celle de gauche où l'avance est gênée par des ronces et des arbustes. On débouche sur l'extrémité Est de la grande terrasse herbeuse.- R2 .
Laisser à gauche un couloir évasé, barré à quelque distance par un mur très raide et s'élever entre de gros blocs sur la droite. Après une courte vire à gauche escalader une dalle surplombante d'abord plus facile. Tourner à droite sur un rocher en balcon. -R3
Continuer par une courte dalle fissurée très verticale, puis escalader deux étroits gradins, au dessus desquels il faut passer une fissure sans prises et l'on termine dans des rochers faciles.X ' / Variante de la Voie du Soleil ( sans "soleil" )
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert le 28 Décembre 1941
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 20 mètresAlors que la Voie Livanos vise la rectitude approximative du parcours ,la variante fut faite dans un but de simplification des moyens artificiels et de recherche éventuelle d'escalade libre, sans aucun succès d'ailleurs pour ce dernier point dans la première étape, puisqu'il fallut 12 pitons pour atteindre le premier relais! néanmoins on évite par là le " soleil" du dépitonneur et dans la 3ème étape on peut laisser de côté les étriers et la traction directe.
Départ au pied de la Voie des Deux Anes, une fissure rougeâtre forme un " V " dont on suivra la branche gauche, avec l'étape initiale de cet itinéraire; après un court passage d'escalade libre on progresse sur pitons en direction d'un couloir embroussaillé où l'on fait le premier relais.-R1
Escalader la cheminée de la Voie Livanos jusqu'au 2ème relais.- R2
Laisser à gauche le petit couloir évasé plein de blocs instables et de broussailles et grimper sur de gros rochers jusqu'à la base d'un mur vertical. Par une enjambée vers la gauche traverser le haut du couloir et monter dans une dalle excellente . A hauteur de blocs suspendus en équilibre, virer à droite puis escalader une petite cheminée; on monte alors en écharpe vers le rocher en balcon.- R3
De là continuer jusqu'au sommet par l'itinéraire précédent.XI / La Voie des Deux Anes " directe "
Première par: V. Rostand, C. Guillot ,leader à tour de rôle) au printemps 1941
Escalade " libre difficile " - Encordement : 2O MètresLa sortie après le 4ème relais avait déjà été faite par Tanner et Rebuffat en 1939, ces grimpeurs ayant suivi jusque là la voie normale. Beaucoup plus difficile et plus droite que la Voie Leguen, on y trouve de nombreux passages peu commodes dans toutes les étapes et surtout vers la fin.
La Voie Rostand monte dans la Face Sud du pilier de la voie normale; elle le rejoint vers le haut puis s'en écarte vers la gauche.
Après avoir remonté un petit dièdre assez lisse on escalade un gros bloc en surplomb à l'aide de prises très haut placées puis on grimpe dans un couloir ouvert et terreux.- R1
Effectuer une traversée délicate mais courte dans une dalle lisse, puis escalader un petit dièdre en évitant de toucher à de grosses écailles peu solides; après un replat on gravit un dièdre glissant et l'on atteint la plateforme. -R2
On rejoint là très facilement la voie Leguen par une courte traversée sur la gauche, puis on la suit par une délicate corniche ascendante et une cheminée de blocs branlants jusqu'à la plateforme à la base du dièdre rouge . - R3
On suit encore la voie normale dans la fissure difficile qu'elle emprunte à gauche du dièdre d'aragonite rouge, puis on vire à gauche sur une belle corniche en trottoir, relais vers un pin.- R4
Monter sur une banquette, virer un peu à gauche, puis escalader à la "Dulfer" un dièdre surplombant
( piton d'assurance fort utile ) au sommet duquel on se rétablit sur un becquet; une corniche étroite et des gradins faciles lui font suite jusqu'au sommet .XII / La Fissure du Toubib
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 4 Avril 194O
Escalade " artificielle peu difficile" - Encordement 15 à 2O m.Une première étape difficilement passable sans le secours de 2 ou 3 clous; une 2ème étape en escalade libre difficile- le reste sans histoire.
Entre les deux Anes et l'arête qui termine la Face Sud, une grotte large mais peu profonde s'ouvre dans les rochers rouges de la falaise; en face on remarque une petite niche à deux étages;
Départ 2 mètres à gauche de celle-ci dans une dalle très raide pour atteindre une fissure déversée que l'on gravit en évitant des blocs détachés. Après 1O m. d'escalade très difficile la pente s'atténue et l'on arrive sur une belle dalle inclinée. - R1
On la remonte en direction d'un surplomb que l'on attaque à sa verticale pour se rétablir sur un replat herbeux. Au dessus escalader une zone très raide mais courte de rochers brisés. Contourner un groupe d'arbustes et s'engager sur une corniche.- R2
Monter en écharpe en direction d'un dièdre vertical au sommet duquel se trouve un genévrier mort, pour déboucher dans les pentes Est du Roc de St. Michel.XIII : L' Arête de la Barre de Fer
Première par V. Rostand, J. Bouisson, Dr. Albert le 2 Janvier 1938
Escalade " libre facile " - Encordement: 2O M.
Une traversée délicate vers le milieu, tout le reste facile .Cette courte arête ( 45 m.) limite la Face Sud à son extrémité Est; elle s'élève au voisinage de la Barre de fer placée dans un passage abrupt du tracé vert du Vallon de la Mounine.
Eviter les premiers mètres de l'arête difficile en prenant dans la Face Sud une corniche horizontale, puis escalader sur son taillant de gros blocs brisés.- R1 .
Monter droit dans une dalle assez raide, et obliquant vers la gauche par des fissures superposées se rétablir sur un groupe d'écailles détachées; - R2
Faire un pas délicat vers la droite et contourner un bombement par une vire très étroite pour gagner une cheminée.- R3
On la remonte et l'on termine par un parcours de dalles sans difficultés .
LA TETE DU MIOUGRANIER et les Aiguilles Bébé et Henriette
Cime du Trou du Chat
Appelée Tête du Miougranier car elle s'élève dans les pentes de la rive droite de ce vallon , mais plus connue des grimpeurs sous le nom de la Pointe du trou du Chat, cette cime altière et élancée vue du vallon de Callelongue , n'est en réalité qu'un promontoire détaché du Béouveyre: on peut arriver de plein pied sur son sommet en passant par le sentier du Col du Bouvier.
Elle fait face à la paroi Nord du Rocher des Goudes à laquelle elle oppose son arête sud au profil aérien et de part et d'autre , deux faces orientées au sud-est et au sud-ouest . Cette arête sud-est est creusée à la base de son ressaut supérieur par un petit boyau - une chatière - qui fait communiquer les deux faces, d'où la seconde dénomination de Cime du trou du Chat.
La face sud-ouest , la plus abrupte , est entaillée vers son centre par une grande excavation triangulaire ouverte par un formidable toit horizontal de 5 à 6 mètres; à la fin de 1941 , c'était l'objet de la convoitise de quelques grimpeurs candidats à l'escalade "à l'envers" , mais à cette époque aucune réalisation à leur projet n'avait été tentée.
Escalade réussie depuis, au printemps 1942 par G. Tramier , H. Joubard, H. Rollad et qui sera décrite dans un autre ouvrage.
Cependant un itinéraire monte dans la face sud-ouest, haute de 60 mètres entre l'arête Sud et la grande excavation.
Les deux arêtes Sud et Ouest offrent également deux beaux parcours difficiles. La face Sud-est est moins haute et plus accueillantes se gravit par un passage assez facile dans un angle rentrant vers son milieu.
Deux aiguillettes de petite taille flanquent la Tête du Miougranier: l'Aiguille Henriette ( Photo B) et à l'Est l'Aiguille Bébé ( Photo A) en face de la Grotte St Michel.
I - Arête du Trou du Chat ( Photo A )
Première par :J. Save, Artru en 1935
Escalade " libre difficile " - Encordement 2O m.
Un passage très difficile à réussir sans piton dans la 5ème étape s'oppose très nettement au reste de l'escalade de difficultés courantes . Ce fut la première escalade réussie dans la Tête de Miougranier
Quitter le sentier du Club Alpin ( tracé rouge des Goudes à Mazargues) et monter dans une grande dalle inclinée située à droite du premier ressaut de l'arête. Quelques mètres d'escalade facile amènent à un gros pin .- R1
S'engager dans un long dièdre très ouvert, puis par des fissures ascendante s'élever dans la grande dalle, de son plan droit jusqu'à un replat sur son bord gauche. - R2
Continuer dans le dièdre, passer un surplomb de rocher brisé ( délicat ) et gravir des blocs cassés
on débouche sur un éboulis .- R3
Laisser à gauche l'arête devenue horizontale et à hauteur d'une petite brèche qui la coupe, escalades la paroi sud-ouest d'une arête secondaire dans un très mauvais rocher. - R4
Eviter les premiers mètres impraticables en grimpant difficilement sur une étroite vire ascendante, développée au dessus du Trou du Chat. Contourner un surplomb accusé ( exposé) et par une vire délicte traverser l'arête pour escalader une dalle pourrie dans son flan sud-ouest; dépasser un ressaut et faire le relais sur une plateforme de son taillant .- R5
Continuer sur l'arête qui se redresse peu à peu et devient verticale au niveau d'un dièdre fragmenté; s'y engager avec précaution: le rocher est instable. En sortir par la gauche à son sommet, traverser une étroite plateforme et gravir une courte dalle . - R6. Terminer par des ressauts sans difficultés .
II / ( photo "A " ) Voie Bouisson
Première par : J.Bouisson, J.Meunier, X en 1935
Escalade " libre facile " - Encordement 25 mètres
Une seule étape difficile: la première .
Vingt mètres de la Voie Save et dans le flan sud-ouest du premier ressaut de l'arête rejoindre le bas d'une longue dalle rectiligne; elle fait le pendant de façon curieuse à la dalle de la Voie du Trou du Chat.
Par une fissure oblique atteindre un pin mort ,puis s'élever dans le long dièdre qui limite la dalle droite, en utilisant des prises rares et petites. Relais sur un petit genévrier.-R1
Traversée horizontale à gauche et au niveau d'un gros bloc monter vers un pin plaqué à la muraille et continuer dans du rocher moins bon et terreux pour déboucher sur un éboulis.- R2
Une marche de flan vers la droite, la traversée de barres faciles et la remontée d'un autre éboulis amènent au pied de la paroi sud-est de la Tête de Miougranier, bien à droite de l'Arête du Trou du Chat. S'engager dans une longue vire ascendante terminée à la base d'un couloir.- R3
Ramonage sans grosses difficultés de celui-ci jusqu'à un pin. - R4
Gravir une cheminée abrupte qui débouche sur le plateau de la Tête de Miougranier.
III / (photo A et B) Arête Ouest de la Tête de Miougranier
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 22 Septembre 194O
Escalade : " artificielle difficile " - Encordement 25 Mètres .
Alternance d'escalade libre avec de courts passages artificiels dont un très difficile dans la traversée de la première étape.
Monter une dalle facile jusqu'au taillant de l'arête et le contourner par la droite pour arriver sous un dièdre très ouvert et légèrement déversé. Remonter la fissure du fond jusqu'à une étroite plateforme terreuse sur laquelle on se rétablit. A gauche une dalle parfaitement lisse et verticale de 3 mètres sépare l'arête qu'il s'agit d'atteindre. Poser un piton dans les rochers brisés au dessus de la plateforme et se laisser glisser en rappel oblique pour atteindre une encoche de quelques centimètres carrés derrière laquelle on place un autre piton avec étrier; de là, une grande enjambée amène sur l'arête par une vire courbe. - R1
Escalader une dalle convexe à l'aide de petites prises en cupules jusqu'à une zone raide de rochers brisés dont l'escalade est délicate. Au dessus , un replat, quelques gradins, et une courte fissure conduise à une écaille pourrie sur la gauche de l'arête. Faire un pas à droite dans une anfractuosité terreuse, puis monter droit dans une dalle dont la pente s'atténue progressivement. - R2
Contourner par la droite un surplomb de blocs en équilibre, se rétablir sur une corniche étroite et monter dans une dalle aux prises rares jusqu'à un genévrier mort. Au dessus des gradins sans difficultés amènent au sommet.
IV / (photo B) Voie de la Face Sud-ouest de la Tête de Miougranier
Première par: G. Livanos, M. Samuel, le 29 Décembre 194O
Escalade " artificielle peu difficile" - Encordement 25 mètres
Comme pour l'arête Ouest il s'agit d'un parcours mixte où les passages à clous alternent avec l'escalade libre . Le départ se situe vers le milieu de la Face Sud-ouest.
S'élever dans une petite grotte tubulaire puis un peu à gauche franchir une fissure oblique jusqu'à des dalles faciles. Obliquant à droite on rejoint une terrasse rectangulaire.- R1
Le rocher devient extrêmement pourri. Traverser à droite et prendre une fissure oblique jusqu'à une niche, dont on sort par le toit pour se rétablir dans une mauvaise cheminée que l'on remonte jusqu'à une corniche terreuse.- R2
Au fond et à droite du relais monter une courte cheminée d'aragonite; après un replat, le rocher devient de plus en plus pourri. Contourner un gros bloc et grimper dans une 2ème cheminée; on débouche sur une plateforme dominée par un ressaut raide. Virer à droite, escalader un petit dièdre et revenir au dessus du ressaut. - R3
Franchir une dalle raide puis des rochers faciles sous le sommet de l'Arête du Trou du Chat.
V / (photo B) Aiguille Henriette
Première par: Ch. Studer, Wyss en 1927
Escalade " libre difficile " - Encordement 15 m.
La première étape est facile, par contre l'arrivée sous le sommet est difficile et exposée.
Cette fine aiguille se trouve au pied d'un promontoire rocheux important, à deux cents mètres environ à l'ouest de la Cime du Trou du Chat; sa face ouest est assez haute -4O m.- alors que sa face Sud ne doit pas dépasser 12 m. au dessus du collet. Elle s'escalade par une voie en écharpe d'abord sur son arête sud par un système de fissures faciles. Relais sur une corniche à hauteur du collet. Continuer par une dalle fissurée très raide et difficile dans sa face Est à proximité de son arête nord.
VI / (photo A ) Aiguille Bébé
La première de date inconnue se fit par la face Est. l'Aiguille Bébé est très mal individualisée; elle termine une barre rocheuse descendue de la Cime du Trou du Chat, environ 12O m. à l'Est de son arête Sud, exactement en face de la grotte de St. Michel. Elle est perforée à sa base par une ouverture cylindrique et à 25 m. de hauteur. Deux courtes voies y sont naturellement tracées: dans sa face Est et le long de l'arête Sud.
Voie de la Face Est
Escalade " libre facile " - Encordement 2O m. ( Cet itinéraire n'est pas visible sur la photo
" A " puisqu'il est sur l'autre face de l'aiguille.)
On grimpe dans une dalle fissurée raide et lisse où il existe encore dans les trous de gros clous de charpentier, probablement posés par les premiers grimpeurs; on rejoint une cheminée profonde, limitée par un pilier arrondi, dans laquelle on progresse par un ramonage assez difficile, et l'on atteint aussitôt après la crête extrêmement délité.
Voie de l'Arête Sud
Escalade " artificielle peu difficile "
Première par: Dr. Albert, Paul Albert le 3O Novembre 1941
Un court passage artificiel au début, puis un passage libre difficile vers le haut.
Départ dans la dalle sur le bord de l'arête, traverser ensuite vers la gauche sur des prises minimes, puis remonter une courte fissure; on continue dans une très belle dalle et l'on contourne par la droite un énorme bloc en porte-à-faux. Relais - Grimper dans une dalle extrêmement raide et contourner par la gauche des blocs surplombants en équilibre sur la crête .
Aiguille "32"
Première par : C. Hancy, X, en 1927
Escalade " libre difficile " - Encordement 2O m.
C'est une grande lame de rocher orientée Est-Ouest, située à l'extrémité inférieure d'une longue crête rocheuse descendue du sommet de Béouveyre vers l'ouest, exactement au Col Moutte, tout en haut du vallon de Callelongue. Elle est de la même structure que les aiguilles Bébé et Henriette. Une voie d'escalade parcours son arête Ouest.
Départ au col en remontant l'arête où l'on aura d'abord gravit un premier ressaut de très mauvais rocher. Un peu plus haut on escaladera un 2ème ressaut raide mais court et l'on arrivera dans une encoignure au pied d'un 3ème rocher absolument vertical. On se hisse dans un petit dièdre et par un pas on se dresse sur d'excellentes prises hautes dans une dalle de rocher très franc. On débouche alors sur les gradins du sommet. Le passage impressionnant du 3ème ressaut peut s'éviter par une traversée ascendante dans la face sud, beaucoup plus facile , mais aussi beaucoup moins jolie car le rocher y est détestable. La descente se fera par un rappel de 2O m.sur un piton posé près du cairn du sommet à l'aplomb du collet .
LA POINTE PIAZZA
Elle fait face à la paroi Nord du Rocher des Goudes à laquelle elle oppose son arête sud au profil aérien et de part et d'autre , deux faces orientées au sud-est et au sud-ouest . Cette arête sud-est est creusée à la base de son ressaut supérieur par un petit boyau - une chatière - qui fait communiquer les deux faces, d'où la seconde dénomination de Cime du trou du Chat.
La face sud-ouest , la plus abrupte , est entaillée vers son centre par une grande excavation triangulaire ouverte par un formidable toit horizontal de 5 à 6 mètres; à la fin de 1941 , c'était l'objet de la convoitise de quelques grimpeurs candidats à l'escalade "à l'envers" , mais à cette époque aucune réalisation à leur projet n'avait été tentée.
Escalade réussie depuis, au printemps 1942 par G. Tramier , H. Joubard, H. Rollad et qui sera décrite dans un autre ouvrage.
Cependant un itinéraire monte dans la face sud-ouest, haute de 60 mètres entre l'arête Sud et la grande excavation.
Les deux arêtes Sud et Ouest offrent également deux beaux parcours difficiles. La face Sud-est est moins haute et plus accueillantes se gravit par un passage assez facile dans un angle rentrant vers son milieu.
Deux aiguillettes de petite taille flanquent la Tête du Miougranier: l'Aiguille Henriette ( Photo B) et à l'Est l'Aiguille Bébé ( Photo A) en face de la Grotte St Michel.
I - Arête du Trou du Chat ( Photo A )
Première par :J. Save, Artru en 1935
Escalade " libre difficile " - Encordement 2O m.
Un passage très difficile à réussir sans piton dans la 5ème étape s'oppose très nettement au reste de l'escalade de difficultés courantes . Ce fut la première escalade réussie dans la Tête de Miougranier
Quitter le sentier du Club Alpin ( tracé rouge des Goudes à Mazargues) et monter dans une grande dalle inclinée située à droite du premier ressaut de l'arête. Quelques mètres d'escalade facile amènent à un gros pin .- R1
S'engager dans un long dièdre très ouvert, puis par des fissures ascendante s'élever dans la grande dalle, de son plan droit jusqu'à un replat sur son bord gauche. - R2
Continuer dans le dièdre, passer un surplomb de rocher brisé ( délicat ) et gravir des blocs cassés
on débouche sur un éboulis .- R3
Laisser à gauche l'arête devenue horizontale et à hauteur d'une petite brèche qui la coupe, escalades la paroi sud-ouest d'une arête secondaire dans un très mauvais rocher. - R4
Eviter les premiers mètres impraticables en grimpant difficilement sur une étroite vire ascendante, développée au dessus du Trou du Chat. Contourner un surplomb accusé ( exposé) et par une vire délicte traverser l'arête pour escalader une dalle pourrie dans son flan sud-ouest; dépasser un ressaut et faire le relais sur une plateforme de son taillant .- R5
Continuer sur l'arête qui se redresse peu à peu et devient verticale au niveau d'un dièdre fragmenté; s'y engager avec précaution: le rocher est instable. En sortir par la gauche à son sommet, traverser une étroite plateforme et gravir une courte dalle . - R6. Terminer par des ressauts sans difficultés .
II / ( photo "A " ) Voie Bouisson
Première par : J.Bouisson, J.Meunier, X en 1935
Escalade " libre facile " - Encordement 25 mètres
Une seule étape difficile: la première .
Vingt mètres de la Voie Save et dans le flan sud-ouest du premier ressaut de l'arête rejoindre le bas d'une longue dalle rectiligne; elle fait le pendant de façon curieuse à la dalle de la Voie du Trou du Chat.
Par une fissure oblique atteindre un pin mort ,puis s'élever dans le long dièdre qui limite la dalle droite, en utilisant des prises rares et petites. Relais sur un petit genévrier.-R1
Traversée horizontale à gauche et au niveau d'un gros bloc monter vers un pin plaqué à la muraille et continuer dans du rocher moins bon et terreux pour déboucher sur un éboulis.- R2
Une marche de flan vers la droite, la traversée de barres faciles et la remontée d'un autre éboulis amènent au pied de la paroi sud-est de la Tête de Miougranier, bien à droite de l'Arête du Trou du Chat. S'engager dans une longue vire ascendante terminée à la base d'un couloir.- R3
Ramonage sans grosses difficultés de celui-ci jusqu'à un pin. - R4
Gravir une cheminée abrupte qui débouche sur le plateau de la Tête de Miougranier.
III / (photo A et B) Arête Ouest de la Tête de Miougranier
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 22 Septembre 194O
Escalade : " artificielle difficile " - Encordement 25 Mètres .
Alternance d'escalade libre avec de courts passages artificiels dont un très difficile dans la traversée de la première étape.
Monter une dalle facile jusqu'au taillant de l'arête et le contourner par la droite pour arriver sous un dièdre très ouvert et légèrement déversé. Remonter la fissure du fond jusqu'à une étroite plateforme terreuse sur laquelle on se rétablit. A gauche une dalle parfaitement lisse et verticale de 3 mètres sépare l'arête qu'il s'agit d'atteindre. Poser un piton dans les rochers brisés au dessus de la plateforme et se laisser glisser en rappel oblique pour atteindre une encoche de quelques centimètres carrés derrière laquelle on place un autre piton avec étrier; de là, une grande enjambée amène sur l'arête par une vire courbe. - R1
Escalader une dalle convexe à l'aide de petites prises en cupules jusqu'à une zone raide de rochers brisés dont l'escalade est délicate. Au dessus , un replat, quelques gradins, et une courte fissure conduise à une écaille pourrie sur la gauche de l'arête. Faire un pas à droite dans une anfractuosité terreuse, puis monter droit dans une dalle dont la pente s'atténue progressivement. - R2
Contourner par la droite un surplomb de blocs en équilibre, se rétablir sur une corniche étroite et monter dans une dalle aux prises rares jusqu'à un genévrier mort. Au dessus des gradins sans difficultés amènent au sommet.
IV / (photo B) Voie de la Face Sud-ouest de la Tête de Miougranier
Première par: G. Livanos, M. Samuel, le 29 Décembre 194O
Escalade " artificielle peu difficile" - Encordement 25 mètres
Comme pour l'arête Ouest il s'agit d'un parcours mixte où les passages à clous alternent avec l'escalade libre . Le départ se situe vers le milieu de la Face Sud-ouest.
S'élever dans une petite grotte tubulaire puis un peu à gauche franchir une fissure oblique jusqu'à des dalles faciles. Obliquant à droite on rejoint une terrasse rectangulaire.- R1
Le rocher devient extrêmement pourri. Traverser à droite et prendre une fissure oblique jusqu'à une niche, dont on sort par le toit pour se rétablir dans une mauvaise cheminée que l'on remonte jusqu'à une corniche terreuse.- R2
Au fond et à droite du relais monter une courte cheminée d'aragonite; après un replat, le rocher devient de plus en plus pourri. Contourner un gros bloc et grimper dans une 2ème cheminée; on débouche sur une plateforme dominée par un ressaut raide. Virer à droite, escalader un petit dièdre et revenir au dessus du ressaut. - R3
Franchir une dalle raide puis des rochers faciles sous le sommet de l'Arête du Trou du Chat.
V / (photo B) Aiguille Henriette
Première par: Ch. Studer, Wyss en 1927
Escalade " libre difficile " - Encordement 15 m.
La première étape est facile, par contre l'arrivée sous le sommet est difficile et exposée.
Cette fine aiguille se trouve au pied d'un promontoire rocheux important, à deux cents mètres environ à l'ouest de la Cime du Trou du Chat; sa face ouest est assez haute -4O m.- alors que sa face Sud ne doit pas dépasser 12 m. au dessus du collet. Elle s'escalade par une voie en écharpe d'abord sur son arête sud par un système de fissures faciles. Relais sur une corniche à hauteur du collet. Continuer par une dalle fissurée très raide et difficile dans sa face Est à proximité de son arête nord.
VI / (photo A ) Aiguille Bébé
La première de date inconnue se fit par la face Est. l'Aiguille Bébé est très mal individualisée; elle termine une barre rocheuse descendue de la Cime du Trou du Chat, environ 12O m. à l'Est de son arête Sud, exactement en face de la grotte de St. Michel. Elle est perforée à sa base par une ouverture cylindrique et à 25 m. de hauteur. Deux courtes voies y sont naturellement tracées: dans sa face Est et le long de l'arête Sud.
Voie de la Face Est
Escalade " libre facile " - Encordement 2O m. ( Cet itinéraire n'est pas visible sur la photo
" A " puisqu'il est sur l'autre face de l'aiguille.)
On grimpe dans une dalle fissurée raide et lisse où il existe encore dans les trous de gros clous de charpentier, probablement posés par les premiers grimpeurs; on rejoint une cheminée profonde, limitée par un pilier arrondi, dans laquelle on progresse par un ramonage assez difficile, et l'on atteint aussitôt après la crête extrêmement délité.
Voie de l'Arête Sud
Escalade " artificielle peu difficile "
Première par: Dr. Albert, Paul Albert le 3O Novembre 1941
Un court passage artificiel au début, puis un passage libre difficile vers le haut.
Départ dans la dalle sur le bord de l'arête, traverser ensuite vers la gauche sur des prises minimes, puis remonter une courte fissure; on continue dans une très belle dalle et l'on contourne par la droite un énorme bloc en porte-à-faux. Relais - Grimper dans une dalle extrêmement raide et contourner par la gauche des blocs surplombants en équilibre sur la crête .
Aiguille "32"
Première par : C. Hancy, X, en 1927
Escalade " libre difficile " - Encordement 2O m.
C'est une grande lame de rocher orientée Est-Ouest, située à l'extrémité inférieure d'une longue crête rocheuse descendue du sommet de Béouveyre vers l'ouest, exactement au Col Moutte, tout en haut du vallon de Callelongue. Elle est de la même structure que les aiguilles Bébé et Henriette. Une voie d'escalade parcours son arête Ouest.
Départ au col en remontant l'arête où l'on aura d'abord gravit un premier ressaut de très mauvais rocher. Un peu plus haut on escaladera un 2ème ressaut raide mais court et l'on arrivera dans une encoignure au pied d'un 3ème rocher absolument vertical. On se hisse dans un petit dièdre et par un pas on se dresse sur d'excellentes prises hautes dans une dalle de rocher très franc. On débouche alors sur les gradins du sommet. Le passage impressionnant du 3ème ressaut peut s'éviter par une traversée ascendante dans la face sud, beaucoup plus facile , mais aussi beaucoup moins jolie car le rocher y est détestable. La descente se fera par un rappel de 2O m.sur un piton posé près du cairn du sommet à l'aplomb du collet .
LA POINTE PIAZZA
Nous terminerons le tour du Quartier de St. Michel par ce très modeste sommet de 224 m. campé sur la crête qui sépare le haut vallon de Callelongue des vallonnements de la côte Ouest de Marseilleveyre. Il est bien visible de la route des Goudes au niveau de la Calanque des Trous.
Pour l'atteindre, suivre le tracé rouge qui va de cette calanque à la Madrague de Montredon en passant au Col Moutte dans Béouveyre. Après avoir remonté le vallon de l'Agneau, le sentier passe au pied de la Face Ouest de ce rocher où l'on distingue en lettres gigantesques peintes sur la muraille le nom du célèbre inventeur de la carte postale. Cette paroi de peu d'importance-35 M. de hauteur- est assez escarpée et seule intéresse le grimpeur: les autres faces étant insignifiantes et très faciles .
Voie de la Face Ouest de la Pointe" Piazza"
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 17 Décembre 1939
Escalade " libre difficile " - Encordement 15 m.
Commencer l'escalade dans le milieu de la face par une cheminée étroite puis évasée et terminée par un toit au niveau d'une fenêtre donnant jour sur un puits profond creusé dans le rocher. Contourner l'arête droite de la cheminée et s'engager sur une étroite vire pourrie qui s'élève un peu et aboutit à une corniche en pente. - R1.
Revenir à gauche, traverser quelques mètres de dalle raide, puis monter droit dans une fissure surplombante pour se rétablir sur une grosse écaille posée sur une corniche exigüe. Virer vers la droite sur des prises infimes (exposé: rocher délité) et se rétablir difficilement sur une plateforme d'aragonite grise.- R2 .
Gravir un étroit couloir encombré de blocs en équilibre instable; on atteint la crête à son extrémité sud-ouest.
Variante :
Première par: G. Livanos, Dr. Albert le 26 Juillet1941
Escalade " artificielle peu difficile " - encordement 15 m.
Remonter la cheminée de la Voie Albert et faire un premier relais dans l'ouverture du puits.-R1
Passer le difficile surplomb qui la couvre et virer vers la gauche en direction d'une corniche terreuse. -R2
Monter sur une grosse écaille et grimper le long d'une fissure très raide qui aboutit au sommet vers le milieu de la Face.
II - Quartier du Vallon des Aiguilles
1 - Muraille de la Rive Droite du Vallon des Aiguilles
2 - La Mitre
3 - Le Rat
4 - La Nonne et l'Evêque
5 - La Colonne
18 Itinéraires
Pour l'atteindre, suivre le tracé rouge qui va de cette calanque à la Madrague de Montredon en passant au Col Moutte dans Béouveyre. Après avoir remonté le vallon de l'Agneau, le sentier passe au pied de la Face Ouest de ce rocher où l'on distingue en lettres gigantesques peintes sur la muraille le nom du célèbre inventeur de la carte postale. Cette paroi de peu d'importance-35 M. de hauteur- est assez escarpée et seule intéresse le grimpeur: les autres faces étant insignifiantes et très faciles .
Voie de la Face Ouest de la Pointe" Piazza"
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 17 Décembre 1939
Escalade " libre difficile " - Encordement 15 m.
Commencer l'escalade dans le milieu de la face par une cheminée étroite puis évasée et terminée par un toit au niveau d'une fenêtre donnant jour sur un puits profond creusé dans le rocher. Contourner l'arête droite de la cheminée et s'engager sur une étroite vire pourrie qui s'élève un peu et aboutit à une corniche en pente. - R1.
Revenir à gauche, traverser quelques mètres de dalle raide, puis monter droit dans une fissure surplombante pour se rétablir sur une grosse écaille posée sur une corniche exigüe. Virer vers la droite sur des prises infimes (exposé: rocher délité) et se rétablir difficilement sur une plateforme d'aragonite grise.- R2 .
Gravir un étroit couloir encombré de blocs en équilibre instable; on atteint la crête à son extrémité sud-ouest.
Variante :
Première par: G. Livanos, Dr. Albert le 26 Juillet1941
Escalade " artificielle peu difficile " - encordement 15 m.
Remonter la cheminée de la Voie Albert et faire un premier relais dans l'ouverture du puits.-R1
Passer le difficile surplomb qui la couvre et virer vers la gauche en direction d'une corniche terreuse. -R2
Monter sur une grosse écaille et grimper le long d'une fissure très raide qui aboutit au sommet vers le milieu de la Face.
II - Quartier du Vallon des Aiguilles
1 - Muraille de la Rive Droite du Vallon des Aiguilles
2 - La Mitre
3 - Le Rat
4 - La Nonne et l'Evêque
5 - La Colonne
18 Itinéraires
Cliquer ici pour modifier.
Rive droite du Vallon des Aiguilles
Vue prise de la Roche Percée
Photo II - Cliché Dr. Albert
III - Arête Ouest de la Mitre
IV - Arête Nord de la Faille "O"
IX - L'Arête Manquée
V - La Faille "O"
VI - La Voie Meunier
VII - Arête Sud de la Faille "0"
VIIII Début du Couloir Choberg
III - L'Arête Ouest de la Mitre ( Photo N° 1 et 2)
Première par: Magol, Duchier, au printemps 1941
Escalade "libre difficile" - Encordement 25 mètres.
Cet itinéraire de date récente est parallèle à une autre voie plus ancienne due à Meunier en 1935, décrite plus loin sous le nom de l'arête Nord de la faille "O". Il en est très voisin et souvent se confond avec lui: le départ se prend beaucoup plus bas et les 3 premières étapes présentent peu d'intérêt car à chaque relais on arrive sur des terrasses de plein pied avec l'éboulis du couloir Choberg, et jusqu'au 3ème relais on n'a gravi que des soubassements.
Franchir dès le départ une série de dalles raides et pourries qui mènent à une première corniche.- R.1
Au-dessus on gravit vers la gauche une lame détachée au sommet de laquelle on se rétablit, puis on escalade tout droit un petit ressaut surplombant et l'on arrive par des rochers brisés sur une terrasse- R.2
Monter facilement sur le sommet d'un petit gendarme, descendre dans son collet, puis escalader de l'autre coté une dalle qui aboutit à une deuxième terrasse.-R.3
On aborde alors l'arête elle-même. Sur le bord Nord d'un couloir facile on gravit un saillant délicat qui mène à une bonne plateforme.-R.4-
Traverser légèrement à droite et remonter un couloir dans le flanc gauche de l'arête. Après un passage difficile on passe une zone plus commode et l'on arrive dans un bosquet de chênes verts.-R.5-
Gravir une barre sans difficultés.-R.6-
Au dessus suivre le taillant de l'arête pendant 25m; on atteint alors un bloc détaché.-R.7-
Après l'avoir escaladé, virer un peu à gauche, et remonter une fissure qui finit sur une vaste terrasse herbeuse.-R.8-
Passer une barre de rochers verticaux et terminer par des gradins faciles.
IV- L'Arête Nord de la Faille "O" ( Photo N° 2)
Premiere par: J. Meunier, Carrère, en Novembre 1935
Escalade "libre difficile" - Encordement 25 mètres.
Quoiqu'il s'agisse en réalité de l'Arête Ouest de la Mitre , cette voie sera décrite sous ce nom plus exact géographiquement parlant puisqu'elle suit tout au long la ligne de démarcation nord de la Faille " O". Il n'en est pas moins vrai que l'itinéraire précédent de Magol n'est qu'une rectification de ce parcours plus vieux de 6 ans. La primeur de l'Arête Ouest de la Mitre doit donc revenir en réalité à J. Meunier, qui en 1935 parti du bas de la Faille "O" rejoignit cette arête à mi-hauteur, après avoir parcouru un éperon secondaire difficile et délicat.
Prendre le départ au bas de la Faille "O" et remonter le taillant assez raide d'un éperon projeté au sud de l'arête ouest de la Mitre; après un long parcours peu commode premier relais sur une plateforme embroussaillée.-R1-
Franchir difficilement les premiers mètres d'une fissure très raide qui s'incline peu après et devient facile.-R2-
Traverser sur la gauche un bosquet de chênes verts, puis escalader une cheminée qui débouche sur une corniche.-R3-
Contourner le fil de l'arête et grimper dans son flanc droit le long d'une fissure qui devient peu à peu mal commode car le rocher est très fragmenté.-R4-
Continuer toujours dans le flanc droit par une nouvelle fissure qui s'en écarte sensiblement; on parvient sur une grande terrasse.-R5-
Terminer par le même parcours que l'itinéraire précédent.
V - La Faille "O" ( Photo N° 2)
Premiere par: Prudhomme, X, le 18 Octobre 1931
Escalade "libre difficile" - Encordement 30 mètres.
Après une première étape extrêmement facile les difficultés apparaissent sous la forme de cheminées lisses, et vont s'accentuant jusqu'au quatrième relais. Encordement 30 mètres (pour la troisième étape que l'on peut couper ,si l'on veut, par un mauvais relais qu'il est préférable d'assurer sur piton).
Cette voie actuellement peu connue est certainement la première escalade parfaitement rectiligne réussie dans les calanques; ce fut le type idéal, avant la lettre, de la directissime.
Elle parcours une longue faille au fond d'un profond couloir très ouvert de 7O mètres, qui entaille de haut en bas la face ouest de la Mitre (h.90m.).
Quitter l'éboulis du couloir Choberg à hauteur de l'aven Gombault et remonter sur la gauche un couloir broussailleux très facile.-R1-
Continuer par des gradins en direction d'une cheminée verticale resserrée que l'on escalade sans trop de mal par ramonage. -R2- - sur une corniche.
Gravir une large et raide fissure, d'abord terreuse puis étroite et lisse, au dessus on remonte une zone plus facile et l'on atteint une encoignure embroussaillée.( relais éventuel si l'on ne dispose pas de 28 à 30 mètres d'intervalle.) La fissure se redresse à nouveau et il faut franchir un passage délicat sur des prises douteuses; on pénètre dans un couloir.-R3-
Passer un petit mur vertical puis grimper sur de bonnes prises dans le flanc gauche de la faille: il faut alors franchir un dernier mais court passage de fissures très raides où l'on progresse par adhérence; on débouche alors sur une grande terrasse.-R4-
Terminer par une série de fissures superposées qui amènent au sommet de la Mitre dans l'axe de la Faille "O" .
VI - Voie Meunier ( Photo N° 2)
Première par: J. Meunier , V. Rostand en 1935
Escalade "libre facile" - Encordement 25mètres
Elle parcourt la partie médiane de l'arête Sud de la Faille "O" décrite au paragraphe suivant. Comme pour l'arête nord de cette faille, J. Meunier emprunta une voie détournée pour atteindre cette crête, cherchant probablement avant tout le parcours d'escalade libre le plus commode. Démarrer dans la faille "O" et monter jusqu'à sa première cheminée verticale.-R1-
Par une facile traversée ascendante sur la droite grimper sur une vaste corniche.-R2-
Monter droit au collet d'un petit gendarme délabré.-R3-
Escalader le fil de l'arête relativement peu inclinée mais délicate; monter sur une grosse écaille, puis virer un peu à gauche et s'élever dans une fissure sur son flanc nord; peu après gravir quelques ressauts plus commodes.-R4-
Traverser alors à droite vers un couloir terreux que l'on remonte jusqu'à un chêne vert au niveau duquel on débouche sur un éboulis.-R5-
Continuer facilement vers le sommet de la Mitre.
VII - Arête Sud de la Faille "0" ( Photo N° 2)
Première par: M. Samuel , G.Livanos le 18 juillet 1940
Escalade "libre très difficile" - Encordement 25mètres
Cette voie, primitivement exécutée en traction directe, s'est révélée à l'usage passable en escalade libre.
En 1940 M. Samuel reprenant la voie Munier, y rattacha un départ autonome, puis suivit le fil de l'arête en son entier. Il fit donc une rectification de l'itinéraire précédent. Le départ se situe à l'entrée du couloir Choberg entre deux saillants de la muraille, noirâtres et surplombants, dans l'axe de l'arête elle-même. Monter sur la droite d'une coulée d'aragonite, virer un peu à gauche et grimper vers un surplomb que l'on évite par la gauche. Après un petit replat, quelques ressauts faciles mènent au premier relais.-R1-
Escalader alors une large cheminée jusqu'à la corniche où l'on rejoint l'itinéraire de Meunier.-R2-
On le suit jusqu'au petit gendarme. -R3-
....puis sur le taillant de l'arête.-R4-
Au lieu de virer à droite vers le couloir, continuer sur le fil de l'arête en passant un ressaut très raide par son flanc droit. Après quelques mètres revenir à gauche et continuer sur le taillant où l'on trouve une fissure qui conduit à une plateforme.-R5-
Terminer droit vers le sommet de la Mitre.
NOTA : Ces cinq derniers itinéraires présentent la particularité de communiquer très facilement entre eux à tous les étages; quoique difficiles ils ne sont donc pas de la classe des voies de la Face Ouest de St. Michel, par exemple, cataloguées dans la même catégorie de difficulté, car il est toujours possible d'y éviter un morceau déplaisant en virant dans le parcours voisin .
VIII - Le Couloir Choberg ( Photo N°1 & 2)
Première par: Ch Choberg en 1914
Escalade "libre facile" - Encordement facultatif 15 mètres
C'est l'itinéraire le plus facile du Vallon des Aiguilles. A part deux petites cheminées aux extrémités, son parcours est absolument sans histoire; un seul ennui possible en cours de route: les chûtes de pierre. Débuter par un couloir pierreux encaissé entre deux hautes murailles;
Escalader une cheminée verticale dont le haut surplombe un peu mais où l'on trouve toutes les prises rêvées, quoiqu'elles soient polies par les souliers ferrés.
Traverser une combe couverte de pierrailles et obliquant à droite grimper dans le couloir qui peu après tourne brusquement à gauche. - Remonter une longue pente jusqu'à un étranglement que l'on tourne par la gauche. Revenant à droite on franchit une cheminée et l'on atteint un éboulis en entonnoir, non loin de l'arrivée de l'arête Nord de Marseilleveyre.
IX - L'Arête Manquée ( Photo N° 1)
Première par: G. Livanos , A. Coudray, le 5 Octobre 1941
Escalade "artificielle difficile" - Encordement30mètres
Les deux premières étapes et la 4ème en escalade libre; la 3ème et la 5ème en escalade artificielle difficile.
Elle fut "manquée" par Joubard et Forestier, qui , lors d'un essai antérieur, s'arrêtèrent au 4ème relais et terminèrent par un retour en rappel à leur point de départ; il est juste cependant de rappeler qu'ils sont responsables de la découverte de cet itinéraire jusqu'à son 4ème relais, et que Livanos n'eut plus qu'à mettre le point final en trouvant la cheminée de sortie.
A droite de l'entrée du couloir Choberg on attaque sur un contrefort. Les premiers mètres sont assez raides, puis l'on monte dans des blocs empilés pour atteindre par la droite une première terrasse. Grimper dessus dans une dalle très lisse que l'on franchit en écharpe vers la droite. Toujours à droite on contourne le bord de la dalle et par quelques rochers pourris on gagne une deuxième terrasse.-R1-
Escalader une dalle délitée mais très facile qui communique à gauche avec la combe du couloir Choberg. On traverse peu après deux petits gendarmes et franchissant leur collet on arrive au pied de l'arête proprement dite.-R2-
Après avoir passé un petit ressaut de 3 à 4m. très raide on arrive sur un replat, puis un passage d'escalade aisée amène à la partie difficile de l'arête Manquée. S'élever en traction dans des dalles, d'abord tout droit, puis vers la droite. Virer alors à gauche vers une large fissure très raide et difficile, après un gros bloc coincé elle s'améliore, puis on passe devant un replat de la paroi droite; grâce à de grosses prises peu solides on atteint une plateforme isolée sur la gauche.-R3-
Suivre un éperon de rochers pourri qui mène à un vaste collet herbeux de l'arête principale.-R4-
A quelques mètres à gauche du taillant remonter une large fissure; à mi hauteur on la quitte pour s'élever à gauche dans une dalle peu engageante et l'on se rétablit au dessus sur une vire. On gravit alors une 2me dalle par sa gauche et l'on parvient sous un étranglement fortement surplombant que l'on franchit pour se rétablir dans les blocs brisés du sommet.
X - Le Mur du Jardin Suspendu ( Photo N°1 )
Première par: Dr Poucel Jr, C. Hancy, le 11 Avril 1931
Escalade "libre facile" - Encordement 25mètres
Le Jardin Suspendu se trouve dans la paroi rive droite de Vallon des Aiguilles, tout en haut de la muraille, à mi-chemin entre le Couloir Choberg et le Pas de la Cabre.
Cette appellation manifestement flatteuse désigne quatre chênes verts et une pelouse de quelques mètres carrés sur une corniche. Une longue vire en écharpe y conduit, dont l'origine se trouve à 2Om. à droite du couloir Choberg.
Monter dans une dalle facile virer un peu à gauche et s'élever droit dans une courte cheminée d'aragonite grise ( prises fragiles ), prendre à droite une large corniche ascendante pour arriver dans une niche-R1-
Contourner un pilier et continuer sur la corniche jusqu'à un chêne vert.-R2-
Traverser en montant de petites dalles pour atteindre un deuxième chêne.-R3-
Escalader des rochers brisés et reprendre la corniche en écharpe pour arriver sur un étroit balcon. -R4-
On pénètre dans le Jardin suspendu en se frayant un passage dans les ramures des chênes verts et par une vire courbe on arrive sur la pelouse.-R5-
Sans entrer dans le jardin et en montant droit au dessus du 5me relais, puis en virant difficilement à droite vers une cheminée lisse que l'on ramone, on peut atteindre les pentes du sommet de Marseilleveyre; cette variante est plus difficile que le reste de l'itinéraire Poucel.
( X '' - Variante (Photo N°1 ) J.Meunier,X,X)
A l'extrémité sud de la pelouse gravir une dalle puis une cheminée verticale où se trouvent des blocs instables et par une corniche ascendante facile arriver sur une plateforme. -R6-
A droite gros monolithe : la Tour. - Escalader une courte dalle pour déboucher sur les pentes nord-ouest du sommet de Marseilleveyre.
X' - Variante de départ du mur du Jardin suspendu.(photo N° I )
De nombreux grimpeurs voulant éviter la première étape de la voie normale, passaient par le couloir Choberg, qu'ils remontaient jusqu'au petit collet au niveau duquel il fait un coude brusque vers la droite. Franchissant ce collet ils faisaient une marche de flanc sur la corniche en écharpe de la voie Poucel.
XI - La Voie des Araignées ( Photo N°1 )
Première par: G. Livanos, Mme d'Albertas, F.Vey, le 26 Septembre 1940
Escalade "artificielle difficile" - Encordement 20mètres
La plus grande partie se fait en escalade libre , mais deux cheminées-fissures difficiles dans les 4me et 6me étapes doivent se passer sur des pitons
Elle coupe la voie du Mur du Jardin Suspendu dans son premier tiers et débute dans une dizaine de mètres à droite du départ de la voie Poucel. - On gravit d'abord des rochers en gradins puis une fissure oblique délicate qui finit sur une dalle inclinée.-R1-
Escalader un dièdre vertical au fond du relais en passant sur son flanc gauche; contourner par la droite un saillant et monter sur une plateforme -R2-
On croise la voie Poucel puis l'on monte droit dans un couloir herbeux très facile.-R3-
Escalader une cheminée déversée en s'aidant de très rares prises sur son flanc gauche, passer un surplomb délicat et s'arrêter dans une anfractuosité.-R4-
Un peu à gauche remonter un couloir herbeux très court, traverser encore à gauche des blocs instables jusqu'au pied d'une fissure oblique.-R5-
On la remonte jusqu'à un minuscule replat sous un surplomb accentué; un rétablissement difficile mène dans un petit couloir en entonnoir dont l'entrée est extrêmement lisse.-R6-
Continuer dans son plan gauche et terminer par un pas à droite qui ramène au dernier relais.
XII - La Voie de la Tour( Photo N°1 )
Première par: G. Livanos, H. Joubard (leaders à tour de role) le 21 Juin 1941
Escalade "artificielle peu difficile" - Encordement 30mètres
La Tour du Vallon des Aiguilles se trouve dans le haut de la muraille, au dessus du Pas de la Cabre que franchit le tracé vert dans le haut du vallon 'est un monolithe carré assez difficile à distinguer d'en bas. Débuter dans un renfoncement de la muraille sous le Jardin Suspendu par une courte fissure déversée suivie d'une cheminée pleine de blocs instables. Après quelques mètres on atteint un ressaut raide que l'on franchit par la droite, puis on parvient sur une bonne corniche ascendante.-R1-
On la suit en direction d'un couloir où le rocher est de nouveau très mauvais ,et dont on sort par la gauche pour arriver sur une belle plateforme herbeuse. -R2-
Juste au dessus du relais s'élever dans une courte dalle puis on traverse vers la gauche dans une deuxième dalle après laquelle on atteint un replat. On peut également passer plus à gauche par une fissure plus commode. -R3-
Gravir au dessus une fissure déversée et pourrie qui permet d'entrer dans un grand dièdre de rocher blanc. Se rétablir au sommet d'une grosse écaille et progresser ensuite dans le fond du dièdre le long d'une large fissure assez facile: elle finit sous un surplomb. On le contourne par la droite sur pitons et l'on remonte un petit couloir facile descendu du collet de la tour.-R4-
Virer à droite dans sa face nord; on atteint le sommet par une dalle délitée.- De là on redescend dans le collet puis on finit l'ascension en escaladant quelques blocs dans la paroi d'en face .
Escalades de la Rive Gauche du Vallon des Aiguilles
Alors que sa rive droite est bordée par une haute muraille , la rive gauche du Vallon des Aiguilles est formée par de petites parois superposées, coupées de grandes corniches auxquelles on accède très facilement par de nombreux passages sans escalade; ce sont les assises de Béouveyre.
L'exiguïté de ces murs n'a pas attiré les grimpeurs et l'on ne peut guère y signaler qu'un seul parcours, d'ailleurs très facile: la cheminée Sud de la Baume de la Colonne.
De petites aiguilles se dressent dans ses éboulis qui offrent des possibilités d'escalades très courtes mais le plus souvent difficiles; ce sont: le Rat, la Nonne, l'Evêque et la Colonne.
Vue prise de la Roche Percée
Photo II - Cliché Dr. Albert
III - Arête Ouest de la Mitre
IV - Arête Nord de la Faille "O"
IX - L'Arête Manquée
V - La Faille "O"
VI - La Voie Meunier
VII - Arête Sud de la Faille "0"
VIIII Début du Couloir Choberg
III - L'Arête Ouest de la Mitre ( Photo N° 1 et 2)
Première par: Magol, Duchier, au printemps 1941
Escalade "libre difficile" - Encordement 25 mètres.
Cet itinéraire de date récente est parallèle à une autre voie plus ancienne due à Meunier en 1935, décrite plus loin sous le nom de l'arête Nord de la faille "O". Il en est très voisin et souvent se confond avec lui: le départ se prend beaucoup plus bas et les 3 premières étapes présentent peu d'intérêt car à chaque relais on arrive sur des terrasses de plein pied avec l'éboulis du couloir Choberg, et jusqu'au 3ème relais on n'a gravi que des soubassements.
Franchir dès le départ une série de dalles raides et pourries qui mènent à une première corniche.- R.1
Au-dessus on gravit vers la gauche une lame détachée au sommet de laquelle on se rétablit, puis on escalade tout droit un petit ressaut surplombant et l'on arrive par des rochers brisés sur une terrasse- R.2
Monter facilement sur le sommet d'un petit gendarme, descendre dans son collet, puis escalader de l'autre coté une dalle qui aboutit à une deuxième terrasse.-R.3
On aborde alors l'arête elle-même. Sur le bord Nord d'un couloir facile on gravit un saillant délicat qui mène à une bonne plateforme.-R.4-
Traverser légèrement à droite et remonter un couloir dans le flanc gauche de l'arête. Après un passage difficile on passe une zone plus commode et l'on arrive dans un bosquet de chênes verts.-R.5-
Gravir une barre sans difficultés.-R.6-
Au dessus suivre le taillant de l'arête pendant 25m; on atteint alors un bloc détaché.-R.7-
Après l'avoir escaladé, virer un peu à gauche, et remonter une fissure qui finit sur une vaste terrasse herbeuse.-R.8-
Passer une barre de rochers verticaux et terminer par des gradins faciles.
IV- L'Arête Nord de la Faille "O" ( Photo N° 2)
Premiere par: J. Meunier, Carrère, en Novembre 1935
Escalade "libre difficile" - Encordement 25 mètres.
Quoiqu'il s'agisse en réalité de l'Arête Ouest de la Mitre , cette voie sera décrite sous ce nom plus exact géographiquement parlant puisqu'elle suit tout au long la ligne de démarcation nord de la Faille " O". Il n'en est pas moins vrai que l'itinéraire précédent de Magol n'est qu'une rectification de ce parcours plus vieux de 6 ans. La primeur de l'Arête Ouest de la Mitre doit donc revenir en réalité à J. Meunier, qui en 1935 parti du bas de la Faille "O" rejoignit cette arête à mi-hauteur, après avoir parcouru un éperon secondaire difficile et délicat.
Prendre le départ au bas de la Faille "O" et remonter le taillant assez raide d'un éperon projeté au sud de l'arête ouest de la Mitre; après un long parcours peu commode premier relais sur une plateforme embroussaillée.-R1-
Franchir difficilement les premiers mètres d'une fissure très raide qui s'incline peu après et devient facile.-R2-
Traverser sur la gauche un bosquet de chênes verts, puis escalader une cheminée qui débouche sur une corniche.-R3-
Contourner le fil de l'arête et grimper dans son flanc droit le long d'une fissure qui devient peu à peu mal commode car le rocher est très fragmenté.-R4-
Continuer toujours dans le flanc droit par une nouvelle fissure qui s'en écarte sensiblement; on parvient sur une grande terrasse.-R5-
Terminer par le même parcours que l'itinéraire précédent.
V - La Faille "O" ( Photo N° 2)
Premiere par: Prudhomme, X, le 18 Octobre 1931
Escalade "libre difficile" - Encordement 30 mètres.
Après une première étape extrêmement facile les difficultés apparaissent sous la forme de cheminées lisses, et vont s'accentuant jusqu'au quatrième relais. Encordement 30 mètres (pour la troisième étape que l'on peut couper ,si l'on veut, par un mauvais relais qu'il est préférable d'assurer sur piton).
Cette voie actuellement peu connue est certainement la première escalade parfaitement rectiligne réussie dans les calanques; ce fut le type idéal, avant la lettre, de la directissime.
Elle parcours une longue faille au fond d'un profond couloir très ouvert de 7O mètres, qui entaille de haut en bas la face ouest de la Mitre (h.90m.).
Quitter l'éboulis du couloir Choberg à hauteur de l'aven Gombault et remonter sur la gauche un couloir broussailleux très facile.-R1-
Continuer par des gradins en direction d'une cheminée verticale resserrée que l'on escalade sans trop de mal par ramonage. -R2- - sur une corniche.
Gravir une large et raide fissure, d'abord terreuse puis étroite et lisse, au dessus on remonte une zone plus facile et l'on atteint une encoignure embroussaillée.( relais éventuel si l'on ne dispose pas de 28 à 30 mètres d'intervalle.) La fissure se redresse à nouveau et il faut franchir un passage délicat sur des prises douteuses; on pénètre dans un couloir.-R3-
Passer un petit mur vertical puis grimper sur de bonnes prises dans le flanc gauche de la faille: il faut alors franchir un dernier mais court passage de fissures très raides où l'on progresse par adhérence; on débouche alors sur une grande terrasse.-R4-
Terminer par une série de fissures superposées qui amènent au sommet de la Mitre dans l'axe de la Faille "O" .
VI - Voie Meunier ( Photo N° 2)
Première par: J. Meunier , V. Rostand en 1935
Escalade "libre facile" - Encordement 25mètres
Elle parcourt la partie médiane de l'arête Sud de la Faille "O" décrite au paragraphe suivant. Comme pour l'arête nord de cette faille, J. Meunier emprunta une voie détournée pour atteindre cette crête, cherchant probablement avant tout le parcours d'escalade libre le plus commode. Démarrer dans la faille "O" et monter jusqu'à sa première cheminée verticale.-R1-
Par une facile traversée ascendante sur la droite grimper sur une vaste corniche.-R2-
Monter droit au collet d'un petit gendarme délabré.-R3-
Escalader le fil de l'arête relativement peu inclinée mais délicate; monter sur une grosse écaille, puis virer un peu à gauche et s'élever dans une fissure sur son flanc nord; peu après gravir quelques ressauts plus commodes.-R4-
Traverser alors à droite vers un couloir terreux que l'on remonte jusqu'à un chêne vert au niveau duquel on débouche sur un éboulis.-R5-
Continuer facilement vers le sommet de la Mitre.
VII - Arête Sud de la Faille "0" ( Photo N° 2)
Première par: M. Samuel , G.Livanos le 18 juillet 1940
Escalade "libre très difficile" - Encordement 25mètres
Cette voie, primitivement exécutée en traction directe, s'est révélée à l'usage passable en escalade libre.
En 1940 M. Samuel reprenant la voie Munier, y rattacha un départ autonome, puis suivit le fil de l'arête en son entier. Il fit donc une rectification de l'itinéraire précédent. Le départ se situe à l'entrée du couloir Choberg entre deux saillants de la muraille, noirâtres et surplombants, dans l'axe de l'arête elle-même. Monter sur la droite d'une coulée d'aragonite, virer un peu à gauche et grimper vers un surplomb que l'on évite par la gauche. Après un petit replat, quelques ressauts faciles mènent au premier relais.-R1-
Escalader alors une large cheminée jusqu'à la corniche où l'on rejoint l'itinéraire de Meunier.-R2-
On le suit jusqu'au petit gendarme. -R3-
....puis sur le taillant de l'arête.-R4-
Au lieu de virer à droite vers le couloir, continuer sur le fil de l'arête en passant un ressaut très raide par son flanc droit. Après quelques mètres revenir à gauche et continuer sur le taillant où l'on trouve une fissure qui conduit à une plateforme.-R5-
Terminer droit vers le sommet de la Mitre.
NOTA : Ces cinq derniers itinéraires présentent la particularité de communiquer très facilement entre eux à tous les étages; quoique difficiles ils ne sont donc pas de la classe des voies de la Face Ouest de St. Michel, par exemple, cataloguées dans la même catégorie de difficulté, car il est toujours possible d'y éviter un morceau déplaisant en virant dans le parcours voisin .
VIII - Le Couloir Choberg ( Photo N°1 & 2)
Première par: Ch Choberg en 1914
Escalade "libre facile" - Encordement facultatif 15 mètres
C'est l'itinéraire le plus facile du Vallon des Aiguilles. A part deux petites cheminées aux extrémités, son parcours est absolument sans histoire; un seul ennui possible en cours de route: les chûtes de pierre. Débuter par un couloir pierreux encaissé entre deux hautes murailles;
Escalader une cheminée verticale dont le haut surplombe un peu mais où l'on trouve toutes les prises rêvées, quoiqu'elles soient polies par les souliers ferrés.
Traverser une combe couverte de pierrailles et obliquant à droite grimper dans le couloir qui peu après tourne brusquement à gauche. - Remonter une longue pente jusqu'à un étranglement que l'on tourne par la gauche. Revenant à droite on franchit une cheminée et l'on atteint un éboulis en entonnoir, non loin de l'arrivée de l'arête Nord de Marseilleveyre.
IX - L'Arête Manquée ( Photo N° 1)
Première par: G. Livanos , A. Coudray, le 5 Octobre 1941
Escalade "artificielle difficile" - Encordement30mètres
Les deux premières étapes et la 4ème en escalade libre; la 3ème et la 5ème en escalade artificielle difficile.
Elle fut "manquée" par Joubard et Forestier, qui , lors d'un essai antérieur, s'arrêtèrent au 4ème relais et terminèrent par un retour en rappel à leur point de départ; il est juste cependant de rappeler qu'ils sont responsables de la découverte de cet itinéraire jusqu'à son 4ème relais, et que Livanos n'eut plus qu'à mettre le point final en trouvant la cheminée de sortie.
A droite de l'entrée du couloir Choberg on attaque sur un contrefort. Les premiers mètres sont assez raides, puis l'on monte dans des blocs empilés pour atteindre par la droite une première terrasse. Grimper dessus dans une dalle très lisse que l'on franchit en écharpe vers la droite. Toujours à droite on contourne le bord de la dalle et par quelques rochers pourris on gagne une deuxième terrasse.-R1-
Escalader une dalle délitée mais très facile qui communique à gauche avec la combe du couloir Choberg. On traverse peu après deux petits gendarmes et franchissant leur collet on arrive au pied de l'arête proprement dite.-R2-
Après avoir passé un petit ressaut de 3 à 4m. très raide on arrive sur un replat, puis un passage d'escalade aisée amène à la partie difficile de l'arête Manquée. S'élever en traction dans des dalles, d'abord tout droit, puis vers la droite. Virer alors à gauche vers une large fissure très raide et difficile, après un gros bloc coincé elle s'améliore, puis on passe devant un replat de la paroi droite; grâce à de grosses prises peu solides on atteint une plateforme isolée sur la gauche.-R3-
Suivre un éperon de rochers pourri qui mène à un vaste collet herbeux de l'arête principale.-R4-
A quelques mètres à gauche du taillant remonter une large fissure; à mi hauteur on la quitte pour s'élever à gauche dans une dalle peu engageante et l'on se rétablit au dessus sur une vire. On gravit alors une 2me dalle par sa gauche et l'on parvient sous un étranglement fortement surplombant que l'on franchit pour se rétablir dans les blocs brisés du sommet.
X - Le Mur du Jardin Suspendu ( Photo N°1 )
Première par: Dr Poucel Jr, C. Hancy, le 11 Avril 1931
Escalade "libre facile" - Encordement 25mètres
Le Jardin Suspendu se trouve dans la paroi rive droite de Vallon des Aiguilles, tout en haut de la muraille, à mi-chemin entre le Couloir Choberg et le Pas de la Cabre.
Cette appellation manifestement flatteuse désigne quatre chênes verts et une pelouse de quelques mètres carrés sur une corniche. Une longue vire en écharpe y conduit, dont l'origine se trouve à 2Om. à droite du couloir Choberg.
Monter dans une dalle facile virer un peu à gauche et s'élever droit dans une courte cheminée d'aragonite grise ( prises fragiles ), prendre à droite une large corniche ascendante pour arriver dans une niche-R1-
Contourner un pilier et continuer sur la corniche jusqu'à un chêne vert.-R2-
Traverser en montant de petites dalles pour atteindre un deuxième chêne.-R3-
Escalader des rochers brisés et reprendre la corniche en écharpe pour arriver sur un étroit balcon. -R4-
On pénètre dans le Jardin suspendu en se frayant un passage dans les ramures des chênes verts et par une vire courbe on arrive sur la pelouse.-R5-
Sans entrer dans le jardin et en montant droit au dessus du 5me relais, puis en virant difficilement à droite vers une cheminée lisse que l'on ramone, on peut atteindre les pentes du sommet de Marseilleveyre; cette variante est plus difficile que le reste de l'itinéraire Poucel.
( X '' - Variante (Photo N°1 ) J.Meunier,X,X)
A l'extrémité sud de la pelouse gravir une dalle puis une cheminée verticale où se trouvent des blocs instables et par une corniche ascendante facile arriver sur une plateforme. -R6-
A droite gros monolithe : la Tour. - Escalader une courte dalle pour déboucher sur les pentes nord-ouest du sommet de Marseilleveyre.
X' - Variante de départ du mur du Jardin suspendu.(photo N° I )
De nombreux grimpeurs voulant éviter la première étape de la voie normale, passaient par le couloir Choberg, qu'ils remontaient jusqu'au petit collet au niveau duquel il fait un coude brusque vers la droite. Franchissant ce collet ils faisaient une marche de flanc sur la corniche en écharpe de la voie Poucel.
XI - La Voie des Araignées ( Photo N°1 )
Première par: G. Livanos, Mme d'Albertas, F.Vey, le 26 Septembre 1940
Escalade "artificielle difficile" - Encordement 20mètres
La plus grande partie se fait en escalade libre , mais deux cheminées-fissures difficiles dans les 4me et 6me étapes doivent se passer sur des pitons
Elle coupe la voie du Mur du Jardin Suspendu dans son premier tiers et débute dans une dizaine de mètres à droite du départ de la voie Poucel. - On gravit d'abord des rochers en gradins puis une fissure oblique délicate qui finit sur une dalle inclinée.-R1-
Escalader un dièdre vertical au fond du relais en passant sur son flanc gauche; contourner par la droite un saillant et monter sur une plateforme -R2-
On croise la voie Poucel puis l'on monte droit dans un couloir herbeux très facile.-R3-
Escalader une cheminée déversée en s'aidant de très rares prises sur son flanc gauche, passer un surplomb délicat et s'arrêter dans une anfractuosité.-R4-
Un peu à gauche remonter un couloir herbeux très court, traverser encore à gauche des blocs instables jusqu'au pied d'une fissure oblique.-R5-
On la remonte jusqu'à un minuscule replat sous un surplomb accentué; un rétablissement difficile mène dans un petit couloir en entonnoir dont l'entrée est extrêmement lisse.-R6-
Continuer dans son plan gauche et terminer par un pas à droite qui ramène au dernier relais.
XII - La Voie de la Tour( Photo N°1 )
Première par: G. Livanos, H. Joubard (leaders à tour de role) le 21 Juin 1941
Escalade "artificielle peu difficile" - Encordement 30mètres
La Tour du Vallon des Aiguilles se trouve dans le haut de la muraille, au dessus du Pas de la Cabre que franchit le tracé vert dans le haut du vallon 'est un monolithe carré assez difficile à distinguer d'en bas. Débuter dans un renfoncement de la muraille sous le Jardin Suspendu par une courte fissure déversée suivie d'une cheminée pleine de blocs instables. Après quelques mètres on atteint un ressaut raide que l'on franchit par la droite, puis on parvient sur une bonne corniche ascendante.-R1-
On la suit en direction d'un couloir où le rocher est de nouveau très mauvais ,et dont on sort par la gauche pour arriver sur une belle plateforme herbeuse. -R2-
Juste au dessus du relais s'élever dans une courte dalle puis on traverse vers la gauche dans une deuxième dalle après laquelle on atteint un replat. On peut également passer plus à gauche par une fissure plus commode. -R3-
Gravir au dessus une fissure déversée et pourrie qui permet d'entrer dans un grand dièdre de rocher blanc. Se rétablir au sommet d'une grosse écaille et progresser ensuite dans le fond du dièdre le long d'une large fissure assez facile: elle finit sous un surplomb. On le contourne par la droite sur pitons et l'on remonte un petit couloir facile descendu du collet de la tour.-R4-
Virer à droite dans sa face nord; on atteint le sommet par une dalle délitée.- De là on redescend dans le collet puis on finit l'ascension en escaladant quelques blocs dans la paroi d'en face .
Escalades de la Rive Gauche du Vallon des Aiguilles
Alors que sa rive droite est bordée par une haute muraille , la rive gauche du Vallon des Aiguilles est formée par de petites parois superposées, coupées de grandes corniches auxquelles on accède très facilement par de nombreux passages sans escalade; ce sont les assises de Béouveyre.
L'exiguïté de ces murs n'a pas attiré les grimpeurs et l'on ne peut guère y signaler qu'un seul parcours, d'ailleurs très facile: la cheminée Sud de la Baume de la Colonne.
De petites aiguilles se dressent dans ses éboulis qui offrent des possibilités d'escalades très courtes mais le plus souvent difficiles; ce sont: le Rat, la Nonne, l'Evêque et la Colonne.
Rive Gauche du Vallon des Aiguilles
Vue prise du premier ressaut de l'Arête Nord de Marseilleveyre
- Cliché Dr. AlbertI - Le Rat
II - La Nonne
III - L'Evêque
IV- La Colonne
V - Sortie de la Cheminée de la Baume de la Colonne
(masquée par l'Eperon de la Colonne)
VI - L'Arête face au Rat I - Le Rat
Première par: J. Laurent ,X en 1929
Escalade "libre difficile" - Encordement 25 mètres
L'Aiguille du Rat s'élève à proximité du tracé vert, à l'issue de sa première montée raide. L'escalade la plus courante se fait dans sa face Est: le rocher y est très bon mais un pitonnage intensif quoique superflu, a quelque peu massacré les prises.
Du collet qui sépare le Rat de son contrefort Nord, remonter très facilement une vire en écharpe jusqu'à une plateforme.
Grimper dans une dalle raide en cherchant sur la droite des prises hautes. Après un replat longer une fissure sinueuse qui aboutit à une plateforme puis à un petit éboulis sous le ressaut sommital.
Une deuxième voie part en contrebas du collet dans la face Ouest et gravit en diagonale la face Sud le long dièdre oblique.
II - La Nonne
Première par: Prudhomme, Arles, le 11 Juin 1933
Escalade" libre difficile" mais très courte - Encordement 15m.
Ainsi que son voisin l'Evêque, la Nonne est située au pied d'une muraille de Béouveyre à la même altitude que le Rat à une centaine de mètres vers l'Ouest.- Contrairement aux usages c'est l'Evêque qui parait prosterné devant la Nonne.
Sous le collet qui sépare la Nonne de la muraille de Béouveyre, grimper facilement dans le flanc Est de l'Aiguille jusqu'à une petite plateforme de son arête Nord. Escaladez alors une dalle ouest où l'on atteint bientôt le sommet.
On peut également escalader en ramonage une profonde cheminée ouverte entre la Nonne et l'Evêque dans leur flanc Est jusqu'à la brèche entre les deux aiguilles et suivre l'arête Nord pour rejoindre l'itinéraire précédent.- Descente en rappel sur un bloc du sommet.
III - L'Evêque
Première par: Prudhomme, Arles le 11 Juin 1933
Escalade"libre difficile"très courte -Encordement 15m.
Monter à la brèche entre les deux aiguilles par la cheminée de leur flanc Est, puis grimper dans un renfoncement et se hisser sur un bloc en surplomb, quelques mètres faciles conduisent ensuite au sommet. - Descente en rappel sur un pin (15m.)
IV - La Colonne
Première par: J.Laurent, Mme Garrigues en 1929
Escalade "libre difficile" - Encordement 15 m.
Après le Rat suivre le tracé vert devenu horizontal jusqu'à un grand éboulis descendu de Béouveyre; on le remonte par sa rive gauche pendant 50 m. Gravir alors les rochers de cette rive en contournant l'éperon qui soutient la Colonne, on arrive à une corniche.
Monter dans une fissure peu marquée dans sa face Nord Est en direction du collet; là aussi les rares prises ont été abimées par des coups de marteau intempestifs !!
Au dessus escalader une bonne et courte fissure qui amène sur l'étroite plateforme du sommet.
V- La Cheminée sud de la Baume de la Colonne
Continuer l'ascension de l'éboulis précédent jusqu'à la Baume. La cheminée monte en oblique
sur la gauche.
Elle est très facile, et ne mérite pas une description détaillée.
VI - L' Arête face au Rat
Première par: Moyrand, X en février 1941
Escalade "artificielle peu difficile" - Encordement 20m.
Ce segment d'arête descendu de Béouveyre fait face à l'arête sud du Rat. -
Débuter dans le flanc droit par une difficile fissure verticale puis obliquer à gauche, gravir une nouvelle fissure et atteindre une corniche .Contourner facilement le taillant et terminer dans le flanc gauche par un dièdre incliné .
Escalades de la Face Nord de Marseilleveyre
Les cheminées de la Grotte Rolland
Première par: C. André en 1924
Nous joindrons au quartier du Vallon des Aiguilles cette voie d'ascension directe au sommet de Marseilleveyre par sa face Nord. Nous n'avons en effet rien d'autre à décrire dans cette face où il doit exister pourtant des parcours intéressants.
Suivre le tracé noir et jaune qui passent au bas du Vallon des Aiguilles et franchir la première crête, au de là de laquelle s'ouvre, en contrebas du sentier , la Grotte Rolland. Dans le thalweg du vallon un énorme bloc est tombé à proximité du chemin. Quitter le tracé à cet endroit et s'élever jusqu'à la paroi au pied d'une cheminée verticale; on la gravit en montant dans son plan gauche. On arrive sur les corniches nord de Marseilleveyre; traverser le sentier et remonter une seconde cheminée d'abord surplombante et étroite, puis s'élargissant plus haut en couloir aux parois lisses. Remonter alors l'éboulis des terrasses supérieures de Marseilleveyre et atteindre le sommet par une série de grandes dalles superposées.
III - Quartier du Malvallon1 - La Pointe Callot
2 - Face Est de la Tête de la Mounine
3 - Paroi Triangulaire
4 - Arête Ouest du Cirque de la Mounine
5 - Muraille du Plan des Cailles
17 Itinéraires 7 photos
Les bonnes gens qui le baptisèrent "Malvallon" étaient sans doute impressionnées par la hauteur des murailles qui s'élèvent haut dans le ciel au dessus de cette gorge extrêmement pittoresque; en réalité un excellent sentier court le long de son thalweg qui parti du Plan des Cailles dans la calanque de Marseilleveyre monte en direction du Pas de la Selle après avoir bifurqué dans la branche nord du vallon et de là file vers la Fontaine de Voyre et Mazargues . Ce fut de tout temps le chemin le plus fréquenté par les pêcheurs de ce village qui se rendaient à leur cabanon de Marseilleveyre, son parcours est très facile et sans aléas. Seul l'aspect rébarbatif des murailles de ses deux rives a pu influencer l'esprit populaire et valoir au vallon de Marseilleveyre son préfixe péjoratif de " Mal" .
Les plus belles parois et d'ailleurs les seules pratiquées des grimpeurs, se trouvent en haut de la Rive Droite du Malvallon dans les pentes Est et Sud de la Cime de Marseilleveyre; les faces Ouest et Sud de la Tête de la Mounine ( 384 m.) et vers le bas à proximité de la calanque, la Muraille du Plan des Cailles .
Une ligne d'arêtes aujourd'hui presque nivelée descend du sommet de Marseilleveyre vers le Sud-Est et présente un ressaut brusque isolé : la Pointe Callot ( 325m. environ ).
Les autres rives du Malvallon et de ses branches médianes sud sont formées par de nombreuses petites murailles de peu d'ampleur et aucune n'a à notre connaissance été gravie.
Deux voies d'accès mènent au quartier du Malvallon : Du boulevard de la Grotte Rolland par le tracé noir jusqu'au bois de la Selle ; on suit alors le tracé vert de la Calanque de Marseilleveyre qui franchit le Pas de la Selle et par une piste à flanc de coteau on arrive à la Pointe Callot.
De Callelongue on prend le tracé jaune de la Galinette, après avoir longé la face Sud du Rocher de St. Michel on traverse le vallon de la Mounine et l'on franchit le Col de la Galinette. Le sentier suit alors la base de la Face Sud de la Tête de la Mounine, puis sa face ouest et on contourne la Pointe Callot avant d'arriver au Pas de la Selle.
LA POINTE CALLOT
Massive et peu élégante dans son ensemble, elle est supportée par un énorme socle d'éboulis témoin de sa splendeur passée et de sa décrépitude actuelle; seules ses faces ouest et sud-ouest ont bel aspect.
Elle est orientée dans sa plus grande longueur dans le sens Est-Ouest. Elle a quatre faces : Nord, Ouest, Sud-Est, et trois arêtes : Est, Nord-ouest, et Sud-ouest. La Face Nord présente peu d'intérêt, car elle est non seulement peu élevée mais aussi envahie par une végétation dense, de plus elle est sillonnée par plusieurs corniches qui communiquent avec les éboulis voisins.
On y compte plusieurs itinéraires d'escalade libre: deux très faciles: la Voie des Arêtes et le couloir Nord,- une courte cheminée un peu moins commode : la Reboulade, et un parcours d'arête avec une vire délicate: l'Arête Nord-Ouest.
La Face Sud-Ouest est fortement concave et de meilleure apparence; elle n'offre que deux itinéraires: la Voie dite de la Face Sud -Est, complétée par la Voie Droite ..
La Face Sud-Ouest est plus majestueuse elle atteint 70 m.de hauteur; elle est parcourue par deux voies très difficiles, une de'escalade libre, l'autre d'escalade artificielle.
Entre ces deux faces méridionales, l 'itinéraire Clair assez facile, anciennement appelé Voie de la Face Sud monte sur un éperon mal individualisé.
La Face Ouest est très verticale et coupée en écharpe par une diaclase d'aragonite : La Diagonale .
Quant aux arêtes deux seulement ont été escaladées: l'Arête Est extrêmement facile et la petite N.Ouest qui rattache la Pointe Callot aux pentes de Marseilleveyre. L'arête sud-ouest attendait encore sa conquête à la fin 1941 .
Escalades de la Face Nord
I / La Voie des Arêtes
Premiere par : Callot père et fils le 20 Mars 1902
Escalade " libre facile " - Encordement ( facultatif) 10-15 m.
Au milieu de la Face Nord et à mi-hauteur, car sa base descend obliquement en pente rapide, suivre vers l'est une belle corniche légèrement ascendante qui mène à l'arête Est; on put aussi arriver là très facilement en suivant son taillant depuis son origine. Escalader une cheminée facile, traverser une terrasse dite du gendarme, sauter sur une cassure de 2m. de haut et tantôt sur l'arête, tantôt par de petites cheminées dans son flanc nord , on atteint le sommet .
II / La Reboulade
Première par : Reboul, en ?
Escalade " libre facile " - Encordement l5 m.
A mi-chemin de la corniche qui mène à l'arête Est, une cheminée assez profonde mais courte permet de rejoindre directement la crête; on la franchit par un ramonage plus fatiguant que difficile et l'on débouche à quelques mètres à l'Ouest du saut du gendarme .
III / Le Couloir Nord
Première par: Callot Père et fils le 20 Mars 1902
Escalade " libre facile " - Encordement facultatif 15 m.
Ce fut l'itinéraire de la " première de la Pointe Callot " Un peu à gauche de l'aplomb du sommet, grimper dans une dalle vers une écaille détachée, suivre des vires herbeuses sur la gauche pour rejoindre le couloir et le suivre jusqu'à une corniche qui ramène à l'Est vers les arêtes. Le couloir Nord est surtout utilisé pour la descente.
IV / L'Arête Nord-Ouest
Première par J. Save, Artru en 1934
Escalade " libre difficile " Encordement 15 m.
Du Collet de la Pointe Callot, suivre la ligne d'arête, passer l'arche de pierre et remonter des rochers très faciles jusqu'à une plateforme où pousse des arbustes- R.1 et 2 .
S'élever droit dans une dalle fissurée peu commode et se rétablir sur une corniche extrêmement étroite. On la suit vers la droite par une marche de flanc exposée (aucune prise sure pour les mains) et après avoir contourné un bloc on pénètre dans un couloir barré par un chêne vert .- R3
Remonter ce couloir terreux et embroussaillé et terminer par des gradins .
Escalades de la Face Sud-Est
I - Voie de la Face Sud-Est
Première par: V. Rostand, X le 13 Septembre 1936
Escalade " libre difficile " - Encordement 20 m.
Cet itinéraire fort incomplet décrit un " S " parfait dans la partie moyenne de la Face, mais son origine se trouve dans la face Sud-ouest et il finit sur la portion horizontale de l'arête Est ! Un seul court passage vraiment difficile avant d'arriver au 2ème relais.
Remonter le couloir de la Voie Clair, dite de la face Sud, parvenu au sommet de son éperon, longer vers la droite une corniche horizontale qui file dans la Face Sud-Est.- R1
Quelques mètres avant son interruption escalader un dièdre dont la paroi gauche est formée de rochers brisés; puis virer vers la gauche sur une étroite corniche ascendante et se hisser sur une écaille posée sur son extrémité. De là grimper droit dans une courte dalle sans prises, puis on se rétablit sur une nouvelle corniche horizontale que l'on suit à droite en direction d'une plateforme en balcon. - R2
Laisser le dièdre vertical qui se développe au dessus et d'engager dans la dalle de droite en suivant une bonne fissure oblique pour atteindre les arêtes.
II / La Voie Droite
Première par : Dr.Albert, Gisèle Albert le 14 Septembre 1939
Escalade " libre difficile" - Encordement 20 m.
Les difficultés sans atteindre à l'extrême, y sont très soutenues et sensiblement plus grandes que celles de l'itinéraire précédent.
Cet itinéraire suit une diaclase rectiligne qui fracture la face de l'aplomb de l'épaule Est et rectifie les sinuosités de la voie Rostand.
Débuter par une mince fissure verticale, d'abord facile, puis très raide sous la corniche où elle s'élargit.-R1
Escalader le dièdre de rochers brisés de la Voie Rostand et laissant à gauche la vire ascendante, traverser vers la droite une dalle abrupte pour rejoindre la diaclase. Monter sur des plaques détachées, passer une fissure glissante et se rétablir sur un bloc en balcon.- R2
Grimper dans le dièdre au dessus du relais où l'on progresse par un ramonage exposé; on peut d'ailleurs en sortir au bout de 3 à 4 m. en se rétablissant difficilement sur son arête droite que l'on suit commodément. Dépasser une niche à hauteur de l'arête Est et franchir sur le saillant de l'épaule un surplomb très accusé; après s'être rétablit difficilement sur un replat incliné, il ne reste plus qu'à passer une courte dalle où l'on trouve des prises excellentes mais très hautes.
Escalades de la Face Sud-Ouest
Dans ce paragraphe nous comprendrons l'itinéraire L. Clair connu depuis sa découverte sous le vocable de "Voie de la face Sud", parce que jusqu'en 1936 il fut le seul parcours fréquenté dans les Faces méridionales de la Pointe Callot. En réalité il se trouve presqu'entièrement dans la face Sud-Ouest .
I - Voie L. Clair
Première par: L. Clair, Lemerre en 1922
Escalade " libre facile " - Encordement 20 m.
Un seul passage délicat : une fissure en surplomb où il faut passer sur un bloc coincé branlant, assez solide cependant puisque d'innombrables grimpeurs non avertis ont essayé sans succès de le faire partir.
A gauche d'un grand éperon, à l'intersection des faces sud-est et sud-ouest, remonter un couloir parsemé d'arbustes, faire une courte traversée vers la gauche; passer une petite cheminée et, revenant à droite, prendre pied sur la terrasse au sommet de l'éperon.- R1
Gravir une cheminée assez ouverte et lisse au départ puis escalader un ressaut au dessus duquel se trouve une corniche bordée de gros blocs.- R2 .
A son extrémité à gauche remonter une fissure extrêmement lisse mais peu inclinée qu'il faut franchir par coincement du bras et de la jambe droite; la pente s'atténue et l'on arrive sur une terrasse herbeuse.-R3
Escalader une petite cheminée très raide bouchée par un bloc branlant, dont on se sert comme prise pour sortir sur une terrasse; remonter un couloir caillouteux et terminer par des gradins très faciles.
L'Orthopédique
Ce nom baroque et dont il ne nous a pas été possible de déceler l'origine, désigne une variante de sortie de la "Voie Clair". Après la fissure du bloc branlant, grimper sur la gauche du couloir caillouteux dans une courte fissure très raide où l'on progresse en coincements pénibles. Que le grimpeur se rassure, il n'est pas besoin d'accessoires d'orthopédie,-béquille ou jambe de bois- pour passer par là. On termine également par des gradins commodes.
II - Voie de la Face Sud- Ouest
Première par: Ch. Magol, R. Duchier le 29 Aout 1937
Première féminine par Gisèle Albert Juin 1939
Escalade " libre très difficile " - Encordement 25 mètres .
Les grosses difficultés se trouvent dans la grande vire de la deuxième étape et surtout dans la 3me. Exécutée avec quelques pitons d'assurances - 4 à 5- c'est la voie d'escalade libre la plus difficile de la Pointe Callot. Plusieurs essais sur ce parcours furent faits avant Magol, mais ils n'allèrent pas plus loin que le 2 me relais.
Quelques mètres à gauche du couloir de l'itinéraire Clair remonter une longue fissure rectiligne pour arriver sur une corniche qui communique avec la terrasse au sommet de l'éperon sud.- R1
Gravir un dièdre oblique et aborder une longue fissure ascendante en écharpe qui s'élève" dans la face Sud-Ouest. Passer d'abord une dalle déversée; traverser une étroite vire pour atteindre une mince fissure sans prise de pied; traverser une nouvelle dalle pour arriver sur une corniche exigüe. Franchir un ressaut de la fissure devenue plus facile et par une marche de flanc atteindre une belle plateforme.-R2
Toute cette étape se fait sur d'excellentes prises de mains, mais les prises de pieds y sont rares et espacées.
Monter droit une dalle commode et s'engager dans un dièdre ouvert limité à droite par une dalle lisse; suivre la fissure du fond (difficile ) jusqu'à un surplomb que l'on surmonte grâce à des prises dans la paroi de gauche et l'on pénètre dans une niche terreuse.- R3
Par un ramonage face au vide, escalader une cheminée barrée par un gros surplomb et l'on se rétablit sur une petite plateforme (aérien); des ressauts faciles amènent sur une corniche horizontale.- R4 .
Un peu à droite une courte dalle abrupte livre accès aux gradins du sommet
III / L'Intégrale de la Face Sud-Ouest
Première par : G.Rebuffat, G.Livanos ,J.Bouisson le 26 Janvier 1941
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 20 m.
Une première étape libre facile, une 2me étape artificielle peu difficile, puis trois étapes très difficiles, la fin étant moins ardue.
Le départ se trouve dans le flanc droit du pied de l'arête sud-ouest:; on monte sur un gros chêne; puis on grimpe dans une fissure qui débouche sur une sangle herbeuse inclinée.- R1
Escalader alors une nouvelle fissure verticale où le rocher est brisé et instable; une cheminée meilleure lui fait suite qui aboutit dans une anfractuosité, relais sur un gros bloc à gauche.- R2.
Dans son angle Est remonter une cheminée d'aragonite et suivre une fissure oblique en surplomb où l'on progresse difficilement sur des pitons peu surs .Dépasser un replat puis escalader un gros bloc mal coincé entre les deux branches de la fissure qui s'est dédoublée. Aussitôt après on atteint facilement une corniche herbeuse à peu de distance du énième relais de la voie Magol .- R3
Revenir vers l'ouest et s'élever en oblique sur une plaque de rochers pourris pour rejoindre une fissure sinueuse que l'on suit jusqu'à une nouvelle corniche; on s'y rétablit sur un bloc et l'on vire à gauche vers une plateforme sous une niche .- R4
Passer un surplomb accentué et grimper dans une dalle fissurée; on arrive sur une troisième corniche
( genévrier ) - R5
Continuer à la verticale en franchissant une fissure déversée; après un replat on escalade une dalle de rocher excellent et l'on oblique à droite en suivant la base d'un mur surplombant. Passer un dernier ressaut et terminer dans les gradins du sommet .
Escalade de la Face Ouest
IV / La Diagonale ( photo des Faces Ouest et Sud -ouest et de la face Nord )
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert, H. Gilles le 26 Janvier 1941
Escalade " artificielle difficile " - Encordement : 30 mètres
Le plus souvent en escalade libre difficile, avec de très courts passages artificiels.
Une bande d'aragonite rouge coupe en écharpe la face Ouest depuis le bas se l'arête sud-ouest jusqu'au collet de l'arête Nord-ouest; ce feuillet est inséré entre les lèvres d'une diaclase qui fracture la paroi en oblique.
Départ au pied de l'arête sud-ouest dans un large couloir, obliquer à gauche, passer un entassement de blocs instables et s'arreter sur un ressaut couvert de débris. -R1
On s'engage d'abord dans l'axe de la coulée d'aragonite sur des prises médiocres, puis l'on suit son bord gauche où son rocher s'améliore. On franchit un premier puis un deuxième ressaut et arrivé à hauteur d'une plateforme située dans la muraille à droite, facilement identifiable par les broussailles qui l'encombre, on traverse une bande d'aragonite. Après avoir passé un petit dièdre surplombant on se rétablit sur une dalle inclinée.- R2 - relais assuré sur piton.-
Vers le Nord escalader un court dièdre déversé et se rétablir difficilement sur les prises rondes d'une corniche étroite. - R3 .
Virer encore au Nord, escalader un saillant qui clôture la corniche, puis une zone de rocher extrêmement délité et très raide ( exposé ). On pénètre dans un couloir où règne une végétation qui amène à un minuscule collet communiquant avec les pentes de la face Nord.- R4
Escalader la dalle fissurée de l'itinéraire de l'Arête Nord-Ouest mais au lieu de virer à droite sur la corniche, monter sur un bloc encastré dans une fissure coupée par un surplomb; celui-ci franchi, la fissure s'ouvre en cheminée très lisse mais peu inclinée et débouche sur les terrasses du sommet .
Escalades de la Face Est de la Mounine
I / Voie Moyrand
Escalade " artificielle peu difficile" - Encordement 25 m
Un seul passage artificiel, le rete en escalade libre moyenne
La Voie Moyrand traverse en écharpe la paroi rive gauche Nord du Grand Couloir,
Remonter la première partie très embroussaillée mais sans difficulté du couloir jusqu'au point où il se resserre et se redresse. - R1
Virer à droite sur une plateforme, gravir une dalle raide, dépasser un replat terreux, puis traverser vers la droite une vire que l'on suit jusqu'à un pin. - R2.
Gravir un gendarme accolé à la paroi, il faut ensuite escalader une dalle lisse en passant sur un piton qui sert de prise, puis on oblique à droite sur l'éperon Nord .- R3
Terminer par une série de cheminée terreuse qui aboutissent dans les terrasses du sommet de l'éperon .
II / Variante Livanos
Première par: G. Livanos , Suzon Dijon , le 3 Janvier 1942
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 25 m.
Elle parcourt également en écharpe la paroi Nord du Grand Couloir, mais arrive plus haut sur l'éperon. La première partie est commune avec l'itinéraire Moyrand, puis au lieu de virer à droite, on grimpe dans une courte fissure et après un encoignure rougeâtre on traverse à droite vers une plateforme inclinée.- R1
Passer un léger surplomb en suivant une fissure oblique à gauche et grimper sur une vire qui ramène franchement à droite vers une terrasse. - R2 .
Sur le bord gauche d'une cheminée rouge, gravir des rochers surplombants en direction d'un entassement de gros blocs instables où l'on se rétablit. Revenir à droite en contournant un saillant et rejoindre une corniche étroite. - R3 .
Monter au fond d'un dièdre surplombant; après quelques mètres la fissure qui en occupe le fond s'élargit considérablement. On passe alors sur le plan gauche où l'on s'élève quelque peu, puis on vire sur le plan droit vers une cheminée sur le bord de laquelle on monte . Elle s'élargit ensuite et permet le ramonage avant d'arriver au sommet de la paroi.
III / Le Grand Couloir ou Couloir du Portefeuille
Première par : J. Steicher, G.Tramier le 11 Mai 1941
Escalade " libre très difficile " - Encordement : 3O mètres.
Deux étapes très difficiles sont encadrées par deux autres étapes très faciles.
Ce couloir mérite amplement son adjectif " grand" haut de 135 m.et large à sa partie moyenne de plus de 30, il coupe la paroi d'une large incision rectiligne. Son surnom lui a été attribué récemment à la suite d'une mésaventure pénible survenue à l'un des grimpeurs lors de la première : il perdit son portefeuille!
Il ne nous a pas été possible de recueillir des renseignements précis sur un essai bien antérieur qui aurait aboutit au sommet en suivant les parties faciles du couloir et une dérivation dans la partie droite au niveau des itinéraires Moyrand et Livanos dans le but probable d'éviter la zone moyenne extrêmement rébarbative; et nous n'avons pu retrouver traces de ces grimpeurs, ni de sa date approximative. De toutes façons la zone moyenne du Couloir a bien été gravie pour la première fois par Streicher et Tramier et cette première doit être inscrite à leur palmarès.
Gravir une longue première étape sans difficultés. -R1
Attaquer la cheminée verticale au fond, en opposition pendant une dizaine de mètres puis il faut passer un surplomb très difficile où la pose d'un piton prise est presque indispensable; un nouvel étranglement permet de reprendre l'escalade en opposition et d'arriver à une plateforme assez confortable.- R2
Après un nouveau passage d'opposition, la cheminée se resserre à nouveau et devient trop étroite pour que l'on puisse se coincer entre ses plans parallèles; c'est là le passage le plus difficile et le plus exposé de tout l'itinéraire, on débouche ensuite dans un chêne vert à moitié carbonisé. - R3
Remonter un couloir de pierres et de broussailles et terminer par une cheminée facile .
IV - Voie de l'Eperon Central
Première par G.Livanos, M.Samuel ( leader à tour de rôle) le 24 Novembre 1940
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 3O mètres
Escalade la plus longue de la Tête de la Mounine - 135 m.- les trois premières étapes sont très difficiles, les deux autres faciles
Cet itinéraire assez sinueux s'inscrit dans le flanc Sud-Est de l'éperon central.
Débuter par une petite fissure peu inclinée jusqu'à un mauvais replat ( arbustes ) S'élever pendant une dizaine de mètres le long de deux fissures parallèles puis virer à droite dans une dalle après laquelle on arrive sur un étroit replat herbeux dominé par un bloc menaçant. Virer à gauche et gagner une corniche-R1
Traverser à droite pour se rétablir sur le gros bloc en équilibre et grimper dans une courte cheminée, puis le long d'une courte fissurz. Traverser un peu à gauche, gravir une dalle, revenir à droite pour reprendre la fissure que l'on suit jusqu'à une mauvaise plateforme sur la droite. Grimper sur un bloc et monter sur un replat encombré d'arbustes .- R2 .
Assuré en pendule, descendre un peu vers la gauche et suivre une vire pendant 10 m. - R3
Escalader une fissure qui aboutit à une vire convexe dominée par un surplomb, après l'avoir franchit on poursuit l'escalade en passant deux nouveaux successifs, puis l'on gravit une dalle verticale. Traverser alors un peu à droite et s'élever dans une fissure dont on sort par la droite sur une étroite corniche terreuse.- R4 .
Descendre dans un couloir, puis remonter la fissure du fond; on atteint une vire étroite et par une courte dalle on sort au sommet de l'éperon.- R5
Les grosses difficultés sont terminées. Traverser un peu à droite, remonter un couloir d'aragonite et d'éboulis, passer à gauche un premier ressaut de rochers faciles. - R6
On se trouve devant un deuxième ressaut; s'élever à gauche sur un petit éperon, puis à droite dans une petite fissure suivie de dalles faciles, on débouche au sommet de la Tête de la Mounine.
V - Voie de la Paroi Sud- Est
Première par G. Livanos, Moyrand (leader à tour de rôle) et H. Chopard, Dr. Albert le 21 Décembre 1941
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 35 mètres
Le principal obstacle se trouve dans la 3me étape très longue et soutenue, les autres étapes sont en escalade libre souvent difficile.
Attaquer la muraille au niveau de sa première state horizontale par une fissure herbeuse oblique à gauche, franchir une zone verticale, puis la fissure s'incline encore à gauche ( passage d'équilibre ) , au dessus on gravit un deuxième passage vertical et par une enjambée à gauche on se rétablit sur des prises médiocres dans un petit dièdre incliné; on débouche sur une grande terrasse .- R1
A une dizaine de mètres sur la gauche escalader en ramonage une cheminée rectiligne; après un passage laborieux dans une étroiture où la solidité de la roche est douteuse, la cheminée devient facile et l'on arrive sur une deuxième terrasse.- R2
Virer encore à gauche, escalader une séries de dalles faciles et s'engager dans une cheminée surplombante, elle est bientôt barrée par un étranglement; traverser vers la droite, traverser vers la droite une dalle lisse, gravir une courte fissure et revenir à gauche dans l'axe de la cheminée où l'on continue l'escalade pendant 6 à 7 mètres. La pente s'adoucit et l'on aborde des dalles inclinées au dessus desquelles un bouquet de chênes verts permet un relais solide.- R3
Escalader un large couloir très facile d'abord, puis gravir la paroi du fond: on débouche au haut des pentes Sud de la Tête de la Mounine.
VI - Passage Facile
Il n'a pas été possible de retrouver, ni la date de sa première, ni le nom de ses auteurs
Escalade " libre facile. - Encordement facultatif 15 à 2O m.
Ce petit itinéraire parcours le fond de la dépression de la Face Est.
Après avoir franchit une barre très facile, on traverse vers le sud une terrasse dans le flanc droit de la Paroi Triangulaire. Remonter alors une pente embroussaillée sans difficulté. Escalader une dalle peu inclinée et obliquant vers la droite, passer une courte cheminée qui aboutit aux pentes Sud de la Tête de la Mounine.
VII / Voie de la Paroi triangulaire
Première par : G.Livanos, A.Coudray le 26 Décembre 1941.
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement: 25 mètres
Très variée, les passages artificiels alternent avec l'escalade libre .
Départ à l'aplomb de l'arête horizontale Sud-Est de la Tête de la Mounine. On monte d'abord dans des dalles inclinées faciles puis, après un court ressaut on prend pied sur une vire ascendante que l'on suit vers la gauche. Rejoindre toujours à gauche un premier, puis un second replat .- R1
On traverse ensuite une dalle blanche et lisse en obliquant à droite et l'on s'élève le long d'un bloc détaché vers un petit pin. Franchir un surplomb qui mène sous un saillant de rochers disloqués; traverser à droite une dalle lisse puis revenir au dessus du saillant par une cheminée facile.- R2
On poursuit par un couloir terreux et facile qui aboutit à une terrasse . -R3
Gravir ensuite une courte cheminée puis effectuer à droite une traversée descendante en direction d'un grand pin.- R4.
Traverser à droite puis monter dans des rochers brisés; on vire alors à gauche pour arriver sur une plateforme terreuse .- R5
Escalades de la Face Sud
A partir de la Paroi Triangulaire la ceinture de murailles de la Tête de la Mounine s'abaisse graduellement puis forme un petit cirque face au midi. Est-ce la médiocre qualité de la roche ou le peu d'élévation de la paroi qui sont la cause du délaissement de cette face ? Quoiqu'il en soit nous ne pouvons y décrire que deux petits itinéraires d'arête à ses extrémités: le premier très facile à l'Est, le second extrêmement court à l'Ouest. Il est vraisemblable cependant que d'autres parcours y ont été tracés que nous ne connaissons pas actuellement .
I - Arête Est du Cirque de la Mounine
Nom de l'auteur de la première et date inconnue
Escalade " libre facile " - Encordement facultatif : 15 m.
Aucune difficulté dans cet itinéraire
Du sentier de la Galinette monter sur les pentes de la Tête de la Mounine en direction d'une tour assez mal individualisée ( a ) franchir un collet, passer dans la Face Sud, faire un pas et remonter un petit couloir, traverser un éboulis et gravir une dalle concave ( b )
Traverser vers la droite une grande terrasse pour rejoindre l'arête. On s'élève dans une fissure ( c ) puis revenant à gauche on escalade une courte cheminée au voisinage d'un pin (d) . Continuer vers la gauche par des corniches et de petits ressauts faciles pour arriver sur les pentes Sud de la Tête de la Mounine.
II / Arête Ouest du Cirque de la Mounine, ou ,
Arête du Col de la Galinette
Première par: Dr. Albert , Gisèle Albert, le 5 Octobre 1939
Escalade " libre très difficile " - Itinéraire très court - Encordement 2O m.
Elle se trouve à l'extrémité d'un long promontoire horizontal descendu de la Tête de la Mounine vers le Sud-Ouest. Du Col de la Galinette, prendre la longue arête facile qui s'élève en direction Nord. Le ressaut médian très raide est difficile vers la fin.
Au pied du dernier ressaut virer à droite sur une corniche puis monter droit dans une dalle. Dépasser des petites terrasses et atteindre une niche sous un gendarme adossé au fil de l'arête.-R-.
Un peu à droite escalader une cheminée très raide et très étroite; elle s'élargit ensuite mais se trouve barrée par un passage surplombant après lequel on se rétablit difficilement sur un replat incliné. Continuer droit dans la fissure qui s'incurve vers la droite pour finir par un léger surplomb ou dans la dalle de gauche plus facile .
Escalades de la Face Ouest
La hauteur de la muraille s'est encore abaissée et ce n'est plus qu'une barre qui enserre le Petit Val Vierge au Levant.
Pilier Ouest de l'Arête de la Galinette
Première par: Gisèle Albert, Dr. Albert le 19 Février 1939
Escalade " libre difficile" - Encordement 25 m.
Quoique très court ce parcours présente des difficultés d'escalade libre assez sérieuses .
Vingt mètres à gauche de l'Arête, ce pilier étaye la muraille de la face Ouest.- Sur son bord gauche escalader un bloc adossé à la paroi, passer un dièdre ouvert et s'engager dans une fissure oblique.
Contourner par la gauche une grosse écaille proéminente puis la chevaucher. Continuer vers la gauche dans la fissure devenue moins raide et s'arrêter sur une corniche exigüe.- R1 .
Gravir une courte dalle puis une cheminée taillée dans des blocs branlants, traverser son arête droite après laquelle on arrive sur une terrasse herbeuse. - R2.
Escalader une fissure délitée et finir par des gradins .
IV - Quartier de Podestat - La Melette1 - La Bougie
2 - Aiguille Bompard
3 - Muraille du Pas de la Lèbre
4 - Cirque Est de la Bougie - Tour Carrée
5 - Aiguille de la Melette
6 - Arête de Dix Heures
A 370 mètres au dessus de la mer le Plateau des Walkyries, prolongement sud du plateau de l'Homme Mort ou Plan de Coulon, domine le littoral sud de Marseilleveyre et les calanques de Podestat, de l'Escu, de la Melette et de Cortiou.
Il détache vers le sud-est un promontoire qui se relève très légèrement à son extrémité, la Tête de la Melette, et vers l'ouest une ligne de crêtes acérées qui le relie aux têtes de Podestat et Malvallon.
Le Plateau des Walkyries est coupé au sud par une brusque dépression de 80 mètres dessinée en double cirque symétrique au centre duquel se dresse tout contre la muraille le gros monolithe de la Bougie haut de 75 mètres à sa face sud. Le cirque Ouest est formé par une muraille imposante d'un seul jet, par contre le cirque Est moins élevé est aussi abordable, parce que divisé en plusieurs étages par de grandes corniches. Tout en haut de la muraille on y remarque une petite façade isolée: c'est la Tour Carrée des Walkyries; elle n'est d'ailleurs en réalité que l'extrémité de la croupe du plateau et ne peut être considérée comme un sommet distinct, quoique son nom semble l'indiquer.
Quant à la paroi de la Tête de la Melette, à l'extrémité orientale du cirque de la Bougie, elle est aussi coupée de plusieurs grandes corniches étagées, sauf sur sa face Est.
A l'une des extrémités de cette face est adossée la petite Aiguille de la Melette, qui est plutôt un contrefort couronné par un gendarme; le sommet de cette aiguille ne dépasse pas en effet son collet de plus de 10 m. alors que ses faces Sud et Est ont plus de 40 m. et sa Face Nord plus de 80.
Au nord de l'aiguille et de la Tête de la Melette se creuse la pente rapide du vallon des Walkyries, peuplé d'arêtes escarpées sur tout son pourtour. Le haut vallon, au dessus du sentier de la douane porte le nom de Cirque des Walkyries; dans les éboulis de sa rive droite, sous l'Aiguille de la Melette et à proximité du thalweg, se trouve la Colonne, mince pilier isolé haut de 25 m.
Le flanc Ouest du Plateau des Walkyries descend en pente d'éboulis vers la Calanque de Podestat. Il détache au sud une ligne d'arêtes dentelées, d'où se distingue la petite Aiguille Bompard et vers l'ouest une longue crête rehaussée de gros gendarmes, qui va rejoindre les Têtes de Podestat. Avant la coupure du Pas de la Lébre, une petite muraille projette trois courtes arêtes parallèles explorées en partie. Les autres parois, à vrai dire qui s'échelonnent vers les Têtes de Podestat, sont actuellement vierges sauf erreur .
Ce quartier est très peu connu des grimpeurs et pendant de longues années on n'y pratiqua que la voie Choberg à la Bougie, les escalades ultra courtes du sommet de l'Aiguille de la Melette et un parcours assez hétéroclite dans la Tour Carrée des Walkyries. Ce n'est que tout récemment que furent reconnus les autres itinéraires de la Bougie et de son voisinage, qui font de cette aiguille le centre d'attraction de cette région désertique.
Les voies d'accès courantes sont au nombre de 3 ; la plus courte part de Mazargues, passe à la Cayolle, suit le Bd. Pierrotti, puis le tracé vert de Podestat jusqu'au plateau de l'Homme Mort; elle descend dans le Malvallon sud, puis, au Pas de la Lèbre elle tourne à gauche, franchit le col avec le tracé vert. Cent mètres au dessous, on tourne à gauche sur des terrasses suspendues et en gardant la même altitude on atteint le cirque ouest de la Bougie, à proximité de l'Aiguille Bompard. Ou bien continuant par le chemin de Sormiou, après le puits du Berger, on prend le tracé bleu des crêtes de Marseilleveyre, puis au col de Cortiou: le tracé noir du Littoral qui longe peu après le bas du cirque des Walkyries, puis les éboulis du cirque de la Bougie
Le troisième chemin suit le sentier de la douane ( tracé noir du littoral) en sens inverse, par Callelongue et la calanque de Marseilleveyre.
Vue prise du premier ressaut de l'Arête Nord de Marseilleveyre
- Cliché Dr. AlbertI - Le Rat
II - La Nonne
III - L'Evêque
IV- La Colonne
V - Sortie de la Cheminée de la Baume de la Colonne
(masquée par l'Eperon de la Colonne)
VI - L'Arête face au Rat I - Le Rat
Première par: J. Laurent ,X en 1929
Escalade "libre difficile" - Encordement 25 mètres
L'Aiguille du Rat s'élève à proximité du tracé vert, à l'issue de sa première montée raide. L'escalade la plus courante se fait dans sa face Est: le rocher y est très bon mais un pitonnage intensif quoique superflu, a quelque peu massacré les prises.
Du collet qui sépare le Rat de son contrefort Nord, remonter très facilement une vire en écharpe jusqu'à une plateforme.
Grimper dans une dalle raide en cherchant sur la droite des prises hautes. Après un replat longer une fissure sinueuse qui aboutit à une plateforme puis à un petit éboulis sous le ressaut sommital.
Une deuxième voie part en contrebas du collet dans la face Ouest et gravit en diagonale la face Sud le long dièdre oblique.
II - La Nonne
Première par: Prudhomme, Arles, le 11 Juin 1933
Escalade" libre difficile" mais très courte - Encordement 15m.
Ainsi que son voisin l'Evêque, la Nonne est située au pied d'une muraille de Béouveyre à la même altitude que le Rat à une centaine de mètres vers l'Ouest.- Contrairement aux usages c'est l'Evêque qui parait prosterné devant la Nonne.
Sous le collet qui sépare la Nonne de la muraille de Béouveyre, grimper facilement dans le flanc Est de l'Aiguille jusqu'à une petite plateforme de son arête Nord. Escaladez alors une dalle ouest où l'on atteint bientôt le sommet.
On peut également escalader en ramonage une profonde cheminée ouverte entre la Nonne et l'Evêque dans leur flanc Est jusqu'à la brèche entre les deux aiguilles et suivre l'arête Nord pour rejoindre l'itinéraire précédent.- Descente en rappel sur un bloc du sommet.
III - L'Evêque
Première par: Prudhomme, Arles le 11 Juin 1933
Escalade"libre difficile"très courte -Encordement 15m.
Monter à la brèche entre les deux aiguilles par la cheminée de leur flanc Est, puis grimper dans un renfoncement et se hisser sur un bloc en surplomb, quelques mètres faciles conduisent ensuite au sommet. - Descente en rappel sur un pin (15m.)
IV - La Colonne
Première par: J.Laurent, Mme Garrigues en 1929
Escalade "libre difficile" - Encordement 15 m.
Après le Rat suivre le tracé vert devenu horizontal jusqu'à un grand éboulis descendu de Béouveyre; on le remonte par sa rive gauche pendant 50 m. Gravir alors les rochers de cette rive en contournant l'éperon qui soutient la Colonne, on arrive à une corniche.
Monter dans une fissure peu marquée dans sa face Nord Est en direction du collet; là aussi les rares prises ont été abimées par des coups de marteau intempestifs !!
Au dessus escalader une bonne et courte fissure qui amène sur l'étroite plateforme du sommet.
V- La Cheminée sud de la Baume de la Colonne
Continuer l'ascension de l'éboulis précédent jusqu'à la Baume. La cheminée monte en oblique
sur la gauche.
Elle est très facile, et ne mérite pas une description détaillée.
VI - L' Arête face au Rat
Première par: Moyrand, X en février 1941
Escalade "artificielle peu difficile" - Encordement 20m.
Ce segment d'arête descendu de Béouveyre fait face à l'arête sud du Rat. -
Débuter dans le flanc droit par une difficile fissure verticale puis obliquer à gauche, gravir une nouvelle fissure et atteindre une corniche .Contourner facilement le taillant et terminer dans le flanc gauche par un dièdre incliné .
Escalades de la Face Nord de Marseilleveyre
Les cheminées de la Grotte Rolland
Première par: C. André en 1924
Nous joindrons au quartier du Vallon des Aiguilles cette voie d'ascension directe au sommet de Marseilleveyre par sa face Nord. Nous n'avons en effet rien d'autre à décrire dans cette face où il doit exister pourtant des parcours intéressants.
Suivre le tracé noir et jaune qui passent au bas du Vallon des Aiguilles et franchir la première crête, au de là de laquelle s'ouvre, en contrebas du sentier , la Grotte Rolland. Dans le thalweg du vallon un énorme bloc est tombé à proximité du chemin. Quitter le tracé à cet endroit et s'élever jusqu'à la paroi au pied d'une cheminée verticale; on la gravit en montant dans son plan gauche. On arrive sur les corniches nord de Marseilleveyre; traverser le sentier et remonter une seconde cheminée d'abord surplombante et étroite, puis s'élargissant plus haut en couloir aux parois lisses. Remonter alors l'éboulis des terrasses supérieures de Marseilleveyre et atteindre le sommet par une série de grandes dalles superposées.
III - Quartier du Malvallon1 - La Pointe Callot
2 - Face Est de la Tête de la Mounine
3 - Paroi Triangulaire
4 - Arête Ouest du Cirque de la Mounine
5 - Muraille du Plan des Cailles
17 Itinéraires 7 photos
Les bonnes gens qui le baptisèrent "Malvallon" étaient sans doute impressionnées par la hauteur des murailles qui s'élèvent haut dans le ciel au dessus de cette gorge extrêmement pittoresque; en réalité un excellent sentier court le long de son thalweg qui parti du Plan des Cailles dans la calanque de Marseilleveyre monte en direction du Pas de la Selle après avoir bifurqué dans la branche nord du vallon et de là file vers la Fontaine de Voyre et Mazargues . Ce fut de tout temps le chemin le plus fréquenté par les pêcheurs de ce village qui se rendaient à leur cabanon de Marseilleveyre, son parcours est très facile et sans aléas. Seul l'aspect rébarbatif des murailles de ses deux rives a pu influencer l'esprit populaire et valoir au vallon de Marseilleveyre son préfixe péjoratif de " Mal" .
Les plus belles parois et d'ailleurs les seules pratiquées des grimpeurs, se trouvent en haut de la Rive Droite du Malvallon dans les pentes Est et Sud de la Cime de Marseilleveyre; les faces Ouest et Sud de la Tête de la Mounine ( 384 m.) et vers le bas à proximité de la calanque, la Muraille du Plan des Cailles .
Une ligne d'arêtes aujourd'hui presque nivelée descend du sommet de Marseilleveyre vers le Sud-Est et présente un ressaut brusque isolé : la Pointe Callot ( 325m. environ ).
Les autres rives du Malvallon et de ses branches médianes sud sont formées par de nombreuses petites murailles de peu d'ampleur et aucune n'a à notre connaissance été gravie.
Deux voies d'accès mènent au quartier du Malvallon : Du boulevard de la Grotte Rolland par le tracé noir jusqu'au bois de la Selle ; on suit alors le tracé vert de la Calanque de Marseilleveyre qui franchit le Pas de la Selle et par une piste à flanc de coteau on arrive à la Pointe Callot.
De Callelongue on prend le tracé jaune de la Galinette, après avoir longé la face Sud du Rocher de St. Michel on traverse le vallon de la Mounine et l'on franchit le Col de la Galinette. Le sentier suit alors la base de la Face Sud de la Tête de la Mounine, puis sa face ouest et on contourne la Pointe Callot avant d'arriver au Pas de la Selle.
LA POINTE CALLOT
Massive et peu élégante dans son ensemble, elle est supportée par un énorme socle d'éboulis témoin de sa splendeur passée et de sa décrépitude actuelle; seules ses faces ouest et sud-ouest ont bel aspect.
Elle est orientée dans sa plus grande longueur dans le sens Est-Ouest. Elle a quatre faces : Nord, Ouest, Sud-Est, et trois arêtes : Est, Nord-ouest, et Sud-ouest. La Face Nord présente peu d'intérêt, car elle est non seulement peu élevée mais aussi envahie par une végétation dense, de plus elle est sillonnée par plusieurs corniches qui communiquent avec les éboulis voisins.
On y compte plusieurs itinéraires d'escalade libre: deux très faciles: la Voie des Arêtes et le couloir Nord,- une courte cheminée un peu moins commode : la Reboulade, et un parcours d'arête avec une vire délicate: l'Arête Nord-Ouest.
La Face Sud-Ouest est fortement concave et de meilleure apparence; elle n'offre que deux itinéraires: la Voie dite de la Face Sud -Est, complétée par la Voie Droite ..
La Face Sud-Ouest est plus majestueuse elle atteint 70 m.de hauteur; elle est parcourue par deux voies très difficiles, une de'escalade libre, l'autre d'escalade artificielle.
Entre ces deux faces méridionales, l 'itinéraire Clair assez facile, anciennement appelé Voie de la Face Sud monte sur un éperon mal individualisé.
La Face Ouest est très verticale et coupée en écharpe par une diaclase d'aragonite : La Diagonale .
Quant aux arêtes deux seulement ont été escaladées: l'Arête Est extrêmement facile et la petite N.Ouest qui rattache la Pointe Callot aux pentes de Marseilleveyre. L'arête sud-ouest attendait encore sa conquête à la fin 1941 .
Escalades de la Face Nord
I / La Voie des Arêtes
Premiere par : Callot père et fils le 20 Mars 1902
Escalade " libre facile " - Encordement ( facultatif) 10-15 m.
Au milieu de la Face Nord et à mi-hauteur, car sa base descend obliquement en pente rapide, suivre vers l'est une belle corniche légèrement ascendante qui mène à l'arête Est; on put aussi arriver là très facilement en suivant son taillant depuis son origine. Escalader une cheminée facile, traverser une terrasse dite du gendarme, sauter sur une cassure de 2m. de haut et tantôt sur l'arête, tantôt par de petites cheminées dans son flanc nord , on atteint le sommet .
II / La Reboulade
Première par : Reboul, en ?
Escalade " libre facile " - Encordement l5 m.
A mi-chemin de la corniche qui mène à l'arête Est, une cheminée assez profonde mais courte permet de rejoindre directement la crête; on la franchit par un ramonage plus fatiguant que difficile et l'on débouche à quelques mètres à l'Ouest du saut du gendarme .
III / Le Couloir Nord
Première par: Callot Père et fils le 20 Mars 1902
Escalade " libre facile " - Encordement facultatif 15 m.
Ce fut l'itinéraire de la " première de la Pointe Callot " Un peu à gauche de l'aplomb du sommet, grimper dans une dalle vers une écaille détachée, suivre des vires herbeuses sur la gauche pour rejoindre le couloir et le suivre jusqu'à une corniche qui ramène à l'Est vers les arêtes. Le couloir Nord est surtout utilisé pour la descente.
IV / L'Arête Nord-Ouest
Première par J. Save, Artru en 1934
Escalade " libre difficile " Encordement 15 m.
Du Collet de la Pointe Callot, suivre la ligne d'arête, passer l'arche de pierre et remonter des rochers très faciles jusqu'à une plateforme où pousse des arbustes- R.1 et 2 .
S'élever droit dans une dalle fissurée peu commode et se rétablir sur une corniche extrêmement étroite. On la suit vers la droite par une marche de flanc exposée (aucune prise sure pour les mains) et après avoir contourné un bloc on pénètre dans un couloir barré par un chêne vert .- R3
Remonter ce couloir terreux et embroussaillé et terminer par des gradins .
Escalades de la Face Sud-Est
I - Voie de la Face Sud-Est
Première par: V. Rostand, X le 13 Septembre 1936
Escalade " libre difficile " - Encordement 20 m.
Cet itinéraire fort incomplet décrit un " S " parfait dans la partie moyenne de la Face, mais son origine se trouve dans la face Sud-ouest et il finit sur la portion horizontale de l'arête Est ! Un seul court passage vraiment difficile avant d'arriver au 2ème relais.
Remonter le couloir de la Voie Clair, dite de la face Sud, parvenu au sommet de son éperon, longer vers la droite une corniche horizontale qui file dans la Face Sud-Est.- R1
Quelques mètres avant son interruption escalader un dièdre dont la paroi gauche est formée de rochers brisés; puis virer vers la gauche sur une étroite corniche ascendante et se hisser sur une écaille posée sur son extrémité. De là grimper droit dans une courte dalle sans prises, puis on se rétablit sur une nouvelle corniche horizontale que l'on suit à droite en direction d'une plateforme en balcon. - R2
Laisser le dièdre vertical qui se développe au dessus et d'engager dans la dalle de droite en suivant une bonne fissure oblique pour atteindre les arêtes.
II / La Voie Droite
Première par : Dr.Albert, Gisèle Albert le 14 Septembre 1939
Escalade " libre difficile" - Encordement 20 m.
Les difficultés sans atteindre à l'extrême, y sont très soutenues et sensiblement plus grandes que celles de l'itinéraire précédent.
Cet itinéraire suit une diaclase rectiligne qui fracture la face de l'aplomb de l'épaule Est et rectifie les sinuosités de la voie Rostand.
Débuter par une mince fissure verticale, d'abord facile, puis très raide sous la corniche où elle s'élargit.-R1
Escalader le dièdre de rochers brisés de la Voie Rostand et laissant à gauche la vire ascendante, traverser vers la droite une dalle abrupte pour rejoindre la diaclase. Monter sur des plaques détachées, passer une fissure glissante et se rétablir sur un bloc en balcon.- R2
Grimper dans le dièdre au dessus du relais où l'on progresse par un ramonage exposé; on peut d'ailleurs en sortir au bout de 3 à 4 m. en se rétablissant difficilement sur son arête droite que l'on suit commodément. Dépasser une niche à hauteur de l'arête Est et franchir sur le saillant de l'épaule un surplomb très accusé; après s'être rétablit difficilement sur un replat incliné, il ne reste plus qu'à passer une courte dalle où l'on trouve des prises excellentes mais très hautes.
Escalades de la Face Sud-Ouest
Dans ce paragraphe nous comprendrons l'itinéraire L. Clair connu depuis sa découverte sous le vocable de "Voie de la face Sud", parce que jusqu'en 1936 il fut le seul parcours fréquenté dans les Faces méridionales de la Pointe Callot. En réalité il se trouve presqu'entièrement dans la face Sud-Ouest .
I - Voie L. Clair
Première par: L. Clair, Lemerre en 1922
Escalade " libre facile " - Encordement 20 m.
Un seul passage délicat : une fissure en surplomb où il faut passer sur un bloc coincé branlant, assez solide cependant puisque d'innombrables grimpeurs non avertis ont essayé sans succès de le faire partir.
A gauche d'un grand éperon, à l'intersection des faces sud-est et sud-ouest, remonter un couloir parsemé d'arbustes, faire une courte traversée vers la gauche; passer une petite cheminée et, revenant à droite, prendre pied sur la terrasse au sommet de l'éperon.- R1
Gravir une cheminée assez ouverte et lisse au départ puis escalader un ressaut au dessus duquel se trouve une corniche bordée de gros blocs.- R2 .
A son extrémité à gauche remonter une fissure extrêmement lisse mais peu inclinée qu'il faut franchir par coincement du bras et de la jambe droite; la pente s'atténue et l'on arrive sur une terrasse herbeuse.-R3
Escalader une petite cheminée très raide bouchée par un bloc branlant, dont on se sert comme prise pour sortir sur une terrasse; remonter un couloir caillouteux et terminer par des gradins très faciles.
L'Orthopédique
Ce nom baroque et dont il ne nous a pas été possible de déceler l'origine, désigne une variante de sortie de la "Voie Clair". Après la fissure du bloc branlant, grimper sur la gauche du couloir caillouteux dans une courte fissure très raide où l'on progresse en coincements pénibles. Que le grimpeur se rassure, il n'est pas besoin d'accessoires d'orthopédie,-béquille ou jambe de bois- pour passer par là. On termine également par des gradins commodes.
II - Voie de la Face Sud- Ouest
Première par: Ch. Magol, R. Duchier le 29 Aout 1937
Première féminine par Gisèle Albert Juin 1939
Escalade " libre très difficile " - Encordement 25 mètres .
Les grosses difficultés se trouvent dans la grande vire de la deuxième étape et surtout dans la 3me. Exécutée avec quelques pitons d'assurances - 4 à 5- c'est la voie d'escalade libre la plus difficile de la Pointe Callot. Plusieurs essais sur ce parcours furent faits avant Magol, mais ils n'allèrent pas plus loin que le 2 me relais.
Quelques mètres à gauche du couloir de l'itinéraire Clair remonter une longue fissure rectiligne pour arriver sur une corniche qui communique avec la terrasse au sommet de l'éperon sud.- R1
Gravir un dièdre oblique et aborder une longue fissure ascendante en écharpe qui s'élève" dans la face Sud-Ouest. Passer d'abord une dalle déversée; traverser une étroite vire pour atteindre une mince fissure sans prise de pied; traverser une nouvelle dalle pour arriver sur une corniche exigüe. Franchir un ressaut de la fissure devenue plus facile et par une marche de flanc atteindre une belle plateforme.-R2
Toute cette étape se fait sur d'excellentes prises de mains, mais les prises de pieds y sont rares et espacées.
Monter droit une dalle commode et s'engager dans un dièdre ouvert limité à droite par une dalle lisse; suivre la fissure du fond (difficile ) jusqu'à un surplomb que l'on surmonte grâce à des prises dans la paroi de gauche et l'on pénètre dans une niche terreuse.- R3
Par un ramonage face au vide, escalader une cheminée barrée par un gros surplomb et l'on se rétablit sur une petite plateforme (aérien); des ressauts faciles amènent sur une corniche horizontale.- R4 .
Un peu à droite une courte dalle abrupte livre accès aux gradins du sommet
III / L'Intégrale de la Face Sud-Ouest
Première par : G.Rebuffat, G.Livanos ,J.Bouisson le 26 Janvier 1941
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 20 m.
Une première étape libre facile, une 2me étape artificielle peu difficile, puis trois étapes très difficiles, la fin étant moins ardue.
Le départ se trouve dans le flanc droit du pied de l'arête sud-ouest:; on monte sur un gros chêne; puis on grimpe dans une fissure qui débouche sur une sangle herbeuse inclinée.- R1
Escalader alors une nouvelle fissure verticale où le rocher est brisé et instable; une cheminée meilleure lui fait suite qui aboutit dans une anfractuosité, relais sur un gros bloc à gauche.- R2.
Dans son angle Est remonter une cheminée d'aragonite et suivre une fissure oblique en surplomb où l'on progresse difficilement sur des pitons peu surs .Dépasser un replat puis escalader un gros bloc mal coincé entre les deux branches de la fissure qui s'est dédoublée. Aussitôt après on atteint facilement une corniche herbeuse à peu de distance du énième relais de la voie Magol .- R3
Revenir vers l'ouest et s'élever en oblique sur une plaque de rochers pourris pour rejoindre une fissure sinueuse que l'on suit jusqu'à une nouvelle corniche; on s'y rétablit sur un bloc et l'on vire à gauche vers une plateforme sous une niche .- R4
Passer un surplomb accentué et grimper dans une dalle fissurée; on arrive sur une troisième corniche
( genévrier ) - R5
Continuer à la verticale en franchissant une fissure déversée; après un replat on escalade une dalle de rocher excellent et l'on oblique à droite en suivant la base d'un mur surplombant. Passer un dernier ressaut et terminer dans les gradins du sommet .
Escalade de la Face Ouest
IV / La Diagonale ( photo des Faces Ouest et Sud -ouest et de la face Nord )
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert, H. Gilles le 26 Janvier 1941
Escalade " artificielle difficile " - Encordement : 30 mètres
Le plus souvent en escalade libre difficile, avec de très courts passages artificiels.
Une bande d'aragonite rouge coupe en écharpe la face Ouest depuis le bas se l'arête sud-ouest jusqu'au collet de l'arête Nord-ouest; ce feuillet est inséré entre les lèvres d'une diaclase qui fracture la paroi en oblique.
Départ au pied de l'arête sud-ouest dans un large couloir, obliquer à gauche, passer un entassement de blocs instables et s'arreter sur un ressaut couvert de débris. -R1
On s'engage d'abord dans l'axe de la coulée d'aragonite sur des prises médiocres, puis l'on suit son bord gauche où son rocher s'améliore. On franchit un premier puis un deuxième ressaut et arrivé à hauteur d'une plateforme située dans la muraille à droite, facilement identifiable par les broussailles qui l'encombre, on traverse une bande d'aragonite. Après avoir passé un petit dièdre surplombant on se rétablit sur une dalle inclinée.- R2 - relais assuré sur piton.-
Vers le Nord escalader un court dièdre déversé et se rétablir difficilement sur les prises rondes d'une corniche étroite. - R3 .
Virer encore au Nord, escalader un saillant qui clôture la corniche, puis une zone de rocher extrêmement délité et très raide ( exposé ). On pénètre dans un couloir où règne une végétation qui amène à un minuscule collet communiquant avec les pentes de la face Nord.- R4
Escalader la dalle fissurée de l'itinéraire de l'Arête Nord-Ouest mais au lieu de virer à droite sur la corniche, monter sur un bloc encastré dans une fissure coupée par un surplomb; celui-ci franchi, la fissure s'ouvre en cheminée très lisse mais peu inclinée et débouche sur les terrasses du sommet .
Escalades de la Face Est de la Mounine
I / Voie Moyrand
Escalade " artificielle peu difficile" - Encordement 25 m
Un seul passage artificiel, le rete en escalade libre moyenne
La Voie Moyrand traverse en écharpe la paroi rive gauche Nord du Grand Couloir,
Remonter la première partie très embroussaillée mais sans difficulté du couloir jusqu'au point où il se resserre et se redresse. - R1
Virer à droite sur une plateforme, gravir une dalle raide, dépasser un replat terreux, puis traverser vers la droite une vire que l'on suit jusqu'à un pin. - R2.
Gravir un gendarme accolé à la paroi, il faut ensuite escalader une dalle lisse en passant sur un piton qui sert de prise, puis on oblique à droite sur l'éperon Nord .- R3
Terminer par une série de cheminée terreuse qui aboutissent dans les terrasses du sommet de l'éperon .
II / Variante Livanos
Première par: G. Livanos , Suzon Dijon , le 3 Janvier 1942
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 25 m.
Elle parcourt également en écharpe la paroi Nord du Grand Couloir, mais arrive plus haut sur l'éperon. La première partie est commune avec l'itinéraire Moyrand, puis au lieu de virer à droite, on grimpe dans une courte fissure et après un encoignure rougeâtre on traverse à droite vers une plateforme inclinée.- R1
Passer un léger surplomb en suivant une fissure oblique à gauche et grimper sur une vire qui ramène franchement à droite vers une terrasse. - R2 .
Sur le bord gauche d'une cheminée rouge, gravir des rochers surplombants en direction d'un entassement de gros blocs instables où l'on se rétablit. Revenir à droite en contournant un saillant et rejoindre une corniche étroite. - R3 .
Monter au fond d'un dièdre surplombant; après quelques mètres la fissure qui en occupe le fond s'élargit considérablement. On passe alors sur le plan gauche où l'on s'élève quelque peu, puis on vire sur le plan droit vers une cheminée sur le bord de laquelle on monte . Elle s'élargit ensuite et permet le ramonage avant d'arriver au sommet de la paroi.
III / Le Grand Couloir ou Couloir du Portefeuille
Première par : J. Steicher, G.Tramier le 11 Mai 1941
Escalade " libre très difficile " - Encordement : 3O mètres.
Deux étapes très difficiles sont encadrées par deux autres étapes très faciles.
Ce couloir mérite amplement son adjectif " grand" haut de 135 m.et large à sa partie moyenne de plus de 30, il coupe la paroi d'une large incision rectiligne. Son surnom lui a été attribué récemment à la suite d'une mésaventure pénible survenue à l'un des grimpeurs lors de la première : il perdit son portefeuille!
Il ne nous a pas été possible de recueillir des renseignements précis sur un essai bien antérieur qui aurait aboutit au sommet en suivant les parties faciles du couloir et une dérivation dans la partie droite au niveau des itinéraires Moyrand et Livanos dans le but probable d'éviter la zone moyenne extrêmement rébarbative; et nous n'avons pu retrouver traces de ces grimpeurs, ni de sa date approximative. De toutes façons la zone moyenne du Couloir a bien été gravie pour la première fois par Streicher et Tramier et cette première doit être inscrite à leur palmarès.
Gravir une longue première étape sans difficultés. -R1
Attaquer la cheminée verticale au fond, en opposition pendant une dizaine de mètres puis il faut passer un surplomb très difficile où la pose d'un piton prise est presque indispensable; un nouvel étranglement permet de reprendre l'escalade en opposition et d'arriver à une plateforme assez confortable.- R2
Après un nouveau passage d'opposition, la cheminée se resserre à nouveau et devient trop étroite pour que l'on puisse se coincer entre ses plans parallèles; c'est là le passage le plus difficile et le plus exposé de tout l'itinéraire, on débouche ensuite dans un chêne vert à moitié carbonisé. - R3
Remonter un couloir de pierres et de broussailles et terminer par une cheminée facile .
IV - Voie de l'Eperon Central
Première par G.Livanos, M.Samuel ( leader à tour de rôle) le 24 Novembre 1940
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 3O mètres
Escalade la plus longue de la Tête de la Mounine - 135 m.- les trois premières étapes sont très difficiles, les deux autres faciles
Cet itinéraire assez sinueux s'inscrit dans le flanc Sud-Est de l'éperon central.
Débuter par une petite fissure peu inclinée jusqu'à un mauvais replat ( arbustes ) S'élever pendant une dizaine de mètres le long de deux fissures parallèles puis virer à droite dans une dalle après laquelle on arrive sur un étroit replat herbeux dominé par un bloc menaçant. Virer à gauche et gagner une corniche-R1
Traverser à droite pour se rétablir sur le gros bloc en équilibre et grimper dans une courte cheminée, puis le long d'une courte fissurz. Traverser un peu à gauche, gravir une dalle, revenir à droite pour reprendre la fissure que l'on suit jusqu'à une mauvaise plateforme sur la droite. Grimper sur un bloc et monter sur un replat encombré d'arbustes .- R2 .
Assuré en pendule, descendre un peu vers la gauche et suivre une vire pendant 10 m. - R3
Escalader une fissure qui aboutit à une vire convexe dominée par un surplomb, après l'avoir franchit on poursuit l'escalade en passant deux nouveaux successifs, puis l'on gravit une dalle verticale. Traverser alors un peu à droite et s'élever dans une fissure dont on sort par la droite sur une étroite corniche terreuse.- R4 .
Descendre dans un couloir, puis remonter la fissure du fond; on atteint une vire étroite et par une courte dalle on sort au sommet de l'éperon.- R5
Les grosses difficultés sont terminées. Traverser un peu à droite, remonter un couloir d'aragonite et d'éboulis, passer à gauche un premier ressaut de rochers faciles. - R6
On se trouve devant un deuxième ressaut; s'élever à gauche sur un petit éperon, puis à droite dans une petite fissure suivie de dalles faciles, on débouche au sommet de la Tête de la Mounine.
V - Voie de la Paroi Sud- Est
Première par G. Livanos, Moyrand (leader à tour de rôle) et H. Chopard, Dr. Albert le 21 Décembre 1941
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 35 mètres
Le principal obstacle se trouve dans la 3me étape très longue et soutenue, les autres étapes sont en escalade libre souvent difficile.
Attaquer la muraille au niveau de sa première state horizontale par une fissure herbeuse oblique à gauche, franchir une zone verticale, puis la fissure s'incline encore à gauche ( passage d'équilibre ) , au dessus on gravit un deuxième passage vertical et par une enjambée à gauche on se rétablit sur des prises médiocres dans un petit dièdre incliné; on débouche sur une grande terrasse .- R1
A une dizaine de mètres sur la gauche escalader en ramonage une cheminée rectiligne; après un passage laborieux dans une étroiture où la solidité de la roche est douteuse, la cheminée devient facile et l'on arrive sur une deuxième terrasse.- R2
Virer encore à gauche, escalader une séries de dalles faciles et s'engager dans une cheminée surplombante, elle est bientôt barrée par un étranglement; traverser vers la droite, traverser vers la droite une dalle lisse, gravir une courte fissure et revenir à gauche dans l'axe de la cheminée où l'on continue l'escalade pendant 6 à 7 mètres. La pente s'adoucit et l'on aborde des dalles inclinées au dessus desquelles un bouquet de chênes verts permet un relais solide.- R3
Escalader un large couloir très facile d'abord, puis gravir la paroi du fond: on débouche au haut des pentes Sud de la Tête de la Mounine.
VI - Passage Facile
Il n'a pas été possible de retrouver, ni la date de sa première, ni le nom de ses auteurs
Escalade " libre facile. - Encordement facultatif 15 à 2O m.
Ce petit itinéraire parcours le fond de la dépression de la Face Est.
Après avoir franchit une barre très facile, on traverse vers le sud une terrasse dans le flanc droit de la Paroi Triangulaire. Remonter alors une pente embroussaillée sans difficulté. Escalader une dalle peu inclinée et obliquant vers la droite, passer une courte cheminée qui aboutit aux pentes Sud de la Tête de la Mounine.
VII / Voie de la Paroi triangulaire
Première par : G.Livanos, A.Coudray le 26 Décembre 1941.
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement: 25 mètres
Très variée, les passages artificiels alternent avec l'escalade libre .
Départ à l'aplomb de l'arête horizontale Sud-Est de la Tête de la Mounine. On monte d'abord dans des dalles inclinées faciles puis, après un court ressaut on prend pied sur une vire ascendante que l'on suit vers la gauche. Rejoindre toujours à gauche un premier, puis un second replat .- R1
On traverse ensuite une dalle blanche et lisse en obliquant à droite et l'on s'élève le long d'un bloc détaché vers un petit pin. Franchir un surplomb qui mène sous un saillant de rochers disloqués; traverser à droite une dalle lisse puis revenir au dessus du saillant par une cheminée facile.- R2
On poursuit par un couloir terreux et facile qui aboutit à une terrasse . -R3
Gravir ensuite une courte cheminée puis effectuer à droite une traversée descendante en direction d'un grand pin.- R4.
Traverser à droite puis monter dans des rochers brisés; on vire alors à gauche pour arriver sur une plateforme terreuse .- R5
Escalades de la Face Sud
A partir de la Paroi Triangulaire la ceinture de murailles de la Tête de la Mounine s'abaisse graduellement puis forme un petit cirque face au midi. Est-ce la médiocre qualité de la roche ou le peu d'élévation de la paroi qui sont la cause du délaissement de cette face ? Quoiqu'il en soit nous ne pouvons y décrire que deux petits itinéraires d'arête à ses extrémités: le premier très facile à l'Est, le second extrêmement court à l'Ouest. Il est vraisemblable cependant que d'autres parcours y ont été tracés que nous ne connaissons pas actuellement .
I - Arête Est du Cirque de la Mounine
Nom de l'auteur de la première et date inconnue
Escalade " libre facile " - Encordement facultatif : 15 m.
Aucune difficulté dans cet itinéraire
Du sentier de la Galinette monter sur les pentes de la Tête de la Mounine en direction d'une tour assez mal individualisée ( a ) franchir un collet, passer dans la Face Sud, faire un pas et remonter un petit couloir, traverser un éboulis et gravir une dalle concave ( b )
Traverser vers la droite une grande terrasse pour rejoindre l'arête. On s'élève dans une fissure ( c ) puis revenant à gauche on escalade une courte cheminée au voisinage d'un pin (d) . Continuer vers la gauche par des corniches et de petits ressauts faciles pour arriver sur les pentes Sud de la Tête de la Mounine.
II / Arête Ouest du Cirque de la Mounine, ou ,
Arête du Col de la Galinette
Première par: Dr. Albert , Gisèle Albert, le 5 Octobre 1939
Escalade " libre très difficile " - Itinéraire très court - Encordement 2O m.
Elle se trouve à l'extrémité d'un long promontoire horizontal descendu de la Tête de la Mounine vers le Sud-Ouest. Du Col de la Galinette, prendre la longue arête facile qui s'élève en direction Nord. Le ressaut médian très raide est difficile vers la fin.
Au pied du dernier ressaut virer à droite sur une corniche puis monter droit dans une dalle. Dépasser des petites terrasses et atteindre une niche sous un gendarme adossé au fil de l'arête.-R-.
Un peu à droite escalader une cheminée très raide et très étroite; elle s'élargit ensuite mais se trouve barrée par un passage surplombant après lequel on se rétablit difficilement sur un replat incliné. Continuer droit dans la fissure qui s'incurve vers la droite pour finir par un léger surplomb ou dans la dalle de gauche plus facile .
Escalades de la Face Ouest
La hauteur de la muraille s'est encore abaissée et ce n'est plus qu'une barre qui enserre le Petit Val Vierge au Levant.
Pilier Ouest de l'Arête de la Galinette
Première par: Gisèle Albert, Dr. Albert le 19 Février 1939
Escalade " libre difficile" - Encordement 25 m.
Quoique très court ce parcours présente des difficultés d'escalade libre assez sérieuses .
Vingt mètres à gauche de l'Arête, ce pilier étaye la muraille de la face Ouest.- Sur son bord gauche escalader un bloc adossé à la paroi, passer un dièdre ouvert et s'engager dans une fissure oblique.
Contourner par la gauche une grosse écaille proéminente puis la chevaucher. Continuer vers la gauche dans la fissure devenue moins raide et s'arrêter sur une corniche exigüe.- R1 .
Gravir une courte dalle puis une cheminée taillée dans des blocs branlants, traverser son arête droite après laquelle on arrive sur une terrasse herbeuse. - R2.
Escalader une fissure délitée et finir par des gradins .
IV - Quartier de Podestat - La Melette1 - La Bougie
2 - Aiguille Bompard
3 - Muraille du Pas de la Lèbre
4 - Cirque Est de la Bougie - Tour Carrée
5 - Aiguille de la Melette
6 - Arête de Dix Heures
A 370 mètres au dessus de la mer le Plateau des Walkyries, prolongement sud du plateau de l'Homme Mort ou Plan de Coulon, domine le littoral sud de Marseilleveyre et les calanques de Podestat, de l'Escu, de la Melette et de Cortiou.
Il détache vers le sud-est un promontoire qui se relève très légèrement à son extrémité, la Tête de la Melette, et vers l'ouest une ligne de crêtes acérées qui le relie aux têtes de Podestat et Malvallon.
Le Plateau des Walkyries est coupé au sud par une brusque dépression de 80 mètres dessinée en double cirque symétrique au centre duquel se dresse tout contre la muraille le gros monolithe de la Bougie haut de 75 mètres à sa face sud. Le cirque Ouest est formé par une muraille imposante d'un seul jet, par contre le cirque Est moins élevé est aussi abordable, parce que divisé en plusieurs étages par de grandes corniches. Tout en haut de la muraille on y remarque une petite façade isolée: c'est la Tour Carrée des Walkyries; elle n'est d'ailleurs en réalité que l'extrémité de la croupe du plateau et ne peut être considérée comme un sommet distinct, quoique son nom semble l'indiquer.
Quant à la paroi de la Tête de la Melette, à l'extrémité orientale du cirque de la Bougie, elle est aussi coupée de plusieurs grandes corniches étagées, sauf sur sa face Est.
A l'une des extrémités de cette face est adossée la petite Aiguille de la Melette, qui est plutôt un contrefort couronné par un gendarme; le sommet de cette aiguille ne dépasse pas en effet son collet de plus de 10 m. alors que ses faces Sud et Est ont plus de 40 m. et sa Face Nord plus de 80.
Au nord de l'aiguille et de la Tête de la Melette se creuse la pente rapide du vallon des Walkyries, peuplé d'arêtes escarpées sur tout son pourtour. Le haut vallon, au dessus du sentier de la douane porte le nom de Cirque des Walkyries; dans les éboulis de sa rive droite, sous l'Aiguille de la Melette et à proximité du thalweg, se trouve la Colonne, mince pilier isolé haut de 25 m.
Le flanc Ouest du Plateau des Walkyries descend en pente d'éboulis vers la Calanque de Podestat. Il détache au sud une ligne d'arêtes dentelées, d'où se distingue la petite Aiguille Bompard et vers l'ouest une longue crête rehaussée de gros gendarmes, qui va rejoindre les Têtes de Podestat. Avant la coupure du Pas de la Lébre, une petite muraille projette trois courtes arêtes parallèles explorées en partie. Les autres parois, à vrai dire qui s'échelonnent vers les Têtes de Podestat, sont actuellement vierges sauf erreur .
Ce quartier est très peu connu des grimpeurs et pendant de longues années on n'y pratiqua que la voie Choberg à la Bougie, les escalades ultra courtes du sommet de l'Aiguille de la Melette et un parcours assez hétéroclite dans la Tour Carrée des Walkyries. Ce n'est que tout récemment que furent reconnus les autres itinéraires de la Bougie et de son voisinage, qui font de cette aiguille le centre d'attraction de cette région désertique.
Les voies d'accès courantes sont au nombre de 3 ; la plus courte part de Mazargues, passe à la Cayolle, suit le Bd. Pierrotti, puis le tracé vert de Podestat jusqu'au plateau de l'Homme Mort; elle descend dans le Malvallon sud, puis, au Pas de la Lèbre elle tourne à gauche, franchit le col avec le tracé vert. Cent mètres au dessous, on tourne à gauche sur des terrasses suspendues et en gardant la même altitude on atteint le cirque ouest de la Bougie, à proximité de l'Aiguille Bompard. Ou bien continuant par le chemin de Sormiou, après le puits du Berger, on prend le tracé bleu des crêtes de Marseilleveyre, puis au col de Cortiou: le tracé noir du Littoral qui longe peu après le bas du cirque des Walkyries, puis les éboulis du cirque de la Bougie
Le troisième chemin suit le sentier de la douane ( tracé noir du littoral) en sens inverse, par Callelongue et la calanque de Marseilleveyre.
La Muraille du Pas de la Lèbre
A proximité immédiate du Pas de la Lèbre (du lièvre) cette petite muraille forme le haut du vallon de Podestat; on y connait un itinéraire le long de son arête centrale .
Arête du Trio-Laid
Première par: Moyrand, Christine Duclos, Sylvia d'Albertas en Avril 1939
Escalade "libre difficile " Encordement 20-30 mètres.
La première moitié caractérisée par des passages de dalle lisse est très difficile; le reste est plus commode.
La première de cette escalade dût se faire dans une atmosphère de plaisanterie puisqu'elle fut baptisée par un jeu de mots à réminiscence chamoniarde dont sont victimes les trois exécutants.
Attaquer par une dalle à pente progressive où la stabilité devient problématique vers le haut. Contourner par la gauche un ressaut surplombant et grimper le long d'une mauvaise mais courte fissure. Revenir sur l'arête, passer un petit dièdre délicat et suivre le fil jusqu'à une plateforme.-R..
La deuxième étape se fait toute entière sur le taillant sans grosses difficultés à part un morceau délicat en quittant le relais.
Arête du Trio-Laid
Première par: Moyrand, Christine Duclos, Sylvia d'Albertas en Avril 1939
Escalade "libre difficile " Encordement 20-30 mètres.
La première moitié caractérisée par des passages de dalle lisse est très difficile; le reste est plus commode.
La première de cette escalade dût se faire dans une atmosphère de plaisanterie puisqu'elle fut baptisée par un jeu de mots à réminiscence chamoniarde dont sont victimes les trois exécutants.
Attaquer par une dalle à pente progressive où la stabilité devient problématique vers le haut. Contourner par la gauche un ressaut surplombant et grimper le long d'une mauvaise mais courte fissure. Revenir sur l'arête, passer un petit dièdre délicat et suivre le fil jusqu'à une plateforme.-R..
La deuxième étape se fait toute entière sur le taillant sans grosses difficultés à part un morceau délicat en quittant le relais.
En venant du Pas de la Lèbre on trouve cette minuscule aiguille campée à l'orée du cirque de la Bougie. Elle est la tête de file isolée d'une crête dentelée qui descend vers la mer en direction de la calanque de l'Escu et dont les gendarmes forment le groupe des Aiguilles des Walkyries.
Très petite, mais fort raide, l'Aiguille Bompard n'a pas 12 m. de haut elle mérite cependant l'escalade car elle offre deux parcours délicats dans ses faces Nord et Sud ( A et B de la photo N° II )
Escalade " libre facile" Encordement 10-15 m. Auteurs et date de la première inconnus
Les Aiguilles des Walkyries se gravissent par leurs faces Est, ou très facilement par leurs arêtes et ne présentent pas d'obstacles bien sérieux.
Elles furent explorées par : Choberg, H. Imoucha et Lecointre en 1927
N.B.- Voir photo N°II de la face Est de la Bougie .
LA BOUGIE
Ce gros piton porte bien son nom, évocateur de parois abruptes et de dalles lisses arrondies; il est en effet sensiblement cylindrique, sauf sur sa face Est creusée par une profonde faille verticale.
Il est adossé tout contre la muraille des Walkyries dont il n'est séparé que par une étroite coupure, large seulement de quelques mètres et de ce fait ne se distingue bien qu'à son voisinage immédiat.
La Bougie fut découverte par Ch. Choberg au hasard d'une excursion et conquise peu après -en 1927- par ce même grimpeur en compagnie de H. Imoucha. Ils atteignirent le sommet par la cheminée de la Face Ouest. A cette époque, cette escalade, précédant la Première de l'Arête de Marseille était certainement le plus difficile parcours connu dans les Calanques et cela explique la description enthousiaste qu'ils publièrent en termes dithyrambiques dans l'annuaire de la Section de Provence du C.A.F. (1928-1929 ) . Puis longtemps après, grâce à l'avènement des moyens artificiels, les trois autres faces furent successivement vaincues.
Escalade de la Face Ouest (I de la photo N° I )
Première par : Ch. Choberg, H. Imoucha, 1er Mai 1927
Escalade " libre difficile " - Encordement 25 mètres
Monter dans le couloir facile qui rejoint le collet de l'aiguille et l'abandonner à mi-chemin pour gravir une dalle raide et se rétablir sur un très étroit replat.- R.1
Virer à droite et pénétrer dans une cheminée que l'on escalade sur des prises médiocres et mal commodes jusqu'à un gros bloc coincé surplombant; puis la pente s'atténue et l'escalade devient facile et se poursuit en direction d'un groupe d'arbustes sous le collet qui partage la cime de l'Aiguille en deux petits sommets. -R.2.Terminer par quelques mètres sans aucune difficultés.
La descente se fait en rappel , soit par la Face Nord) (25 m.) soit par la face Ouest ( 35 m. ) soit par la Face Sud ( 35m. ).
Escalades de la Face Sud ( II des photos I et II )
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert, J. Bouisson le 22 Février 1942
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 2O mètres
En 1942 c'est la voie d'accès la plus ardue au sommet de la Bougie.
Ce parcours extrêmement disparate au point de vue des difficultés est fait de beaucoup d'escalade libre, difficile dans la 1ère,4ème, et 6ème étapes et très facile dans les 2ème, 3ème, 7ème, étapes- et d'un morceau d'escalade artificielle de la plus haute difficulté dans la 5ème étape
La Face Sud de beaucoup la plus haute - 75 mètres - est divisée en deux parties complètement différentes. Sa moitié inférieure ,peu pentue a un relief très fouillée; un petit gendarme la termine, séparée de la muraille par un étroit passage facilement accessible de chaque coté par des couloirs " à vache ". C'est en somme un gros contrefort qui étaye le bas de l'Aiguille. Sa moitié supérieure, au contraire, très raide et lisse est formée par le flanc arrondi de la Bougie, légèrement creusé dans le haut par une fissure étroite.
Dès le départ il faut passer un surplomb en grimpant dans une encoignure et en le contournant difficilement par la droite; puis 4 à 5 mètres faciles amènent à une plateforme derrière un chêne.-R.1
Monter très facilement vers un petit pont naturel. - R.2 -
Passer plusieurs ressauts faciles jusqu'à un replat au pied du mur vertical du gendarme. - R.3 -
Démarrer ensuite en courte-échelle et franchir une dalle fissurée un peu surplombante où l'on s'élève sur de bonnes prises. On atteint le sommet du gendarme. - R.4-
La paroi se redresse à la verticale et devient très lisse dans le haut , la petite cheminée qui échancre le sommet parait inaccessible au premier abord car on en est séparé par 15 mètres de dalle compacte, sans aucun relief et de plus, à peu près verticale. Il faut s'y élever sur des pitons posés à grand intervalles dans des trous minuscules invisibles du gendarme; on parcours ainsi 5 à 6 mètres et l'on atteint une rupture de pente peu marquée. On se redresse difficilement sur une petite prise en bénitier large de quelques centimètres, et en s'accrochant du bout des doigts aux aspérités de la roche devenue rugueuse on parvient à poser un piton dans une prise fragile à 2m,50 plus haut. Il faut ensuite recommencer la même gymnastique exposée et s'élever encore de 2 m. uniquement par adhérence pour placer le piton suivant. Au dessus de courtes fissures apparaissent et l'on passe normalement un léger surplomb avant d'atteindre le bas de la cheminée . - R. 5-
Le milieu de cette étape par ailleurs très difficile est un des plus dur passage d'escalade artificielle que l'on puisse imaginer.
On continue ensuite par un ramonage assez difficile dans une cheminée et l'on débouche sur une plateforme.-R.6 -
Delà une série de gradins très faciles mènent au sommet .
Escalades de la Face Est. (III de la photo N° II )
Première par: R. Duchier, Ch. Magol le 11 Novembre 1938
Escalade " libre très difficile " Encordement 20 mètres;
Un court passage de dalle difficile dans le milieu de la première étape; une seconde étape très difficile , une 3 ème étape plus facile mais très aérienne.
Cette escalade fut exécutée lors de ses premières répétitions à l'aide de moyens artificiels; elle est cependant passable en escalade libre pure avec quelques pitons d'assurance, mais elle devient extrêmement difficile ainsi .
La Face Est est striée par deux fissures qui se croisent en " X " dont l'itinéraire suit les branches droites
On débute par une dalle très délitée où les prises se raréfient au fur et à mesure de la progression et l'on passe un court ressaut difficile à l'aide de mauvaises prises dans une fissure d'aragonite; puis on escalade une cheminée terreuse glissante jusqu'à un renfoncement inconfortable. - R.1 -
Sur la droite deux fissures parallèles s'élèvent verticales où l'on grimpe d'abord facilement, puis on doit surmonter un surplomb très difficile par la médiocrité des prises et la mauvaise qualité du rocher ,il est suivi d'une fissure cheminée plus commode mais très raide qui conduit à une encoignure.-R.2
Continuer par une large cheminée où l'on grimpe assez facilement dans de gros blocs; un nouveau surplomb se passe assez aisément en opposition, puis en ramonage et l'on termine par la cheminée redevenue verticale jusqu'au sommet où elle finit en pente terreuse .
Escalade de la Face Nord ( IV de la photo N° II )
Première par : Dr. Albert, J. Bouisson le 1er Février 1942
Escalade " artificielle difficile " Encordement 3O mètres.
Le plus mauvais passage se trouve dans la première étape lorsqu'on franchit le surplomb jaune, la 2me étape étant en escalade libre sauf en son milieu où il faut quelques pitons.
Pour corser l'intérêt de cet itinéraire on prend le départ dans la Face Est en remontant une large cheminée descendue du collet de l'Aiguille. Par une escalade facile en opposition on arrive sous un toit de roche jaune effritée; virer alors dans la paroi de la Bougie sur un piton peu solide pour franchir le surplomb et se rétablir difficilement dans les " baragnes "du petit couloir qui mène au collet . - Relais -
On grimpe ensuite en opposition entre la Bougie et le contrefort central du cirque jusqu'à ce que l'écartement des deux murailles deviennent trop grand. Escalader une dalle fissurée recouverte d'un placage mal adhérent, virer à gauche sur de mauvaise prises de pied pour remonter une fissure assez facile sur le bord gauche de la muraille. Terminer sur un court ressaut délicat .
Escalades du Cirque Est de la Bougie
Trois itinéraires y ont été explorés tout près de la Bougie : La Cheminée Conique, très difficile; - au centre: La voie de la Tour carrée des Walkyries, de difficultés moyennes; -à l'autre extrémité près de la paroi de la Tête de la Melette: un passage facile : les Cheminées de la Tête de la Melette ;
I / La Cheminée Conique ( V de la photo N° II de la Bougie )
Première par : G.Livanos, A.Coudray le 1er février 1942
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 25 mètres
Après une première étape très facile, deux étapes en escalade artificielle fort difficile, puis une dernière tape en escalade libre pénible terminée par un passage de surplomb dangereux
A 20 mètres à l'est de la Bougie et sur le flanc gauche du contrefort central du cirque, un éperon très saillant est couronné au tiers de la paroi par un bouquet d'arbres. Au dessus du contrefort, d'abord mal individualisé se détache peu à peu de la muraille pour s'en trouver complètement séparé vers le haut, il forme alors une tour, peu visible d'en bas, car un amas de blocs éboulés s'est empilé dans l'intervalle libre entre les deux parois. Sur son flanc droit (est) se dessine une cheminée, simple fissure d'abord, puis s'élargissant peu à peu en cône aigu, mais bouché tout en haut par un bloc effondré : le couvercle .
Grimper sur une vire ascendante facile dans des rochers brisés, qui arrive sur une étroite plateforme.-R1
De la cheminée qui domine de haut le relais descend deux fissures parallèles. Remonter celle de gauche, après un léger surplomb on parvient dans une zone de rochers pourris. Traverser alors vers la droite afin de rejoindre la deuxième fissure dans l'axe de la cheminée. Peu à peu elle s'élargit mais se trouve barrée par un surplomb que l'on franchit directement. Au dessus elle se creuse en couloir et l'on s'arrête sur un gros bloc saillant. - R2
Gravir en opposition quelques mètres faciles et se dresser sur un petit replat. Progresser ensuite dans un dièdre surplombant et surmonter un étranglement de la cheminée. Elle s'améliore à nouveau, puis se redresse encore et se resserre en fissure étroite et mal commode après laquelle on atteint par ramonage la partie la plus caractérisée. Il faut s'y enfoncer profondément jusqu'à une grotte qui communique avec le coté Ouest de la Tour - R.3
Revenir en ramonant vers l'extérieur; puis après quelques mètres, regagner le fond où l'on franchit un resserrement lisse; puis continuer cette varappe pénible et difficile en passant un dernier étranglement et l'on arrive sous le bloc posé comme un couvercle sur la sortie. On se dégage vers l'extérieur et l'on se rétablit difficilement sur les rochers du sommet. ( très exposé ")
Très petite, mais fort raide, l'Aiguille Bompard n'a pas 12 m. de haut elle mérite cependant l'escalade car elle offre deux parcours délicats dans ses faces Nord et Sud ( A et B de la photo N° II )
Escalade " libre facile" Encordement 10-15 m. Auteurs et date de la première inconnus
Les Aiguilles des Walkyries se gravissent par leurs faces Est, ou très facilement par leurs arêtes et ne présentent pas d'obstacles bien sérieux.
Elles furent explorées par : Choberg, H. Imoucha et Lecointre en 1927
N.B.- Voir photo N°II de la face Est de la Bougie .
LA BOUGIE
Ce gros piton porte bien son nom, évocateur de parois abruptes et de dalles lisses arrondies; il est en effet sensiblement cylindrique, sauf sur sa face Est creusée par une profonde faille verticale.
Il est adossé tout contre la muraille des Walkyries dont il n'est séparé que par une étroite coupure, large seulement de quelques mètres et de ce fait ne se distingue bien qu'à son voisinage immédiat.
La Bougie fut découverte par Ch. Choberg au hasard d'une excursion et conquise peu après -en 1927- par ce même grimpeur en compagnie de H. Imoucha. Ils atteignirent le sommet par la cheminée de la Face Ouest. A cette époque, cette escalade, précédant la Première de l'Arête de Marseille était certainement le plus difficile parcours connu dans les Calanques et cela explique la description enthousiaste qu'ils publièrent en termes dithyrambiques dans l'annuaire de la Section de Provence du C.A.F. (1928-1929 ) . Puis longtemps après, grâce à l'avènement des moyens artificiels, les trois autres faces furent successivement vaincues.
Escalade de la Face Ouest (I de la photo N° I )
Première par : Ch. Choberg, H. Imoucha, 1er Mai 1927
Escalade " libre difficile " - Encordement 25 mètres
Monter dans le couloir facile qui rejoint le collet de l'aiguille et l'abandonner à mi-chemin pour gravir une dalle raide et se rétablir sur un très étroit replat.- R.1
Virer à droite et pénétrer dans une cheminée que l'on escalade sur des prises médiocres et mal commodes jusqu'à un gros bloc coincé surplombant; puis la pente s'atténue et l'escalade devient facile et se poursuit en direction d'un groupe d'arbustes sous le collet qui partage la cime de l'Aiguille en deux petits sommets. -R.2.Terminer par quelques mètres sans aucune difficultés.
La descente se fait en rappel , soit par la Face Nord) (25 m.) soit par la face Ouest ( 35 m. ) soit par la Face Sud ( 35m. ).
Escalades de la Face Sud ( II des photos I et II )
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert, J. Bouisson le 22 Février 1942
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 2O mètres
En 1942 c'est la voie d'accès la plus ardue au sommet de la Bougie.
Ce parcours extrêmement disparate au point de vue des difficultés est fait de beaucoup d'escalade libre, difficile dans la 1ère,4ème, et 6ème étapes et très facile dans les 2ème, 3ème, 7ème, étapes- et d'un morceau d'escalade artificielle de la plus haute difficulté dans la 5ème étape
La Face Sud de beaucoup la plus haute - 75 mètres - est divisée en deux parties complètement différentes. Sa moitié inférieure ,peu pentue a un relief très fouillée; un petit gendarme la termine, séparée de la muraille par un étroit passage facilement accessible de chaque coté par des couloirs " à vache ". C'est en somme un gros contrefort qui étaye le bas de l'Aiguille. Sa moitié supérieure, au contraire, très raide et lisse est formée par le flanc arrondi de la Bougie, légèrement creusé dans le haut par une fissure étroite.
Dès le départ il faut passer un surplomb en grimpant dans une encoignure et en le contournant difficilement par la droite; puis 4 à 5 mètres faciles amènent à une plateforme derrière un chêne.-R.1
Monter très facilement vers un petit pont naturel. - R.2 -
Passer plusieurs ressauts faciles jusqu'à un replat au pied du mur vertical du gendarme. - R.3 -
Démarrer ensuite en courte-échelle et franchir une dalle fissurée un peu surplombante où l'on s'élève sur de bonnes prises. On atteint le sommet du gendarme. - R.4-
La paroi se redresse à la verticale et devient très lisse dans le haut , la petite cheminée qui échancre le sommet parait inaccessible au premier abord car on en est séparé par 15 mètres de dalle compacte, sans aucun relief et de plus, à peu près verticale. Il faut s'y élever sur des pitons posés à grand intervalles dans des trous minuscules invisibles du gendarme; on parcours ainsi 5 à 6 mètres et l'on atteint une rupture de pente peu marquée. On se redresse difficilement sur une petite prise en bénitier large de quelques centimètres, et en s'accrochant du bout des doigts aux aspérités de la roche devenue rugueuse on parvient à poser un piton dans une prise fragile à 2m,50 plus haut. Il faut ensuite recommencer la même gymnastique exposée et s'élever encore de 2 m. uniquement par adhérence pour placer le piton suivant. Au dessus de courtes fissures apparaissent et l'on passe normalement un léger surplomb avant d'atteindre le bas de la cheminée . - R. 5-
Le milieu de cette étape par ailleurs très difficile est un des plus dur passage d'escalade artificielle que l'on puisse imaginer.
On continue ensuite par un ramonage assez difficile dans une cheminée et l'on débouche sur une plateforme.-R.6 -
Delà une série de gradins très faciles mènent au sommet .
Escalades de la Face Est. (III de la photo N° II )
Première par: R. Duchier, Ch. Magol le 11 Novembre 1938
Escalade " libre très difficile " Encordement 20 mètres;
Un court passage de dalle difficile dans le milieu de la première étape; une seconde étape très difficile , une 3 ème étape plus facile mais très aérienne.
Cette escalade fut exécutée lors de ses premières répétitions à l'aide de moyens artificiels; elle est cependant passable en escalade libre pure avec quelques pitons d'assurance, mais elle devient extrêmement difficile ainsi .
La Face Est est striée par deux fissures qui se croisent en " X " dont l'itinéraire suit les branches droites
On débute par une dalle très délitée où les prises se raréfient au fur et à mesure de la progression et l'on passe un court ressaut difficile à l'aide de mauvaises prises dans une fissure d'aragonite; puis on escalade une cheminée terreuse glissante jusqu'à un renfoncement inconfortable. - R.1 -
Sur la droite deux fissures parallèles s'élèvent verticales où l'on grimpe d'abord facilement, puis on doit surmonter un surplomb très difficile par la médiocrité des prises et la mauvaise qualité du rocher ,il est suivi d'une fissure cheminée plus commode mais très raide qui conduit à une encoignure.-R.2
Continuer par une large cheminée où l'on grimpe assez facilement dans de gros blocs; un nouveau surplomb se passe assez aisément en opposition, puis en ramonage et l'on termine par la cheminée redevenue verticale jusqu'au sommet où elle finit en pente terreuse .
Escalade de la Face Nord ( IV de la photo N° II )
Première par : Dr. Albert, J. Bouisson le 1er Février 1942
Escalade " artificielle difficile " Encordement 3O mètres.
Le plus mauvais passage se trouve dans la première étape lorsqu'on franchit le surplomb jaune, la 2me étape étant en escalade libre sauf en son milieu où il faut quelques pitons.
Pour corser l'intérêt de cet itinéraire on prend le départ dans la Face Est en remontant une large cheminée descendue du collet de l'Aiguille. Par une escalade facile en opposition on arrive sous un toit de roche jaune effritée; virer alors dans la paroi de la Bougie sur un piton peu solide pour franchir le surplomb et se rétablir difficilement dans les " baragnes "du petit couloir qui mène au collet . - Relais -
On grimpe ensuite en opposition entre la Bougie et le contrefort central du cirque jusqu'à ce que l'écartement des deux murailles deviennent trop grand. Escalader une dalle fissurée recouverte d'un placage mal adhérent, virer à gauche sur de mauvaise prises de pied pour remonter une fissure assez facile sur le bord gauche de la muraille. Terminer sur un court ressaut délicat .
Escalades du Cirque Est de la Bougie
Trois itinéraires y ont été explorés tout près de la Bougie : La Cheminée Conique, très difficile; - au centre: La voie de la Tour carrée des Walkyries, de difficultés moyennes; -à l'autre extrémité près de la paroi de la Tête de la Melette: un passage facile : les Cheminées de la Tête de la Melette ;
I / La Cheminée Conique ( V de la photo N° II de la Bougie )
Première par : G.Livanos, A.Coudray le 1er février 1942
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 25 mètres
Après une première étape très facile, deux étapes en escalade artificielle fort difficile, puis une dernière tape en escalade libre pénible terminée par un passage de surplomb dangereux
A 20 mètres à l'est de la Bougie et sur le flanc gauche du contrefort central du cirque, un éperon très saillant est couronné au tiers de la paroi par un bouquet d'arbres. Au dessus du contrefort, d'abord mal individualisé se détache peu à peu de la muraille pour s'en trouver complètement séparé vers le haut, il forme alors une tour, peu visible d'en bas, car un amas de blocs éboulés s'est empilé dans l'intervalle libre entre les deux parois. Sur son flanc droit (est) se dessine une cheminée, simple fissure d'abord, puis s'élargissant peu à peu en cône aigu, mais bouché tout en haut par un bloc effondré : le couvercle .
Grimper sur une vire ascendante facile dans des rochers brisés, qui arrive sur une étroite plateforme.-R1
De la cheminée qui domine de haut le relais descend deux fissures parallèles. Remonter celle de gauche, après un léger surplomb on parvient dans une zone de rochers pourris. Traverser alors vers la droite afin de rejoindre la deuxième fissure dans l'axe de la cheminée. Peu à peu elle s'élargit mais se trouve barrée par un surplomb que l'on franchit directement. Au dessus elle se creuse en couloir et l'on s'arrête sur un gros bloc saillant. - R2
Gravir en opposition quelques mètres faciles et se dresser sur un petit replat. Progresser ensuite dans un dièdre surplombant et surmonter un étranglement de la cheminée. Elle s'améliore à nouveau, puis se redresse encore et se resserre en fissure étroite et mal commode après laquelle on atteint par ramonage la partie la plus caractérisée. Il faut s'y enfoncer profondément jusqu'à une grotte qui communique avec le coté Ouest de la Tour - R.3
Revenir en ramonant vers l'extérieur; puis après quelques mètres, regagner le fond où l'on franchit un resserrement lisse; puis continuer cette varappe pénible et difficile en passant un dernier étranglement et l'on arrive sous le bloc posé comme un couvercle sur la sortie. On se dégage vers l'extérieur et l'on se rétablit difficilement sur les rochers du sommet. ( très exposé ")
Muraille Sud du plateau des Walkyries La Tour Carrée
Vue de l'éboulis au dessus du sentier de la douane. Cliché Dr. Albert
Voie de la Tour Carrée des Walkyries
II / Voie de la Tour Carrée des Walkyries
Première par :J. Save , X, X, en 1936
Escalade " libre difficile " - Encordement 20 mètres
Ce parcours très inégal est fait de passages difficiles et de promenades agréables
Cette escalade était autrefois grandement facilitée dans sa deuxième étape par des pins qui ont brulé lors de l'incendie de 1938.
Après avoir repéré la façade de la Tour Carrée dans le haut de la muraille, attaquer environ à 40 M. plus à droite à proximité et à l'ouest d'un profond renfoncement formé par un éperon saillant.
Monter vers une grosse écaille détachée et se hisser sur son taillant pour s'engager dans une fissure-dièdre mal marquée et d'emblée difficile, au bout de laquelle on arrive sur un étroit replat terreux.. -R1
Entamer vers la gauche ( ouest ) une longue traversée d'abord délicate, puis plus commode et ascendante en direction d'un chêne vert que l'on aperçoit à peine derrière un saillant et que l'on atteint par un "pas" en descente peu facile. R.2
Traverser le chêne vert et descendre vers l'ouest sur une corniche au bout de laquelle on escalade une écaille saillante, puis on la contourne et l'on pénètre dans un véritable maquis.-R.3
Continuer toujours vers l'ouest par une montée facile sur une grande sangle herbeuse, puis par une cheminée raide on atteint un grand pin sur une terrasse.-R.4
Une nouvelle marche ascendante vers l'ouest conduit au pied de la murailla sommitale. Revenir alors vers l'est dans une grande dalle peu inclinée jusqu'à la base d'une cheminée ouverte à l'aplomb de la Tour.-R.5
Par ramonage on s'élève et l'on passe un surplomb difficile de rocher fragile au dessus duquel on atteint un chêne.-R.6 - En terminer par une courte vire ascendante vers l'Est et une dernière cheminée.
La muraille sommitale peut aussi se franchir à gauche de la Tour Carrée par ramonage derrière un énorme bloc puis par une cheminée difficile. Mais on peut aller plus à gauche où une grande corniche atteint directement la crête .
III./ Les Cheminées de la Tête de la Melette
III de la photo N° I de la Bougie ( i )
Première par J. Carme, E.Maillefet en Mars l941
Escalade " libre facile"
Il s'agit là plutôt d'une voie de communication directe entre le Cirque de la Bougie et le Plateau des Walkyries qu'une véritable voie d'escalade, cependant la dernière cheminée présente vue d'en bas une apparence de facilité trompeuse et demande des précautions. A l'extrémité du cirque Est de la Bougie remonter vers le levant un couloir très facile, traverser une terrasse et obliquant à gauche parcourir un deuxième couloir par lequel on accède à une grande terrasse. On remonte son éboulis droit au nord en direction d'une cheminée-fissure oblique remplie tout au long de feuillets d'aragonite verticaux. On arrive sur le plateau des Walkyries à mi-chemin entre la Tour Carrée et la Tête de la Melette.
Vue de l'éboulis au dessus du sentier de la douane. Cliché Dr. Albert
Voie de la Tour Carrée des Walkyries
II / Voie de la Tour Carrée des Walkyries
Première par :J. Save , X, X, en 1936
Escalade " libre difficile " - Encordement 20 mètres
Ce parcours très inégal est fait de passages difficiles et de promenades agréables
Cette escalade était autrefois grandement facilitée dans sa deuxième étape par des pins qui ont brulé lors de l'incendie de 1938.
Après avoir repéré la façade de la Tour Carrée dans le haut de la muraille, attaquer environ à 40 M. plus à droite à proximité et à l'ouest d'un profond renfoncement formé par un éperon saillant.
Monter vers une grosse écaille détachée et se hisser sur son taillant pour s'engager dans une fissure-dièdre mal marquée et d'emblée difficile, au bout de laquelle on arrive sur un étroit replat terreux.. -R1
Entamer vers la gauche ( ouest ) une longue traversée d'abord délicate, puis plus commode et ascendante en direction d'un chêne vert que l'on aperçoit à peine derrière un saillant et que l'on atteint par un "pas" en descente peu facile. R.2
Traverser le chêne vert et descendre vers l'ouest sur une corniche au bout de laquelle on escalade une écaille saillante, puis on la contourne et l'on pénètre dans un véritable maquis.-R.3
Continuer toujours vers l'ouest par une montée facile sur une grande sangle herbeuse, puis par une cheminée raide on atteint un grand pin sur une terrasse.-R.4
Une nouvelle marche ascendante vers l'ouest conduit au pied de la murailla sommitale. Revenir alors vers l'est dans une grande dalle peu inclinée jusqu'à la base d'une cheminée ouverte à l'aplomb de la Tour.-R.5
Par ramonage on s'élève et l'on passe un surplomb difficile de rocher fragile au dessus duquel on atteint un chêne.-R.6 - En terminer par une courte vire ascendante vers l'Est et une dernière cheminée.
La muraille sommitale peut aussi se franchir à gauche de la Tour Carrée par ramonage derrière un énorme bloc puis par une cheminée difficile. Mais on peut aller plus à gauche où une grande corniche atteint directement la crête .
III./ Les Cheminées de la Tête de la Melette
III de la photo N° I de la Bougie ( i )
Première par J. Carme, E.Maillefet en Mars l941
Escalade " libre facile"
Il s'agit là plutôt d'une voie de communication directe entre le Cirque de la Bougie et le Plateau des Walkyries qu'une véritable voie d'escalade, cependant la dernière cheminée présente vue d'en bas une apparence de facilité trompeuse et demande des précautions. A l'extrémité du cirque Est de la Bougie remonter vers le levant un couloir très facile, traverser une terrasse et obliquant à gauche parcourir un deuxième couloir par lequel on accède à une grande terrasse. On remonte son éboulis droit au nord en direction d'une cheminée-fissure oblique remplie tout au long de feuillets d'aragonite verticaux. On arrive sur le plateau des Walkyries à mi-chemin entre la Tour Carrée et la Tête de la Melette.
AIGUILLE DE LA MELETTE
Elle termine à l'Est le Plateau des Walkyries ; Mal individualisée, parce que curieusement soudée sur presque toute sa hauteur à la Tête de la Melette par une bande d'aragonite rouge bien visible dans les angles des Faces Nord et Sud, elle présente cependant de beaux à-pics dans ces faces et surtout dans la Face Nord . Toutes les escalades, sauf celle de la Face Sud ont leur point de départ voisin du collet et n'intéressent que le haut de l'aiguille. Le sommet fut visité pour la première fois par trois grimpeurs qui utilisèrent trois itinéraires différents en 1927 .
Escalades de la Face Sud
I / Arête Est
Premiere par : Lecointre, Choberg, Imoucha en 1927
Escalade " libre facile " Encordement - mètres
Longer la corniche de la Face Sud jusqu'à son extrémité et grimper dans les blocs brisés et instables de l'arête, en se tenant dans son flanc gauche.
II / Fissure Sud
Première par : Imoucha, Lecointre, Choberg en 1927
Escalade " libre facile " Encordement 10-15 m.
Elle se situe à quelques mètres à gauche de l'arête Est et parcours une courte dalle où l'on trouve de bonnes prises.
III / La Voie de la Face Sud
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 31 Décembre 1939
Escalade " libre très difficile " Encordement 20 M.
Les principales difficultés se trouvent dans les deux premières étapes par ailleurs assez courtes, le reste se fait plus facilement.
Gagner le pied de la Face, soit en descendant en rappel de la Face Est de la Tête de la Melette, soit en venant du sentier de la douane par de faciles couloirs embroussaillés.
Gravir une courte cheminée pour rejoindre une selle large au pied de l'Arête Est de l'Aiguille: de là une mince fissure s'élève en écharpe dans la muraille Sud en direction de petites corniches herbeuses. Monter des gradins pourris et une très mince écaille détachée, la fissure à parcourir s'ouvre à son sommet; après quelques passages verticaux difficiles on aborde un dièdre surplombant et l'on se rétablit sur un replat. -R.1 -
Continuer dans la fissure qui s'infléchit sur la gauche et se rétablir difficilement sur une petite corniche - R.2 -
Escalader ensuite une dalle, virer à droite sur un replat herbeux, puis grimper dans un dièdre déversé: obliquer alors vers la gauche dans une dalle aux prises excellentes en direction d'un pin mort sur la corniche à hauteur du collet. -R.3 -
Continuer par une fissure d'abord surplombant et encombrée de blocs brisés, puis facile vers le sommet
Escalades de la Face Ouest
I - Fissure du Collet
Première par: Choberg, Imoucha, Lecointre en 1927
Escalade "libre facile " - Encordement 10-15 mètres
A hauteur du collet virer vers la gauche et remonter un très courte cheminée, puis un dièdre incliné.
II / Voie Chauvet
Première par: V. Chauvet, P. Liautard en 1936
Escalade " libre difficile " Encordement :15 m.
Cette escalade débute paradoxalement par une descente dans le couloir Nord-Ouest.
Par une traversée délicate contourner un angle saillant et virer dans la Face Nord-Ouest de l'aiguille sur une étroite corniche irrégulière et glissante: on atteint une plateforme.- R.1
Escalader une cheminée verticale où les prises sont inconfortables et peu sûres; on débouche sur une grande dalle.- R.2- De là, au sommet trajet sans histoire .
La Colonne des Walkyries
Première par: Ch. Magol, R. Duchier, Chauvet en 1936
Escalade " artificielle difficile" mais courte
Venant du sentier de douane, suivre le tracé vert qui remonte le thalweg du Cirque des Walkyries pendant 150 m. sous l'Aiguille de la Melette, un peu à gauche du chemin on aperçoit la Colonne .
Elle se gravit par son coté sud; on grimpe le long d'une fissure très raide et vers le milieu on contourne vers la gauche un surplomb. On termine par une fissure délitée. On peut également lancer un câble du sommet du contrefort voisin et passer en tyrolienne. C'est d'ailleurs ainsi que fut exécutée la première incursion au sommet, au printemps 1928 .
V - Quartier des Baumettes
1- Arête de la Croix des Baumettes
2 - Aiguille Charlotte
3 Arête de l'Arenas
Arête Nord-Ouest de la Croix des Baumettes
Elle termine à l'Est le Plateau des Walkyries ; Mal individualisée, parce que curieusement soudée sur presque toute sa hauteur à la Tête de la Melette par une bande d'aragonite rouge bien visible dans les angles des Faces Nord et Sud, elle présente cependant de beaux à-pics dans ces faces et surtout dans la Face Nord . Toutes les escalades, sauf celle de la Face Sud ont leur point de départ voisin du collet et n'intéressent que le haut de l'aiguille. Le sommet fut visité pour la première fois par trois grimpeurs qui utilisèrent trois itinéraires différents en 1927 .
Escalades de la Face Sud
I / Arête Est
Premiere par : Lecointre, Choberg, Imoucha en 1927
Escalade " libre facile " Encordement - mètres
Longer la corniche de la Face Sud jusqu'à son extrémité et grimper dans les blocs brisés et instables de l'arête, en se tenant dans son flanc gauche.
II / Fissure Sud
Première par : Imoucha, Lecointre, Choberg en 1927
Escalade " libre facile " Encordement 10-15 m.
Elle se situe à quelques mètres à gauche de l'arête Est et parcours une courte dalle où l'on trouve de bonnes prises.
III / La Voie de la Face Sud
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 31 Décembre 1939
Escalade " libre très difficile " Encordement 20 M.
Les principales difficultés se trouvent dans les deux premières étapes par ailleurs assez courtes, le reste se fait plus facilement.
Gagner le pied de la Face, soit en descendant en rappel de la Face Est de la Tête de la Melette, soit en venant du sentier de la douane par de faciles couloirs embroussaillés.
Gravir une courte cheminée pour rejoindre une selle large au pied de l'Arête Est de l'Aiguille: de là une mince fissure s'élève en écharpe dans la muraille Sud en direction de petites corniches herbeuses. Monter des gradins pourris et une très mince écaille détachée, la fissure à parcourir s'ouvre à son sommet; après quelques passages verticaux difficiles on aborde un dièdre surplombant et l'on se rétablit sur un replat. -R.1 -
Continuer dans la fissure qui s'infléchit sur la gauche et se rétablir difficilement sur une petite corniche - R.2 -
Escalader ensuite une dalle, virer à droite sur un replat herbeux, puis grimper dans un dièdre déversé: obliquer alors vers la gauche dans une dalle aux prises excellentes en direction d'un pin mort sur la corniche à hauteur du collet. -R.3 -
Continuer par une fissure d'abord surplombant et encombrée de blocs brisés, puis facile vers le sommet
Escalades de la Face Ouest
I - Fissure du Collet
Première par: Choberg, Imoucha, Lecointre en 1927
Escalade "libre facile " - Encordement 10-15 mètres
A hauteur du collet virer vers la gauche et remonter un très courte cheminée, puis un dièdre incliné.
II / Voie Chauvet
Première par: V. Chauvet, P. Liautard en 1936
Escalade " libre difficile " Encordement :15 m.
Cette escalade débute paradoxalement par une descente dans le couloir Nord-Ouest.
Par une traversée délicate contourner un angle saillant et virer dans la Face Nord-Ouest de l'aiguille sur une étroite corniche irrégulière et glissante: on atteint une plateforme.- R.1
Escalader une cheminée verticale où les prises sont inconfortables et peu sûres; on débouche sur une grande dalle.- R.2- De là, au sommet trajet sans histoire .
La Colonne des Walkyries
Première par: Ch. Magol, R. Duchier, Chauvet en 1936
Escalade " artificielle difficile" mais courte
Venant du sentier de douane, suivre le tracé vert qui remonte le thalweg du Cirque des Walkyries pendant 150 m. sous l'Aiguille de la Melette, un peu à gauche du chemin on aperçoit la Colonne .
Elle se gravit par son coté sud; on grimpe le long d'une fissure très raide et vers le milieu on contourne vers la gauche un surplomb. On termine par une fissure délitée. On peut également lancer un câble du sommet du contrefort voisin et passer en tyrolienne. C'est d'ailleurs ainsi que fut exécutée la première incursion au sommet, au printemps 1928 .
V - Quartier des Baumettes
1- Arête de la Croix des Baumettes
2 - Aiguille Charlotte
3 Arête de l'Arenas
Arête Nord-Ouest de la Croix des Baumettes
Le petit Massif de la Croix des Baumettes au premier Plan, les maisons du hameau
Vue de la Carrière Marion - Cliché Dr. Albert
Son centre est le petit hameau des Baumettes construit sur les ruines des Vieilles Fabriques dans un vallon entre la chaine des Escampons et les collines de Lun, à 3kms au sud de Mazargues.
Au point de vue de l'escalade c'est un quartier pauvre. Seul le minuscule massif de la Croix des Baumettes, détaché des Escampons en face de l'Auberge Provençale peut tenter le grimpeur car tout le voisinage n'est que collines rondes et pinèdes luxuriantes; il offre d'ailleurs un très joli parcours d'arêtes délicates. Notons encore l'Aiguille Charlotte, petit monolithe plaqué contre la muraille de la rive droite du vallon où passent le sentier et le tracé rouge de la Calanque de Morgiou, à environ 300m. de la route des Baumettes et enfin quelques courtes arêtes dans le versant ouest des Collines de Lun sur les terres du grand Arenas. et c'est tout pour ce quartier.
I - Arête de la Croix des Baumettes
Première par: Ramond, Roubaud, Forestier, X , le 14 Juin 1937
Escalade " libre difficile"- Plusieurs passages plus délicats que vraiment difficiles s'échelonnent dans les 2me, 3me et 5me étapes - Encordement 2O mètres
Il s'agit de l'arête faîte de l'éperon qui limite au nord-ouest la falaise de la Croix, dont il est nettement séparé par un couloir broussailleux très profond. Son escalade peut se faire jusqu'au 2me relais par deux itinéraires différents, elle comporte plusieurs passages assez difficiles.
Débuter sur le flan gauche par une fissure facile, puis par une corniche ascendante.-R1-
Escalader un petit gendarme encastré à la base d'une cheminée ouverte que l'on remonte ensuite jusqu'à une dalle convexe où les prises sont rares; on atteint un replat au pied d'un petit mur vertical.-R2-
La deuxième version de cette partie est plus artificielle: Attaquer un peu plus au sud par une vire ascendante que l'on suit de gauche à droite; elle est d'abord facile puis s'amenuise et se redresse; grimper ensuite le long d'une grosse écaille détachée et atteindre un replat couvert de pierrailles.
Escalader une dalle lisse et raide où la pose de 1 ou 2 pitons est utile, dépasser un gros genévrier, remonter une fissure qui amène au 2me relais.
Franchir le petit mur vertical à l'aide de bonnes prises très hautes sur l'arête, puis grimper sur le taillant jusqu'à une plateforme.-R3-
La pente s'atténue progressivement, puis l'arête devient presque horizontale; on progresse par chevauchement sur son échine aigüe et l'on s'arrête sous un ressaut vertical; à gauche grande dalle noire.-R4-
Un rétablissement délicat mais facilité par une bonne prise sur une plateforme étroite et l'ascension d'une fissure délitée terminent l'escalade proprement dite.-R5-
Il reste un assez long parcours d'arête horizontale sans histoire pour arriver à la croix.
II - Aiguille Charlotte
Premiere par: Ch.Studer, X, en 1926
Escalade "libre difficile "mais courte- Encordement 15 mètres.
Contrefort détaché de la muraille qui borde la rive droite du vallon conduisant au Col de Morgiou, à 3OOm. des Baumettes, l'aiguille appelée " La Charlotte " par ses premiers ascensionistes, n'est séparée de la paroi qui la domine que par une brèche peu profonde. Depuis l'escalade de Ch. Studer ce rocher ne semble avoir reçu que peu de visiteurs, malgré sa proximité de chemins fréquentés; l'ascension n'est cependant pas sans intérêt.
Escalade : Soit par les fissures raides du versant sud conduisant au sommet d'une lame détachée de la muraille visible de loin et un court ressaut (difficile)
Soit en accédant à la brèche par le couloir ouest de 15m. et de la brèche sans difficulté (facile).
La descente se fait par un rappel de 15 m. sur un gros pin à l'Est de la brèche.- Renseignements communiqués par C. Hancy ).
III - Arête de l'Arenas
Nous n'avons pas de renseignements précis sur ce parcours. Indiquons néanmoins qu'il se trouve dans la falaise Ouest des Collines de Lun, rive droite du vallon du Bois de Mazargues, en face de l'ancien Jas de Segond et du dernier puits de l'Egout, qu'il s'agit d'escalade libre et que la première est due à V. Rostand.
VI - Quartier de Sormiou
1 - Aiguille de Sormiou
2 - Face Sud du Baou Rond
3 - Face Nord du Cap Sormiou
4 - La Momie
5 - Le Cancéou
20 Itinéraires
Vue de la Carrière Marion - Cliché Dr. Albert
Son centre est le petit hameau des Baumettes construit sur les ruines des Vieilles Fabriques dans un vallon entre la chaine des Escampons et les collines de Lun, à 3kms au sud de Mazargues.
Au point de vue de l'escalade c'est un quartier pauvre. Seul le minuscule massif de la Croix des Baumettes, détaché des Escampons en face de l'Auberge Provençale peut tenter le grimpeur car tout le voisinage n'est que collines rondes et pinèdes luxuriantes; il offre d'ailleurs un très joli parcours d'arêtes délicates. Notons encore l'Aiguille Charlotte, petit monolithe plaqué contre la muraille de la rive droite du vallon où passent le sentier et le tracé rouge de la Calanque de Morgiou, à environ 300m. de la route des Baumettes et enfin quelques courtes arêtes dans le versant ouest des Collines de Lun sur les terres du grand Arenas. et c'est tout pour ce quartier.
I - Arête de la Croix des Baumettes
Première par: Ramond, Roubaud, Forestier, X , le 14 Juin 1937
Escalade " libre difficile"- Plusieurs passages plus délicats que vraiment difficiles s'échelonnent dans les 2me, 3me et 5me étapes - Encordement 2O mètres
Il s'agit de l'arête faîte de l'éperon qui limite au nord-ouest la falaise de la Croix, dont il est nettement séparé par un couloir broussailleux très profond. Son escalade peut se faire jusqu'au 2me relais par deux itinéraires différents, elle comporte plusieurs passages assez difficiles.
Débuter sur le flan gauche par une fissure facile, puis par une corniche ascendante.-R1-
Escalader un petit gendarme encastré à la base d'une cheminée ouverte que l'on remonte ensuite jusqu'à une dalle convexe où les prises sont rares; on atteint un replat au pied d'un petit mur vertical.-R2-
La deuxième version de cette partie est plus artificielle: Attaquer un peu plus au sud par une vire ascendante que l'on suit de gauche à droite; elle est d'abord facile puis s'amenuise et se redresse; grimper ensuite le long d'une grosse écaille détachée et atteindre un replat couvert de pierrailles.
Escalader une dalle lisse et raide où la pose de 1 ou 2 pitons est utile, dépasser un gros genévrier, remonter une fissure qui amène au 2me relais.
Franchir le petit mur vertical à l'aide de bonnes prises très hautes sur l'arête, puis grimper sur le taillant jusqu'à une plateforme.-R3-
La pente s'atténue progressivement, puis l'arête devient presque horizontale; on progresse par chevauchement sur son échine aigüe et l'on s'arrête sous un ressaut vertical; à gauche grande dalle noire.-R4-
Un rétablissement délicat mais facilité par une bonne prise sur une plateforme étroite et l'ascension d'une fissure délitée terminent l'escalade proprement dite.-R5-
Il reste un assez long parcours d'arête horizontale sans histoire pour arriver à la croix.
II - Aiguille Charlotte
Premiere par: Ch.Studer, X, en 1926
Escalade "libre difficile "mais courte- Encordement 15 mètres.
Contrefort détaché de la muraille qui borde la rive droite du vallon conduisant au Col de Morgiou, à 3OOm. des Baumettes, l'aiguille appelée " La Charlotte " par ses premiers ascensionistes, n'est séparée de la paroi qui la domine que par une brèche peu profonde. Depuis l'escalade de Ch. Studer ce rocher ne semble avoir reçu que peu de visiteurs, malgré sa proximité de chemins fréquentés; l'ascension n'est cependant pas sans intérêt.
Escalade : Soit par les fissures raides du versant sud conduisant au sommet d'une lame détachée de la muraille visible de loin et un court ressaut (difficile)
Soit en accédant à la brèche par le couloir ouest de 15m. et de la brèche sans difficulté (facile).
La descente se fait par un rappel de 15 m. sur un gros pin à l'Est de la brèche.- Renseignements communiqués par C. Hancy ).
III - Arête de l'Arenas
Nous n'avons pas de renseignements précis sur ce parcours. Indiquons néanmoins qu'il se trouve dans la falaise Ouest des Collines de Lun, rive droite du vallon du Bois de Mazargues, en face de l'ancien Jas de Segond et du dernier puits de l'Egout, qu'il s'agit d'escalade libre et que la première est due à V. Rostand.
VI - Quartier de Sormiou
1 - Aiguille de Sormiou
2 - Face Sud du Baou Rond
3 - Face Nord du Cap Sormiou
4 - La Momie
5 - Le Cancéou
20 Itinéraires
La Calanque de Sormiou
Vue du Col des Courtines
Cliché Dr. Albert
A gauche: L'Aiguille de Sormiou
A droite: La Falaise du Cap Sormiou et la Momie
En bas : le petit port de Coin des Pêcheurs, à l'issue du Vallon des EscourtinesAIGUILLE DE SORMIOU
Autrefois appelée Pointe des Pêcheurs par le Climbers's Club. Elle est située dans la rive gauche du Vallon des Escourtines et se découvre aisément, bien détachée sur la mer, du Col des Escourtines.
C'est une des plus anciennement connues de nos aiguilles puisqu'elle fut conquise par J. David en 1905 .
Elle fut d'ailleurs très fréquentée les années suivantes puisque les membres du Climber's Club* ( en anglais: Club des grimpeurs) y élurent domicile et aménagèrent la grotte qui la traverse à mi-hauteur ( B des photos des faces nord et sud-ouest) , en y construisant un cabanon rudimentaire démoli par des vandales pendant la guerre de 1914. Il n'en reste plus aujourd'hui que le soubassement cimenté. Et depuis elle est restée un lieu d'entrainement très estimé puisqu'il est rare qu'un dimanche se passe sans qu'elle reçoive la visite de quelque grimpeur.
La voie d'accès la plus commode passe au Col des Escourtines, venant de Mazargues et des Baumettes; puis en descendant dans le vallon du même nom, et lorsque l'on rejoint son thalweg, on abandonne le sentier et l'on prend sur la gauche une bonne piste qui remonte dans les éboulis d'en face; on atteint un petit plateau et tournant à gauche, on est bientôt à l'Aiguille.
* Le Climberg's Club fut fondé par: les frères David, Victor Martin, E. Guery, Andriny, Angelvin, Gras, Hermitte, etc...
Escalades de la Face Nord
La Face Nord de l'Aiguille de Sormiou
Vue prise à contre-jour du sentier de l'Aiguille au lever du soleil
Dans le fond : La Momie et le Bec de Sormiou
En Bas, a droite: la Calanque de SormiouI - L'Arête du Dromadaire
I' - Sa Variante
II - Voie des Arêtes Nord-Est
III - La Cheminée Nord
IV - La Voie Magol
A- Le Surplomb Barrin
B - La Grotte du Climbers' ClubLa Face Nord est peu élevée, 45 mètres à sa plus grande hauteur. Elle est creusée en son milieu par la grotte ( B ) qui la perfore de part en part.
I / Arête du Dromadaire
Auteur et date de première : inconnus
Escalade " libre facile " Encordement 15 mètres
Du Col, après avoir escaladé une série de fissures en se tenant dans le versant nord-ouest, on arrive sur la bosse du Dromadaire, ce gros contrefort long et étroit qui épaule l'Aiguille au Nord-Est.-R.1
Continuer sur sa crête qui est coupée par une brusque cassure. -R.2
Traverser alors son collet par un saut de 2m.50 sur les gradins d'en face et rejoindre l'arête nord-est qui sera décrite plus loin ( N° II)
I' Variante
Première par: H. Joubard, X date inconnue
Escalade " libre facile " avec un court passage difficile .Pour les grimpeurs qui ont les jambes délicates et craignent les conséquences d'un saut maladroit, il sera préférable de quitter l'itinéraire précédent à mi-hauteur du dromadaire et de virer sur une corniche de sa Face Nord-Ouest, mais la traversée d'abord facile finit par une courte vire délicate, où l'on passe à l'aide d'un seul doigt accroché dans un petit trou rond et sans prise de pied convenable, puis on arrive au collet du Dromadaire.
II / La Voie des Arêtes Nord -Est
Premiere par: J.David " en solo " le 1er Juin 1905
Escalade " libre facile " Encordement 15 mètres
Sous le collet du Dromadaire, ramoner une cheminée assez lisse et pénétrer dans un tube.-R.1
On en sort dans la Face Sud -Est puis on arrive facilement au collet du Dromadaire.-R.2
Dans le flanc droit de l'arête escalader un dièdre fissuré et après un passage raide, s'arrêter dans un renfoncement.-R3 .
S'élever encore un peu dans le dièdre, puis, arriver sous un surplomb, virer sur l'arête à l'aide de prises excellentes pour les mains; on la contourne et l'on finit par une dalle fissurée dans la face Sud-Est. (Voir photo de cette Face.)
III / La Cheminée Nord
Première par J.David, V. Martin le 11 Juin 1905. Ce dernier se tua trois semaines après en tentant l'escalade de l'Arête Nord-Ouest du Rocher de St. Michel.
Escalade " libre facile " - encordement 15 m.
Du col descendre l'éboulis et rejoindre un éperon peu incliné. Par une fissure très facile on atteint une terrasse, puis une 2ème fissure amène sur une plateforme.-R.1
Escalader une nouvelle fissure qui mène à l'entrée de la grotte. -R.2
Une variante dite de la boite aux lettres, surtout amusante pour les spectateurs, consiste à quitter le premier relais en s'introduisant sur la gauche dans un étroit boyau coudé où le grimpeur progresse par ramonage d'autant plus pénible que son volume est plus important; la sortie se fait par l'orifice exigu de la Boite aux Lettres, face à l'entrée de la grotte . On s'élève ensuite sur la gauche dans un dièdre très raide et très ouvert assez délicat, puis on remonte un petit couloir qui aboutit à la bèche entre les deux sommets de l'Aiguille.
IV / La Voie Magol
Première par : Magol, Duchier,Daflon, le 13 Novembre 1938
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 15 mètres
C'est l'un des deux parcours artificiels de l'aiguille et encore les quelques pitons indispensables servent-ils surtout d'assurance la traction directe n'étant utile que pour l'équilibre.
Monter sans difficulté l'éperon de la Face Nord jusqu'à une étroite corniche.- R.1
Exécuter sur la droite une traversée difficile pour éviter une dalle délitée, puis revenant à gauche, se rétablir péniblement sur un replat terreux après avoir gravi une petite fissure oblique; passer une nouvelle fissure très raide et grimper sur un replat où poussent des arbustes.- R2 .
Continuer droit vers le sommet dans une dalle facile .
Escalades de la Face Sud-Est
Vue prise à contre-jour du sentier de l'Aiguille au lever du soleil
Dans le fond : La Momie et le Bec de Sormiou
En Bas, a droite: la Calanque de SormiouI - L'Arête du Dromadaire
I' - Sa Variante
II - Voie des Arêtes Nord-Est
III - La Cheminée Nord
IV - La Voie Magol
A- Le Surplomb Barrin
B - La Grotte du Climbers' ClubLa Face Nord est peu élevée, 45 mètres à sa plus grande hauteur. Elle est creusée en son milieu par la grotte ( B ) qui la perfore de part en part.
I / Arête du Dromadaire
Auteur et date de première : inconnus
Escalade " libre facile " Encordement 15 mètres
Du Col, après avoir escaladé une série de fissures en se tenant dans le versant nord-ouest, on arrive sur la bosse du Dromadaire, ce gros contrefort long et étroit qui épaule l'Aiguille au Nord-Est.-R.1
Continuer sur sa crête qui est coupée par une brusque cassure. -R.2
Traverser alors son collet par un saut de 2m.50 sur les gradins d'en face et rejoindre l'arête nord-est qui sera décrite plus loin ( N° II)
I' Variante
Première par: H. Joubard, X date inconnue
Escalade " libre facile " avec un court passage difficile .Pour les grimpeurs qui ont les jambes délicates et craignent les conséquences d'un saut maladroit, il sera préférable de quitter l'itinéraire précédent à mi-hauteur du dromadaire et de virer sur une corniche de sa Face Nord-Ouest, mais la traversée d'abord facile finit par une courte vire délicate, où l'on passe à l'aide d'un seul doigt accroché dans un petit trou rond et sans prise de pied convenable, puis on arrive au collet du Dromadaire.
II / La Voie des Arêtes Nord -Est
Premiere par: J.David " en solo " le 1er Juin 1905
Escalade " libre facile " Encordement 15 mètres
Sous le collet du Dromadaire, ramoner une cheminée assez lisse et pénétrer dans un tube.-R.1
On en sort dans la Face Sud -Est puis on arrive facilement au collet du Dromadaire.-R.2
Dans le flanc droit de l'arête escalader un dièdre fissuré et après un passage raide, s'arrêter dans un renfoncement.-R3 .
S'élever encore un peu dans le dièdre, puis, arriver sous un surplomb, virer sur l'arête à l'aide de prises excellentes pour les mains; on la contourne et l'on finit par une dalle fissurée dans la face Sud-Est. (Voir photo de cette Face.)
III / La Cheminée Nord
Première par J.David, V. Martin le 11 Juin 1905. Ce dernier se tua trois semaines après en tentant l'escalade de l'Arête Nord-Ouest du Rocher de St. Michel.
Escalade " libre facile " - encordement 15 m.
Du col descendre l'éboulis et rejoindre un éperon peu incliné. Par une fissure très facile on atteint une terrasse, puis une 2ème fissure amène sur une plateforme.-R.1
Escalader une nouvelle fissure qui mène à l'entrée de la grotte. -R.2
Une variante dite de la boite aux lettres, surtout amusante pour les spectateurs, consiste à quitter le premier relais en s'introduisant sur la gauche dans un étroit boyau coudé où le grimpeur progresse par ramonage d'autant plus pénible que son volume est plus important; la sortie se fait par l'orifice exigu de la Boite aux Lettres, face à l'entrée de la grotte . On s'élève ensuite sur la gauche dans un dièdre très raide et très ouvert assez délicat, puis on remonte un petit couloir qui aboutit à la bèche entre les deux sommets de l'Aiguille.
IV / La Voie Magol
Première par : Magol, Duchier,Daflon, le 13 Novembre 1938
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 15 mètres
C'est l'un des deux parcours artificiels de l'aiguille et encore les quelques pitons indispensables servent-ils surtout d'assurance la traction directe n'étant utile que pour l'équilibre.
Monter sans difficulté l'éperon de la Face Nord jusqu'à une étroite corniche.- R.1
Exécuter sur la droite une traversée difficile pour éviter une dalle délitée, puis revenant à gauche, se rétablir péniblement sur un replat terreux après avoir gravi une petite fissure oblique; passer une nouvelle fissure très raide et grimper sur un replat où poussent des arbustes.- R2 .
Continuer droit vers le sommet dans une dalle facile .
Escalades de la Face Sud-Est
La Face Sud-Est de l'Aiguille de Sormiou
Vue des éboulis sous le Baou Rond
Au 3ème plan à gauche les crêtes de Sormiou
dans le fond les sommets des Aiguilles des Walkyries et de la Bougie
Cliché Dr. Albert
+++ Disséminés dans le milieu de la Muraille sont des grimpeurs en action; au pied de (3)la Voie de la Face Sud-Est, un groupe de pieds-plats spectateursI - La Voie du Dromadaire
I' - Sa Variante
2 - Voie du Collet du Dromadaire
3 - La Voie de la Face Sud-Est
4 - La Dalle Meunier
5 - L'Arête Sud
I et II - Fin de la Voie des Arêtes
A- La Caverne des Campeurs
B - La Grotte du Climbers' Club
La Face Sud-Est, à peu de choses près, à la même hauteur que la Face Nord mais dans l'ensemble elle est plus verticale.
I - La Voie du Dromadaire
La première de cette voie ne peut être attribuée avec certitude, car deux grimpeurs la firent à la même époque, mais ne peuvent en préciser la date en 1936.
Escalade " libre difficile " avec un passage exposé vers le haut. - Encordement:15 mètres
Elle parcours la face Sud-Est de l'épaule du Dromadaire ( la silhouette de cet animal se devine avec un peu de bonne volonté sur la photo: les deux cheminées et la tête étant dessiné par un renfoncement sombre à gauche de le l'arête à proximité du collet, le long d'une cheminée rectiligne.)
A gauche de la Cheminée des Campeurs, on s'élève d'abord facilement dans une large cheminée; on passe ensuite un léger surplomb sans difficulté, puis on gravit une nouvelle cheminée glissante délimitée par un énorme gendarme à demi décollé de la paroi, on arrive au niveau d'un pertus étroit qui communique avec une autre face.-R.1
Continuer l'escalade en opposition en évitant de trop se coincer dans le fond de la cheminée; vers la fin terminer par un passage de dalle délicat sous la bosse du Dromadaire.-R2
Continuer par les arêtes.
I ' - Variante de la Voie du Dromadaire
Moins difficile . Au premier relais traverser le pertus du gendarme et grimper en ramonage dans la cheminée assez large de son flanc sud; on arrive également à la bosse, non loin du saut des arêtes
II - Voie du Collet du Dromadaire
La date de la première ne peut être précisée elle se situe soit en 1932, soit en 1933; il semble qu'elle doive être attribuée à la cordée Save- Barrin
Escalade " libre facile " - Encordement 20 mètres .
Par une fissure facile atteindre une petite grotte. -R1
On s'élève en opposition, puis on franchit un gros surplomb plus impressionnant que difficile, car les prises y sont nombreuses et excellentes. Remonter ensuite une cheminée rectiligne jusqu'au tube de la voie des Arêtes.-R2 - On continue par cet itinéraire vers le sommet .
III - Voie de la Face Sud Est
Première par: J. David, en solo, le 1er Juin 1905
Non content de son ascension, il récidive immédiatement en faisant le même jour la Voie de l'Arête
Nord-Est déjà décrite.
Escalade " libre facile" - Encordement 20 m+
Ce fut l'itinéraire de la première de l'Aiguille. Au milieu de la face gravir une belle fissure oblique très facile,par laquelle on arrive sur une terrasse à l'entrée de la grotte du Climberg's Club.-R.1
Elle est barrée au sud par un mur d'aragonite percé de deux trous de lunette, que l'on escalade facilement. -R.2 - Revenant alors sur la droite on s'élève en diagonale sur une vire ascendante bordée de gros blocs ( délicat ), après laquelle on gravit une première fissure facile, puis une fissure difficile car elle est un peu surplombante et très glissante, on atteint alors un pin.- R.3
Cette dernière fissure assez exposée peut d'ailleurs s'éviter par un crochet sur une corniche qui s'écarte d'abord vers la droite, puis revient vers le pin du relais. Terminer par une dernière fissure assez raide.
IV - Escalade combinée de la Dalle de la Face Sud-Est et du Surplomb Barrin de la Face Nord.
(voir les photos des deux faces )
La première de la dalle de la Face Sud-Est fut faite par J. Meunier, probablement en 1935, et un peu plus tard peut-être en 1937, H. Barrin gravit le surplomb de la grotte dans la face nord.
Nous n'avons pas plus de précision. Escalade " libre difficile " Encordement 15 mètres.
Ce parcours accouple élégamment deux itinéraires autrement incomplets. le premier n'ayant pas eu de sortie autonome au sommet et le second pas de départ distinct dans le bas. Exécuté ainsi, c'est l'itinéraire d'escalade libre le plus divers et le plus difficile de l'Aiguille.
A quelques pas à gauche de la Voie de la Face Sud-Est, s'élever en écharpe vers des gradins faciles. R.1
Grimper dans une belle dalle lisse et se rétablir difficilement sur un minuscule replat très haut ,légèrement sur la droite; puis obliquant à gauche atteindre une corniche ascendante terreuse. On peut également passer plus à gauche dans la dalle, mais un coup de marteau malencontreux a détruit la prise la plus utile, il faut la remplacer maintenant par un piton. Après la corniche on grimpe dans une cheminée qui débouche sur la terrasse de la grotte .-R.2
On traverse alors l'Aiguille et dans la face Nord, on escalade le porche de la grotte en grande opposition puis il faut s'accrocher à de grosses prises inversées dans son pilier Ouest pour attaquer le surplomb Barrin. Ce passage exige de gros efforts des bras, car après s'être élevé en opposition à la force des poignets il faut se rétablir sur une excellente prise très haute crée récemment par l'enlèvement d'un bloc qu'elle supportait ( auparavant on passait à l'aide d'un piton ). On monte ensuite en obliquant dans une dalle coupée par une petite corniche. -R.3
Virer alors vers l'arête Sud ( aérien ) et la remonter sans difficulté jusqu'au sommet.
V - L'Arête Sud
Première par : J. Meunier, Guichard, Rostand, Christine Duclos en 1931
Escalade " libre facile " - Encordement 20 mètres
Un passage aérien et délicat vers le haut
C'est le plus long parcours de l'Aiguille.
Attaquer l'Arête Sud par une cheminée verticale dans son flanc droit; sous un surplomb virer à gauche, puis remonter une deuxième cheminée jusqu'à un pin. -R.1
Continuer dans cette cheminée sur le taillant de l'arête jusqu'à rupture de pente.-R.2
Passer dans la Face Ouest, traverser une grande plateforme et remonter une courte fissure dans le mur d'aragonite percé par les deux lucarnes.-R.3
Suivre la corniche ascendante de la Voie de la Face Sud-Est, puis avant la fissure surplombante, virer sur une étroite corniche vers une écaille; on contourne ensuite l'arête Sud et l'on termine par une fissure facile dans la face Sud-Ouest.
Escalade de la Face Sud-Ouest
Un seul itinéraire attribué à Lieutard en 1936
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 20 mètres.
Escalader très facilement les gradins d'une cheminée très ouverte et peu pentue, sur un éperon arrondi qui amène sur la grande plateforme.-R.1
Grimper sur le mur des deux lucarnes.-R.2
Par une vire descendante très délicate et exposée pour le dernier de cordée sur une corniche extrêmement inclinée, on contourne un saillant et l'on atteint un mauvais replat.-R.3
Escalader une cheminée coupée de plusieurs ressauts verticaux , qui finit dans le haut de l'arête sud.
Les Falaises du Cap Sormiou
Vue des éboulis sous le Baou Rond
Au 3ème plan à gauche les crêtes de Sormiou
dans le fond les sommets des Aiguilles des Walkyries et de la Bougie
Cliché Dr. Albert
+++ Disséminés dans le milieu de la Muraille sont des grimpeurs en action; au pied de (3)la Voie de la Face Sud-Est, un groupe de pieds-plats spectateursI - La Voie du Dromadaire
I' - Sa Variante
2 - Voie du Collet du Dromadaire
3 - La Voie de la Face Sud-Est
4 - La Dalle Meunier
5 - L'Arête Sud
I et II - Fin de la Voie des Arêtes
A- La Caverne des Campeurs
B - La Grotte du Climbers' Club
La Face Sud-Est, à peu de choses près, à la même hauteur que la Face Nord mais dans l'ensemble elle est plus verticale.
I - La Voie du Dromadaire
La première de cette voie ne peut être attribuée avec certitude, car deux grimpeurs la firent à la même époque, mais ne peuvent en préciser la date en 1936.
Escalade " libre difficile " avec un passage exposé vers le haut. - Encordement:15 mètres
Elle parcours la face Sud-Est de l'épaule du Dromadaire ( la silhouette de cet animal se devine avec un peu de bonne volonté sur la photo: les deux cheminées et la tête étant dessiné par un renfoncement sombre à gauche de le l'arête à proximité du collet, le long d'une cheminée rectiligne.)
A gauche de la Cheminée des Campeurs, on s'élève d'abord facilement dans une large cheminée; on passe ensuite un léger surplomb sans difficulté, puis on gravit une nouvelle cheminée glissante délimitée par un énorme gendarme à demi décollé de la paroi, on arrive au niveau d'un pertus étroit qui communique avec une autre face.-R.1
Continuer l'escalade en opposition en évitant de trop se coincer dans le fond de la cheminée; vers la fin terminer par un passage de dalle délicat sous la bosse du Dromadaire.-R2
Continuer par les arêtes.
I ' - Variante de la Voie du Dromadaire
Moins difficile . Au premier relais traverser le pertus du gendarme et grimper en ramonage dans la cheminée assez large de son flanc sud; on arrive également à la bosse, non loin du saut des arêtes
II - Voie du Collet du Dromadaire
La date de la première ne peut être précisée elle se situe soit en 1932, soit en 1933; il semble qu'elle doive être attribuée à la cordée Save- Barrin
Escalade " libre facile " - Encordement 20 mètres .
Par une fissure facile atteindre une petite grotte. -R1
On s'élève en opposition, puis on franchit un gros surplomb plus impressionnant que difficile, car les prises y sont nombreuses et excellentes. Remonter ensuite une cheminée rectiligne jusqu'au tube de la voie des Arêtes.-R2 - On continue par cet itinéraire vers le sommet .
III - Voie de la Face Sud Est
Première par: J. David, en solo, le 1er Juin 1905
Non content de son ascension, il récidive immédiatement en faisant le même jour la Voie de l'Arête
Nord-Est déjà décrite.
Escalade " libre facile" - Encordement 20 m+
Ce fut l'itinéraire de la première de l'Aiguille. Au milieu de la face gravir une belle fissure oblique très facile,par laquelle on arrive sur une terrasse à l'entrée de la grotte du Climberg's Club.-R.1
Elle est barrée au sud par un mur d'aragonite percé de deux trous de lunette, que l'on escalade facilement. -R.2 - Revenant alors sur la droite on s'élève en diagonale sur une vire ascendante bordée de gros blocs ( délicat ), après laquelle on gravit une première fissure facile, puis une fissure difficile car elle est un peu surplombante et très glissante, on atteint alors un pin.- R.3
Cette dernière fissure assez exposée peut d'ailleurs s'éviter par un crochet sur une corniche qui s'écarte d'abord vers la droite, puis revient vers le pin du relais. Terminer par une dernière fissure assez raide.
IV - Escalade combinée de la Dalle de la Face Sud-Est et du Surplomb Barrin de la Face Nord.
(voir les photos des deux faces )
La première de la dalle de la Face Sud-Est fut faite par J. Meunier, probablement en 1935, et un peu plus tard peut-être en 1937, H. Barrin gravit le surplomb de la grotte dans la face nord.
Nous n'avons pas plus de précision. Escalade " libre difficile " Encordement 15 mètres.
Ce parcours accouple élégamment deux itinéraires autrement incomplets. le premier n'ayant pas eu de sortie autonome au sommet et le second pas de départ distinct dans le bas. Exécuté ainsi, c'est l'itinéraire d'escalade libre le plus divers et le plus difficile de l'Aiguille.
A quelques pas à gauche de la Voie de la Face Sud-Est, s'élever en écharpe vers des gradins faciles. R.1
Grimper dans une belle dalle lisse et se rétablir difficilement sur un minuscule replat très haut ,légèrement sur la droite; puis obliquant à gauche atteindre une corniche ascendante terreuse. On peut également passer plus à gauche dans la dalle, mais un coup de marteau malencontreux a détruit la prise la plus utile, il faut la remplacer maintenant par un piton. Après la corniche on grimpe dans une cheminée qui débouche sur la terrasse de la grotte .-R.2
On traverse alors l'Aiguille et dans la face Nord, on escalade le porche de la grotte en grande opposition puis il faut s'accrocher à de grosses prises inversées dans son pilier Ouest pour attaquer le surplomb Barrin. Ce passage exige de gros efforts des bras, car après s'être élevé en opposition à la force des poignets il faut se rétablir sur une excellente prise très haute crée récemment par l'enlèvement d'un bloc qu'elle supportait ( auparavant on passait à l'aide d'un piton ). On monte ensuite en obliquant dans une dalle coupée par une petite corniche. -R.3
Virer alors vers l'arête Sud ( aérien ) et la remonter sans difficulté jusqu'au sommet.
V - L'Arête Sud
Première par : J. Meunier, Guichard, Rostand, Christine Duclos en 1931
Escalade " libre facile " - Encordement 20 mètres
Un passage aérien et délicat vers le haut
C'est le plus long parcours de l'Aiguille.
Attaquer l'Arête Sud par une cheminée verticale dans son flanc droit; sous un surplomb virer à gauche, puis remonter une deuxième cheminée jusqu'à un pin. -R.1
Continuer dans cette cheminée sur le taillant de l'arête jusqu'à rupture de pente.-R.2
Passer dans la Face Ouest, traverser une grande plateforme et remonter une courte fissure dans le mur d'aragonite percé par les deux lucarnes.-R.3
Suivre la corniche ascendante de la Voie de la Face Sud-Est, puis avant la fissure surplombante, virer sur une étroite corniche vers une écaille; on contourne ensuite l'arête Sud et l'on termine par une fissure facile dans la face Sud-Ouest.
Escalade de la Face Sud-Ouest
Un seul itinéraire attribué à Lieutard en 1936
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 20 mètres.
Escalader très facilement les gradins d'une cheminée très ouverte et peu pentue, sur un éperon arrondi qui amène sur la grande plateforme.-R.1
Grimper sur le mur des deux lucarnes.-R.2
Par une vire descendante très délicate et exposée pour le dernier de cordée sur une corniche extrêmement inclinée, on contourne un saillant et l'on atteint un mauvais replat.-R.3
Escalader une cheminée coupée de plusieurs ressauts verticaux , qui finit dans le haut de l'arête sud.
Les Falaises du Cap Sormiou
La Falaise Nord Est du Cap de Sormiou
Vue d'un bateau au milieu de la Calanque
Cliché Dr. AlbertI - La Voie du Tour du Bec
II - L'Arête du Bec
III - La Voie de la Momie
IV - La Voie de la Falaise Nord-Est
A- Le Bec
B - La Momie
C- Entrée de la Baume du Capelan
D- La Cheminée Vincent
Vue d'un bateau au milieu de la Calanque
Cliché Dr. AlbertI - La Voie du Tour du Bec
II - L'Arête du Bec
III - La Voie de la Momie
IV - La Voie de la Falaise Nord-Est
A- Le Bec
B - La Momie
C- Entrée de la Baume du Capelan
D- La Cheminée Vincent
L'Arête du Bec de Sormiou
Vue d'un bateau au large
I - La Voie du Tour du Bec
II - L'Arête du Bec
II' - Variante Gisèle Albert
A- Le Bec
B - La Momie
C - L'Aiguille de Sormiou
D - L'Extrémité Occidentale de la Muraille Sud du Baou RondLes Crêtes de Sormiou se terminent au Cap par un éperon très aigu coupé de 3 longs ressauts verticaux. Le dernier le plus raide est couronné par un gros surplomb qui s'avance de 2 à 3m dans le vide et donne à cette partie de l'éperon , vue du large, l'aspect d'un bec de rapace.(A de la photo N° II) .
De chaque coté de l'arête du Bec, les falaises sont taillées à pic sur une grande longueur: lorsque l'on arrive par la mer à la Calanque, on a l'impression de passer devant l'étrave d'un colossal brise-lame.
La falaise nord-est, la plus haute ( 123 m. au dessus du Capelan) est divisée en deux contreforts saillants entre lesquels une grande terrasse couverte d'arbustes est suspendue.
Au dessous et au ras de la mer, au fond d'une anse presque comblée par des blocs éboulés, s'ouvre presque au nord le porche de la Baume du Capelan; elle traverse le contrefort oriental derrière lequel elle a deux ouvertures : l'une assez haute, la Fenêtre et l'autre sous marine par laquelle la mer a réussi à se frayer un passage dans la grotte.
Au dessus un formidable gendarme s'est détaché du contrefort oriental et dresse à 95 mètres dans le ciel sa silhouette mal équilibrée: on a voulu lui trouver une vague ressemblance avec une momie entourée de ses bandelettes.
Quant à la falaise sud elle est beaucoup moins haute: 70 à 80 m., mais se prolonge loin au-delà de la crique du Vei d'Aï, elle est coupée en deux par une longue corniche issue du belvédère de Merveille.
Le sentier d'accès à la Grotte du Capelan était connu des pécheurs et des excursionnistes, lorsqu'en 1926 une première équipe de grimpeurs atteignit le Bec par la voie de terre de la falaise nord-est et en fit le tour en revenant par les corniches de la falaise sud.
En 1927 une deuxième équipe, le groupe " Les Ecureuils " entreprit et réussit l'escalade de l'Arête du Bec, après l'avoir reconnu par une descente en rappel. Cette belle première complétait le palmarès d'escalade libre déjà si bien rempli de cette année 1927, puisqu'elle s'ajoutait à celles de la Bougie et de l'Arête de Marseille à la Grande Candelle .
Ensuite il fallu attendre 10 ans la conquête de la Momie à la montée. En effet depuis quelques temps, cette aiguille était visitée à la descente, au moyen d'une magnifique série de rappels : le 1er amenait à son sommet, le 2ème à son collet, le 3ème sur une plateforme à sa base, le 4ème sur la terrasse suspendue, et après une descente facile ,le 5me posé sur un anneau scellé en haut de la Cheminée Vincent, arrivait au bord de la mer devant la baume du Capelan. Cette descente avait été inaugurée en 1929 par G.Tricoire, Ph. Bernard, Menassier.
La voie d'accès la plus courte vient de Mazargues et des Baumettes à la plage de Sormiou, par le col et le vallon des Escourtines. A coté du Lunch-bar, un sentier jalonné en noir conduit à flanc de coteau le long des Crêtes de Sormiou, au promontoire du Caribou. Une descente rapide rejoint la mer, puis en contournant le contrefort nord de la falaise par une cheminée raide et l'étroite corniche du pêcheur, l'on atteint l'anse de la Baume du Capelan où le tracé se termine
I - (photo I et II ) le Tour du Bec de Sormiou
Première par G.Hancy, J. Magnan, A.Delage en 1926
Encordement très utile à la Cheminée Vincent, nécessaire après le Bec: 20m
Une Longue promenade coupée de nombreux passages d'escalade, dont un immédiatement après le Bec
Au dessus de la Baume du Capelan (C. photo N° I ) et sur la droite se trouve une longue cheminée verticale dont la partie inférieure s'arrête brusquement à quelques mètres au dessus du sol, terminée par une plateforme en balcon.
Gagner la base de cette cheminée, dite cheminée Vincent ( D. photo I ) par une vire ascendante et surplombante d'une dizaine de mètres ayant son point de départ à l'entrée de la grotte. Gravir la cheminée par ramonage pour atteindre à son sommet une grande niche.-Relais. -
N.B.-: deux ans après l'expédition de C. Hancy, c'est à dire en 1928, l'escalade de cette cheminée fut ré éditée par le groupe " Les Ecureuils "; ses membres crurent en faire la première et lui donnèrent le nom qui lui est restée depuis lors.
Virer à gauche sur une corniche d'abord étroite puis facile lorsqu'elle devient ascendante; on débouche sur les éboulis de la terrasse suspendue au pied de la Momie.
Par une marche de flanc vers le sud, on contourne son socle et l'on arrive à l'extrémité d'une corniche. Descendre alors une cheminée d'aragonite rouge, puis obliquant vers l'est des gradins et des dalles pour arriver sur d'énormes blocs coincés dans un goulet. Il communique avec l'orifice sous-marin de la Grotte au dessus, masquée par des rochers, mais aisément accessible, la Fenêtre .
On peut aussi arriver là après avoir pénétré dans la Baume du Capelan en effectuant dans sa paroi Est une traversée ascendante risquée, sur des prises arrondies et gluantes qui mène à la Fenêtre.( trajet découvert par Th. Bernard et Pirod ) les difficultés de ce voyage souterrain seront compensées , s'il est fait le matin et par beau temps, par le spectacle merveilleux des irradiations lumineuses multicolores reflétées par le tapis de sable du fond Cet éclairage scintillant bleu-vert transforme la grotte en féérique caverne des Mille et Une nuits .mais il s'éteint dès que le soleil a dépassé l'axe du goulet.
Traverser le chenal par une grande enjambée et remonter sur la paroi adverse, virer sur le sommet d'un petit éperon et redescendre de l'autre coté dans une fissure aux prises abondantes
On longe alors presque au niveau de l'eau la base de la corniche en trottoir ininterrompue jusqu'au Cap. Gravir 5 à 6m. sur l'arête qui descend du Bec jusqu'à une minuscule plateforme. De là il faut exécuter dans la face Sud une traversée difficile vers un bloc détaché coincé dans une fissure, sous une fenêtre qui perfore l'arête, c'est l'obstacle majeur de cet itinéraire.
Continuer la traversée en remontant et l'on atteint facilement les corniches de la Face Sud.
On les suit jusqu'au belvédère de Merveille, suspendu sur la mer à l'entrée de la Crique de l' Uei d'Aï ( provençal : oeil d'âne): un cabanon rudimentaire, actuellement fort mal entretenu, y fut construit en tôle ondulée par un amateur d'escalade et de pêche surement très entrainé et insensible au vertige, car il n'est pas facile d'y arriver venant du col de l'Uei d'Aï et il est de notoriété publique à Sormiou que son propriétaire y ramena, périodiquement, et pendant longtemps, de magnifiques cuvées de liquides généreux.
Remonter alors du cabanon qui s'élève dans la falaise de la crique le long d'une étroite corniche très aérienne, puis faire quelques crochets dans la muraille dont la pente s'adoucit; peu après une bonne piste mène au col. Descendre vers Sormiou par un sentier dans les pinèdes nord. Il ne faut pas entreprendre ce parcours si la mer est grosse et surtout si l'Orsure ou vent du Levant souffle, ce serait la baignade assurée entre le Capelan et le Bec.
II - Arête du Bec de Sormiou ( photo N° I et II )
Première par : Mouren et les membres du groupe " Les Ecureuils" le 25 Octobre l927
Escalade " libre difficile " - Encordement 20 mètres
Le plus gros morceau est le passage du Bec. - L'itinéraire précédent sert de voie d'accès pour cette escalade .
Escalader le premier ressaut vertical par son flanc gauche jusqu'à la petite plateforme, puis par son taillant. Des prises rondes permettent de s'élever en oblique vers l'énorme surplomb du Bec sous lequel se trouve un replat incliné; contourner un saillant vers la gauche et gravir une dalle fissurée qui aboutit à la corniche de la Face Sud. -R.1
On la suit un moment, puis on monte par une fissure facile sur une deuxième corniche. -R2 .
Attaquer le deuxième ressaut vertical un peu à gauche de son arête par une dalle pourrie; arriver sur un replat, virer dans la face Nord-Est et s'élever dans une dangereuse fissure très délitée ( exposé à cause de la mauvaise qualité du rocher) puis dans une dalle pour atteindre le collet.- R3
Une variante ( I' de la photo N° II ) permet d'éviter ce passage où la roche est peu sure, mais les difficultés d'escalades y sont beaucoup plus grandes. Virer sur la corniche à gauche de l'arête, dépasser un premier dièdre immédiatement suivi d'un deuxième que l'on escalade difficilement jusqu'à une minuscule borne après avoir démarré le leader par une courte échelle, la plus haute possible; un relais est utile derrière la borne (R) .Revenir à droite et par une cheminée parvenir au 3me relais précité. Cette variante est due à Gisèle Albert et Dr. Albert le 2 Février 1939 .
On continue par une bonne cheminée sur le taillant de l'arête qui émerge sur une plateforme horizontale. -R4
L'escalade est terminée; on poursuit l'ascension vers le sommet du Cap par une promenade au bord de la muraille d'où l'on peut admirer la sveltesse de la Momie et son extraordinaire déséquilibre .
III - La Voie de la Momie
Première par: Ch. Magol, R. Duchier;V. Chauvet,Liautard, A. Coudray le 25 Mai 1937
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 25 mètres
Malgré le passage, où l'emploi d'un piton est absolument indispensable soit excessivement court, nous classerons la Momie dans l'escalade artificielle, fidèle en cela aux règles que nous nous sommes imposées au début de cet ouvrage; plusieurs grimpeurs, et non des moindres, ont essayé de faire la Momie sans aucun point d'appui artificiel, mais aucun n'a réussi et divers essais se termineront tous par des décrochages .
Cependant il faut reconnaitre qu'à part ces deux mètres épineux en haut de la première étape, tout le reste est en escalade libre souvent très difficile et que ce très bel itinéraire serait mieux à sa place aux cotés de la voie Barrin du Rocher des Goudes et de l'Arête Victor Martin dans la catégorie de "l'escalade libre très difficile "; en effet 5 à 6 pitons d'assurance et 1 de traction peuvent suffire à faire correctement cette escalade de 50 mètres ( de la terrasse suspendue au sommet de l'Aiguille ).
Depuis la première la voie de la Momie a été facilitée sinon améliorée par la démolition d'un énorme bloc instable mal encastré dans la plateforme terminale, il fallait s'y rétablir et c'était là le morceau le plus périlleux sinon le plus difficile de tout le parcours; à sa place maintenant on gravit une banale fissure terreuse.
Une rectification assez logique et de haute école a été apportée dernièrement par E. Frendo, qui après 9 ans d'absence, revenait tâter du calcaire dans les Calanques en 1941. En compagnie de Christine Doclos et de Mme d'Albertas, il franchit directement le toit de la grotte de la 2ème étape, en évitant la disgracieuse vire habituelle.
Cet itinéraire part de la terrasse suspendue entre les deux contreforts de la face Nord-Est, un peu à droite du couloir nord de la Momie .
L'escalade de suite difficile, débute par une muraille de 20 mètres zébrée par deux fissures parallèles. Grimper dans la grande niche sur leur droite, puis traverser une dalle lisse à l'horizontale vers la gauche pour rejoindre et escalader la fissure Ouest. Elle s'incurve bientôt sous un bombement proéminent, on l'abandonne en se rétablissement difficilement à gauche sur un mauvais replat. Au dessus une courte fissure verticale sans aucune prise oblige à passer sur un étrier, puis 1 ou 2 pitons si l'on continue tout droit, mais on peut s'échapper par la droite dans une dalle moins raide. On atteint alors une grande plateforme à la base de la Momie.- R.1
Monter facilement dans le fond de la grotte puis exécuter une traversée descendante difficile dans une dalle lisse de la paroi gauche (Est); on contourne une petite arête verticale en grimpant sur des blocs instables, on atteint une vire par laquelle on rejoint le bas du couloir en revenant au dessus du relais. Ce crochet primitivement destiné à éviter les surplombs du toit de la grotte, complique inutilement l'itinéraire puisque Frendo a démontré que l'on pouvait fort bien les passer en escalade libre dans l'axe du couloir. On s'élève ensuite en ramonage assez facile jusqu'au collet de la Momie. -R2 .
Grimper dans la paroi Nord-Ouest de l'aiguille par une vire ascendante vers la gauche qui s'amenuise et se termine sous une fissure très raide; on s'y élève à l'aide de quelques prises de pied dans la paroi de droite, et après un passage exposé, puis quelques mètres moins inclinés on termine par un rétablissement sur la plateforme du sommet.
Delà il est tentant de poursuivre vers le haut tout proche de la falaise du Cap, car 1m.50 à peine sépare le sommet de la Momie de la muraille .Mais une dalle compacte et surplombante de 10 m. et absolument sans défaut oppose ensuite un obstacle insurmontable. Il est possible cependant de faire la sortie de la Momie et ce problème a été résolu par Gisèle Albert en redescendant au collet et en escaladant la falaise plus à droite. Ce passage est décrit au paragraphe suivant.
I
IV - Voie de la falaise Nord-Est du Cap de Sormiou
Première par: Gisèle Albert, Dr. Albert le 7 Janvier 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 25 mètres
Ce n'est pas à proprement parler un itinéraire autonome puisqu'il emprunte en son milieu la voie Magol de la Momie, mais il arrive à la terrasse suspendue par un trajet distinct d'escalade libre par endroit très difficile, où ne fut employé aucun pitons d'assurance lors de la première et ceci dans la ligne générale de l'ascension, et surtout il donne la solution du problème de la sortie au sommet de la falaise par un parcours d'escalade libre également très difficile.
Ce fut la première ascension de la falaise Nord -Est et cette réussite est d'autant plus remarquable que le chef d'expédition était une femme.
Comme la Voie de la Momie, ce parcours souffre de sa classification dans l'escalade artificielle, motivée par le court passage sur piton indispensable en haut de la dalle de la 3me étape ( dans la Voie Magol ), car tout le reste est en escalade libre souvent fort difficile.
A l'entrée de la Baume du Capelan virer à gauche à quelques mètres au dessus de la mer et contourner une arête descendue de la terrasse suspendue. Attaquer aussitôt une dalle où l'on trouve d'excellentes prises et grimper jusqu'à une corniche ascendante sur la gauche.-R1
Virer à droite sous un encorbellement et remonter le taillant de l'arête en franchissant un difficile passage de surplomb dans des rochers noirs disloqués; on arrive sur une corniche.- R2
En la longeant vers la gauche on atteint très facilement la terrasse suspendue. Suivre alors la voie de la Momie jusqu'à son collet. -R3 et 4 .
Escalader face à l'aiguille une dalle aux prises nombreuses, puis plus rares pour remonter un court dièdre très raide et lisse coiffé par un toit en pan coupé. Virer alors difficilement à droite sur une corniche fuyante encastrée sous un encorbellement; après quelques mètres exposés, on peut s'y dresser et continuer facilement jusqu'à un petit éperon dont on remonte letaillant. Audessus et à gauche escalader un dièdre lisse puis un gros bloc surplombant. Contourner ensuite des blocs branlants ( très aérien )et par une courte fissure ascendante herbeuse, on arrive sur la crête exactement au dessus de la Momie .
V - La Voie Tanner ( photo N° I )
Première par : R.Tanner et Suzon Dijon, le l8 Juillet 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 3O mètres
Elle a les mêmes caractéristiques que les voies de la Momie et de la Falaise Nord-Est : une étape artificielle, la première, et le reste en escalade libre. Mais elle s'accommode beaucoup mieux de son classement car les passages artificiels sont plus importants.
Elle parcourt à la verticale l'anse du Capelan, le fond de la grande dépression située entre les deux contreforts et débute derrière un groupe de chênes verts à l'extrémité nord de la terrasse suspendue. On rejoint le départ par la cheminée Vincent
Dans le fond de la dépression une fissure plus ou moins large monte jusqu'au sommet, mais au départ elle est souvent bouchée par l'aragonite rouge et l'on devra faire des crochets sur la droite au cours de la première étape.
Attaquer dans la paroi de droite par une vire ascendante qui mène à la fissure d'aragonite. Suivre celle-ci pendant 2 mètres, puis franchir sur la droite un gros surplomb. Obliquer encore à droite dans une dalle compacte, puis on revient à gauche dans la fissure rouge. Virer encore à droite dans une dalle semblable à la première et la remonter jusqu'au relais sur une corniche embroussaillée .- R1 .
A gauche du relais monter dans une dalle fissurée verticale et se rétablir sur un petit replat; continuer dans la dalle, puis dans une fissure qui mène au relais suivant. -R2 .
Après avoir gravit une cheminée très ouverte et longue, on arrive sous un énorme bloc qui la bouche; on franchit cet obstacle en virant à gauche dans une dalle rouge très lisse, puis on se rétablit sur un replat.-R2.
Escalader une cheminée de 10 mètres et virer à droite sur une dalle en pente. - R4
Ao dessus franchir un dièdre rouge compact dont on sort par son plan gauche, puis une cheminée de blocs brisés mène au sommet .
VI - La Voie du Contrefort Nord ( photo N° 1 )
Première par : G. Livanos, A. Coudray, le 14 Décembre 1941
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 25 mètres
Il s'agit encore d'un parcours mixte mais cette fois-ci l'escalade artificielle y occupe une place prépondérante.
Prendre le départ sur une plateforme où passe le tracé noir, avant la corniche du Pêcheur. On monte tout d'abord un ressaut facile puis on s'élève à gauche dans une fissure peu profonde; après quelques mètres, on se rétablit sur une marche et l'on franchit un bombement en dos d'âne, ensuite par des prises très mauvaises on atteint une large corniche herbeuse . - R 1
A quelques mètres à droite escalader " à la Dulfer " une fissure oblique; franchir au dessus un surplomb prononcé et suivre à droite une nouvelle fissure oblique qui s'interrompt bientôt, un peu au dessus une 2me fissure parallèle à la première mène à des blocs démolis; on revient alors à gauche par une traversée ascendante de rochers désagrégés; gagner au dessus et à droite un petit replat. - R2
Monter sur une strate horizontale herbeuse, puis dans une dalle verticale; 5 à 6 mètres plus haut virer sur la gauche en ménageant un bloc détaché sur lequel on se dresse; de là par des marches terreuses on gagne l'extrémité d'une grande terrasse. - R3 .
On poursuit l'escalade dans une dalle concave à bonnes prises, dans le haut elle surplombe, on entre alors dans une petite cheminée bouchée par des rochers disloqués. On la contourne à droite, puis on gravit à gauche une rampe qui mène à un replat . - R.4
Sur la gauche, s'élever dans une dalle compacte vers la fin où elle se redresse un peu. Se rétablir alors sur une vire encastrée sous un bombement que l'on suit vers la droite pour prendre pied sur une vaste terrasse herbeuse . - R.5
On abandonne alors la verticale impraticable et l'on s'engage vers la droite le long d'une fissure fortement oblique que l'on parcours en escalade artificielle ininterrompue jusqu'à une courte vire, par laquelle on rejoint la pente d'éboulis issue d'une grande dépression de la crête sommitale . - R.6
Par une arête de rochers faciles on arrive au sommet du Cap .
MURAILLE SUD DU BAOU ROND
Malgré son voisinage avec l'Aiguille de Sormiou si fréquentée, cette jolie muraille n'intéressa personne,- à notre connaissance- avant 1942 .
Le Baou-Rond et son jumeau le Baou-Pointu forment le point culminant (285 m.) de la ligne de crêtes qui séparent les Calanques de Sormiou et Morgiou. Le tracé bleu du cap Morgiou passe entre les deux sommets; mais en aucun point de son parcours on aperçoit la muraille Sud du Baou -Rond et rien ne fait supposer que ce piton débonnaire soit coupé au midi par une paroi de 60 à 70 m. de haut, longue de 200 mètres.
Par contre de la mer on aperçoit fort bien la longue silhouette de sa crête arrondie et c'est encore le vocabulaire imagé des pêcheurs qui a fourni son appellation.
La voie d'accès la plus commode passe à l'Aiguille de Sormiou venant des Baumettes par les Escourtines, longe à flanc de collines des pistes souvent incertaines, et remonte l'éboulis du coin des Pêcheurs.
Voie Chopard - Hancy
Première par H. Chopard , G. Hancy le 11 Janvier 1942
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 20 mètres.
Un seul passage artificiel dans la première étape, le reste en escalade libre parfois exposée .
La face sud du Baou-rond est coupée en son milieu par un contrefort arrondi qui épaule son sommet .De plus elle est parcourue au tiers de sa hauteur par une grande sangle herbeuse horizontale .
Prendre le départ sur la droite du contrefort en escaladant des rochers raides et mal nettoyés, puis une dalle lisse mais bordée à droite par une bonne fissure pour les mains et quelques marches embroussaillées,- soit plus à droite, en grimpant dans une bande de rochers inclinés mal orientés, et l'on atteint la sangle.-R1
Toujours sur la droite du contrefort s'élever sur des pitons, dans un mur vertical au début puis légèrement surplombant que l'on gravit de gauche à droite, puis tout droit en direction d'une niche avec un gros genévrier.- R2.
On la quitte par la gauche en grimpant dans une dalle puis le long d'une fissure oblique qui conduit à un gros pin dans l'axe du contrefort. -R3
Monter ensuite droit par un ressaut facile sur une vire de gros blocs en balcon dominée par de grandes plaques bombées, que l'on suit vers la gauche jusqu'à son extrémité.
Par in pas à gauche ( exposé) prendre pied dans la muraille que l'on gravit par une escalade raide et aérienne en revenant au dessus de la vire. Bon relais .- R4
Ensuite une courte traversée horizontale pour contourner un gros blocs saillant, puis la montée directe au sommet dans des rochers raides et finalement faciles, termine l'escalade .
LA FALAISE DU CANCEOU OU CANDELLE DU CANCEOU
Vue d'un bateau au large
I - La Voie du Tour du Bec
II - L'Arête du Bec
II' - Variante Gisèle Albert
A- Le Bec
B - La Momie
C - L'Aiguille de Sormiou
D - L'Extrémité Occidentale de la Muraille Sud du Baou RondLes Crêtes de Sormiou se terminent au Cap par un éperon très aigu coupé de 3 longs ressauts verticaux. Le dernier le plus raide est couronné par un gros surplomb qui s'avance de 2 à 3m dans le vide et donne à cette partie de l'éperon , vue du large, l'aspect d'un bec de rapace.(A de la photo N° II) .
De chaque coté de l'arête du Bec, les falaises sont taillées à pic sur une grande longueur: lorsque l'on arrive par la mer à la Calanque, on a l'impression de passer devant l'étrave d'un colossal brise-lame.
La falaise nord-est, la plus haute ( 123 m. au dessus du Capelan) est divisée en deux contreforts saillants entre lesquels une grande terrasse couverte d'arbustes est suspendue.
Au dessous et au ras de la mer, au fond d'une anse presque comblée par des blocs éboulés, s'ouvre presque au nord le porche de la Baume du Capelan; elle traverse le contrefort oriental derrière lequel elle a deux ouvertures : l'une assez haute, la Fenêtre et l'autre sous marine par laquelle la mer a réussi à se frayer un passage dans la grotte.
Au dessus un formidable gendarme s'est détaché du contrefort oriental et dresse à 95 mètres dans le ciel sa silhouette mal équilibrée: on a voulu lui trouver une vague ressemblance avec une momie entourée de ses bandelettes.
Quant à la falaise sud elle est beaucoup moins haute: 70 à 80 m., mais se prolonge loin au-delà de la crique du Vei d'Aï, elle est coupée en deux par une longue corniche issue du belvédère de Merveille.
Le sentier d'accès à la Grotte du Capelan était connu des pécheurs et des excursionnistes, lorsqu'en 1926 une première équipe de grimpeurs atteignit le Bec par la voie de terre de la falaise nord-est et en fit le tour en revenant par les corniches de la falaise sud.
En 1927 une deuxième équipe, le groupe " Les Ecureuils " entreprit et réussit l'escalade de l'Arête du Bec, après l'avoir reconnu par une descente en rappel. Cette belle première complétait le palmarès d'escalade libre déjà si bien rempli de cette année 1927, puisqu'elle s'ajoutait à celles de la Bougie et de l'Arête de Marseille à la Grande Candelle .
Ensuite il fallu attendre 10 ans la conquête de la Momie à la montée. En effet depuis quelques temps, cette aiguille était visitée à la descente, au moyen d'une magnifique série de rappels : le 1er amenait à son sommet, le 2ème à son collet, le 3ème sur une plateforme à sa base, le 4ème sur la terrasse suspendue, et après une descente facile ,le 5me posé sur un anneau scellé en haut de la Cheminée Vincent, arrivait au bord de la mer devant la baume du Capelan. Cette descente avait été inaugurée en 1929 par G.Tricoire, Ph. Bernard, Menassier.
La voie d'accès la plus courte vient de Mazargues et des Baumettes à la plage de Sormiou, par le col et le vallon des Escourtines. A coté du Lunch-bar, un sentier jalonné en noir conduit à flanc de coteau le long des Crêtes de Sormiou, au promontoire du Caribou. Une descente rapide rejoint la mer, puis en contournant le contrefort nord de la falaise par une cheminée raide et l'étroite corniche du pêcheur, l'on atteint l'anse de la Baume du Capelan où le tracé se termine
I - (photo I et II ) le Tour du Bec de Sormiou
Première par G.Hancy, J. Magnan, A.Delage en 1926
Encordement très utile à la Cheminée Vincent, nécessaire après le Bec: 20m
Une Longue promenade coupée de nombreux passages d'escalade, dont un immédiatement après le Bec
Au dessus de la Baume du Capelan (C. photo N° I ) et sur la droite se trouve une longue cheminée verticale dont la partie inférieure s'arrête brusquement à quelques mètres au dessus du sol, terminée par une plateforme en balcon.
Gagner la base de cette cheminée, dite cheminée Vincent ( D. photo I ) par une vire ascendante et surplombante d'une dizaine de mètres ayant son point de départ à l'entrée de la grotte. Gravir la cheminée par ramonage pour atteindre à son sommet une grande niche.-Relais. -
N.B.-: deux ans après l'expédition de C. Hancy, c'est à dire en 1928, l'escalade de cette cheminée fut ré éditée par le groupe " Les Ecureuils "; ses membres crurent en faire la première et lui donnèrent le nom qui lui est restée depuis lors.
Virer à gauche sur une corniche d'abord étroite puis facile lorsqu'elle devient ascendante; on débouche sur les éboulis de la terrasse suspendue au pied de la Momie.
Par une marche de flanc vers le sud, on contourne son socle et l'on arrive à l'extrémité d'une corniche. Descendre alors une cheminée d'aragonite rouge, puis obliquant vers l'est des gradins et des dalles pour arriver sur d'énormes blocs coincés dans un goulet. Il communique avec l'orifice sous-marin de la Grotte au dessus, masquée par des rochers, mais aisément accessible, la Fenêtre .
On peut aussi arriver là après avoir pénétré dans la Baume du Capelan en effectuant dans sa paroi Est une traversée ascendante risquée, sur des prises arrondies et gluantes qui mène à la Fenêtre.( trajet découvert par Th. Bernard et Pirod ) les difficultés de ce voyage souterrain seront compensées , s'il est fait le matin et par beau temps, par le spectacle merveilleux des irradiations lumineuses multicolores reflétées par le tapis de sable du fond Cet éclairage scintillant bleu-vert transforme la grotte en féérique caverne des Mille et Une nuits .mais il s'éteint dès que le soleil a dépassé l'axe du goulet.
Traverser le chenal par une grande enjambée et remonter sur la paroi adverse, virer sur le sommet d'un petit éperon et redescendre de l'autre coté dans une fissure aux prises abondantes
On longe alors presque au niveau de l'eau la base de la corniche en trottoir ininterrompue jusqu'au Cap. Gravir 5 à 6m. sur l'arête qui descend du Bec jusqu'à une minuscule plateforme. De là il faut exécuter dans la face Sud une traversée difficile vers un bloc détaché coincé dans une fissure, sous une fenêtre qui perfore l'arête, c'est l'obstacle majeur de cet itinéraire.
Continuer la traversée en remontant et l'on atteint facilement les corniches de la Face Sud.
On les suit jusqu'au belvédère de Merveille, suspendu sur la mer à l'entrée de la Crique de l' Uei d'Aï ( provençal : oeil d'âne): un cabanon rudimentaire, actuellement fort mal entretenu, y fut construit en tôle ondulée par un amateur d'escalade et de pêche surement très entrainé et insensible au vertige, car il n'est pas facile d'y arriver venant du col de l'Uei d'Aï et il est de notoriété publique à Sormiou que son propriétaire y ramena, périodiquement, et pendant longtemps, de magnifiques cuvées de liquides généreux.
Remonter alors du cabanon qui s'élève dans la falaise de la crique le long d'une étroite corniche très aérienne, puis faire quelques crochets dans la muraille dont la pente s'adoucit; peu après une bonne piste mène au col. Descendre vers Sormiou par un sentier dans les pinèdes nord. Il ne faut pas entreprendre ce parcours si la mer est grosse et surtout si l'Orsure ou vent du Levant souffle, ce serait la baignade assurée entre le Capelan et le Bec.
II - Arête du Bec de Sormiou ( photo N° I et II )
Première par : Mouren et les membres du groupe " Les Ecureuils" le 25 Octobre l927
Escalade " libre difficile " - Encordement 20 mètres
Le plus gros morceau est le passage du Bec. - L'itinéraire précédent sert de voie d'accès pour cette escalade .
Escalader le premier ressaut vertical par son flanc gauche jusqu'à la petite plateforme, puis par son taillant. Des prises rondes permettent de s'élever en oblique vers l'énorme surplomb du Bec sous lequel se trouve un replat incliné; contourner un saillant vers la gauche et gravir une dalle fissurée qui aboutit à la corniche de la Face Sud. -R.1
On la suit un moment, puis on monte par une fissure facile sur une deuxième corniche. -R2 .
Attaquer le deuxième ressaut vertical un peu à gauche de son arête par une dalle pourrie; arriver sur un replat, virer dans la face Nord-Est et s'élever dans une dangereuse fissure très délitée ( exposé à cause de la mauvaise qualité du rocher) puis dans une dalle pour atteindre le collet.- R3
Une variante ( I' de la photo N° II ) permet d'éviter ce passage où la roche est peu sure, mais les difficultés d'escalades y sont beaucoup plus grandes. Virer sur la corniche à gauche de l'arête, dépasser un premier dièdre immédiatement suivi d'un deuxième que l'on escalade difficilement jusqu'à une minuscule borne après avoir démarré le leader par une courte échelle, la plus haute possible; un relais est utile derrière la borne (R) .Revenir à droite et par une cheminée parvenir au 3me relais précité. Cette variante est due à Gisèle Albert et Dr. Albert le 2 Février 1939 .
On continue par une bonne cheminée sur le taillant de l'arête qui émerge sur une plateforme horizontale. -R4
L'escalade est terminée; on poursuit l'ascension vers le sommet du Cap par une promenade au bord de la muraille d'où l'on peut admirer la sveltesse de la Momie et son extraordinaire déséquilibre .
III - La Voie de la Momie
Première par: Ch. Magol, R. Duchier;V. Chauvet,Liautard, A. Coudray le 25 Mai 1937
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 25 mètres
Malgré le passage, où l'emploi d'un piton est absolument indispensable soit excessivement court, nous classerons la Momie dans l'escalade artificielle, fidèle en cela aux règles que nous nous sommes imposées au début de cet ouvrage; plusieurs grimpeurs, et non des moindres, ont essayé de faire la Momie sans aucun point d'appui artificiel, mais aucun n'a réussi et divers essais se termineront tous par des décrochages .
Cependant il faut reconnaitre qu'à part ces deux mètres épineux en haut de la première étape, tout le reste est en escalade libre souvent très difficile et que ce très bel itinéraire serait mieux à sa place aux cotés de la voie Barrin du Rocher des Goudes et de l'Arête Victor Martin dans la catégorie de "l'escalade libre très difficile "; en effet 5 à 6 pitons d'assurance et 1 de traction peuvent suffire à faire correctement cette escalade de 50 mètres ( de la terrasse suspendue au sommet de l'Aiguille ).
Depuis la première la voie de la Momie a été facilitée sinon améliorée par la démolition d'un énorme bloc instable mal encastré dans la plateforme terminale, il fallait s'y rétablir et c'était là le morceau le plus périlleux sinon le plus difficile de tout le parcours; à sa place maintenant on gravit une banale fissure terreuse.
Une rectification assez logique et de haute école a été apportée dernièrement par E. Frendo, qui après 9 ans d'absence, revenait tâter du calcaire dans les Calanques en 1941. En compagnie de Christine Doclos et de Mme d'Albertas, il franchit directement le toit de la grotte de la 2ème étape, en évitant la disgracieuse vire habituelle.
Cet itinéraire part de la terrasse suspendue entre les deux contreforts de la face Nord-Est, un peu à droite du couloir nord de la Momie .
L'escalade de suite difficile, débute par une muraille de 20 mètres zébrée par deux fissures parallèles. Grimper dans la grande niche sur leur droite, puis traverser une dalle lisse à l'horizontale vers la gauche pour rejoindre et escalader la fissure Ouest. Elle s'incurve bientôt sous un bombement proéminent, on l'abandonne en se rétablissement difficilement à gauche sur un mauvais replat. Au dessus une courte fissure verticale sans aucune prise oblige à passer sur un étrier, puis 1 ou 2 pitons si l'on continue tout droit, mais on peut s'échapper par la droite dans une dalle moins raide. On atteint alors une grande plateforme à la base de la Momie.- R.1
Monter facilement dans le fond de la grotte puis exécuter une traversée descendante difficile dans une dalle lisse de la paroi gauche (Est); on contourne une petite arête verticale en grimpant sur des blocs instables, on atteint une vire par laquelle on rejoint le bas du couloir en revenant au dessus du relais. Ce crochet primitivement destiné à éviter les surplombs du toit de la grotte, complique inutilement l'itinéraire puisque Frendo a démontré que l'on pouvait fort bien les passer en escalade libre dans l'axe du couloir. On s'élève ensuite en ramonage assez facile jusqu'au collet de la Momie. -R2 .
Grimper dans la paroi Nord-Ouest de l'aiguille par une vire ascendante vers la gauche qui s'amenuise et se termine sous une fissure très raide; on s'y élève à l'aide de quelques prises de pied dans la paroi de droite, et après un passage exposé, puis quelques mètres moins inclinés on termine par un rétablissement sur la plateforme du sommet.
Delà il est tentant de poursuivre vers le haut tout proche de la falaise du Cap, car 1m.50 à peine sépare le sommet de la Momie de la muraille .Mais une dalle compacte et surplombante de 10 m. et absolument sans défaut oppose ensuite un obstacle insurmontable. Il est possible cependant de faire la sortie de la Momie et ce problème a été résolu par Gisèle Albert en redescendant au collet et en escaladant la falaise plus à droite. Ce passage est décrit au paragraphe suivant.
I
IV - Voie de la falaise Nord-Est du Cap de Sormiou
Première par: Gisèle Albert, Dr. Albert le 7 Janvier 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 25 mètres
Ce n'est pas à proprement parler un itinéraire autonome puisqu'il emprunte en son milieu la voie Magol de la Momie, mais il arrive à la terrasse suspendue par un trajet distinct d'escalade libre par endroit très difficile, où ne fut employé aucun pitons d'assurance lors de la première et ceci dans la ligne générale de l'ascension, et surtout il donne la solution du problème de la sortie au sommet de la falaise par un parcours d'escalade libre également très difficile.
Ce fut la première ascension de la falaise Nord -Est et cette réussite est d'autant plus remarquable que le chef d'expédition était une femme.
Comme la Voie de la Momie, ce parcours souffre de sa classification dans l'escalade artificielle, motivée par le court passage sur piton indispensable en haut de la dalle de la 3me étape ( dans la Voie Magol ), car tout le reste est en escalade libre souvent fort difficile.
A l'entrée de la Baume du Capelan virer à gauche à quelques mètres au dessus de la mer et contourner une arête descendue de la terrasse suspendue. Attaquer aussitôt une dalle où l'on trouve d'excellentes prises et grimper jusqu'à une corniche ascendante sur la gauche.-R1
Virer à droite sous un encorbellement et remonter le taillant de l'arête en franchissant un difficile passage de surplomb dans des rochers noirs disloqués; on arrive sur une corniche.- R2
En la longeant vers la gauche on atteint très facilement la terrasse suspendue. Suivre alors la voie de la Momie jusqu'à son collet. -R3 et 4 .
Escalader face à l'aiguille une dalle aux prises nombreuses, puis plus rares pour remonter un court dièdre très raide et lisse coiffé par un toit en pan coupé. Virer alors difficilement à droite sur une corniche fuyante encastrée sous un encorbellement; après quelques mètres exposés, on peut s'y dresser et continuer facilement jusqu'à un petit éperon dont on remonte letaillant. Audessus et à gauche escalader un dièdre lisse puis un gros bloc surplombant. Contourner ensuite des blocs branlants ( très aérien )et par une courte fissure ascendante herbeuse, on arrive sur la crête exactement au dessus de la Momie .
V - La Voie Tanner ( photo N° I )
Première par : R.Tanner et Suzon Dijon, le l8 Juillet 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 3O mètres
Elle a les mêmes caractéristiques que les voies de la Momie et de la Falaise Nord-Est : une étape artificielle, la première, et le reste en escalade libre. Mais elle s'accommode beaucoup mieux de son classement car les passages artificiels sont plus importants.
Elle parcourt à la verticale l'anse du Capelan, le fond de la grande dépression située entre les deux contreforts et débute derrière un groupe de chênes verts à l'extrémité nord de la terrasse suspendue. On rejoint le départ par la cheminée Vincent
Dans le fond de la dépression une fissure plus ou moins large monte jusqu'au sommet, mais au départ elle est souvent bouchée par l'aragonite rouge et l'on devra faire des crochets sur la droite au cours de la première étape.
Attaquer dans la paroi de droite par une vire ascendante qui mène à la fissure d'aragonite. Suivre celle-ci pendant 2 mètres, puis franchir sur la droite un gros surplomb. Obliquer encore à droite dans une dalle compacte, puis on revient à gauche dans la fissure rouge. Virer encore à droite dans une dalle semblable à la première et la remonter jusqu'au relais sur une corniche embroussaillée .- R1 .
A gauche du relais monter dans une dalle fissurée verticale et se rétablir sur un petit replat; continuer dans la dalle, puis dans une fissure qui mène au relais suivant. -R2 .
Après avoir gravit une cheminée très ouverte et longue, on arrive sous un énorme bloc qui la bouche; on franchit cet obstacle en virant à gauche dans une dalle rouge très lisse, puis on se rétablit sur un replat.-R2.
Escalader une cheminée de 10 mètres et virer à droite sur une dalle en pente. - R4
Ao dessus franchir un dièdre rouge compact dont on sort par son plan gauche, puis une cheminée de blocs brisés mène au sommet .
VI - La Voie du Contrefort Nord ( photo N° 1 )
Première par : G. Livanos, A. Coudray, le 14 Décembre 1941
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 25 mètres
Il s'agit encore d'un parcours mixte mais cette fois-ci l'escalade artificielle y occupe une place prépondérante.
Prendre le départ sur une plateforme où passe le tracé noir, avant la corniche du Pêcheur. On monte tout d'abord un ressaut facile puis on s'élève à gauche dans une fissure peu profonde; après quelques mètres, on se rétablit sur une marche et l'on franchit un bombement en dos d'âne, ensuite par des prises très mauvaises on atteint une large corniche herbeuse . - R 1
A quelques mètres à droite escalader " à la Dulfer " une fissure oblique; franchir au dessus un surplomb prononcé et suivre à droite une nouvelle fissure oblique qui s'interrompt bientôt, un peu au dessus une 2me fissure parallèle à la première mène à des blocs démolis; on revient alors à gauche par une traversée ascendante de rochers désagrégés; gagner au dessus et à droite un petit replat. - R2
Monter sur une strate horizontale herbeuse, puis dans une dalle verticale; 5 à 6 mètres plus haut virer sur la gauche en ménageant un bloc détaché sur lequel on se dresse; de là par des marches terreuses on gagne l'extrémité d'une grande terrasse. - R3 .
On poursuit l'escalade dans une dalle concave à bonnes prises, dans le haut elle surplombe, on entre alors dans une petite cheminée bouchée par des rochers disloqués. On la contourne à droite, puis on gravit à gauche une rampe qui mène à un replat . - R.4
Sur la gauche, s'élever dans une dalle compacte vers la fin où elle se redresse un peu. Se rétablir alors sur une vire encastrée sous un bombement que l'on suit vers la droite pour prendre pied sur une vaste terrasse herbeuse . - R.5
On abandonne alors la verticale impraticable et l'on s'engage vers la droite le long d'une fissure fortement oblique que l'on parcours en escalade artificielle ininterrompue jusqu'à une courte vire, par laquelle on rejoint la pente d'éboulis issue d'une grande dépression de la crête sommitale . - R.6
Par une arête de rochers faciles on arrive au sommet du Cap .
MURAILLE SUD DU BAOU ROND
Malgré son voisinage avec l'Aiguille de Sormiou si fréquentée, cette jolie muraille n'intéressa personne,- à notre connaissance- avant 1942 .
Le Baou-Rond et son jumeau le Baou-Pointu forment le point culminant (285 m.) de la ligne de crêtes qui séparent les Calanques de Sormiou et Morgiou. Le tracé bleu du cap Morgiou passe entre les deux sommets; mais en aucun point de son parcours on aperçoit la muraille Sud du Baou -Rond et rien ne fait supposer que ce piton débonnaire soit coupé au midi par une paroi de 60 à 70 m. de haut, longue de 200 mètres.
Par contre de la mer on aperçoit fort bien la longue silhouette de sa crête arrondie et c'est encore le vocabulaire imagé des pêcheurs qui a fourni son appellation.
La voie d'accès la plus commode passe à l'Aiguille de Sormiou venant des Baumettes par les Escourtines, longe à flanc de collines des pistes souvent incertaines, et remonte l'éboulis du coin des Pêcheurs.
Voie Chopard - Hancy
Première par H. Chopard , G. Hancy le 11 Janvier 1942
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 20 mètres.
Un seul passage artificiel dans la première étape, le reste en escalade libre parfois exposée .
La face sud du Baou-rond est coupée en son milieu par un contrefort arrondi qui épaule son sommet .De plus elle est parcourue au tiers de sa hauteur par une grande sangle herbeuse horizontale .
Prendre le départ sur la droite du contrefort en escaladant des rochers raides et mal nettoyés, puis une dalle lisse mais bordée à droite par une bonne fissure pour les mains et quelques marches embroussaillées,- soit plus à droite, en grimpant dans une bande de rochers inclinés mal orientés, et l'on atteint la sangle.-R1
Toujours sur la droite du contrefort s'élever sur des pitons, dans un mur vertical au début puis légèrement surplombant que l'on gravit de gauche à droite, puis tout droit en direction d'une niche avec un gros genévrier.- R2.
On la quitte par la gauche en grimpant dans une dalle puis le long d'une fissure oblique qui conduit à un gros pin dans l'axe du contrefort. -R3
Monter ensuite droit par un ressaut facile sur une vire de gros blocs en balcon dominée par de grandes plaques bombées, que l'on suit vers la gauche jusqu'à son extrémité.
Par in pas à gauche ( exposé) prendre pied dans la muraille que l'on gravit par une escalade raide et aérienne en revenant au dessus de la vire. Bon relais .- R4
Ensuite une courte traversée horizontale pour contourner un gros blocs saillant, puis la montée directe au sommet dans des rochers raides et finalement faciles, termine l'escalade .
LA FALAISE DU CANCEOU OU CANDELLE DU CANCEOU
La Falaise du Cancéou Vue du Bec de SormiouA- Calanque du Cancéou
B - Le Portail de Rome
C- Crique
D- La Calanque de la Figuière
E - Plateau du Cancéou Alt: 220m
F,F',F2 Corniche Albert
- Photo-télé: Dr. AlbertG - Le Tube
H - Grande Terrasse
I - Bouche de l'Aven
J - Fissure à escalader
K - Les Gargouilles
L - Cime du Ponant
M - Cime du Levant
Les éboulis nord de la Calanque de Sormiou descendent en pente douce vers la mer. Le littoral est accueillant sur toute sa longueur et d'accès très facile car un sentier serpente au bord de l'eau qui, venant du coin des Pêcheurs dessert de nombreuses petites anse et après de multiples contours arrive à la Crique de la Gorge du Caperet, exactement au nord du Bec de Sormiou. Il s'interrompt là au pied de l'arête de la Palée surgie brusquement des flots.
Au-delà c'est la falaise abrupte de la Main du Diable ( poste de pêche renommé ) mais venant de la plage elle est inaccessible sans escalade difficile, et il faut remonter très haut dans la gorge du Caperet pour trouver un passage dans sa muraille .Aussi le sentier qui mène aux terrasses de la Main du Diable part-il directement du chemin des crêtes de Morgiou- Sormiou, 200 mètres à l'Est du carrefour des tracés bleu et rouge, et descend en pente douce vers la mer qu'il rejoint par un trajet pittoresque.
A l'Est de la Main du Diable, la Calanque du Cancéou ( A ) creuse profondément la falaise; elle est inconnue des excursionnistes car invisible et de plus inaccessible par terre sans rappel de corde. C'est la limite géographique de la Calanque de Sormiou
Continuant vers l'Est la falaise s'élève à une grande hauteur, absolument verticale quand elle ne surplombe pas et forme - toute proportion gardée - une des plus gigantesques murailles des Calanques, haute de 155 m. à son point culminant et longue de 400 mètres entre la calanque du Cancéou et celle de la Figuière ( D ) au levant. Elle n'était connue que des pêcheurs et des bateliers sous un mauvais jour d'ailleurs , car, par grand vent ou après les pluies, les surplombs et les éboulis suspendus du sommet déversent des pierres à plus de 20 m. de la côte et rendent ses abords dangereux. C'est de la mer aussi que l'on apprécie le mieux ses proportions grandioses et son aspect redoutable. Aussi les mariniers l'appellent-ils depuis toujours la Candelle du Canceou car sa ressemblance est frappante avec la Grande Candelle, lorsque l'on quitte Sormiou en bateau et que l'on voit surgir loin dans le ciel au dessus de celle-la, la puissante silhouette de la Face Sud de celle-ci.
Le bas de la muraille est entaillée vers son milieu par une crique ( C ) au fond de laquelle s'ouvre une petite grotte marine et 50 mètres sur la gauche ( ouest ) un curieux portique de pierre, presque entièrement détaché de la paroi élève sa voute en plein cintre à 35 m. au dessus de l'eau; et il est appelé le Portail de Rome ( B ) par les pêcheurs.
Le seul moyen possible d'atteindre la falaise pour en tenter l'escalade paraissait être le bateau.
Mais récemment , le 1er Janvier 1942 le Dr. Albert découvrit après quelques recherches une voie d'accès commode et fit la première exploration de la Grande Terrasse ( H ) sous la Cime du Ponent (L ). Voici le détail de cette voie d'accès: Venant de Mazargues et des Baumettes, on atteint au Col des Escourtines le tracé bleu du Cap Morgiou; on le suit pendant une demi-heure le long des crêtes jusqu'au dernier plateau (E) à partir duquel il pique en pente raide vers le Fortin Ruiné .Descendre alors le thalweg d'un vallon, immédiatement avant ce plateau; dans le bas il est coupé par un à-pic et l'on aperçoit la calanque du Cancéou à 90 mètres au dessous. Sur la gauche une muraille est striée par une série strates inclinées vers la mer formant plusieurs corniches étagées.
A compter du haut c'est la 5ème sur laquelle il faut s'engager. Au bord de l'à-pic on la rejoint par une escalade facile et l'on a la surprise d'y trouver un passage confortable.
On la suit facilement jusqu'à un coude brusque ( F I ) , au delà elle se rétrécit progressivement et il devient prudent de s'encorder. Après une légère descente au Sud la corniche devient très étroite et fait un nouveau coude ( F 2 ); par un court passage délicat on contourne un saillant et l'on parvient dans une zone plus large au pied d'une cheminée. On est arrivé dans la falaise. Au dessous une très large terrasse file vers l'est, qu'il s'agit d'atteindre car la corniche s'interrompt peu après.
A l'extrême bord, sous la cheminée descendre par ramonage dans un tube qui débouche dans le toit d'une excavation peu profonde (G). Poser ensuite un rappel de 2O m. autour d'un pilier qui amène sur la terrasse, à 6O m. au dessus de la mer (H ) ; la remontée peut se faire par une escalade assez facile de dalle délitée, sous l'excavation .
La cime de la falaise atteint 125 m. de hauteur totale à cet endroit. Marcher vers l'Est en longeant la paroi, car autrement il faudrait traverser un maquis désagréable de pins nains . On arrive bientôt au bord de la falaise inférieure; on remonte alors une dépression très embroussaillée et l'on parvient sur la terrasse au dessus du Portail de Rome; à droite une très longue et large fissure ne laisse aucun doute sur la solidité précaire de son architecture ( I ) et à gauche le large orifice d'un aven profond de 5O m. est béant: il communique avec la mer par un conduit sous-marin.
Pour continuer la visite des terrasses il faut escalader en face du gouffre et au sud est, une barre rocheuse en passant par une cheminée délicate (J ) .
On débouche sur une nouvelle terrasse recouverte d'un épais tapis de débris poussiéreux tombés de la falaise, qui à ce niveau atteint 155 m. de hauteur totale et la recouvre presqu'entièrement de ses fantastiques surplombs noirs.
LE COULOIR DU MASQUE
B - Le Portail de Rome
C- Crique
D- La Calanque de la Figuière
E - Plateau du Cancéou Alt: 220m
F,F',F2 Corniche Albert
- Photo-télé: Dr. AlbertG - Le Tube
H - Grande Terrasse
I - Bouche de l'Aven
J - Fissure à escalader
K - Les Gargouilles
L - Cime du Ponant
M - Cime du Levant
Les éboulis nord de la Calanque de Sormiou descendent en pente douce vers la mer. Le littoral est accueillant sur toute sa longueur et d'accès très facile car un sentier serpente au bord de l'eau qui, venant du coin des Pêcheurs dessert de nombreuses petites anse et après de multiples contours arrive à la Crique de la Gorge du Caperet, exactement au nord du Bec de Sormiou. Il s'interrompt là au pied de l'arête de la Palée surgie brusquement des flots.
Au-delà c'est la falaise abrupte de la Main du Diable ( poste de pêche renommé ) mais venant de la plage elle est inaccessible sans escalade difficile, et il faut remonter très haut dans la gorge du Caperet pour trouver un passage dans sa muraille .Aussi le sentier qui mène aux terrasses de la Main du Diable part-il directement du chemin des crêtes de Morgiou- Sormiou, 200 mètres à l'Est du carrefour des tracés bleu et rouge, et descend en pente douce vers la mer qu'il rejoint par un trajet pittoresque.
A l'Est de la Main du Diable, la Calanque du Cancéou ( A ) creuse profondément la falaise; elle est inconnue des excursionnistes car invisible et de plus inaccessible par terre sans rappel de corde. C'est la limite géographique de la Calanque de Sormiou
Continuant vers l'Est la falaise s'élève à une grande hauteur, absolument verticale quand elle ne surplombe pas et forme - toute proportion gardée - une des plus gigantesques murailles des Calanques, haute de 155 m. à son point culminant et longue de 400 mètres entre la calanque du Cancéou et celle de la Figuière ( D ) au levant. Elle n'était connue que des pêcheurs et des bateliers sous un mauvais jour d'ailleurs , car, par grand vent ou après les pluies, les surplombs et les éboulis suspendus du sommet déversent des pierres à plus de 20 m. de la côte et rendent ses abords dangereux. C'est de la mer aussi que l'on apprécie le mieux ses proportions grandioses et son aspect redoutable. Aussi les mariniers l'appellent-ils depuis toujours la Candelle du Canceou car sa ressemblance est frappante avec la Grande Candelle, lorsque l'on quitte Sormiou en bateau et que l'on voit surgir loin dans le ciel au dessus de celle-la, la puissante silhouette de la Face Sud de celle-ci.
Le bas de la muraille est entaillée vers son milieu par une crique ( C ) au fond de laquelle s'ouvre une petite grotte marine et 50 mètres sur la gauche ( ouest ) un curieux portique de pierre, presque entièrement détaché de la paroi élève sa voute en plein cintre à 35 m. au dessus de l'eau; et il est appelé le Portail de Rome ( B ) par les pêcheurs.
Le seul moyen possible d'atteindre la falaise pour en tenter l'escalade paraissait être le bateau.
Mais récemment , le 1er Janvier 1942 le Dr. Albert découvrit après quelques recherches une voie d'accès commode et fit la première exploration de la Grande Terrasse ( H ) sous la Cime du Ponent (L ). Voici le détail de cette voie d'accès: Venant de Mazargues et des Baumettes, on atteint au Col des Escourtines le tracé bleu du Cap Morgiou; on le suit pendant une demi-heure le long des crêtes jusqu'au dernier plateau (E) à partir duquel il pique en pente raide vers le Fortin Ruiné .Descendre alors le thalweg d'un vallon, immédiatement avant ce plateau; dans le bas il est coupé par un à-pic et l'on aperçoit la calanque du Cancéou à 90 mètres au dessous. Sur la gauche une muraille est striée par une série strates inclinées vers la mer formant plusieurs corniches étagées.
A compter du haut c'est la 5ème sur laquelle il faut s'engager. Au bord de l'à-pic on la rejoint par une escalade facile et l'on a la surprise d'y trouver un passage confortable.
On la suit facilement jusqu'à un coude brusque ( F I ) , au delà elle se rétrécit progressivement et il devient prudent de s'encorder. Après une légère descente au Sud la corniche devient très étroite et fait un nouveau coude ( F 2 ); par un court passage délicat on contourne un saillant et l'on parvient dans une zone plus large au pied d'une cheminée. On est arrivé dans la falaise. Au dessous une très large terrasse file vers l'est, qu'il s'agit d'atteindre car la corniche s'interrompt peu après.
A l'extrême bord, sous la cheminée descendre par ramonage dans un tube qui débouche dans le toit d'une excavation peu profonde (G). Poser ensuite un rappel de 2O m. autour d'un pilier qui amène sur la terrasse, à 6O m. au dessus de la mer (H ) ; la remontée peut se faire par une escalade assez facile de dalle délitée, sous l'excavation .
La cime de la falaise atteint 125 m. de hauteur totale à cet endroit. Marcher vers l'Est en longeant la paroi, car autrement il faudrait traverser un maquis désagréable de pins nains . On arrive bientôt au bord de la falaise inférieure; on remonte alors une dépression très embroussaillée et l'on parvient sur la terrasse au dessus du Portail de Rome; à droite une très longue et large fissure ne laisse aucun doute sur la solidité précaire de son architecture ( I ) et à gauche le large orifice d'un aven profond de 5O m. est béant: il communique avec la mer par un conduit sous-marin.
Pour continuer la visite des terrasses il faut escalader en face du gouffre et au sud est, une barre rocheuse en passant par une cheminée délicate (J ) .
On débouche sur une nouvelle terrasse recouverte d'un épais tapis de débris poussiéreux tombés de la falaise, qui à ce niveau atteint 155 m. de hauteur totale et la recouvre presqu'entièrement de ses fantastiques surplombs noirs.
LE COULOIR DU MASQUE
ablir sur le gros bloc en équilibre et grimper dans une courte cheminée, puis le long d'une courte fissurz. Traverser un peu à gauche, gravir une dalle, revenir à droite pour reprendre la fissure que l'on suit jusqu'à une mauvaise plateforme sur la droite. Grimper sur un bloc et monter sur un replat encombré d'arbustes .- R2 .
Assuré en pendule, descendre un peu vers la gauche et suivre une vire pendant 10 m. - R3
Escalader une fissure qui aboutit à une vire convexe dominée par un surplomb, après l'avoir franchit on poursuit l'escalade en passant deux nouveaux successifs, puis l'on gravit une dalle verticale. Traverser alors un peu à droite et s'élever dans une fissure dont on sort par la droite sur une étroite corniche terreuse.- R4 .
Descendre dans un couloir, puis remonter la fissure du fond; on atteint une vire étroite et par une courte dalle on sort au sommet de l'éperon.- R5
Les grosses difficultés sont terminées. Traverser un peu à droite, remonter un couloir d'aragonite et d'éboulis, passer à gauche un premier ressaut de rochers faciles. - R6
On se trouve devant un deuxième ressaut; s'élever à gauche sur un petit éperon, puis à droite dans une petite fissure suivie de dalles faciles, on débouche au sommet de la Tête de la Mounine.
V - Voie de la Paroi Sud- Est
Première par G. Livanos, Moyrand (leader à tour de rôle) et H. Chopard, Dr. Albert le 21 Décembre 1941
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 35 mètres
Le principal obstacle se trouve dans la 3me étape très longue et soutenue, les autres étapes sont en escalade libre souvent difficile.
Attaquer la muraille au niveau de sa première state horizontale par une fissure herbeuse oblique à gauche, franchir une zone verticale, puis la fissure s'incline encore à gauche ( passage d'équilibre ) , au dessus on gravit un deuxième passage vertical et par une enjambée à gauche on se rétablit sur des prises médiocres dans un petit dièdre incliné; on débouche sur une grande terrasse .- R1
A une dizaine de mètres sur la gauche escalader en ramonage une cheminée rectiligne; après un passage laborieux dans une étroiture où la solidité de la roche est douteuse, la cheminée devient facile et l'on arrive sur une deuxième terrasse.- R2
Virer encore à gauche, escalader une séries de dalles faciles et s'engager dans une cheminée surplombante, elle est bientôt barrée par un étranglement; traverser vers la droite, traverser vers la droite une dalle lisse, gravir une courte fissure et revenir à gauche dans l'axe de la cheminée où l'on continue l'escalade pendant 6 à 7 mètres. La pente s'adoucit et l'on aborde des dalles inclinées au dessus desquelles un bouquet de chênes verts permet un relais solide.- R3
Escalader un large couloir très facile d'abord, puis gravir la paroi du fond: on débouche au haut des pentes Sud de la Tête de la Mounine.
VI - Passage Facile
Il n'a pas été possible de retrouver, ni la date de sa première, ni le nom de ses auteurs
Escalade " libre facile. - Encordement facultatif 15 à 2O m.
Ce petit itinéraire parcours le fond de la dépression de la Face Est.
Après avoir franchit une barre très facile, on traverse vers le sud une terrasse dans le flanc droit de la Paroi Triangulaire. Remonter alors une pente embroussaillée sans difficulté. Escalader une dalle peu inclinée et obliquant vers la droite, passer une courte cheminée qui aboutit aux pentes Sud de la Tête de la Mounine.
VII / Voie de la Paroi triangulaire
Première par : G.Livanos, A.Coudray le 26 Décembre 1941.
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement: 25 mètres
Très variée, les passages artificiels alternent avec l'escalade libre .
Départ à l'aplomb de l'arête horizontale Sud-Est de la Tête de la Mounine. On monte d'abord dans des dalles inclinées faciles puis, après un court ressaut on prend pied sur une vire ascendante que l'on suit vers la gauche. Rejoindre toujours à gauche un premier, puis un second replat .- R1
On traverse ensuite une dalle blanche et lisse en obliquant à droite et l'on s'élève le long d'un bloc détaché vers un petit pin. Franchir un surplomb qui mène sous un saillant de rochers disloqués; traverser à droite une dalle lisse puis revenir au dessus du saillant par une cheminée facile.- R2
On poursuit par un couloir terreux et facile qui aboutit à une terrasse . -R3
Gravir ensuite une courte cheminée puis effectuer à droite une traversée descendante en direction d'un grand pin.- R4.
Traverser à droite puis monter dans des rochers brisés; on vire alors à gauche pour arriver sur une plateforme terreuse .- R5
Escalades de la Face Sud
A partir de la Paroi Triangulaire la ceinture de murailles de la Tête de la Mounine s'abaisse graduellement puis forme un petit cirque face au midi. Est-ce la médiocre qualité de la roche ou le peu d'élévation de la paroi qui sont la cause du délaissement de cette face ? Quoiqu'il en soit nous ne pouvons y décrire que deux petits itinéraires d'arête à ses extrémités: le premier très facile à l'Est, le second extrêmement court à l'Ouest. Il est vraisemblable cependant que d'autres parcours y ont été tracés que nous ne connaissons pas actuellement .
I - Arête Est du Cirque de la Mounine
Nom de l'auteur de la première et date inconnue
Escalade " libre facile " - Encordement facultatif : 15 m.
Aucune difficulté dans cet itinéraire
Du sentier de la Galinette monter sur les pentes de la Tête de la Mounine en direction d'une tour assez mal individualisée ( a ) franchir un collet, passer dans la Face Sud, faire un pas et remonter un petit couloir, traverser un éboulis et gravir une dalle concave ( b )
Traverser vers la droite une grande terrasse pour rejoindre l'arête. On s'élève dans une fissure ( c ) puis revenant à gauche on escalade une courte cheminée au voisinage d'un pin (d) . Continuer vers la gauche par des corniches et de petits ressauts faciles pour arriver sur les pentes Sud de la Tête de la Mounine.
II / Arête Ouest du Cirque de la Mounine, ou ,
Arête du Col de la Galinette
Première par: Dr. Albert , Gisèle Albert, le 5 Octobre 1939
Escalade " libre très difficile " - Itinéraire très court - Encordement 2O m.
Elle se trouve à l'extrémité d'un long promontoire horizontal descendu de la Tête de la Mounine vers le Sud-Ouest. Du Col de la Galinette, prendre la longue arête facile qui s'élève en direction Nord. Le ressaut médian très raide est difficile vers la fin.
Au pied du dernier ressaut virer à droite sur une corniche puis monter droit dans une dalle. Dépasser des petites terrasses et atteindre une niche sous un gendarme adossé au fil de l'arête.-R-.
Un peu à droite escalader une cheminée très raide et très étroite; elle s'élargit ensuite mais se trouve barrée par un passage surplombant après lequel on se rétablit difficilement sur un replat incliné. Continuer droit dans la fissure qui s'incurve vers la droite pour finir par un léger surplomb ou dans la dalle de gauche plus facile .
Escalades de la Face Ouest
La hauteur de la muraille s'est encore abaissée et ce n'est plus qu'une barre qui enserre le Petit Val Vierge au Levant.
Pilier Ouest de l'Arête de la Galinette
Première par: Gisèle Albert, Dr. Albert le 19 Février 1939
Escalade " libre difficile" - Encordement 25 m.
Quoique très court ce parcours présente des difficultés d'escalade libre assez sérieuses .
Vingt mètres à gauche de l'Arête, ce pilier étaye la muraille de la face Ouest.- Sur son bord gauche escalader un bloc adossé à la paroi, passer un dièdre ouvert et s'engager dans une fissure oblique.
Contourner par la gauche une grosse écaille proéminente puis la chevaucher. Continuer vers la gauche dans la fissure devenue moins raide et s'arrêter sur une corniche exigüe.- R1 .
Gravir une courte dalle puis une cheminée taillée dans des blocs branlants, traverser son arête droite après laquelle on arrive sur une terrasse herbeuse. - R2.
Escalader une fissure délitée et finir par des gradins .
IV - Quartier de Podestat - La Melette1 - La Bougie
2 - Aiguille Bompard
3 - Muraille du Pas de la Lèbre
4 - Cirque Est de la Bougie - Tour Carrée
5 - Aiguille de la Melette
6 - Arête de Dix Heures
A 370 mètres au dessus de la mer le Plateau des Walkyries, prolongement sud du plateau de l'Homme Mort ou Plan de Coulon, domine le littoral sud de Marseilleveyre et les calanques de Podestat, de l'Escu, de la Melette et de Cortiou.
Il détache vers le sud-est un promontoire qui se relève très légèrement à son extrémité, la Tête de la Melette, et vers l'ouest une ligne de crêtes acérées qui le relie aux têtes de Podestat et Malvallon.
Le Plateau des Walkyries est coupé au sud par une brusque dépression de 80 mètres dessinée en double cirque symétrique au centre duquel se dresse tout contre la muraille le gros monolithe de la Bougie haut de 75 mètres à sa face sud. Le cirque Ouest est formé par une muraille imposante d'un seul jet, par contre le cirque Est moins élevé est aussi abordable, parce que divisé en plusieurs étages par de grandes corniches. Tout en haut de la muraille on y remarque une petite façade isolée: c'est la Tour Carrée des Walkyries; elle n'est d'ailleurs en réalité que l'extrémité de la croupe du plateau et ne peut être considérée comme un sommet distinct, quoique son nom semble l'indiquer.
Quant à la paroi de la Tête de la Melette, à l'extrémité orientale du cirque de la Bougie, elle est aussi coupée de plusieurs grandes corniches étagées, sauf sur sa face Est.
A l'une des extrémités de cette face est adossée la petite Aiguille de la Melette, qui est plutôt un contrefort couronné par un gendarme; le sommet de cette aiguille ne dépasse pas en effet son collet de plus de 10 m. alors que ses faces Sud et Est ont plus de 40 m. et sa Face Nord plus de 80.
Au nord de l'aiguille et de la Tête de la Melette se creuse la pente rapide du vallon des Walkyries, peuplé d'arêtes escarpées sur tout son pourtour. Le haut vallon, au dessus du sentier de la douane porte le nom de Cirque des Walkyries; dans les éboulis de sa rive droite, sous l'Aiguille de la Melette et à proximité du thalweg, se trouve la Colonne, mince pilier isolé haut de 25 m.
Le flanc Ouest du Plateau des Walkyries descend en pente d'éboulis vers la Calanque de Podestat. Il détache au sud une ligne d'arêtes dentelées, d'où se distingue la petite Aiguille Bompard et vers l'ouest une longue crête rehaussée de gros gendarmes, qui va rejoindre les Têtes de Podestat. Avant la coupure du Pas de la Lébre, une petite muraille projette trois courtes arêtes parallèles explorées en partie. Les autres parois, à vrai dire qui s'échelonnent vers les Têtes de Podestat, sont actuellement vierges sauf erreur .
Ce quartier est très peu connu des grimpeurs et pendant de longues années on n'y pratiqua que la voie Choberg à la Bougie, les escalades ultra courtes du sommet de l'Aiguille de la Melette et un parcours assez hétéroclite dans la Tour Carrée des Walkyries. Ce n'est que tout récemment que furent reconnus les autres itinéraires de la Bougie et de son voisinage, qui font de cette aiguille le centre d'attraction de cette région désertique.
Les voies d'accès courantes sont au nombre de 3 ; la plus courte part de Mazargues, passe à la Cayolle, suit le Bd. Pierrotti, puis le tracé vert de Podestat jusqu'au plateau de l'Homme Mort; elle descend dans le Malvallon sud, puis, au Pas de la Lèbre elle tourne à gauche, franchit le col avec le tracé vert. Cent mètres au dessous, on tourne à gauche sur des terrasses suspendues et en gardant la même altitude on atteint le cirque ouest de la Bougie, à proximité de l'Aiguille Bompard. Ou bien continuant par le chemin de Sormiou, après le puits du Berger, on prend le tracé bleu des crêtes de Marseilleveyre, puis au col de Cortiou: le tracé noir du Littoral qui longe peu après le bas du cirque des Walkyries, puis les éboulis du cirque de la Bougie
Le troisième chemin suit le sentier de la douane ( tracé noir du littoral) en sens inverse, par Callelongue et la calanque de Marseilleveyre.
La Muraille du Pas de la Lèbre
A proximité immédiate du Pas de la Lèbre (du lièvre) cette petite muraille forme le haut du vallon de Podestat; on y connait un itinéraire le long de son arête centrale .
Arête du Trio-Laid
Première par: Moyrand, Christine Duclos, Sylvia d'Albertas en Avril 1939
Escalade "libre difficile " Encordement 20-30 mètres.
La première moitié caractérisée par des passages de dalle lisse est très difficile; le reste est plus commode.
La première de cette escalade dût se faire dans une atmosphère de plaisanterie puisqu'elle fut baptisée par un jeu de mots à réminiscence chamoniarde dont sont victimes les trois exécutants.
Attaquer par une dalle à pente progressive où la stabilité devient problématique vers le haut. Contourner par la gauche un ressaut surplombant et grimper le long d'une mauvaise mais courte fissure. Revenir sur l'arête, passer un petit dièdre délicat et suivre le fil jusqu'à une plateforme.-R..
La deuxième étape se fait toute entière sur le taillant sans grosses difficultés à part un morceau délicat en quittant le relais.
En venant du Pas de la Lèbre on trouve cette minuscule aiguille campée à l'orée du cirque de la Bougie. Elle est la tête de file isolée d'une crête dentelée qui descend vers la mer en direction de la calanque de l'Escu et dont les gendarmes forment le groupe des Aiguilles des Walkyries.
Très petite, mais fort raide, l'Aiguille Bompard n'a pas 12 m. de haut elle mérite cependant l'escalade car elle offre deux parcours délicats dans ses faces Nord et Sud ( A et B de la photo N° II )
Escalade " libre facile" Encordement 10-15 m. Auteurs et date de la première inconnus
Les Aiguilles des Walkyries se gravissent par leurs faces Est, ou très facilement par leurs arêtes et ne présentent pas d'obstacles bien sérieux.
Elles furent explorées par : Choberg, H. Imoucha et Lecointre en 1927
N.B.- Voir photo N°II de la face Est de la Bougie .
LA BOUGIE
Ce gros piton porte bien son nom, évocateur de parois abruptes et de dalles lisses arrondies; il est en effet sensiblement cylindrique, sauf sur sa face Est creusée par une profonde faille verticale.
Il est adossé tout contre la muraille des Walkyries dont il n'est séparé que par une étroite coupure, large seulement de quelques mètres et de ce fait ne se distingue bien qu'à son voisinage immédiat.
La Bougie fut découverte par Ch. Choberg au hasard d'une excursion et conquise peu après -en 1927- par ce même grimpeur en compagnie de H. Imoucha. Ils atteignirent le sommet par la cheminée de la Face Ouest. A cette époque, cette escalade, précédant la Première de l'Arête de Marseille était certainement le plus difficile parcours connu dans les Calanques et cela explique la description enthousiaste qu'ils publièrent en termes dithyrambiques dans l'annuaire de la Section de Provence du C.A.F. (1928-1929 ) . Puis longtemps après, grâce à l'avènement des moyens artificiels, les trois autres faces furent successivement vaincues.
Escalade de la Face Ouest (I de la photo N° I )
Première par : Ch. Choberg, H. Imoucha, 1er Mai 1927
Escalade " libre difficile " - Encordement 25 mètres
Monter dans le couloir facile qui rejoint le collet de l'aiguille et l'abandonner à mi-chemin pour gravir une dalle raide et se rétablir sur un très étroit replat.- R.1
Virer à droite et pénétrer dans une cheminée que l'on escalade sur des prises médiocres et mal commodes jusqu'à un gros bloc coincé surplombant; puis la pente s'atténue et l'escalade devient facile et se poursuit en direction d'un groupe d'arbustes sous le collet qui partage la cime de l'Aiguille en deux petits sommets. -R.2.Terminer par quelques mètres sans aucune difficultés.
La descente se fait en rappel , soit par la Face Nord) (25 m.) soit par la face Ouest ( 35 m. ) soit par la Face Sud ( 35m. ).
Escalades de la Face Sud ( II des photos I et II )
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert, J. Bouisson le 22 Février 1942
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 2O mètres
En 1942 c'est la voie d'accès la plus ardue au sommet de la Bougie.
Ce parcours extrêmement disparate au point de vue des difficultés est fait de beaucoup d'escalade libre, difficile dans la 1ère,4ème, et 6ème étapes et très facile dans les 2ème, 3ème, 7ème, étapes- et d'un morceau d'escalade artificielle de la plus haute difficulté dans la 5ème étape
La Face Sud de beaucoup la plus haute - 75 mètres - est divisée en deux parties complètement différentes. Sa moitié inférieure ,peu pentue a un relief très fouillée; un petit gendarme la termine, séparée de la muraille par un étroit passage facilement accessible de chaque coté par des couloirs " à vache ". C'est en somme un gros contrefort qui étaye le bas de l'Aiguille. Sa moitié supérieure, au contraire, très raide et lisse est formée par le flanc arrondi de la Bougie, légèrement creusé dans le haut par une fissure étroite.
Dès le départ il faut passer un surplomb en grimpant dans une encoignure et en le contournant difficilement par la droite; puis 4 à 5 mètres faciles amènent à une plateforme derrière un chêne.-R.1
Monter très facilement vers un petit pont naturel. - R.2 -
Passer plusieurs ressauts faciles jusqu'à un replat au pied du mur vertical du gendarme. - R.3 -
Démarrer ensuite en courte-échelle et franchir une dalle fissurée un peu surplombante où l'on s'élève sur de bonnes prises. On atteint le sommet du gendarme. - R.4-
La paroi se redresse à la verticale et devient très lisse dans le haut , la petite cheminée qui échancre le sommet parait inaccessible au premier abord car on en est séparé par 15 mètres de dalle compacte, sans aucun relief et de plus, à peu près verticale. Il faut s'y élever sur des pitons posés à grand intervalles dans des trous minuscules invisibles du gendarme; on parcours ainsi 5 à 6 mètres et l'on atteint une rupture de pente peu marquée. On se redresse difficilement sur une petite prise en bénitier large de quelques centimètres, et en s'accrochant du bout des doigts aux aspérités de la roche devenue rugueuse on parvient à poser un piton dans une prise fragile à 2m,50 plus haut. Il faut ensuite recommencer la même gymnastique exposée et s'élever encore de 2 m. uniquement par adhérence pour placer le piton suivant. Au dessus de courtes fissures apparaissent et l'on passe normalement un léger surplomb avant d'atteindre le bas de la cheminée . - R. 5-
Le milieu de cette étape par ailleurs très difficile est un des plus dur passage d'escalade artificielle que l'on puisse imaginer.
On continue ensuite par un ramonage assez difficile dans une cheminée et l'on débouche sur une plateforme.-R.6 -
Delà une série de gradins très faciles mènent au sommet .
Escalades de la Face Est. (III de la photo N° II )
Première par: R. Duchier, Ch. Magol le 11 Novembre 1938
Escalade " libre très difficile " Encordement 20 mètres;
Un court passage de dalle difficile dans le milieu de la première étape; une seconde étape très difficile , une 3 ème étape plus facile mais très aérienne.
Cette escalade fut exécutée lors de ses premières répétitions à l'aide de moyens artificiels; elle est cependant passable en escalade libre pure avec quelques pitons d'assurance, mais elle devient extrêmement difficile ainsi .
La Face Est est striée par deux fissures qui se croisent en " X " dont l'itinéraire suit les branches droites
On débute par une dalle très délitée où les prises se raréfient au fur et à mesure de la progression et l'on passe un court ressaut difficile à l'aide de mauvaises prises dans une fissure d'aragonite; puis on escalade une cheminée terreuse glissante jusqu'à un renfoncement inconfortable. - R.1 -
Sur la droite deux fissures parallèles s'élèvent verticales où l'on grimpe d'abord facilement, puis on doit surmonter un surplomb très difficile par la médiocrité des prises et la mauvaise qualité du rocher ,il est suivi d'une fissure cheminée plus commode mais très raide qui conduit à une encoignure.-R.2
Continuer par une large cheminée où l'on grimpe assez facilement dans de gros blocs; un nouveau surplomb se passe assez aisément en opposition, puis en ramonage et l'on termine par la cheminée redevenue verticale jusqu'au sommet où elle finit en pente terreuse .
Escalade de la Face Nord ( IV de la photo N° II )
Première par : Dr. Albert, J. Bouisson le 1er Février 1942
Escalade " artificielle difficile " Encordement 3O mètres.
Le plus mauvais passage se trouve dans la première étape lorsqu'on franchit le surplomb jaune, la 2me étape étant en escalade libre sauf en son milieu où il faut quelques pitons.
Pour corser l'intérêt de cet itinéraire on prend le départ dans la Face Est en remontant une large cheminée descendue du collet de l'Aiguille. Par une escalade facile en opposition on arrive sous un toit de roche jaune effritée; virer alors dans la paroi de la Bougie sur un piton peu solide pour franchir le surplomb et se rétablir difficilement dans les " baragnes "du petit couloir qui mène au collet . - Relais -
On grimpe ensuite en opposition entre la Bougie et le contrefort central du cirque jusqu'à ce que l'écartement des deux murailles deviennent trop grand. Escalader une dalle fissurée recouverte d'un placage mal adhérent, virer à gauche sur de mauvaise prises de pied pour remonter une fissure assez facile sur le bord gauche de la muraille. Terminer sur un court ressaut délicat .
Escalades du Cirque Est de la Bougie
Trois itinéraires y ont été explorés tout près de la Bougie : La Cheminée Conique, très difficile; - au centre: La voie de la Tour carrée des Walkyries, de difficultés moyennes; -à l'autre extrémité près de la paroi de la Tête de la Melette: un passage facile : les Cheminées de la Tête de la Melette ;
I / La Cheminée Conique ( V de la photo N° II de la Bougie )
Première par : G.Livanos, A.Coudray le 1er février 1942
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 25 mètres
Après une première étape très facile, deux étapes en escalade artificielle fort difficile, puis une dernière tape en escalade libre pénible terminée par un passage de surplomb dangereux
A 20 mètres à l'est de la Bougie et sur le flanc gauche du contrefort central du cirque, un éperon très saillant est couronné au tiers de la paroi par un bouquet d'arbres. Au dessus du contrefort, d'abord mal individualisé se détache peu à peu de la muraille pour s'en trouver complètement séparé vers le haut, il forme alors une tour, peu visible d'en bas, car un amas de blocs éboulés s'est empilé dans l'intervalle libre entre les deux parois. Sur son flanc droit (est) se dessine une cheminée, simple fissure d'abord, puis s'élargissant peu à peu en cône aigu, mais bouché tout en haut par un bloc effondré : le couvercle .
Grimper sur une vire ascendante facile dans des rochers brisés, qui arrive sur une étroite plateforme.-R1
De la cheminée qui domine de haut le relais descend deux fissures parallèles. Remonter celle de gauche, après un léger surplomb on parvient dans une zone de rochers pourris. Traverser alors vers la droite afin de rejoindre la deuxième fissure dans l'axe de la cheminée. Peu à peu elle s'élargit mais se trouve barrée par un surplomb que l'on franchit directement. Au dessus elle se creuse en couloir et l'on s'arrête sur un gros bloc saillant. - R2
Gravir en opposition quelques mètres faciles et se dresser sur un petit replat. Progresser ensuite dans un dièdre surplombant et surmonter un étranglement de la cheminée. Elle s'améliore à nouveau, puis se redresse encore et se resserre en fissure étroite et mal commode après laquelle on atteint par ramonage la partie la plus caractérisée. Il faut s'y enfoncer profondément jusqu'à une grotte qui communique avec le coté Ouest de la Tour - R.3
Revenir en ramonant vers l'extérieur; puis après quelques mètres, regagner le fond où l'on franchit un resserrement lisse; puis continuer cette varappe pénible et difficile en passant un dernier étranglement et l'on arrive sous le bloc posé comme un couvercle sur la sortie. On se dégage vers l'extérieur et l'on se rétablit difficilement sur les rochers du sommet. ( très exposé ")
Muraille Sud du plateau des Walkyries La Tour Carrée
Vue de l'éboulis au dessus du sentier de la douane. Cliché Dr. Albert
Voie de la Tour Carrée des Walkyries
II / Voie de la Tour Carrée des Walkyries
Première par :J. Save , X, X, en 1936
Escalade " libre difficile " - Encordement 20 mètres
Ce parcours très inégal est fait de passages difficiles et de promenades agréables
Cette escalade était autrefois grandement facilitée dans sa deuxième étape par des pins qui ont brulé lors de l'incendie de 1938.
Après avoir repéré la façade de la Tour Carrée dans le haut de la muraille, attaquer environ à 40 M. plus à droite à proximité et à l'ouest d'un profond renfoncement formé par un éperon saillant.
Monter vers une grosse écaille détachée et se hisser sur son taillant pour s'engager dans une fissure-dièdre mal marquée et d'emblée difficile, au bout de laquelle on arrive sur un étroit replat terreux.. -R1
Entamer vers la gauche ( ouest ) une longue traversée d'abord délicate, puis plus commode et ascendante en direction d'un chêne vert que l'on aperçoit à peine derrière un saillant et que l'on atteint par un "pas" en descente peu facile. R.2
Traverser le chêne vert et descendre vers l'ouest sur une corniche au bout de laquelle on escalade une écaille saillante, puis on la contourne et l'on pénètre dans un véritable maquis.-R.3
Continuer toujours vers l'ouest par une montée facile sur une grande sangle herbeuse, puis par une cheminée raide on atteint un grand pin sur une terrasse.-R.4
Une nouvelle marche ascendante vers l'ouest conduit au pied de la murailla sommitale. Revenir alors vers l'est dans une grande dalle peu inclinée jusqu'à la base d'une cheminée ouverte à l'aplomb de la Tour.-R.5
Par ramonage on s'élève et l'on passe un surplomb difficile de rocher fragile au dessus duquel on atteint un chêne.-R.6 - En terminer par une courte vire ascendante vers l'Est et une dernière cheminée.
La muraille sommitale peut aussi se franchir à gauche de la Tour Carrée par ramonage derrière un énorme bloc puis par une cheminée difficile. Mais on peut aller plus à gauche où une grande corniche atteint directement la crête .
III./ Les Cheminées de la Tête de la Melette
III de la photo N° I de la Bougie ( i )
Première par J. Carme, E.Maillefet en Mars l941
Escalade " libre facile"
Il s'agit là plutôt d'une voie de communication directe entre le Cirque de la Bougie et le Plateau des Walkyries qu'une véritable voie d'escalade, cependant la dernière cheminée présente vue d'en bas une apparence de facilité trompeuse et demande des précautions. A l'extrémité du cirque Est de la Bougie remonter vers le levant un couloir très facile, traverser une terrasse et obliquant à gauche parcourir un deuxième couloir par lequel on accède à une grande terrasse. On remonte son éboulis droit au nord en direction d'une cheminée-fissure oblique remplie tout au long de feuillets d'aragonite verticaux. On arrive sur le plateau des Walkyries à mi-chemin entre la Tour Carrée et la Tête de la Melette.
La Face Sud de l'Aiguille de la Melette
Vue du pied de la Face Est de la Tête de la MeletteI L'Arête Est
II La Fissure Sud
III La Voie de la Face SudAIGUILLE DE LA MELETTE
Elle termine à l'Est le Plateau des Walkyries ; Mal individualisée, parce que curieusement soudée sur presque toute sa hauteur à la Tête de la Melette par une bande d'aragonite rouge bien visible dans les angles des Faces Nord et Sud, elle présente cependant de beaux à-pics dans ces faces et surtout dans la Face Nord . Toutes les escalades, sauf celle de la Face Sud ont leur point de départ voisin du collet et n'intéressent que le haut de l'aiguille. Le sommet fut visité pour la première fois par trois grimpeurs qui utilisèrent trois itinéraires différents en 1927 .
Escalades de la Face Sud
I / Arête Est
Premiere par : Lecointre, Choberg, Imoucha en 1927
Escalade " libre facile " Encordement - mètres
Longer la corniche de la Face Sud jusqu'à son extrémité et grimper dans les blocs brisés et instables de l'arête, en se tenant dans son flanc gauche.
II / Fissure Sud
Première par : Imoucha, Lecointre, Choberg en 1927
Escalade " libre facile " Encordement 10-15 m.
Elle se situe à quelques mètres à gauche de l'arête Est et parcours une courte dalle où l'on trouve de bonnes prises.
III / La Voie de la Face Sud
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 31 Décembre 1939
Escalade " libre très difficile " Encordement 20 M.
Les principales difficultés se trouvent dans les deux premières étapes par ailleurs assez courtes, le reste se fait plus facilement.
Gagner le pied de la Face, soit en descendant en rappel de la Face Est de la Tête de la Melette, soit en venant du sentier de la douane par de faciles couloirs embroussaillés.
Gravir une courte cheminée pour rejoindre une selle large au pied de l'Arête Est de l'Aiguille: de là une mince fissure s'élève en écharpe dans la muraille Sud en direction de petites corniches herbeuses. Monter des gradins pourris et une très mince écaille détachée, la fissure à parcourir s'ouvre à son sommet; après quelques passages verticaux difficiles on aborde un dièdre surplombant et l'on se rétablit sur un replat. -R.1 -
Continuer dans la fissure qui s'infléchit sur la gauche et se rétablir difficilement sur une petite corniche - R.2 -
Escalader ensuite une dalle, virer à droite sur un replat herbeux, puis grimper dans un dièdre déversé: obliquer alors vers la gauche dans une dalle aux prises excellentes en direction d'un pin mort sur la corniche à hauteur du collet. -R.3 -
Continuer par une fissure d'abord surplombant et encombrée de blocs brisés, puis facile vers le sommet
Escalades de la Face Ouest
I - Fissure du Collet
Première par: Choberg, Imoucha, Lecointre en 1927
Escalade "libre facile " - Encordement 10-15 mètres
A hauteur du collet virer vers la gauche et remonter un très courte cheminée, puis un dièdre incliné.
II / Voie Chauvet
Première par: V. Chauvet, P. Liautard en 1936
Escalade " libre difficile " Encordement :15 m.
Cette escalade débute paradoxalement par une descente dans le couloir Nord-Ouest.
Par une traversée délicate contourner un angle saillant et virer dans la Face Nord-Ouest de l'aiguille sur une étroite corniche irrégulière et glissante: on atteint une plateforme.- R.1
Escalader une cheminée verticale où les prises sont inconfortables et peu sûres; on débouche sur une grande dalle.- R.2- De là, au sommet trajet sans histoire .
La Colonne des Walkyries
Première par: Ch. Magol, R. Duchier, Chauvet en 1936
Escalade " artificielle difficile" mais courte
Venant du sentier de douane, suivre le tracé vert qui remonte le thalweg du Cirque des Walkyries pendant 150 m. sous l'Aiguille de la Melette, un peu à gauche du chemin on aperçoit la Colonne .
Elle se gravit par son coté sud; on grimpe le long d'une fissure très raide et vers le milieu on contourne vers la gauche un surplomb. On termine par une fissure délitée. On peut également lancer un câble du sommet du contrefort voisin et passer en tyrolienne. C'est d'ailleurs ainsi que fut exécutée la première incursion au sommet, au printemps 1928 .
V - Quartier des Baumettes1- Arête de la Croix des Baumettes
2 - Aiguille Charlotte
3 Arête de l'Arenas
Arête Nord-Ouest de la Croix des Baumettes
Le petit Massif de la Croix des Baumettes au premier Plan, les maisons du hameau
Vue de la Carrière Marion - Cliché Dr. Albert
Son centre est le petit hameau des Baumettes construit sur les ruines des Vieilles Fabriques dans un vallon entre la chaine des Escampons et les collines de Lun, à 3kms au sud de Mazargues.
Au point de vue de l'escalade c'est un quartier pauvre. Seul le minuscule massif de la Croix des Baumettes, détaché des Escampons en face de l'Auberge Provençale peut tenter le grimpeur car tout le voisinage n'est que collines rondes et pinèdes luxuriantes; il offre d'ailleurs un très joli parcours d'arêtes délicates. Notons encore l'Aiguille Charlotte, petit monolithe plaqué contre la muraille de la rive droite du vallon où passent le sentier et le tracé rouge de la Calanque de Morgiou, à environ 300m. de la route des Baumettes et enfin quelques courtes arêtes dans le versant ouest des Collines de Lun sur les terres du grand Arenas. et c'est tout pour ce quartier.
I - Arête de la Croix des Baumettes
Première par: Ramond, Roubaud, Forestier, X , le 14 Juin 1937
Escalade " libre difficile"- Plusieurs passages plus délicats que vraiment difficiles s'échelonnent dans les 2me, 3me et 5me étapes - Encordement 2O mètres
Il s'agit de l'arête faîte de l'éperon qui limite au nord-ouest la falaise de la Croix, dont il est nettement séparé par un couloir broussailleux très profond. Son escalade peut se faire jusqu'au 2me relais par deux itinéraires différents, elle comporte plusieurs passages assez difficiles.
Débuter sur le flan gauche par une fissure facile, puis par une corniche ascendante.-R1-
Escalader un petit gendarme encastré à la base d'une cheminée ouverte que l'on remonte ensuite jusqu'à une dalle convexe où les prises sont rares; on atteint un replat au pied d'un petit mur vertical.-R2-
La deuxième version de cette partie est plus artificielle: Attaquer un peu plus au sud par une vire ascendante que l'on suit de gauche à droite; elle est d'abord facile puis s'amenuise et se redresse; grimper ensuite le long d'une grosse écaille détachée et atteindre un replat couvert de pierrailles.
Escalader une dalle lisse et raide où la pose de 1 ou 2 pitons est utile, dépasser un gros genévrier, remonter une fissure qui amène au 2me relais.
Franchir le petit mur vertical à l'aide de bonnes prises très hautes sur l'arête, puis grimper sur le taillant jusqu'à une plateforme.-R3-
La pente s'atténue progressivement, puis l'arête devient presque horizontale; on progresse par chevauchement sur son échine aigüe et l'on s'arrête sous un ressaut vertical; à gauche grande dalle noire.-R4-
Un rétablissement délicat mais facilité par une bonne prise sur une plateforme étroite et l'ascension d'une fissure délitée terminent l'escalade proprement dite.-R5-
Il reste un assez long parcours d'arête horizontale sans histoire pour arriver à la croix.
II - Aiguille Charlotte
Premiere par: Ch.Studer, X, en 1926
Escalade "libre difficile "mais courte- Encordement 15 mètres.
Contrefort détaché de la muraille qui borde la rive droite du vallon conduisant au Col de Morgiou, à 3OOm. des Baumettes, l'aiguille appelée " La Charlotte " par ses premiers ascensionistes, n'est séparée de la paroi qui la domine que par une brèche peu profonde. Depuis l'escalade de Ch. Studer ce rocher ne semble avoir reçu que peu de visiteurs, malgré sa proximité de chemins fréquentés; l'ascension n'est cependant pas sans intérêt.
Escalade : Soit par les fissures raides du versant sud conduisant au sommet d'une lame détachée de la muraille visible de loin et un court ressaut (difficile)
Soit en accédant à la brèche par le couloir ouest de 15m. et de la brèche sans difficulté (facile).
La descente se fait par un rappel de 15 m. sur un gros pin à l'Est de la brèche.- Renseignements communiqués par C. Hancy ).
III - Arête de l'Arenas
Nous n'avons pas de renseignements précis sur ce parcours. Indiquons néanmoins qu'il se trouve dans la falaise Ouest des Collines de Lun, rive droite du vallon du Bois de Mazargues, en face de l'ancien Jas de Segond et du dernier puits de l'Egout, qu'il s'agit d'escalade libre et que la première est due à V. Rostand.
VI - Quartier de Sormiou1 - Aiguille de Sormiou
2 - Face Sud du Baou Rond
3 - Face Nord du Cap Sormiou
4 - La Momie
5 - Le Cancéou
20 Itinéraires
La Calanque de Sormiou
Vue du Col des Courtines
Cliché Dr. Albert
A gauche: L'Aiguille de Sormiou
A droite: La Falaise du Cap Sormiou et la Momie
En bas : le petit port de Coin des Pêcheurs, à l'issue du Vallon des EscourtinesAIGUILLE DE SORMIOU
Autrefois appelée Pointe des Pêcheurs par le Climbers's Club. Elle est située dans la rive gauche du Vallon des Escourtines et se découvre aisément, bien détachée sur la mer, du Col des Escourtines.
C'est une des plus anciennement connues de nos aiguilles puisqu'elle fut conquise par J. David en 1905 .
Elle fut d'ailleurs très fréquentée les années suivantes puisque les membres du Climber's Club* ( en anglais: Club des grimpeurs) y élurent domicile et aménagèrent la grotte qui la traverse à mi-hauteur ( B des photos des faces nord et sud-ouest) , en y construisant un cabanon rudimentaire démoli par des vandales pendant la guerre de 1914. Il n'en reste plus aujourd'hui que le soubassement cimenté. Et depuis elle est restée un lieu d'entrainement très estimé puisqu'il est rare qu'un dimanche se passe sans qu'elle reçoive la visite de quelque grimpeur.
La voie d'accès la plus commode passe au Col des Escourtines, venant de Mazargues et des Baumettes; puis en descendant dans le vallon du même nom, et lorsque l'on rejoint son thalweg, on abandonne le sentier et l'on prend sur la gauche une bonne piste qui remonte dans les éboulis d'en face; on atteint un petit plateau et tournant à gauche, on est bientôt à l'Aiguille.
* Le Climberg's Club fut fondé par: les frères David, Victor Martin, E. Guery, Andriny, Angelvin, Gras, Hermitte, etc...
Escalades de la Face Nord
La Face Nord de l'Aiguille de Sormiou
Vue prise à contre-jour du sentier de l'Aiguille au lever du soleil
Dans le fond : La Momie et le Bec de Sormiou
En Bas, a droite: la Calanque de SormiouI - L'Arête du Dromadaire
I' - Sa Variante
II - Voie des Arêtes Nord-Est
III - La Cheminée Nord
IV - La Voie Magol
A- Le Surplomb Barrin
B - La Grotte du Climbers' ClubLa Face Nord est peu élevée, 45 mètres à sa plus grande hauteur. Elle est creusée en son milieu par la grotte ( B ) qui la perfore de part en part.
I / Arête du Dromadaire
Auteur et date de première : inconnus
Escalade " libre facile " Encordement 15 mètres
Du Col, après avoir escaladé une série de fissures en se tenant dans le versant nord-ouest, on arrive sur la bosse du Dromadaire, ce gros contrefort long et étroit qui épaule l'Aiguille au Nord-Est.-R.1
Continuer sur sa crête qui est coupée par une brusque cassure. -R.2
Traverser alors son collet par un saut de 2m.50 sur les gradins d'en face et rejoindre l'arête nord-est qui sera décrite plus loin ( N° II)
I' Variante
Première par: H. Joubard, X date inconnue
Escalade " libre facile " avec un court passage difficile .Pour les grimpeurs qui ont les jambes délicates et craignent les conséquences d'un saut maladroit, il sera préférable de quitter l'itinéraire précédent à mi-hauteur du dromadaire et de virer sur une corniche de sa Face Nord-Ouest, mais la traversée d'abord facile finit par une courte vire délicate, où l'on passe à l'aide d'un seul doigt accroché dans un petit trou rond et sans prise de pied convenable, puis on arrive au collet du Dromadaire.
II / La Voie des Arêtes Nord -Est
Premiere par: J.David " en solo " le 1er Juin 1905
Escalade " libre facile " Encordement 15 mètres
Sous le collet du Dromadaire, ramoner une cheminée assez lisse et pénétrer dans un tube.-R.1
On en sort dans la Face Sud -Est puis on arrive facilement au collet du Dromadaire.-R.2
Dans le flanc droit de l'arête escalader un dièdre fissuré et après un passage raide, s'arrêter dans un renfoncement.-R3 .
S'élever encore un peu dans le dièdre, puis, arriver sous un surplomb, virer sur l'arête à l'aide de prises excellentes pour les mains; on la contourne et l'on finit par une dalle fissurée dans la face Sud-Est. (Voir photo de cette Face.)
III / La Cheminée Nord
Première par J.David, V. Martin le 11 Juin 1905. Ce dernier se tua trois semaines après en tentant l'escalade de l'Arête Nord-Ouest du Rocher de St. Michel.
Escalade " libre facile " - encordement 15 m.
Du col descendre l'éboulis et rejoindre un éperon peu incliné. Par une fissure très facile on atteint une terrasse, puis une 2ème fissure amène sur une plateforme.-R.1
Escalader une nouvelle fissure qui mène à l'entrée de la grotte. -R.2
Une variante dite de la boite aux lettres, surtout amusante pour les spectateurs, consiste à quitter le premier relais en s'introduisant sur la gauche dans un étroit boyau coudé où le grimpeur progresse par ramonage d'autant plus pénible que son volume est plus important; la sortie se fait par l'orifice exigu de la Boite aux Lettres, face à l'entrée de la grotte . On s'élève ensuite sur la gauche dans un dièdre très raide et très ouvert assez délicat, puis on remonte un petit couloir qui aboutit à la bèche entre les deux sommets de l'Aiguille.
IV / La Voie Magol
Première par : Magol, Duchier,Daflon, le 13 Novembre 1938
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 15 mètres
C'est l'un des deux parcours artificiels de l'aiguille et encore les quelques pitons indispensables servent-ils surtout d'assurance la traction directe n'étant utile que pour l'équilibre.
Monter sans difficulté l'éperon de la Face Nord jusqu'à une étroite corniche.- R.1
Exécuter sur la droite une traversée difficile pour éviter une dalle délitée, puis revenant à gauche, se rétablir péniblement sur un replat terreux après avoir gravi une petite fissure oblique; passer une nouvelle fissure très raide et grimper sur un replat où poussent des arbustes.- R2 .
Continuer droit vers le sommet dans une dalle facile .
Escalades de la Face Sud-Est
La Face Sud-Est de l'Aiguille de Sormiou
Vue des éboulis sous le Baou Rond
Au 3ème plan à gauche les crêtes de Sormiou
dans le fond les sommets des Aiguilles des Walkyries et de la Bougie
Cliché Dr. Albert
+++ Disséminés dans le milieu de la Muraille sont des grimpeurs en action; au pied de (3)la Voie de la Face Sud-Est, un groupe de pieds-plats spectateursI - La Voie du Dromadaire
I' - Sa Variante
2 - Voie du Collet du Dromadaire
3 - La Voie de la Face Sud-Est
4 - La Dalle Meunier
5 - L'Arête Sud
I et II - Fin de la Voie des Arêtes
A- La Caverne des Campeurs
B - La Grotte du Climbers' Club
La Face Sud-Est, à peu de choses près, à la même hauteur que la Face Nord mais dans l'ensemble elle est plus verticale.
I - La Voie du Dromadaire
La première de cette voie ne peut être attribuée avec certitude, car deux grimpeurs la firent à la même époque, mais ne peuvent en préciser la date en 1936.
Escalade " libre difficile " avec un passage exposé vers le haut. - Encordement:15 mètres
Elle parcours la face Sud-Est de l'épaule du Dromadaire ( la silhouette de cet animal se devine avec un peu de bonne volonté sur la photo: les deux cheminées et la tête étant dessiné par un renfoncement sombre à gauche de le l'arête à proximité du collet, le long d'une cheminée rectiligne.)
A gauche de la Cheminée des Campeurs, on s'élève d'abord facilement dans une large cheminée; on passe ensuite un léger surplomb sans difficulté, puis on gravit une nouvelle cheminée glissante délimitée par un énorme gendarme à demi décollé de la paroi, on arrive au niveau d'un pertus étroit qui communique avec une autre face.-R.1
Continuer l'escalade en opposition en évitant de trop se coincer dans le fond de la cheminée; vers la fin terminer par un passage de dalle délicat sous la bosse du Dromadaire.-R2
Continuer par les arêtes.
I ' - Variante de la Voie du Dromadaire
Moins difficile . Au premier relais traverser le pertus du gendarme et grimper en ramonage dans la cheminée assez large de son flanc sud; on arrive également à la bosse, non loin du saut des arêtes
II - Voie du Collet du Dromadaire
La date de la première ne peut être précisée elle se situe soit en 1932, soit en 1933; il semble qu'elle doive être attribuée à la cordée Save- Barrin
Escalade " libre facile " - Encordement 20 mètres .
Par une fissure facile atteindre une petite grotte. -R1
On s'élève en opposition, puis on franchit un gros surplomb plus impressionnant que difficile, car les prises y sont nombreuses et excellentes. Remonter ensuite une cheminée rectiligne jusqu'au tube de la voie des Arêtes.-R2 - On continue par cet itinéraire vers le sommet .
III - Voie de la Face Sud Est
Première par: J. David, en solo, le 1er Juin 1905
Non content de son ascension, il récidive immédiatement en faisant le même jour la Voie de l'Arête
Nord-Est déjà décrite.
Escalade " libre facile" - Encordement 20 m+
Ce fut l'itinéraire de la première de l'Aiguille. Au milieu de la face gravir une belle fissure oblique très facile,par laquelle on arrive sur une terrasse à l'entrée de la grotte du Climberg's Club.-R.1
Elle est barrée au sud par un mur d'aragonite percé de deux trous de lunette, que l'on escalade facilement. -R.2 - Revenant alors sur la droite on s'élève en diagonale sur une vire ascendante bordée de gros blocs ( délicat ), après laquelle on gravit une première fissure facile, puis une fissure difficile car elle est un peu surplombante et très glissante, on atteint alors un pin.- R.3
Cette dernière fissure assez exposée peut d'ailleurs s'éviter par un crochet sur une corniche qui s'écarte d'abord vers la droite, puis revient vers le pin du relais. Terminer par une dernière fissure assez raide.
IV - Escalade combinée de la Dalle de la Face Sud-Est et du Surplomb Barrin de la Face Nord.
(voir les photos des deux faces )
La première de la dalle de la Face Sud-Est fut faite par J. Meunier, probablement en 1935, et un peu plus tard peut-être en 1937, H. Barrin gravit le surplomb de la grotte dans la face nord.
Nous n'avons pas plus de précision. Escalade " libre difficile " Encordement 15 mètres.
Ce parcours accouple élégamment deux itinéraires autrement incomplets. le premier n'ayant pas eu de sortie autonome au sommet et le second pas de départ distinct dans le bas. Exécuté ainsi, c'est l'itinéraire d'escalade libre le plus divers et le plus difficile de l'Aiguille.
A quelques pas à gauche de la Voie de la Face Sud-Est, s'élever en écharpe vers des gradins faciles. R.1
Grimper dans une belle dalle lisse et se rétablir difficilement sur un minuscule replat très haut ,légèrement sur la droite; puis obliquant à gauche atteindre une corniche ascendante terreuse. On peut également passer plus à gauche dans la dalle, mais un coup de marteau malencontreux a détruit la prise la plus utile, il faut la remplacer maintenant par un piton. Après la corniche on grimpe dans une cheminée qui débouche sur la terrasse de la grotte .-R.2
On traverse alors l'Aiguille et dans la face Nord, on escalade le porche de la grotte en grande opposition puis il faut s'accrocher à de grosses prises inversées dans son pilier Ouest pour attaquer le surplomb Barrin. Ce passage exige de gros efforts des bras, car après s'être élevé en opposition à la force des poignets il faut se rétablir sur une excellente prise très haute crée récemment par l'enlèvement d'un bloc qu'elle supportait ( auparavant on passait à l'aide d'un piton ). On monte ensuite en obliquant dans une dalle coupée par une petite corniche. -R.3
Virer alors vers l'arête Sud ( aérien ) et la remonter sans difficulté jusqu'au sommet.
V - L'Arête Sud
Première par : J. Meunier, Guichard, Rostand, Christine Duclos en 1931
Escalade " libre facile " - Encordement 20 mètres
Un passage aérien et délicat vers le haut
C'est le plus long parcours de l'Aiguille.
Attaquer l'Arête Sud par une cheminée verticale dans son flanc droit; sous un surplomb virer à gauche, puis remonter une deuxième cheminée jusqu'à un pin. -R.1
Continuer dans cette cheminée sur le taillant de l'arête jusqu'à rupture de pente.-R.2
Passer dans la Face Ouest, traverser une grande plateforme et remonter une courte fissure dans le mur d'aragonite percé par les deux lucarnes.-R.3
Suivre la corniche ascendante de la Voie de la Face Sud-Est, puis avant la fissure surplombante, virer sur une étroite corniche vers une écaille; on contourne ensuite l'arête Sud et l'on termine par une fissure facile dans la face Sud-Ouest.
Escalade de la Face Sud-Ouest
Un seul itinéraire attribué à Lieutard en 1936
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 20 mètres.
Escalader très facilement les gradins d'une cheminée très ouverte et peu pentue, sur un éperon arrondi qui amène sur la grande plateforme.-R.1
Grimper sur le mur des deux lucarnes.-R.2
Par une vire descendante très délicate et exposée pour le dernier de cordée sur une corniche extrêmement inclinée, on contourne un saillant et l'on atteint un mauvais replat.-R.3
Escalader une cheminée coupée de plusieurs ressauts verticaux , qui finit dans le haut de l'arête sud.
Les Falaises du Cap Sormiou
La Falaise Nord Est du Cap de Sormiou
Vue d'un bateau au milieu de la Calanque
Cliché Dr. AlbertI - La Voie du Tour du Bec
II - L'Arête du Bec
III - La Voie de la Momie
IV - La Voie de la Falaise Nord-Est
A- Le Bec
B - La Momie
C- Entrée de la Baume du Capelan
D- La Cheminée Vincent
L'Arête du Bec de Sormiou
Vue d'un bateau au large
I - La Voie du Tour du Bec
II - L'Arête du Bec
II' - Variante Gisèle Albert
A- Le Bec
B - La Momie
C - L'Aiguille de Sormiou
D - L'Extrémité Occidentale de la Muraille Sud du Baou RondLes Crêtes de Sormiou se terminent au Cap par un éperon très aigu coupé de 3 longs ressauts verticaux. Le dernier le plus raide est couronné par un gros surplomb qui s'avance de 2 à 3m dans le vide et donne à cette partie de l'éperon , vue du large, l'aspect d'un bec de rapace.(A de la photo N° II) .
De chaque coté de l'arête du Bec, les falaises sont taillées à pic sur une grande longueur: lorsque l'on arrive par la mer à la Calanque, on a l'impression de passer devant l'étrave d'un colossal brise-lame.
La falaise nord-est, la plus haute ( 123 m. au dessus du Capelan) est divisée en deux contreforts saillants entre lesquels une grande terrasse couverte d'arbustes est suspendue.
Au dessous et au ras de la mer, au fond d'une anse presque comblée par des blocs éboulés, s'ouvre presque au nord le porche de la Baume du Capelan; elle traverse le contrefort oriental derrière lequel elle a deux ouvertures : l'une assez haute, la Fenêtre et l'autre sous marine par laquelle la mer a réussi à se frayer un passage dans la grotte.
Au dessus un formidable gendarme s'est détaché du contrefort oriental et dresse à 95 mètres dans le ciel sa silhouette mal équilibrée: on a voulu lui trouver une vague ressemblance avec une momie entourée de ses bandelettes.
Quant à la falaise sud elle est beaucoup moins haute: 70 à 80 m., mais se prolonge loin au-delà de la crique du Vei d'Aï, elle est coupée en deux par une longue corniche issue du belvédère de Merveille.
Le sentier d'accès à la Grotte du Capelan était connu des pécheurs et des excursionnistes, lorsqu'en 1926 une première équipe de grimpeurs atteignit le Bec par la voie de terre de la falaise nord-est et en fit le tour en revenant par les corniches de la falaise sud.
En 1927 une deuxième équipe, le groupe " Les Ecureuils " entreprit et réussit l'escalade de l'Arête du Bec, après l'avoir reconnu par une descente en rappel. Cette belle première complétait le palmarès d'escalade libre déjà si bien rempli de cette année 1927, puisqu'elle s'ajoutait à celles de la Bougie et de l'Arête de Marseille à la Grande Candelle .
Ensuite il fallu attendre 10 ans la conquête de la Momie à la montée. En effet depuis quelques temps, cette aiguille était visitée à la descente, au moyen d'une magnifique série de rappels : le 1er amenait à son sommet, le 2ème à son collet, le 3ème sur une plateforme à sa base, le 4ème sur la terrasse suspendue, et après une descente facile ,le 5me posé sur un anneau scellé en haut de la Cheminée Vincent, arrivait au bord de la mer devant la baume du Capelan. Cette descente avait été inaugurée en 1929 par G.Tricoire, Ph. Bernard, Menassier.
La voie d'accès la plus courte vient de Mazargues et des Baumettes à la plage de Sormiou, par le col et le vallon des Escourtines. A coté du Lunch-bar, un sentier jalonné en noir conduit à flanc de coteau le long des Crêtes de Sormiou, au promontoire du Caribou. Une descente rapide rejoint la mer, puis en contournant le contrefort nord de la falaise par une cheminée raide et l'étroite corniche du pêcheur, l'on atteint l'anse de la Baume du Capelan où le tracé se termine
I - (photo I et II ) le Tour du Bec de Sormiou
Première par G.Hancy, J. Magnan, A.Delage en 1926
Encordement très utile à la Cheminée Vincent, nécessaire après le Bec: 20m
Une Longue promenade coupée de nombreux passages d'escalade, dont un immédiatement après le Bec
Au dessus de la Baume du Capelan (C. photo N° I ) et sur la droite se trouve une longue cheminée verticale dont la partie inférieure s'arrête brusquement à quelques mètres au dessus du sol, terminée par une plateforme en balcon.
Gagner la base de cette cheminée, dite cheminée Vincent ( D. photo I ) par une vire ascendante et surplombante d'une dizaine de mètres ayant son point de départ à l'entrée de la grotte. Gravir la cheminée par ramonage pour atteindre à son sommet une grande niche.-Relais. -
N.B.-: deux ans après l'expédition de C. Hancy, c'est à dire en 1928, l'escalade de cette cheminée fut ré éditée par le groupe " Les Ecureuils "; ses membres crurent en faire la première et lui donnèrent le nom qui lui est restée depuis lors.
Virer à gauche sur une corniche d'abord étroite puis facile lorsqu'elle devient ascendante; on débouche sur les éboulis de la terrasse suspendue au pied de la Momie.
Par une marche de flanc vers le sud, on contourne son socle et l'on arrive à l'extrémité d'une corniche. Descendre alors une cheminée d'aragonite rouge, puis obliquant vers l'est des gradins et des dalles pour arriver sur d'énormes blocs coincés dans un goulet. Il communique avec l'orifice sous-marin de la Grotte au dessus, masquée par des rochers, mais aisément accessible, la Fenêtre .
On peut aussi arriver là après avoir pénétré dans la Baume du Capelan en effectuant dans sa paroi Est une traversée ascendante risquée, sur des prises arrondies et gluantes qui mène à la Fenêtre.( trajet découvert par Th. Bernard et Pirod ) les difficultés de ce voyage souterrain seront compensées , s'il est fait le matin et par beau temps, par le spectacle merveilleux des irradiations lumineuses multicolores reflétées par le tapis de sable du fond Cet éclairage scintillant bleu-vert transforme la grotte en féérique caverne des Mille et Une nuits .mais il s'éteint dès que le soleil a dépassé l'axe du goulet.
Traverser le chenal par une grande enjambée et remonter sur la paroi adverse, virer sur le sommet d'un petit éperon et redescendre de l'autre coté dans une fissure aux prises abondantes
On longe alors presque au niveau de l'eau la base de la corniche en trottoir ininterrompue jusqu'au Cap. Gravir 5 à 6m. sur l'arête qui descend du Bec jusqu'à une minuscule plateforme. De là il faut exécuter dans la face Sud une traversée difficile vers un bloc détaché coincé dans une fissure, sous une fenêtre qui perfore l'arête, c'est l'obstacle majeur de cet itinéraire.
Continuer la traversée en remontant et l'on atteint facilement les corniches de la Face Sud.
On les suit jusqu'au belvédère de Merveille, suspendu sur la mer à l'entrée de la Crique de l' Uei d'Aï ( provençal : oeil d'âne): un cabanon rudimentaire, actuellement fort mal entretenu, y fut construit en tôle ondulée par un amateur d'escalade et de pêche surement très entrainé et insensible au vertige, car il n'est pas facile d'y arriver venant du col de l'Uei d'Aï et il est de notoriété publique à Sormiou que son propriétaire y ramena, périodiquement, et pendant longtemps, de magnifiques cuvées de liquides généreux.
Remonter alors du cabanon qui s'élève dans la falaise de la crique le long d'une étroite corniche très aérienne, puis faire quelques crochets dans la muraille dont la pente s'adoucit; peu après une bonne piste mène au col. Descendre vers Sormiou par un sentier dans les pinèdes nord. Il ne faut pas entreprendre ce parcours si la mer est grosse et surtout si l'Orsure ou vent du Levant souffle, ce serait la baignade assurée entre le Capelan et le Bec.
II - Arête du Bec de Sormiou ( photo N° I et II )
Première par : Mouren et les membres du groupe " Les Ecureuils" le 25 Octobre l927
Escalade " libre difficile " - Encordement 20 mètres
Le plus gros morceau est le passage du Bec. - L'itinéraire précédent sert de voie d'accès pour cette escalade .
Escalader le premier ressaut vertical par son flanc gauche jusqu'à la petite plateforme, puis par son taillant. Des prises rondes permettent de s'élever en oblique vers l'énorme surplomb du Bec sous lequel se trouve un replat incliné; contourner un saillant vers la gauche et gravir une dalle fissurée qui aboutit à la corniche de la Face Sud. -R.1
On la suit un moment, puis on monte par une fissure facile sur une deuxième corniche. -R2 .
Attaquer le deuxième ressaut vertical un peu à gauche de son arête par une dalle pourrie; arriver sur un replat, virer dans la face Nord-Est et s'élever dans une dangereuse fissure très délitée ( exposé à cause de la mauvaise qualité du rocher) puis dans une dalle pour atteindre le collet.- R3
Une variante ( I' de la photo N° II ) permet d'éviter ce passage où la roche est peu sure, mais les difficultés d'escalades y sont beaucoup plus grandes. Virer sur la corniche à gauche de l'arête, dépasser un premier dièdre immédiatement suivi d'un deuxième que l'on escalade difficilement jusqu'à une minuscule borne après avoir démarré le leader par une courte échelle, la plus haute possible; un relais est utile derrière la borne (R) .Revenir à droite et par une cheminée parvenir au 3me relais précité. Cette variante est due à Gisèle Albert et Dr. Albert le 2 Février 1939 .
On continue par une bonne cheminée sur le taillant de l'arête qui émerge sur une plateforme horizontale. -R4
L'escalade est terminée; on poursuit l'ascension vers le sommet du Cap par une promenade au bord de la muraille d'où l'on peut admirer la sveltesse de la Momie et son extraordinaire déséquilibre .
III - La Voie de la Momie
Première par: Ch. Magol, R. Duchier;V. Chauvet,Liautard, A. Coudray le 25 Mai 1937
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 25 mètres
Malgré le passage, où l'emploi d'un piton est absolument indispensable soit excessivement court, nous classerons la Momie dans l'escalade artificielle, fidèle en cela aux règles que nous nous sommes imposées au début de cet ouvrage; plusieurs grimpeurs, et non des moindres, ont essayé de faire la Momie sans aucun point d'appui artificiel, mais aucun n'a réussi et divers essais se termineront tous par des décrochages .
Cependant il faut reconnaitre qu'à part ces deux mètres épineux en haut de la première étape, tout le reste est en escalade libre souvent très difficile et que ce très bel itinéraire serait mieux à sa place aux cotés de la voie Barrin du Rocher des Goudes et de l'Arête Victor Martin dans la catégorie de "l'escalade libre très difficile "; en effet 5 à 6 pitons d'assurance et 1 de traction peuvent suffire à faire correctement cette escalade de 50 mètres ( de la terrasse suspendue au sommet de l'Aiguille ).
Depuis la première la voie de la Momie a été facilitée sinon améliorée par la démolition d'un énorme bloc instable mal encastré dans la plateforme terminale, il fallait s'y rétablir et c'était là le morceau le plus périlleux sinon le plus difficile de tout le parcours; à sa place maintenant on gravit une banale fissure terreuse.
Une rectification assez logique et de haute école a été apportée dernièrement par E. Frendo, qui après 9 ans d'absence, revenait tâter du calcaire dans les Calanques en 1941. En compagnie de Christine Doclos et de Mme d'Albertas, il franchit directement le toit de la grotte de la 2ème étape, en évitant la disgracieuse vire habituelle.
Cet itinéraire part de la terrasse suspendue entre les deux contreforts de la face Nord-Est, un peu à droite du couloir nord de la Momie .
L'escalade de suite difficile, débute par une muraille de 20 mètres zébrée par deux fissures parallèles. Grimper dans la grande niche sur leur droite, puis traverser une dalle lisse à l'horizontale vers la gauche pour rejoindre et escalader la fissure Ouest. Elle s'incurve bientôt sous un bombement proéminent, on l'abandonne en se rétablissement difficilement à gauche sur un mauvais replat. Au dessus une courte fissure verticale sans aucune prise oblige à passer sur un étrier, puis 1 ou 2 pitons si l'on continue tout droit, mais on peut s'échapper par la droite dans une dalle moins raide. On atteint alors une grande plateforme à la base de la Momie.- R.1
Monter facilement dans le fond de la grotte puis exécuter une traversée descendante difficile dans une dalle lisse de la paroi gauche (Est); on contourne une petite arête verticale en grimpant sur des blocs instables, on atteint une vire par laquelle on rejoint le bas du couloir en revenant au dessus du relais. Ce crochet primitivement destiné à éviter les surplombs du toit de la grotte, complique inutilement l'itinéraire puisque Frendo a démontré que l'on pouvait fort bien les passer en escalade libre dans l'axe du couloir. On s'élève ensuite en ramonage assez facile jusqu'au collet de la Momie. -R2 .
Grimper dans la paroi Nord-Ouest de l'aiguille par une vire ascendante vers la gauche qui s'amenuise et se termine sous une fissure très raide; on s'y élève à l'aide de quelques prises de pied dans la paroi de droite, et après un passage exposé, puis quelques mètres moins inclinés on termine par un rétablissement sur la plateforme du sommet.
Delà il est tentant de poursuivre vers le haut tout proche de la falaise du Cap, car 1m.50 à peine sépare le sommet de la Momie de la muraille .Mais une dalle compacte et surplombante de 10 m. et absolument sans défaut oppose ensuite un obstacle insurmontable. Il est possible cependant de faire la sortie de la Momie et ce problème a été résolu par Gisèle Albert en redescendant au collet et en escaladant la falaise plus à droite. Ce passage est décrit au paragraphe suivant.
I
IV - Voie de la falaise Nord-Est du Cap de Sormiou
Première par: Gisèle Albert, Dr. Albert le 7 Janvier 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 25 mètres
Ce n'est pas à proprement parler un itinéraire autonome puisqu'il emprunte en son milieu la voie Magol de la Momie, mais il arrive à la terrasse suspendue par un trajet distinct d'escalade libre par endroit très difficile, où ne fut employé aucun pitons d'assurance lors de la première et ceci dans la ligne générale de l'ascension, et surtout il donne la solution du problème de la sortie au sommet de la falaise par un parcours d'escalade libre également très difficile.
Ce fut la première ascension de la falaise Nord -Est et cette réussite est d'autant plus remarquable que le chef d'expédition était une femme.
Comme la Voie de la Momie, ce parcours souffre de sa classification dans l'escalade artificielle, motivée par le court passage sur piton indispensable en haut de la dalle de la 3me étape ( dans la Voie Magol ), car tout le reste est en escalade libre souvent fort difficile.
A l'entrée de la Baume du Capelan virer à gauche à quelques mètres au dessus de la mer et contourner une arête descendue de la terrasse suspendue. Attaquer aussitôt une dalle où l'on trouve d'excellentes prises et grimper jusqu'à une corniche ascendante sur la gauche.-R1
Virer à droite sous un encorbellement et remonter le taillant de l'arête en franchissant un difficile passage de surplomb dans des rochers noirs disloqués; on arrive sur une corniche.- R2
En la longeant vers la gauche on atteint très facilement la terrasse suspendue. Suivre alors la voie de la Momie jusqu'à son collet. -R3 et 4 .
Escalader face à l'aiguille une dalle aux prises nombreuses, puis plus rares pour remonter un court dièdre très raide et lisse coiffé par un toit en pan coupé. Virer alors difficilement à droite sur une corniche fuyante encastrée sous un encorbellement; après quelques mètres exposés, on peut s'y dresser et continuer facilement jusqu'à un petit éperon dont on remonte letaillant. Audessus et à gauche escalader un dièdre lisse puis un gros bloc surplombant. Contourner ensuite des blocs branlants ( très aérien )et par une courte fissure ascendante herbeuse, on arrive sur la crête exactement au dessus de la Momie .
V - La Voie Tanner ( photo N° I )
Première par : R.Tanner et Suzon Dijon, le l8 Juillet 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 3O mètres
Elle a les mêmes caractéristiques que les voies de la Momie et de la Falaise Nord-Est : une étape artificielle, la première, et le reste en escalade libre. Mais elle s'accommode beaucoup mieux de son classement car les passages artificiels sont plus importants.
Elle parcourt à la verticale l'anse du Capelan, le fond de la grande dépression située entre les deux contreforts et débute derrière un groupe de chênes verts à l'extrémité nord de la terrasse suspendue. On rejoint le départ par la cheminée Vincent
Dans le fond de la dépression une fissure plus ou moins large monte jusqu'au sommet, mais au départ elle est souvent bouchée par l'aragonite rouge et l'on devra faire des crochets sur la droite au cours de la première étape.
Attaquer dans la paroi de droite par une vire ascendante qui mène à la fissure d'aragonite. Suivre celle-ci pendant 2 mètres, puis franchir sur la droite un gros surplomb. Obliquer encore à droite dans une dalle compacte, puis on revient à gauche dans la fissure rouge. Virer encore à droite dans une dalle semblable à la première et la remonter jusqu'au relais sur une corniche embroussaillée .- R1 .
A gauche du relais monter dans une dalle fissurée verticale et se rétablir sur un petit replat; continuer dans la dalle, puis dans une fissure qui mène au relais suivant. -R2 .
Après avoir gravit une cheminée très ouverte et longue, on arrive sous un énorme bloc qui la bouche; on franchit cet obstacle en virant à gauche dans une dalle rouge très lisse, puis on se rétablit sur un replat.-R2.
Escalader une cheminée de 10 mètres et virer à droite sur une dalle en pente. - R4
Ao dessus franchir un dièdre rouge compact dont on sort par son plan gauche, puis une cheminée de blocs brisés mène au sommet .
VI - La Voie du Contrefort Nord ( photo N° 1 )
Première par : G. Livanos, A. Coudray, le 14 Décembre 1941
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 25 mètres
Il s'agit encore d'un parcours mixte mais cette fois-ci l'escalade artificielle y occupe une place prépondérante.
Prendre le départ sur une plateforme où passe le tracé noir, avant la corniche du Pêcheur. On monte tout d'abord un ressaut facile puis on s'élève à gauche dans une fissure peu profonde; après quelques mètres, on se rétablit sur une marche et l'on franchit un bombement en dos d'âne, ensuite par des prises très mauvaises on atteint une large corniche herbeuse . - R 1
A quelques mètres à droite escalader " à la Dulfer " une fissure oblique; franchir au dessus un surplomb prononcé et suivre à droite une nouvelle fissure oblique qui s'interrompt bientôt, un peu au dessus une 2me fissure parallèle à la première mène à des blocs démolis; on revient alors à gauche par une traversée ascendante de rochers désagrégés; gagner au dessus et à droite un petit replat. - R2
Monter sur une strate horizontale herbeuse, puis dans une dalle verticale; 5 à 6 mètres plus haut virer sur la gauche en ménageant un bloc détaché sur lequel on se dresse; de là par des marches terreuses on gagne l'extrémité d'une grande terrasse. - R3 .
On poursuit l'escalade dans une dalle concave à bonnes prises, dans le haut elle surplombe, on entre alors dans une petite cheminée bouchée par des rochers disloqués. On la contourne à droite, puis on gravit à gauche une rampe qui mène à un replat . - R.4
Sur la gauche, s'élever dans une dalle compacte vers la fin où elle se redresse un peu. Se rétablir alors sur une vire encastrée sous un bombement que l'on suit vers la droite pour prendre pied sur une vaste terrasse herbeuse . - R.5
On abandonne alors la verticale impraticable et l'on s'engage vers la droite le long d'une fissure fortement oblique que l'on parcours en escalade artificielle ininterrompue jusqu'à une courte vire, par laquelle on rejoint la pente d'éboulis issue d'une grande dépression de la crête sommitale . - R.6
Par une arête de rochers faciles on arrive au sommet du Cap .
MURAILLE SUD DU BAOU ROND
Malgré son voisinage avec l'Aiguille de Sormiou si fréquentée, cette jolie muraille n'intéressa personne,- à notre connaissance- avant 1942 .
Le Baou-Rond et son jumeau le Baou-Pointu forment le point culminant (285 m.) de la ligne de crêtes qui séparent les Calanques de Sormiou et Morgiou. Le tracé bleu du cap Morgiou passe entre les deux sommets; mais en aucun point de son parcours on aperçoit la muraille Sud du Baou -Rond et rien ne fait supposer que ce piton débonnaire soit coupé au midi par une paroi de 60 à 70 m. de haut, longue de 200 mètres.
Par contre de la mer on aperçoit fort bien la longue silhouette de sa crête arrondie et c'est encore le vocabulaire imagé des pêcheurs qui a fourni son appellation.
La voie d'accès la plus commode passe à l'Aiguille de Sormiou venant des Baumettes par les Escourtines, longe à flanc de collines des pistes souvent incertaines, et remonte l'éboulis du coin des Pêcheurs.
Voie Chopard - Hancy
Première par H. Chopard , G. Hancy le 11 Janvier 1942
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 20 mètres.
Un seul passage artificiel dans la première étape, le reste en escalade libre parfois exposée .
La face sud du Baou-rond est coupée en son milieu par un contrefort arrondi qui épaule son sommet .De plus elle est parcourue au tiers de sa hauteur par une grande sangle herbeuse horizontale .
Prendre le départ sur la droite du contrefort en escaladant des rochers raides et mal nettoyés, puis une dalle lisse mais bordée à droite par une bonne fissure pour les mains et quelques marches embroussaillées,- soit plus à droite, en grimpant dans une bande de rochers inclinés mal orientés, et l'on atteint la sangle.-R1
Toujours sur la droite du contrefort s'élever sur des pitons, dans un mur vertical au début puis légèrement surplombant que l'on gravit de gauche à droite, puis tout droit en direction d'une niche avec un gros genévrier.- R2.
On la quitte par la gauche en grimpant dans une dalle puis le long d'une fissure oblique qui conduit à un gros pin dans l'axe du contrefort. -R3
Monter ensuite droit par un ressaut facile sur une vire de gros blocs en balcon dominée par de grandes plaques bombées, que l'on suit vers la gauche jusqu'à son extrémité.
Par in pas à gauche ( exposé) prendre pied dans la muraille que l'on gravit par une escalade raide et aérienne en revenant au dessus de la vire. Bon relais .- R4
Ensuite une courte traversée horizontale pour contourner un gros blocs saillant, puis la montée directe au sommet dans des rochers raides et finalement faciles, termine l'escalade .
LA FALAISE DU CANCEOU OU CANDELLE DU CANCEOU
La Falaise du Cancéou Vue du Bec de SormiouA- Calanque du Cancéou
B - Le Portail de Rome
C- Crique
D- La Calanque de la Figuière
E - Plateau du Cancéou Alt: 220m
F,F',F2 Corniche Albert
- Photo-télé: Dr. AlbertG - Le Tube
H - Grande Terrasse
I - Bouche de l'Aven
J - Fissure à escalader
K - Les Gargouilles
L - Cime du Ponant
M - Cime du Levant
Les éboulis nord de la Calanque de Sormiou descendent en pente douce vers la mer. Le littoral est accueillant sur toute sa longueur et d'accès très facile car un sentier serpente au bord de l'eau qui, venant du coin des Pêcheurs dessert de nombreuses petites anse et après de multiples contours arrive à la Crique de la Gorge du Caperet, exactement au nord du Bec de Sormiou. Il s'interrompt là au pied de l'arête de la Palée surgie brusquement des flots.
Au-delà c'est la falaise abrupte de la Main du Diable ( poste de pêche renommé ) mais venant de la plage elle est inaccessible sans escalade difficile, et il faut remonter très haut dans la gorge du Caperet pour trouver un passage dans sa muraille .Aussi le sentier qui mène aux terrasses de la Main du Diable part-il directement du chemin des crêtes de Morgiou- Sormiou, 200 mètres à l'Est du carrefour des tracés bleu et rouge, et descend en pente douce vers la mer qu'il rejoint par un trajet pittoresque.
A l'Est de la Main du Diable, la Calanque du Cancéou ( A ) creuse profondément la falaise; elle est inconnue des excursionnistes car invisible et de plus inaccessible par terre sans rappel de corde. C'est la limite géographique de la Calanque de Sormiou
Continuant vers l'Est la falaise s'élève à une grande hauteur, absolument verticale quand elle ne surplombe pas et forme - toute proportion gardée - une des plus gigantesques murailles des Calanques, haute de 155 m. à son point culminant et longue de 400 mètres entre la calanque du Cancéou et celle de la Figuière ( D ) au levant. Elle n'était connue que des pêcheurs et des bateliers sous un mauvais jour d'ailleurs , car, par grand vent ou après les pluies, les surplombs et les éboulis suspendus du sommet déversent des pierres à plus de 20 m. de la côte et rendent ses abords dangereux. C'est de la mer aussi que l'on apprécie le mieux ses proportions grandioses et son aspect redoutable. Aussi les mariniers l'appellent-ils depuis toujours la Candelle du Canceou car sa ressemblance est frappante avec la Grande Candelle, lorsque l'on quitte Sormiou en bateau et que l'on voit surgir loin dans le ciel au dessus de celle-la, la puissante silhouette de la Face Sud de celle-ci.
Le bas de la muraille est entaillée vers son milieu par une crique ( C ) au fond de laquelle s'ouvre une petite grotte marine et 50 mètres sur la gauche ( ouest ) un curieux portique de pierre, presque entièrement détaché de la paroi élève sa voute en plein cintre à 35 m. au dessus de l'eau; et il est appelé le Portail de Rome ( B ) par les pêcheurs.
Le seul moyen possible d'atteindre la falaise pour en tenter l'escalade paraissait être le bateau.
Mais récemment , le 1er Janvier 1942 le Dr. Albert découvrit après quelques recherches une voie d'accès commode et fit la première exploration de la Grande Terrasse ( H ) sous la Cime du Ponent (L ). Voici le détail de cette voie d'accès: Venant de Mazargues et des Baumettes, on atteint au Col des Escourtines le tracé bleu du Cap Morgiou; on le suit pendant une demi-heure le long des crêtes jusqu'au dernier plateau (E) à partir duquel il pique en pente raide vers le Fortin Ruiné .Descendre alors le thalweg d'un vallon, immédiatement avant ce plateau; dans le bas il est coupé par un à-pic et l'on aperçoit la calanque du Cancéou à 90 mètres au dessous. Sur la gauche une muraille est striée par une série strates inclinées vers la mer formant plusieurs corniches étagées.
A compter du haut c'est la 5ème sur laquelle il faut s'engager. Au bord de l'à-pic on la rejoint par une escalade facile et l'on a la surprise d'y trouver un passage confortable.
On la suit facilement jusqu'à un coude brusque ( F I ) , au delà elle se rétrécit progressivement et il devient prudent de s'encorder. Après une légère descente au Sud la corniche devient très étroite et fait un nouveau coude ( F 2 ); par un court passage délicat on contourne un saillant et l'on parvient dans une zone plus large au pied d'une cheminée. On est arrivé dans la falaise. Au dessous une très large terrasse file vers l'est, qu'il s'agit d'atteindre car la corniche s'interrompt peu après.
A l'extrême bord, sous la cheminée descendre par ramonage dans un tube qui débouche dans le toit d'une excavation peu profonde (G). Poser ensuite un rappel de 2O m. autour d'un pilier qui amène sur la terrasse, à 6O m. au dessus de la mer (H ) ; la remontée peut se faire par une escalade assez facile de dalle délitée, sous l'excavation .
La cime de la falaise atteint 125 m. de hauteur totale à cet endroit. Marcher vers l'Est en longeant la paroi, car autrement il faudrait traverser un maquis désagréable de pins nains . On arrive bientôt au bord de la falaise inférieure; on remonte alors une dépression très embroussaillée et l'on parvient sur la terrasse au dessus du Portail de Rome; à droite une très longue et large fissure ne laisse aucun doute sur la solidité précaire de son architecture ( I ) et à gauche le large orifice d'un aven profond de 5O m. est béant: il communique avec la mer par un conduit sous-marin.
Pour continuer la visite des terrasses il faut escalader en face du gouffre et au sud est, une barre rocheuse en passant par une cheminée délicate (J ) .
On débouche sur une nouvelle terrasse recouverte d'un épais tapis de débris poussiéreux tombés de la falaise, qui à ce niveau atteint 155 m. de hauteur totale et la recouvre presqu'entièrement de ses fantastiques surplombs noirs.
LE COULOIR DU MASQUE
La Falaise du Cancéou
Vue de la Mer au large
Cliché Dr. AlbertI - Couloir du Masque
II - Voie de la Falaise
B - Portail de Rome
C- Crique
I - Bouche de l'Aven
J - Fissure à escalader
K - Les Gargouilles
M - Cime du Levant
N - Le MasqueL'exploration de la Falaise du Cancéou par la voie de terre était à peine réalisée que son escalade fut entreprise par la cordée : Gisèle Albert, J. Bouisson et Dr. Albert, ces grimpeurs s'attaquant à la grande diaclase oblique qui sépare les cimes du Ponant et du Levant.
Cet itinéraire, vu d'en bas, était évident et paraissait aisé à parcourir: les quarante premiers mètres ne présentant aucune vraie difficulté et la partie supérieure - soit une cinquantaine de mètres dans un profond couloir- ne semblant devoir opposer que les obstacles habituels des cheminées. Seule la zone centrale, où le couloir du Masque se ferme complètement en mince fissure colmatée, posait un problème dont la solution n'était pas absolument certaine au premier examen.
L'ensemble cependant avait un aspect suffisamment sympathique et engageant et ce fut une surprise de se heurter à de rudes difficultés dans la 5éme étape .
Alors que du bas ,une curieuse illusion d'optique faisait voir la muraille simplement verticale, les grimpeurs se trouvèrent en réalité dans une pente souvent négative et de plus coupée par un gros surplomb franc au dessus du 4me relais..Ensuite la pose des pitons indispensables fut beaucoup gênée par la structure compacte du rocher,- la falaise du Canceou, sous ce rapport diffère totalement de l'habituel calcaire fissuré des Calanques.- Quant à l'escalade libre qui avait été escomptée sans histoire, elle fut souvent exposée parce que le rocher fut trouvé couvert d'une croute de débris pulvérulents ou bien enduit d'argile visqueuse dans le couloir.
Ainsi donc cette escalade relativement facile et libre dans les deux premières étapes, devient artificielle et très difficile dans la 3éme étape et surtout dans la 5ème. Les 4ème et 6ème étapes se font en escalade libre courante. La 7ème étape comporte un passage de surplomb très difficile au départ du relais.
Quant à la dernière étape, également en escalade libre, elle est très exposée parce que la paroi est faite à ce niveau, d'un invraisemblable agglomérat de blocs croulants. La 5me étape à elle seule justifie le classement du Couloir du Masque dans la catégorie " escalade artificielle extrêmement difficile " .
Pour terminer ces généralités nous indiquerons que le Masque ( N ) grossièrement sculpté par l'érosion dans le couloir se distingue facilement sur la photo, sous le 6ème relais.
Première par: Dr.Albert, Joseph Bouisson, Gisèle Albert. le 11 Avril 1942
Escalade " artificielle extrêmement difficile - Encordement: 25 mètres
Le triple encordement à 25 m. d'intervalle est très utile sinon indispensable pour la 5 me étape afin d'améliorer le coulissage.
Le moyen le plus pratique d'aller au départ est évidemment le bateau en partant de Sormiou. Si l'on ne dispose pas d'une embarcation, il faut venir par la voie de terre de la falaise précédemment décrite ( II ), dépasser la diaclase, descendre en rappel sur une grande plateforme au base de la falaise du Levant, mais il sera impossible de rejoindre ainsi le niveau delà mer.
L'escalade débute dans la crique ( C ) d'où l'on quitte le bateau par un surplomb peu commode, puis on atteint facilement une grande plateforme. -R1 - Un suintement d'eau à creusé là un canon minuscule .
Traverser vers l'ouest puis escalader une muraille assez raide avec un passage délicat au milieu; on arrive peu après à la grande terrasse.- R2
Le couloir du Masque est réduit là a une étroite faille entièrement bouchée et il faut s'élever sur la gauche dans une dalle brune dont la pente d'abord commode, se redresse rapidement en même temps que les prises se raréfient. L'escalade devient alors artificielle et exposée parceque les pitons sont très espacés et surtout tiennent mal. Ce premier passage difficile vaincu, on pénètre dans une large excavation: sur la droite une petite stalagmite trapue assure une bonne stabilité au relais.-R3 .
Obliquer vers la gauche et grimper sur un encorbellement pour atteindre une petite plateforme couverte par un énorme bloc en porte à faux. - R4
A partir de là il convient de s'encorder en triple brin. Par une très grande enjambée sur la droite, atteindre une profonde et courte fissure qui coupe à la verticale un surplomb très accusé; on s'y élève sur pitons et l'on arrive péniblement à hauteur d'une étroite vire inclinée vers le vide. Ce passage est extrêmement aérien, car on est alors à plusieurs mètres en dehors de la verticale du 3me relais, et la muraille en pente négative oblige à une gymnastique fatigante sur des pitons douteux. Traverser à droite et monter vers une niche. Envisager là l'éventualité d'un mauvais relais intermédiaire sur " étrier" si l'on a des doutes sur la facilité du coulissage des cordes. On s'y élève en opposition et après avoir franchi un petit surplomb on grimpe dans une cheminée oblique (la rampe de paquebot). L' escalade deviendrait assez facile si la roche n'était recouverte d'un dépôt de débris poudreux qui annule l'adhérence des chaussures. On atteint peu après le maximum de la zone surplombante que l'on vient de franchir. Revenir un peu à droite dans le couloir qui commence à s'entrouvrir et faire un bon relais assuré par un gros bec rocheux. -R.5 .
Quitter là, si l'on veut, le triple encordement.
L'escalade deviendrait franchement facile,- un ramonage banal de profonde cheminée- si le rocher n'était maintenant enduit d'argile grasse glissante:; après une varappe laborieuse on arrive dans un évasement de très grande dimension; continuer sur la droite, et l'on retrouve bientôt les prises rondes et les amas poussiéreux de l'étape précédente. On s'arrête sous un surplomb et l'on est alors installé sur les rochers
( N ),qui ont , vus de la mer, une vague ressemblance avec un masque .- R 6 .
Attaquer un surplomb oblique en s'élevant difficilement sur des pitons fragiles, puis exécuter un rétablissement exposé sur un petit saillant de cristaux bruns. Grimper ensuite dans le couloir qui est fortement étranglé par d'énormes blocs en surplomb mais se creuse profondément. ( passage dit: de "l'estrangle belle-mère! " ) La progression est de nouveau gênée par l'argile glissante, mais des prises nombreuses et sures donnent cependant une bonne sécurité. On débouche bientôt dans une grande excavation dominée par un amoncellement de blocs menaçants. Il est préférable d'installer un relais le plus près possible de la gueule du couloir, sinon l'on ne s'entendrait pas pour les manoeuvres de corde des suivants. Puis on gagne facilement une petite grotte sur la gauche où la cordée se regroupera à l'abri. -R.7
La dernière étape se fait en effet dans une muraille en pleine décomposition, et il est en effet impossible d'éviter des chutes de gros blocs mal soudés par la terre rouge, qui s'écroule au moindre choc et vient s'engloutir dans le couloir. Grimper sur la droite de la grotte, puis obliquer légèrement sur la gauche et terminer par des marches assez faciles. On arrive dans le thalweg d'un petit vallon entre les Cimes du Ponant et du Levant .
Assuré en pendule, descendre un peu vers la gauche et suivre une vire pendant 10 m. - R3
Escalader une fissure qui aboutit à une vire convexe dominée par un surplomb, après l'avoir franchit on poursuit l'escalade en passant deux nouveaux successifs, puis l'on gravit une dalle verticale. Traverser alors un peu à droite et s'élever dans une fissure dont on sort par la droite sur une étroite corniche terreuse.- R4 .
Descendre dans un couloir, puis remonter la fissure du fond; on atteint une vire étroite et par une courte dalle on sort au sommet de l'éperon.- R5
Les grosses difficultés sont terminées. Traverser un peu à droite, remonter un couloir d'aragonite et d'éboulis, passer à gauche un premier ressaut de rochers faciles. - R6
On se trouve devant un deuxième ressaut; s'élever à gauche sur un petit éperon, puis à droite dans une petite fissure suivie de dalles faciles, on débouche au sommet de la Tête de la Mounine.
V - Voie de la Paroi Sud- Est
Première par G. Livanos, Moyrand (leader à tour de rôle) et H. Chopard, Dr. Albert le 21 Décembre 1941
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 35 mètres
Le principal obstacle se trouve dans la 3me étape très longue et soutenue, les autres étapes sont en escalade libre souvent difficile.
Attaquer la muraille au niveau de sa première state horizontale par une fissure herbeuse oblique à gauche, franchir une zone verticale, puis la fissure s'incline encore à gauche ( passage d'équilibre ) , au dessus on gravit un deuxième passage vertical et par une enjambée à gauche on se rétablit sur des prises médiocres dans un petit dièdre incliné; on débouche sur une grande terrasse .- R1
A une dizaine de mètres sur la gauche escalader en ramonage une cheminée rectiligne; après un passage laborieux dans une étroiture où la solidité de la roche est douteuse, la cheminée devient facile et l'on arrive sur une deuxième terrasse.- R2
Virer encore à gauche, escalader une séries de dalles faciles et s'engager dans une cheminée surplombante, elle est bientôt barrée par un étranglement; traverser vers la droite, traverser vers la droite une dalle lisse, gravir une courte fissure et revenir à gauche dans l'axe de la cheminée où l'on continue l'escalade pendant 6 à 7 mètres. La pente s'adoucit et l'on aborde des dalles inclinées au dessus desquelles un bouquet de chênes verts permet un relais solide.- R3
Escalader un large couloir très facile d'abord, puis gravir la paroi du fond: on débouche au haut des pentes Sud de la Tête de la Mounine.
VI - Passage Facile
Il n'a pas été possible de retrouver, ni la date de sa première, ni le nom de ses auteurs
Escalade " libre facile. - Encordement facultatif 15 à 2O m.
Ce petit itinéraire parcours le fond de la dépression de la Face Est.
Après avoir franchit une barre très facile, on traverse vers le sud une terrasse dans le flanc droit de la Paroi Triangulaire. Remonter alors une pente embroussaillée sans difficulté. Escalader une dalle peu inclinée et obliquant vers la droite, passer une courte cheminée qui aboutit aux pentes Sud de la Tête de la Mounine.
VII / Voie de la Paroi triangulaire
Première par : G.Livanos, A.Coudray le 26 Décembre 1941.
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement: 25 mètres
Très variée, les passages artificiels alternent avec l'escalade libre .
Départ à l'aplomb de l'arête horizontale Sud-Est de la Tête de la Mounine. On monte d'abord dans des dalles inclinées faciles puis, après un court ressaut on prend pied sur une vire ascendante que l'on suit vers la gauche. Rejoindre toujours à gauche un premier, puis un second replat .- R1
On traverse ensuite une dalle blanche et lisse en obliquant à droite et l'on s'élève le long d'un bloc détaché vers un petit pin. Franchir un surplomb qui mène sous un saillant de rochers disloqués; traverser à droite une dalle lisse puis revenir au dessus du saillant par une cheminée facile.- R2
On poursuit par un couloir terreux et facile qui aboutit à une terrasse . -R3
Gravir ensuite une courte cheminée puis effectuer à droite une traversée descendante en direction d'un grand pin.- R4.
Traverser à droite puis monter dans des rochers brisés; on vire alors à gauche pour arriver sur une plateforme terreuse .- R5
Escalades de la Face Sud
A partir de la Paroi Triangulaire la ceinture de murailles de la Tête de la Mounine s'abaisse graduellement puis forme un petit cirque face au midi. Est-ce la médiocre qualité de la roche ou le peu d'élévation de la paroi qui sont la cause du délaissement de cette face ? Quoiqu'il en soit nous ne pouvons y décrire que deux petits itinéraires d'arête à ses extrémités: le premier très facile à l'Est, le second extrêmement court à l'Ouest. Il est vraisemblable cependant que d'autres parcours y ont été tracés que nous ne connaissons pas actuellement .
I - Arête Est du Cirque de la Mounine
Nom de l'auteur de la première et date inconnue
Escalade " libre facile " - Encordement facultatif : 15 m.
Aucune difficulté dans cet itinéraire
Du sentier de la Galinette monter sur les pentes de la Tête de la Mounine en direction d'une tour assez mal individualisée ( a ) franchir un collet, passer dans la Face Sud, faire un pas et remonter un petit couloir, traverser un éboulis et gravir une dalle concave ( b )
Traverser vers la droite une grande terrasse pour rejoindre l'arête. On s'élève dans une fissure ( c ) puis revenant à gauche on escalade une courte cheminée au voisinage d'un pin (d) . Continuer vers la gauche par des corniches et de petits ressauts faciles pour arriver sur les pentes Sud de la Tête de la Mounine.
II / Arête Ouest du Cirque de la Mounine, ou ,
Arête du Col de la Galinette
Première par: Dr. Albert , Gisèle Albert, le 5 Octobre 1939
Escalade " libre très difficile " - Itinéraire très court - Encordement 2O m.
Elle se trouve à l'extrémité d'un long promontoire horizontal descendu de la Tête de la Mounine vers le Sud-Ouest. Du Col de la Galinette, prendre la longue arête facile qui s'élève en direction Nord. Le ressaut médian très raide est difficile vers la fin.
Au pied du dernier ressaut virer à droite sur une corniche puis monter droit dans une dalle. Dépasser des petites terrasses et atteindre une niche sous un gendarme adossé au fil de l'arête.-R-.
Un peu à droite escalader une cheminée très raide et très étroite; elle s'élargit ensuite mais se trouve barrée par un passage surplombant après lequel on se rétablit difficilement sur un replat incliné. Continuer droit dans la fissure qui s'incurve vers la droite pour finir par un léger surplomb ou dans la dalle de gauche plus facile .
Escalades de la Face Ouest
La hauteur de la muraille s'est encore abaissée et ce n'est plus qu'une barre qui enserre le Petit Val Vierge au Levant.
Pilier Ouest de l'Arête de la Galinette
Première par: Gisèle Albert, Dr. Albert le 19 Février 1939
Escalade " libre difficile" - Encordement 25 m.
Quoique très court ce parcours présente des difficultés d'escalade libre assez sérieuses .
Vingt mètres à gauche de l'Arête, ce pilier étaye la muraille de la face Ouest.- Sur son bord gauche escalader un bloc adossé à la paroi, passer un dièdre ouvert et s'engager dans une fissure oblique.
Contourner par la gauche une grosse écaille proéminente puis la chevaucher. Continuer vers la gauche dans la fissure devenue moins raide et s'arrêter sur une corniche exigüe.- R1 .
Gravir une courte dalle puis une cheminée taillée dans des blocs branlants, traverser son arête droite après laquelle on arrive sur une terrasse herbeuse. - R2.
Escalader une fissure délitée et finir par des gradins .
IV - Quartier de Podestat - La Melette1 - La Bougie
2 - Aiguille Bompard
3 - Muraille du Pas de la Lèbre
4 - Cirque Est de la Bougie - Tour Carrée
5 - Aiguille de la Melette
6 - Arête de Dix Heures
A 370 mètres au dessus de la mer le Plateau des Walkyries, prolongement sud du plateau de l'Homme Mort ou Plan de Coulon, domine le littoral sud de Marseilleveyre et les calanques de Podestat, de l'Escu, de la Melette et de Cortiou.
Il détache vers le sud-est un promontoire qui se relève très légèrement à son extrémité, la Tête de la Melette, et vers l'ouest une ligne de crêtes acérées qui le relie aux têtes de Podestat et Malvallon.
Le Plateau des Walkyries est coupé au sud par une brusque dépression de 80 mètres dessinée en double cirque symétrique au centre duquel se dresse tout contre la muraille le gros monolithe de la Bougie haut de 75 mètres à sa face sud. Le cirque Ouest est formé par une muraille imposante d'un seul jet, par contre le cirque Est moins élevé est aussi abordable, parce que divisé en plusieurs étages par de grandes corniches. Tout en haut de la muraille on y remarque une petite façade isolée: c'est la Tour Carrée des Walkyries; elle n'est d'ailleurs en réalité que l'extrémité de la croupe du plateau et ne peut être considérée comme un sommet distinct, quoique son nom semble l'indiquer.
Quant à la paroi de la Tête de la Melette, à l'extrémité orientale du cirque de la Bougie, elle est aussi coupée de plusieurs grandes corniches étagées, sauf sur sa face Est.
A l'une des extrémités de cette face est adossée la petite Aiguille de la Melette, qui est plutôt un contrefort couronné par un gendarme; le sommet de cette aiguille ne dépasse pas en effet son collet de plus de 10 m. alors que ses faces Sud et Est ont plus de 40 m. et sa Face Nord plus de 80.
Au nord de l'aiguille et de la Tête de la Melette se creuse la pente rapide du vallon des Walkyries, peuplé d'arêtes escarpées sur tout son pourtour. Le haut vallon, au dessus du sentier de la douane porte le nom de Cirque des Walkyries; dans les éboulis de sa rive droite, sous l'Aiguille de la Melette et à proximité du thalweg, se trouve la Colonne, mince pilier isolé haut de 25 m.
Le flanc Ouest du Plateau des Walkyries descend en pente d'éboulis vers la Calanque de Podestat. Il détache au sud une ligne d'arêtes dentelées, d'où se distingue la petite Aiguille Bompard et vers l'ouest une longue crête rehaussée de gros gendarmes, qui va rejoindre les Têtes de Podestat. Avant la coupure du Pas de la Lébre, une petite muraille projette trois courtes arêtes parallèles explorées en partie. Les autres parois, à vrai dire qui s'échelonnent vers les Têtes de Podestat, sont actuellement vierges sauf erreur .
Ce quartier est très peu connu des grimpeurs et pendant de longues années on n'y pratiqua que la voie Choberg à la Bougie, les escalades ultra courtes du sommet de l'Aiguille de la Melette et un parcours assez hétéroclite dans la Tour Carrée des Walkyries. Ce n'est que tout récemment que furent reconnus les autres itinéraires de la Bougie et de son voisinage, qui font de cette aiguille le centre d'attraction de cette région désertique.
Les voies d'accès courantes sont au nombre de 3 ; la plus courte part de Mazargues, passe à la Cayolle, suit le Bd. Pierrotti, puis le tracé vert de Podestat jusqu'au plateau de l'Homme Mort; elle descend dans le Malvallon sud, puis, au Pas de la Lèbre elle tourne à gauche, franchit le col avec le tracé vert. Cent mètres au dessous, on tourne à gauche sur des terrasses suspendues et en gardant la même altitude on atteint le cirque ouest de la Bougie, à proximité de l'Aiguille Bompard. Ou bien continuant par le chemin de Sormiou, après le puits du Berger, on prend le tracé bleu des crêtes de Marseilleveyre, puis au col de Cortiou: le tracé noir du Littoral qui longe peu après le bas du cirque des Walkyries, puis les éboulis du cirque de la Bougie
Le troisième chemin suit le sentier de la douane ( tracé noir du littoral) en sens inverse, par Callelongue et la calanque de Marseilleveyre.
La Muraille du Pas de la Lèbre
A proximité immédiate du Pas de la Lèbre (du lièvre) cette petite muraille forme le haut du vallon de Podestat; on y connait un itinéraire le long de son arête centrale .
Arête du Trio-Laid
Première par: Moyrand, Christine Duclos, Sylvia d'Albertas en Avril 1939
Escalade "libre difficile " Encordement 20-30 mètres.
La première moitié caractérisée par des passages de dalle lisse est très difficile; le reste est plus commode.
La première de cette escalade dût se faire dans une atmosphère de plaisanterie puisqu'elle fut baptisée par un jeu de mots à réminiscence chamoniarde dont sont victimes les trois exécutants.
Attaquer par une dalle à pente progressive où la stabilité devient problématique vers le haut. Contourner par la gauche un ressaut surplombant et grimper le long d'une mauvaise mais courte fissure. Revenir sur l'arête, passer un petit dièdre délicat et suivre le fil jusqu'à une plateforme.-R..
La deuxième étape se fait toute entière sur le taillant sans grosses difficultés à part un morceau délicat en quittant le relais.
En venant du Pas de la Lèbre on trouve cette minuscule aiguille campée à l'orée du cirque de la Bougie. Elle est la tête de file isolée d'une crête dentelée qui descend vers la mer en direction de la calanque de l'Escu et dont les gendarmes forment le groupe des Aiguilles des Walkyries.
Très petite, mais fort raide, l'Aiguille Bompard n'a pas 12 m. de haut elle mérite cependant l'escalade car elle offre deux parcours délicats dans ses faces Nord et Sud ( A et B de la photo N° II )
Escalade " libre facile" Encordement 10-15 m. Auteurs et date de la première inconnus
Les Aiguilles des Walkyries se gravissent par leurs faces Est, ou très facilement par leurs arêtes et ne présentent pas d'obstacles bien sérieux.
Elles furent explorées par : Choberg, H. Imoucha et Lecointre en 1927
N.B.- Voir photo N°II de la face Est de la Bougie .
LA BOUGIE
Ce gros piton porte bien son nom, évocateur de parois abruptes et de dalles lisses arrondies; il est en effet sensiblement cylindrique, sauf sur sa face Est creusée par une profonde faille verticale.
Il est adossé tout contre la muraille des Walkyries dont il n'est séparé que par une étroite coupure, large seulement de quelques mètres et de ce fait ne se distingue bien qu'à son voisinage immédiat.
La Bougie fut découverte par Ch. Choberg au hasard d'une excursion et conquise peu après -en 1927- par ce même grimpeur en compagnie de H. Imoucha. Ils atteignirent le sommet par la cheminée de la Face Ouest. A cette époque, cette escalade, précédant la Première de l'Arête de Marseille était certainement le plus difficile parcours connu dans les Calanques et cela explique la description enthousiaste qu'ils publièrent en termes dithyrambiques dans l'annuaire de la Section de Provence du C.A.F. (1928-1929 ) . Puis longtemps après, grâce à l'avènement des moyens artificiels, les trois autres faces furent successivement vaincues.
Escalade de la Face Ouest (I de la photo N° I )
Première par : Ch. Choberg, H. Imoucha, 1er Mai 1927
Escalade " libre difficile " - Encordement 25 mètres
Monter dans le couloir facile qui rejoint le collet de l'aiguille et l'abandonner à mi-chemin pour gravir une dalle raide et se rétablir sur un très étroit replat.- R.1
Virer à droite et pénétrer dans une cheminée que l'on escalade sur des prises médiocres et mal commodes jusqu'à un gros bloc coincé surplombant; puis la pente s'atténue et l'escalade devient facile et se poursuit en direction d'un groupe d'arbustes sous le collet qui partage la cime de l'Aiguille en deux petits sommets. -R.2.Terminer par quelques mètres sans aucune difficultés.
La descente se fait en rappel , soit par la Face Nord) (25 m.) soit par la face Ouest ( 35 m. ) soit par la Face Sud ( 35m. ).
Escalades de la Face Sud ( II des photos I et II )
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert, J. Bouisson le 22 Février 1942
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 2O mètres
En 1942 c'est la voie d'accès la plus ardue au sommet de la Bougie.
Ce parcours extrêmement disparate au point de vue des difficultés est fait de beaucoup d'escalade libre, difficile dans la 1ère,4ème, et 6ème étapes et très facile dans les 2ème, 3ème, 7ème, étapes- et d'un morceau d'escalade artificielle de la plus haute difficulté dans la 5ème étape
La Face Sud de beaucoup la plus haute - 75 mètres - est divisée en deux parties complètement différentes. Sa moitié inférieure ,peu pentue a un relief très fouillée; un petit gendarme la termine, séparée de la muraille par un étroit passage facilement accessible de chaque coté par des couloirs " à vache ". C'est en somme un gros contrefort qui étaye le bas de l'Aiguille. Sa moitié supérieure, au contraire, très raide et lisse est formée par le flanc arrondi de la Bougie, légèrement creusé dans le haut par une fissure étroite.
Dès le départ il faut passer un surplomb en grimpant dans une encoignure et en le contournant difficilement par la droite; puis 4 à 5 mètres faciles amènent à une plateforme derrière un chêne.-R.1
Monter très facilement vers un petit pont naturel. - R.2 -
Passer plusieurs ressauts faciles jusqu'à un replat au pied du mur vertical du gendarme. - R.3 -
Démarrer ensuite en courte-échelle et franchir une dalle fissurée un peu surplombante où l'on s'élève sur de bonnes prises. On atteint le sommet du gendarme. - R.4-
La paroi se redresse à la verticale et devient très lisse dans le haut , la petite cheminée qui échancre le sommet parait inaccessible au premier abord car on en est séparé par 15 mètres de dalle compacte, sans aucun relief et de plus, à peu près verticale. Il faut s'y élever sur des pitons posés à grand intervalles dans des trous minuscules invisibles du gendarme; on parcours ainsi 5 à 6 mètres et l'on atteint une rupture de pente peu marquée. On se redresse difficilement sur une petite prise en bénitier large de quelques centimètres, et en s'accrochant du bout des doigts aux aspérités de la roche devenue rugueuse on parvient à poser un piton dans une prise fragile à 2m,50 plus haut. Il faut ensuite recommencer la même gymnastique exposée et s'élever encore de 2 m. uniquement par adhérence pour placer le piton suivant. Au dessus de courtes fissures apparaissent et l'on passe normalement un léger surplomb avant d'atteindre le bas de la cheminée . - R. 5-
Le milieu de cette étape par ailleurs très difficile est un des plus dur passage d'escalade artificielle que l'on puisse imaginer.
On continue ensuite par un ramonage assez difficile dans une cheminée et l'on débouche sur une plateforme.-R.6 -
Delà une série de gradins très faciles mènent au sommet .
Escalades de la Face Est. (III de la photo N° II )
Première par: R. Duchier, Ch. Magol le 11 Novembre 1938
Escalade " libre très difficile " Encordement 20 mètres;
Un court passage de dalle difficile dans le milieu de la première étape; une seconde étape très difficile , une 3 ème étape plus facile mais très aérienne.
Cette escalade fut exécutée lors de ses premières répétitions à l'aide de moyens artificiels; elle est cependant passable en escalade libre pure avec quelques pitons d'assurance, mais elle devient extrêmement difficile ainsi .
La Face Est est striée par deux fissures qui se croisent en " X " dont l'itinéraire suit les branches droites
On débute par une dalle très délitée où les prises se raréfient au fur et à mesure de la progression et l'on passe un court ressaut difficile à l'aide de mauvaises prises dans une fissure d'aragonite; puis on escalade une cheminée terreuse glissante jusqu'à un renfoncement inconfortable. - R.1 -
Sur la droite deux fissures parallèles s'élèvent verticales où l'on grimpe d'abord facilement, puis on doit surmonter un surplomb très difficile par la médiocrité des prises et la mauvaise qualité du rocher ,il est suivi d'une fissure cheminée plus commode mais très raide qui conduit à une encoignure.-R.2
Continuer par une large cheminée où l'on grimpe assez facilement dans de gros blocs; un nouveau surplomb se passe assez aisément en opposition, puis en ramonage et l'on termine par la cheminée redevenue verticale jusqu'au sommet où elle finit en pente terreuse .
Escalade de la Face Nord ( IV de la photo N° II )
Première par : Dr. Albert, J. Bouisson le 1er Février 1942
Escalade " artificielle difficile " Encordement 3O mètres.
Le plus mauvais passage se trouve dans la première étape lorsqu'on franchit le surplomb jaune, la 2me étape étant en escalade libre sauf en son milieu où il faut quelques pitons.
Pour corser l'intérêt de cet itinéraire on prend le départ dans la Face Est en remontant une large cheminée descendue du collet de l'Aiguille. Par une escalade facile en opposition on arrive sous un toit de roche jaune effritée; virer alors dans la paroi de la Bougie sur un piton peu solide pour franchir le surplomb et se rétablir difficilement dans les " baragnes "du petit couloir qui mène au collet . - Relais -
On grimpe ensuite en opposition entre la Bougie et le contrefort central du cirque jusqu'à ce que l'écartement des deux murailles deviennent trop grand. Escalader une dalle fissurée recouverte d'un placage mal adhérent, virer à gauche sur de mauvaise prises de pied pour remonter une fissure assez facile sur le bord gauche de la muraille. Terminer sur un court ressaut délicat .
Escalades du Cirque Est de la Bougie
Trois itinéraires y ont été explorés tout près de la Bougie : La Cheminée Conique, très difficile; - au centre: La voie de la Tour carrée des Walkyries, de difficultés moyennes; -à l'autre extrémité près de la paroi de la Tête de la Melette: un passage facile : les Cheminées de la Tête de la Melette ;
I / La Cheminée Conique ( V de la photo N° II de la Bougie )
Première par : G.Livanos, A.Coudray le 1er février 1942
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 25 mètres
Après une première étape très facile, deux étapes en escalade artificielle fort difficile, puis une dernière tape en escalade libre pénible terminée par un passage de surplomb dangereux
A 20 mètres à l'est de la Bougie et sur le flanc gauche du contrefort central du cirque, un éperon très saillant est couronné au tiers de la paroi par un bouquet d'arbres. Au dessus du contrefort, d'abord mal individualisé se détache peu à peu de la muraille pour s'en trouver complètement séparé vers le haut, il forme alors une tour, peu visible d'en bas, car un amas de blocs éboulés s'est empilé dans l'intervalle libre entre les deux parois. Sur son flanc droit (est) se dessine une cheminée, simple fissure d'abord, puis s'élargissant peu à peu en cône aigu, mais bouché tout en haut par un bloc effondré : le couvercle .
Grimper sur une vire ascendante facile dans des rochers brisés, qui arrive sur une étroite plateforme.-R1
De la cheminée qui domine de haut le relais descend deux fissures parallèles. Remonter celle de gauche, après un léger surplomb on parvient dans une zone de rochers pourris. Traverser alors vers la droite afin de rejoindre la deuxième fissure dans l'axe de la cheminée. Peu à peu elle s'élargit mais se trouve barrée par un surplomb que l'on franchit directement. Au dessus elle se creuse en couloir et l'on s'arrête sur un gros bloc saillant. - R2
Gravir en opposition quelques mètres faciles et se dresser sur un petit replat. Progresser ensuite dans un dièdre surplombant et surmonter un étranglement de la cheminée. Elle s'améliore à nouveau, puis se redresse encore et se resserre en fissure étroite et mal commode après laquelle on atteint par ramonage la partie la plus caractérisée. Il faut s'y enfoncer profondément jusqu'à une grotte qui communique avec le coté Ouest de la Tour - R.3
Revenir en ramonant vers l'extérieur; puis après quelques mètres, regagner le fond où l'on franchit un resserrement lisse; puis continuer cette varappe pénible et difficile en passant un dernier étranglement et l'on arrive sous le bloc posé comme un couvercle sur la sortie. On se dégage vers l'extérieur et l'on se rétablit difficilement sur les rochers du sommet. ( très exposé ")
Muraille Sud du plateau des Walkyries La Tour Carrée
Vue de l'éboulis au dessus du sentier de la douane. Cliché Dr. Albert
Voie de la Tour Carrée des Walkyries
II / Voie de la Tour Carrée des Walkyries
Première par :J. Save , X, X, en 1936
Escalade " libre difficile " - Encordement 20 mètres
Ce parcours très inégal est fait de passages difficiles et de promenades agréables
Cette escalade était autrefois grandement facilitée dans sa deuxième étape par des pins qui ont brulé lors de l'incendie de 1938.
Après avoir repéré la façade de la Tour Carrée dans le haut de la muraille, attaquer environ à 40 M. plus à droite à proximité et à l'ouest d'un profond renfoncement formé par un éperon saillant.
Monter vers une grosse écaille détachée et se hisser sur son taillant pour s'engager dans une fissure-dièdre mal marquée et d'emblée difficile, au bout de laquelle on arrive sur un étroit replat terreux.. -R1
Entamer vers la gauche ( ouest ) une longue traversée d'abord délicate, puis plus commode et ascendante en direction d'un chêne vert que l'on aperçoit à peine derrière un saillant et que l'on atteint par un "pas" en descente peu facile. R.2
Traverser le chêne vert et descendre vers l'ouest sur une corniche au bout de laquelle on escalade une écaille saillante, puis on la contourne et l'on pénètre dans un véritable maquis.-R.3
Continuer toujours vers l'ouest par une montée facile sur une grande sangle herbeuse, puis par une cheminée raide on atteint un grand pin sur une terrasse.-R.4
Une nouvelle marche ascendante vers l'ouest conduit au pied de la murailla sommitale. Revenir alors vers l'est dans une grande dalle peu inclinée jusqu'à la base d'une cheminée ouverte à l'aplomb de la Tour.-R.5
Par ramonage on s'élève et l'on passe un surplomb difficile de rocher fragile au dessus duquel on atteint un chêne.-R.6 - En terminer par une courte vire ascendante vers l'Est et une dernière cheminée.
La muraille sommitale peut aussi se franchir à gauche de la Tour Carrée par ramonage derrière un énorme bloc puis par une cheminée difficile. Mais on peut aller plus à gauche où une grande corniche atteint directement la crête .
III./ Les Cheminées de la Tête de la Melette
III de la photo N° I de la Bougie ( i )
Première par J. Carme, E.Maillefet en Mars l941
Escalade " libre facile"
Il s'agit là plutôt d'une voie de communication directe entre le Cirque de la Bougie et le Plateau des Walkyries qu'une véritable voie d'escalade, cependant la dernière cheminée présente vue d'en bas une apparence de facilité trompeuse et demande des précautions. A l'extrémité du cirque Est de la Bougie remonter vers le levant un couloir très facile, traverser une terrasse et obliquant à gauche parcourir un deuxième couloir par lequel on accède à une grande terrasse. On remonte son éboulis droit au nord en direction d'une cheminée-fissure oblique remplie tout au long de feuillets d'aragonite verticaux. On arrive sur le plateau des Walkyries à mi-chemin entre la Tour Carrée et la Tête de la Melette.
La Face Sud de l'Aiguille de la Melette
Vue du pied de la Face Est de la Tête de la MeletteI L'Arête Est
II La Fissure Sud
III La Voie de la Face SudAIGUILLE DE LA MELETTE
Elle termine à l'Est le Plateau des Walkyries ; Mal individualisée, parce que curieusement soudée sur presque toute sa hauteur à la Tête de la Melette par une bande d'aragonite rouge bien visible dans les angles des Faces Nord et Sud, elle présente cependant de beaux à-pics dans ces faces et surtout dans la Face Nord . Toutes les escalades, sauf celle de la Face Sud ont leur point de départ voisin du collet et n'intéressent que le haut de l'aiguille. Le sommet fut visité pour la première fois par trois grimpeurs qui utilisèrent trois itinéraires différents en 1927 .
Escalades de la Face Sud
I / Arête Est
Premiere par : Lecointre, Choberg, Imoucha en 1927
Escalade " libre facile " Encordement - mètres
Longer la corniche de la Face Sud jusqu'à son extrémité et grimper dans les blocs brisés et instables de l'arête, en se tenant dans son flanc gauche.
II / Fissure Sud
Première par : Imoucha, Lecointre, Choberg en 1927
Escalade " libre facile " Encordement 10-15 m.
Elle se situe à quelques mètres à gauche de l'arête Est et parcours une courte dalle où l'on trouve de bonnes prises.
III / La Voie de la Face Sud
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 31 Décembre 1939
Escalade " libre très difficile " Encordement 20 M.
Les principales difficultés se trouvent dans les deux premières étapes par ailleurs assez courtes, le reste se fait plus facilement.
Gagner le pied de la Face, soit en descendant en rappel de la Face Est de la Tête de la Melette, soit en venant du sentier de la douane par de faciles couloirs embroussaillés.
Gravir une courte cheminée pour rejoindre une selle large au pied de l'Arête Est de l'Aiguille: de là une mince fissure s'élève en écharpe dans la muraille Sud en direction de petites corniches herbeuses. Monter des gradins pourris et une très mince écaille détachée, la fissure à parcourir s'ouvre à son sommet; après quelques passages verticaux difficiles on aborde un dièdre surplombant et l'on se rétablit sur un replat. -R.1 -
Continuer dans la fissure qui s'infléchit sur la gauche et se rétablir difficilement sur une petite corniche - R.2 -
Escalader ensuite une dalle, virer à droite sur un replat herbeux, puis grimper dans un dièdre déversé: obliquer alors vers la gauche dans une dalle aux prises excellentes en direction d'un pin mort sur la corniche à hauteur du collet. -R.3 -
Continuer par une fissure d'abord surplombant et encombrée de blocs brisés, puis facile vers le sommet
Escalades de la Face Ouest
I - Fissure du Collet
Première par: Choberg, Imoucha, Lecointre en 1927
Escalade "libre facile " - Encordement 10-15 mètres
A hauteur du collet virer vers la gauche et remonter un très courte cheminée, puis un dièdre incliné.
II / Voie Chauvet
Première par: V. Chauvet, P. Liautard en 1936
Escalade " libre difficile " Encordement :15 m.
Cette escalade débute paradoxalement par une descente dans le couloir Nord-Ouest.
Par une traversée délicate contourner un angle saillant et virer dans la Face Nord-Ouest de l'aiguille sur une étroite corniche irrégulière et glissante: on atteint une plateforme.- R.1
Escalader une cheminée verticale où les prises sont inconfortables et peu sûres; on débouche sur une grande dalle.- R.2- De là, au sommet trajet sans histoire .
La Colonne des Walkyries
Première par: Ch. Magol, R. Duchier, Chauvet en 1936
Escalade " artificielle difficile" mais courte
Venant du sentier de douane, suivre le tracé vert qui remonte le thalweg du Cirque des Walkyries pendant 150 m. sous l'Aiguille de la Melette, un peu à gauche du chemin on aperçoit la Colonne .
Elle se gravit par son coté sud; on grimpe le long d'une fissure très raide et vers le milieu on contourne vers la gauche un surplomb. On termine par une fissure délitée. On peut également lancer un câble du sommet du contrefort voisin et passer en tyrolienne. C'est d'ailleurs ainsi que fut exécutée la première incursion au sommet, au printemps 1928 .
V - Quartier des Baumettes1- Arête de la Croix des Baumettes
2 - Aiguille Charlotte
3 Arête de l'Arenas
Arête Nord-Ouest de la Croix des Baumettes
Le petit Massif de la Croix des Baumettes au premier Plan, les maisons du hameau
Vue de la Carrière Marion - Cliché Dr. Albert
Son centre est le petit hameau des Baumettes construit sur les ruines des Vieilles Fabriques dans un vallon entre la chaine des Escampons et les collines de Lun, à 3kms au sud de Mazargues.
Au point de vue de l'escalade c'est un quartier pauvre. Seul le minuscule massif de la Croix des Baumettes, détaché des Escampons en face de l'Auberge Provençale peut tenter le grimpeur car tout le voisinage n'est que collines rondes et pinèdes luxuriantes; il offre d'ailleurs un très joli parcours d'arêtes délicates. Notons encore l'Aiguille Charlotte, petit monolithe plaqué contre la muraille de la rive droite du vallon où passent le sentier et le tracé rouge de la Calanque de Morgiou, à environ 300m. de la route des Baumettes et enfin quelques courtes arêtes dans le versant ouest des Collines de Lun sur les terres du grand Arenas. et c'est tout pour ce quartier.
I - Arête de la Croix des Baumettes
Première par: Ramond, Roubaud, Forestier, X , le 14 Juin 1937
Escalade " libre difficile"- Plusieurs passages plus délicats que vraiment difficiles s'échelonnent dans les 2me, 3me et 5me étapes - Encordement 2O mètres
Il s'agit de l'arête faîte de l'éperon qui limite au nord-ouest la falaise de la Croix, dont il est nettement séparé par un couloir broussailleux très profond. Son escalade peut se faire jusqu'au 2me relais par deux itinéraires différents, elle comporte plusieurs passages assez difficiles.
Débuter sur le flan gauche par une fissure facile, puis par une corniche ascendante.-R1-
Escalader un petit gendarme encastré à la base d'une cheminée ouverte que l'on remonte ensuite jusqu'à une dalle convexe où les prises sont rares; on atteint un replat au pied d'un petit mur vertical.-R2-
La deuxième version de cette partie est plus artificielle: Attaquer un peu plus au sud par une vire ascendante que l'on suit de gauche à droite; elle est d'abord facile puis s'amenuise et se redresse; grimper ensuite le long d'une grosse écaille détachée et atteindre un replat couvert de pierrailles.
Escalader une dalle lisse et raide où la pose de 1 ou 2 pitons est utile, dépasser un gros genévrier, remonter une fissure qui amène au 2me relais.
Franchir le petit mur vertical à l'aide de bonnes prises très hautes sur l'arête, puis grimper sur le taillant jusqu'à une plateforme.-R3-
La pente s'atténue progressivement, puis l'arête devient presque horizontale; on progresse par chevauchement sur son échine aigüe et l'on s'arrête sous un ressaut vertical; à gauche grande dalle noire.-R4-
Un rétablissement délicat mais facilité par une bonne prise sur une plateforme étroite et l'ascension d'une fissure délitée terminent l'escalade proprement dite.-R5-
Il reste un assez long parcours d'arête horizontale sans histoire pour arriver à la croix.
II - Aiguille Charlotte
Premiere par: Ch.Studer, X, en 1926
Escalade "libre difficile "mais courte- Encordement 15 mètres.
Contrefort détaché de la muraille qui borde la rive droite du vallon conduisant au Col de Morgiou, à 3OOm. des Baumettes, l'aiguille appelée " La Charlotte " par ses premiers ascensionistes, n'est séparée de la paroi qui la domine que par une brèche peu profonde. Depuis l'escalade de Ch. Studer ce rocher ne semble avoir reçu que peu de visiteurs, malgré sa proximité de chemins fréquentés; l'ascension n'est cependant pas sans intérêt.
Escalade : Soit par les fissures raides du versant sud conduisant au sommet d'une lame détachée de la muraille visible de loin et un court ressaut (difficile)
Soit en accédant à la brèche par le couloir ouest de 15m. et de la brèche sans difficulté (facile).
La descente se fait par un rappel de 15 m. sur un gros pin à l'Est de la brèche.- Renseignements communiqués par C. Hancy ).
III - Arête de l'Arenas
Nous n'avons pas de renseignements précis sur ce parcours. Indiquons néanmoins qu'il se trouve dans la falaise Ouest des Collines de Lun, rive droite du vallon du Bois de Mazargues, en face de l'ancien Jas de Segond et du dernier puits de l'Egout, qu'il s'agit d'escalade libre et que la première est due à V. Rostand.
VI - Quartier de Sormiou1 - Aiguille de Sormiou
2 - Face Sud du Baou Rond
3 - Face Nord du Cap Sormiou
4 - La Momie
5 - Le Cancéou
20 Itinéraires
La Calanque de Sormiou
Vue du Col des Courtines
Cliché Dr. Albert
A gauche: L'Aiguille de Sormiou
A droite: La Falaise du Cap Sormiou et la Momie
En bas : le petit port de Coin des Pêcheurs, à l'issue du Vallon des EscourtinesAIGUILLE DE SORMIOU
Autrefois appelée Pointe des Pêcheurs par le Climbers's Club. Elle est située dans la rive gauche du Vallon des Escourtines et se découvre aisément, bien détachée sur la mer, du Col des Escourtines.
C'est une des plus anciennement connues de nos aiguilles puisqu'elle fut conquise par J. David en 1905 .
Elle fut d'ailleurs très fréquentée les années suivantes puisque les membres du Climber's Club* ( en anglais: Club des grimpeurs) y élurent domicile et aménagèrent la grotte qui la traverse à mi-hauteur ( B des photos des faces nord et sud-ouest) , en y construisant un cabanon rudimentaire démoli par des vandales pendant la guerre de 1914. Il n'en reste plus aujourd'hui que le soubassement cimenté. Et depuis elle est restée un lieu d'entrainement très estimé puisqu'il est rare qu'un dimanche se passe sans qu'elle reçoive la visite de quelque grimpeur.
La voie d'accès la plus commode passe au Col des Escourtines, venant de Mazargues et des Baumettes; puis en descendant dans le vallon du même nom, et lorsque l'on rejoint son thalweg, on abandonne le sentier et l'on prend sur la gauche une bonne piste qui remonte dans les éboulis d'en face; on atteint un petit plateau et tournant à gauche, on est bientôt à l'Aiguille.
* Le Climberg's Club fut fondé par: les frères David, Victor Martin, E. Guery, Andriny, Angelvin, Gras, Hermitte, etc...
Escalades de la Face Nord
La Face Nord de l'Aiguille de Sormiou
Vue prise à contre-jour du sentier de l'Aiguille au lever du soleil
Dans le fond : La Momie et le Bec de Sormiou
En Bas, a droite: la Calanque de SormiouI - L'Arête du Dromadaire
I' - Sa Variante
II - Voie des Arêtes Nord-Est
III - La Cheminée Nord
IV - La Voie Magol
A- Le Surplomb Barrin
B - La Grotte du Climbers' ClubLa Face Nord est peu élevée, 45 mètres à sa plus grande hauteur. Elle est creusée en son milieu par la grotte ( B ) qui la perfore de part en part.
I / Arête du Dromadaire
Auteur et date de première : inconnus
Escalade " libre facile " Encordement 15 mètres
Du Col, après avoir escaladé une série de fissures en se tenant dans le versant nord-ouest, on arrive sur la bosse du Dromadaire, ce gros contrefort long et étroit qui épaule l'Aiguille au Nord-Est.-R.1
Continuer sur sa crête qui est coupée par une brusque cassure. -R.2
Traverser alors son collet par un saut de 2m.50 sur les gradins d'en face et rejoindre l'arête nord-est qui sera décrite plus loin ( N° II)
I' Variante
Première par: H. Joubard, X date inconnue
Escalade " libre facile " avec un court passage difficile .Pour les grimpeurs qui ont les jambes délicates et craignent les conséquences d'un saut maladroit, il sera préférable de quitter l'itinéraire précédent à mi-hauteur du dromadaire et de virer sur une corniche de sa Face Nord-Ouest, mais la traversée d'abord facile finit par une courte vire délicate, où l'on passe à l'aide d'un seul doigt accroché dans un petit trou rond et sans prise de pied convenable, puis on arrive au collet du Dromadaire.
II / La Voie des Arêtes Nord -Est
Premiere par: J.David " en solo " le 1er Juin 1905
Escalade " libre facile " Encordement 15 mètres
Sous le collet du Dromadaire, ramoner une cheminée assez lisse et pénétrer dans un tube.-R.1
On en sort dans la Face Sud -Est puis on arrive facilement au collet du Dromadaire.-R.2
Dans le flanc droit de l'arête escalader un dièdre fissuré et après un passage raide, s'arrêter dans un renfoncement.-R3 .
S'élever encore un peu dans le dièdre, puis, arriver sous un surplomb, virer sur l'arête à l'aide de prises excellentes pour les mains; on la contourne et l'on finit par une dalle fissurée dans la face Sud-Est. (Voir photo de cette Face.)
III / La Cheminée Nord
Première par J.David, V. Martin le 11 Juin 1905. Ce dernier se tua trois semaines après en tentant l'escalade de l'Arête Nord-Ouest du Rocher de St. Michel.
Escalade " libre facile " - encordement 15 m.
Du col descendre l'éboulis et rejoindre un éperon peu incliné. Par une fissure très facile on atteint une terrasse, puis une 2ème fissure amène sur une plateforme.-R.1
Escalader une nouvelle fissure qui mène à l'entrée de la grotte. -R.2
Une variante dite de la boite aux lettres, surtout amusante pour les spectateurs, consiste à quitter le premier relais en s'introduisant sur la gauche dans un étroit boyau coudé où le grimpeur progresse par ramonage d'autant plus pénible que son volume est plus important; la sortie se fait par l'orifice exigu de la Boite aux Lettres, face à l'entrée de la grotte . On s'élève ensuite sur la gauche dans un dièdre très raide et très ouvert assez délicat, puis on remonte un petit couloir qui aboutit à la bèche entre les deux sommets de l'Aiguille.
IV / La Voie Magol
Première par : Magol, Duchier,Daflon, le 13 Novembre 1938
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 15 mètres
C'est l'un des deux parcours artificiels de l'aiguille et encore les quelques pitons indispensables servent-ils surtout d'assurance la traction directe n'étant utile que pour l'équilibre.
Monter sans difficulté l'éperon de la Face Nord jusqu'à une étroite corniche.- R.1
Exécuter sur la droite une traversée difficile pour éviter une dalle délitée, puis revenant à gauche, se rétablir péniblement sur un replat terreux après avoir gravi une petite fissure oblique; passer une nouvelle fissure très raide et grimper sur un replat où poussent des arbustes.- R2 .
Continuer droit vers le sommet dans une dalle facile .
Escalades de la Face Sud-Est
La Face Sud-Est de l'Aiguille de Sormiou
Vue des éboulis sous le Baou Rond
Au 3ème plan à gauche les crêtes de Sormiou
dans le fond les sommets des Aiguilles des Walkyries et de la Bougie
Cliché Dr. Albert
+++ Disséminés dans le milieu de la Muraille sont des grimpeurs en action; au pied de (3)la Voie de la Face Sud-Est, un groupe de pieds-plats spectateursI - La Voie du Dromadaire
I' - Sa Variante
2 - Voie du Collet du Dromadaire
3 - La Voie de la Face Sud-Est
4 - La Dalle Meunier
5 - L'Arête Sud
I et II - Fin de la Voie des Arêtes
A- La Caverne des Campeurs
B - La Grotte du Climbers' Club
La Face Sud-Est, à peu de choses près, à la même hauteur que la Face Nord mais dans l'ensemble elle est plus verticale.
I - La Voie du Dromadaire
La première de cette voie ne peut être attribuée avec certitude, car deux grimpeurs la firent à la même époque, mais ne peuvent en préciser la date en 1936.
Escalade " libre difficile " avec un passage exposé vers le haut. - Encordement:15 mètres
Elle parcours la face Sud-Est de l'épaule du Dromadaire ( la silhouette de cet animal se devine avec un peu de bonne volonté sur la photo: les deux cheminées et la tête étant dessiné par un renfoncement sombre à gauche de le l'arête à proximité du collet, le long d'une cheminée rectiligne.)
A gauche de la Cheminée des Campeurs, on s'élève d'abord facilement dans une large cheminée; on passe ensuite un léger surplomb sans difficulté, puis on gravit une nouvelle cheminée glissante délimitée par un énorme gendarme à demi décollé de la paroi, on arrive au niveau d'un pertus étroit qui communique avec une autre face.-R.1
Continuer l'escalade en opposition en évitant de trop se coincer dans le fond de la cheminée; vers la fin terminer par un passage de dalle délicat sous la bosse du Dromadaire.-R2
Continuer par les arêtes.
I ' - Variante de la Voie du Dromadaire
Moins difficile . Au premier relais traverser le pertus du gendarme et grimper en ramonage dans la cheminée assez large de son flanc sud; on arrive également à la bosse, non loin du saut des arêtes
II - Voie du Collet du Dromadaire
La date de la première ne peut être précisée elle se situe soit en 1932, soit en 1933; il semble qu'elle doive être attribuée à la cordée Save- Barrin
Escalade " libre facile " - Encordement 20 mètres .
Par une fissure facile atteindre une petite grotte. -R1
On s'élève en opposition, puis on franchit un gros surplomb plus impressionnant que difficile, car les prises y sont nombreuses et excellentes. Remonter ensuite une cheminée rectiligne jusqu'au tube de la voie des Arêtes.-R2 - On continue par cet itinéraire vers le sommet .
III - Voie de la Face Sud Est
Première par: J. David, en solo, le 1er Juin 1905
Non content de son ascension, il récidive immédiatement en faisant le même jour la Voie de l'Arête
Nord-Est déjà décrite.
Escalade " libre facile" - Encordement 20 m+
Ce fut l'itinéraire de la première de l'Aiguille. Au milieu de la face gravir une belle fissure oblique très facile,par laquelle on arrive sur une terrasse à l'entrée de la grotte du Climberg's Club.-R.1
Elle est barrée au sud par un mur d'aragonite percé de deux trous de lunette, que l'on escalade facilement. -R.2 - Revenant alors sur la droite on s'élève en diagonale sur une vire ascendante bordée de gros blocs ( délicat ), après laquelle on gravit une première fissure facile, puis une fissure difficile car elle est un peu surplombante et très glissante, on atteint alors un pin.- R.3
Cette dernière fissure assez exposée peut d'ailleurs s'éviter par un crochet sur une corniche qui s'écarte d'abord vers la droite, puis revient vers le pin du relais. Terminer par une dernière fissure assez raide.
IV - Escalade combinée de la Dalle de la Face Sud-Est et du Surplomb Barrin de la Face Nord.
(voir les photos des deux faces )
La première de la dalle de la Face Sud-Est fut faite par J. Meunier, probablement en 1935, et un peu plus tard peut-être en 1937, H. Barrin gravit le surplomb de la grotte dans la face nord.
Nous n'avons pas plus de précision. Escalade " libre difficile " Encordement 15 mètres.
Ce parcours accouple élégamment deux itinéraires autrement incomplets. le premier n'ayant pas eu de sortie autonome au sommet et le second pas de départ distinct dans le bas. Exécuté ainsi, c'est l'itinéraire d'escalade libre le plus divers et le plus difficile de l'Aiguille.
A quelques pas à gauche de la Voie de la Face Sud-Est, s'élever en écharpe vers des gradins faciles. R.1
Grimper dans une belle dalle lisse et se rétablir difficilement sur un minuscule replat très haut ,légèrement sur la droite; puis obliquant à gauche atteindre une corniche ascendante terreuse. On peut également passer plus à gauche dans la dalle, mais un coup de marteau malencontreux a détruit la prise la plus utile, il faut la remplacer maintenant par un piton. Après la corniche on grimpe dans une cheminée qui débouche sur la terrasse de la grotte .-R.2
On traverse alors l'Aiguille et dans la face Nord, on escalade le porche de la grotte en grande opposition puis il faut s'accrocher à de grosses prises inversées dans son pilier Ouest pour attaquer le surplomb Barrin. Ce passage exige de gros efforts des bras, car après s'être élevé en opposition à la force des poignets il faut se rétablir sur une excellente prise très haute crée récemment par l'enlèvement d'un bloc qu'elle supportait ( auparavant on passait à l'aide d'un piton ). On monte ensuite en obliquant dans une dalle coupée par une petite corniche. -R.3
Virer alors vers l'arête Sud ( aérien ) et la remonter sans difficulté jusqu'au sommet.
V - L'Arête Sud
Première par : J. Meunier, Guichard, Rostand, Christine Duclos en 1931
Escalade " libre facile " - Encordement 20 mètres
Un passage aérien et délicat vers le haut
C'est le plus long parcours de l'Aiguille.
Attaquer l'Arête Sud par une cheminée verticale dans son flanc droit; sous un surplomb virer à gauche, puis remonter une deuxième cheminée jusqu'à un pin. -R.1
Continuer dans cette cheminée sur le taillant de l'arête jusqu'à rupture de pente.-R.2
Passer dans la Face Ouest, traverser une grande plateforme et remonter une courte fissure dans le mur d'aragonite percé par les deux lucarnes.-R.3
Suivre la corniche ascendante de la Voie de la Face Sud-Est, puis avant la fissure surplombante, virer sur une étroite corniche vers une écaille; on contourne ensuite l'arête Sud et l'on termine par une fissure facile dans la face Sud-Ouest.
Escalade de la Face Sud-Ouest
Un seul itinéraire attribué à Lieutard en 1936
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 20 mètres.
Escalader très facilement les gradins d'une cheminée très ouverte et peu pentue, sur un éperon arrondi qui amène sur la grande plateforme.-R.1
Grimper sur le mur des deux lucarnes.-R.2
Par une vire descendante très délicate et exposée pour le dernier de cordée sur une corniche extrêmement inclinée, on contourne un saillant et l'on atteint un mauvais replat.-R.3
Escalader une cheminée coupée de plusieurs ressauts verticaux , qui finit dans le haut de l'arête sud.
Les Falaises du Cap Sormiou
La Falaise Nord Est du Cap de Sormiou
Vue d'un bateau au milieu de la Calanque
Cliché Dr. AlbertI - La Voie du Tour du Bec
II - L'Arête du Bec
III - La Voie de la Momie
IV - La Voie de la Falaise Nord-Est
A- Le Bec
B - La Momie
C- Entrée de la Baume du Capelan
D- La Cheminée Vincent
L'Arête du Bec de Sormiou
Vue d'un bateau au large
I - La Voie du Tour du Bec
II - L'Arête du Bec
II' - Variante Gisèle Albert
A- Le Bec
B - La Momie
C - L'Aiguille de Sormiou
D - L'Extrémité Occidentale de la Muraille Sud du Baou RondLes Crêtes de Sormiou se terminent au Cap par un éperon très aigu coupé de 3 longs ressauts verticaux. Le dernier le plus raide est couronné par un gros surplomb qui s'avance de 2 à 3m dans le vide et donne à cette partie de l'éperon , vue du large, l'aspect d'un bec de rapace.(A de la photo N° II) .
De chaque coté de l'arête du Bec, les falaises sont taillées à pic sur une grande longueur: lorsque l'on arrive par la mer à la Calanque, on a l'impression de passer devant l'étrave d'un colossal brise-lame.
La falaise nord-est, la plus haute ( 123 m. au dessus du Capelan) est divisée en deux contreforts saillants entre lesquels une grande terrasse couverte d'arbustes est suspendue.
Au dessous et au ras de la mer, au fond d'une anse presque comblée par des blocs éboulés, s'ouvre presque au nord le porche de la Baume du Capelan; elle traverse le contrefort oriental derrière lequel elle a deux ouvertures : l'une assez haute, la Fenêtre et l'autre sous marine par laquelle la mer a réussi à se frayer un passage dans la grotte.
Au dessus un formidable gendarme s'est détaché du contrefort oriental et dresse à 95 mètres dans le ciel sa silhouette mal équilibrée: on a voulu lui trouver une vague ressemblance avec une momie entourée de ses bandelettes.
Quant à la falaise sud elle est beaucoup moins haute: 70 à 80 m., mais se prolonge loin au-delà de la crique du Vei d'Aï, elle est coupée en deux par une longue corniche issue du belvédère de Merveille.
Le sentier d'accès à la Grotte du Capelan était connu des pécheurs et des excursionnistes, lorsqu'en 1926 une première équipe de grimpeurs atteignit le Bec par la voie de terre de la falaise nord-est et en fit le tour en revenant par les corniches de la falaise sud.
En 1927 une deuxième équipe, le groupe " Les Ecureuils " entreprit et réussit l'escalade de l'Arête du Bec, après l'avoir reconnu par une descente en rappel. Cette belle première complétait le palmarès d'escalade libre déjà si bien rempli de cette année 1927, puisqu'elle s'ajoutait à celles de la Bougie et de l'Arête de Marseille à la Grande Candelle .
Ensuite il fallu attendre 10 ans la conquête de la Momie à la montée. En effet depuis quelques temps, cette aiguille était visitée à la descente, au moyen d'une magnifique série de rappels : le 1er amenait à son sommet, le 2ème à son collet, le 3ème sur une plateforme à sa base, le 4ème sur la terrasse suspendue, et après une descente facile ,le 5me posé sur un anneau scellé en haut de la Cheminée Vincent, arrivait au bord de la mer devant la baume du Capelan. Cette descente avait été inaugurée en 1929 par G.Tricoire, Ph. Bernard, Menassier.
La voie d'accès la plus courte vient de Mazargues et des Baumettes à la plage de Sormiou, par le col et le vallon des Escourtines. A coté du Lunch-bar, un sentier jalonné en noir conduit à flanc de coteau le long des Crêtes de Sormiou, au promontoire du Caribou. Une descente rapide rejoint la mer, puis en contournant le contrefort nord de la falaise par une cheminée raide et l'étroite corniche du pêcheur, l'on atteint l'anse de la Baume du Capelan où le tracé se termine
I - (photo I et II ) le Tour du Bec de Sormiou
Première par G.Hancy, J. Magnan, A.Delage en 1926
Encordement très utile à la Cheminée Vincent, nécessaire après le Bec: 20m
Une Longue promenade coupée de nombreux passages d'escalade, dont un immédiatement après le Bec
Au dessus de la Baume du Capelan (C. photo N° I ) et sur la droite se trouve une longue cheminée verticale dont la partie inférieure s'arrête brusquement à quelques mètres au dessus du sol, terminée par une plateforme en balcon.
Gagner la base de cette cheminée, dite cheminée Vincent ( D. photo I ) par une vire ascendante et surplombante d'une dizaine de mètres ayant son point de départ à l'entrée de la grotte. Gravir la cheminée par ramonage pour atteindre à son sommet une grande niche.-Relais. -
N.B.-: deux ans après l'expédition de C. Hancy, c'est à dire en 1928, l'escalade de cette cheminée fut ré éditée par le groupe " Les Ecureuils "; ses membres crurent en faire la première et lui donnèrent le nom qui lui est restée depuis lors.
Virer à gauche sur une corniche d'abord étroite puis facile lorsqu'elle devient ascendante; on débouche sur les éboulis de la terrasse suspendue au pied de la Momie.
Par une marche de flanc vers le sud, on contourne son socle et l'on arrive à l'extrémité d'une corniche. Descendre alors une cheminée d'aragonite rouge, puis obliquant vers l'est des gradins et des dalles pour arriver sur d'énormes blocs coincés dans un goulet. Il communique avec l'orifice sous-marin de la Grotte au dessus, masquée par des rochers, mais aisément accessible, la Fenêtre .
On peut aussi arriver là après avoir pénétré dans la Baume du Capelan en effectuant dans sa paroi Est une traversée ascendante risquée, sur des prises arrondies et gluantes qui mène à la Fenêtre.( trajet découvert par Th. Bernard et Pirod ) les difficultés de ce voyage souterrain seront compensées , s'il est fait le matin et par beau temps, par le spectacle merveilleux des irradiations lumineuses multicolores reflétées par le tapis de sable du fond Cet éclairage scintillant bleu-vert transforme la grotte en féérique caverne des Mille et Une nuits .mais il s'éteint dès que le soleil a dépassé l'axe du goulet.
Traverser le chenal par une grande enjambée et remonter sur la paroi adverse, virer sur le sommet d'un petit éperon et redescendre de l'autre coté dans une fissure aux prises abondantes
On longe alors presque au niveau de l'eau la base de la corniche en trottoir ininterrompue jusqu'au Cap. Gravir 5 à 6m. sur l'arête qui descend du Bec jusqu'à une minuscule plateforme. De là il faut exécuter dans la face Sud une traversée difficile vers un bloc détaché coincé dans une fissure, sous une fenêtre qui perfore l'arête, c'est l'obstacle majeur de cet itinéraire.
Continuer la traversée en remontant et l'on atteint facilement les corniches de la Face Sud.
On les suit jusqu'au belvédère de Merveille, suspendu sur la mer à l'entrée de la Crique de l' Uei d'Aï ( provençal : oeil d'âne): un cabanon rudimentaire, actuellement fort mal entretenu, y fut construit en tôle ondulée par un amateur d'escalade et de pêche surement très entrainé et insensible au vertige, car il n'est pas facile d'y arriver venant du col de l'Uei d'Aï et il est de notoriété publique à Sormiou que son propriétaire y ramena, périodiquement, et pendant longtemps, de magnifiques cuvées de liquides généreux.
Remonter alors du cabanon qui s'élève dans la falaise de la crique le long d'une étroite corniche très aérienne, puis faire quelques crochets dans la muraille dont la pente s'adoucit; peu après une bonne piste mène au col. Descendre vers Sormiou par un sentier dans les pinèdes nord. Il ne faut pas entreprendre ce parcours si la mer est grosse et surtout si l'Orsure ou vent du Levant souffle, ce serait la baignade assurée entre le Capelan et le Bec.
II - Arête du Bec de Sormiou ( photo N° I et II )
Première par : Mouren et les membres du groupe " Les Ecureuils" le 25 Octobre l927
Escalade " libre difficile " - Encordement 20 mètres
Le plus gros morceau est le passage du Bec. - L'itinéraire précédent sert de voie d'accès pour cette escalade .
Escalader le premier ressaut vertical par son flanc gauche jusqu'à la petite plateforme, puis par son taillant. Des prises rondes permettent de s'élever en oblique vers l'énorme surplomb du Bec sous lequel se trouve un replat incliné; contourner un saillant vers la gauche et gravir une dalle fissurée qui aboutit à la corniche de la Face Sud. -R.1
On la suit un moment, puis on monte par une fissure facile sur une deuxième corniche. -R2 .
Attaquer le deuxième ressaut vertical un peu à gauche de son arête par une dalle pourrie; arriver sur un replat, virer dans la face Nord-Est et s'élever dans une dangereuse fissure très délitée ( exposé à cause de la mauvaise qualité du rocher) puis dans une dalle pour atteindre le collet.- R3
Une variante ( I' de la photo N° II ) permet d'éviter ce passage où la roche est peu sure, mais les difficultés d'escalades y sont beaucoup plus grandes. Virer sur la corniche à gauche de l'arête, dépasser un premier dièdre immédiatement suivi d'un deuxième que l'on escalade difficilement jusqu'à une minuscule borne après avoir démarré le leader par une courte échelle, la plus haute possible; un relais est utile derrière la borne (R) .Revenir à droite et par une cheminée parvenir au 3me relais précité. Cette variante est due à Gisèle Albert et Dr. Albert le 2 Février 1939 .
On continue par une bonne cheminée sur le taillant de l'arête qui émerge sur une plateforme horizontale. -R4
L'escalade est terminée; on poursuit l'ascension vers le sommet du Cap par une promenade au bord de la muraille d'où l'on peut admirer la sveltesse de la Momie et son extraordinaire déséquilibre .
III - La Voie de la Momie
Première par: Ch. Magol, R. Duchier;V. Chauvet,Liautard, A. Coudray le 25 Mai 1937
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 25 mètres
Malgré le passage, où l'emploi d'un piton est absolument indispensable soit excessivement court, nous classerons la Momie dans l'escalade artificielle, fidèle en cela aux règles que nous nous sommes imposées au début de cet ouvrage; plusieurs grimpeurs, et non des moindres, ont essayé de faire la Momie sans aucun point d'appui artificiel, mais aucun n'a réussi et divers essais se termineront tous par des décrochages .
Cependant il faut reconnaitre qu'à part ces deux mètres épineux en haut de la première étape, tout le reste est en escalade libre souvent très difficile et que ce très bel itinéraire serait mieux à sa place aux cotés de la voie Barrin du Rocher des Goudes et de l'Arête Victor Martin dans la catégorie de "l'escalade libre très difficile "; en effet 5 à 6 pitons d'assurance et 1 de traction peuvent suffire à faire correctement cette escalade de 50 mètres ( de la terrasse suspendue au sommet de l'Aiguille ).
Depuis la première la voie de la Momie a été facilitée sinon améliorée par la démolition d'un énorme bloc instable mal encastré dans la plateforme terminale, il fallait s'y rétablir et c'était là le morceau le plus périlleux sinon le plus difficile de tout le parcours; à sa place maintenant on gravit une banale fissure terreuse.
Une rectification assez logique et de haute école a été apportée dernièrement par E. Frendo, qui après 9 ans d'absence, revenait tâter du calcaire dans les Calanques en 1941. En compagnie de Christine Doclos et de Mme d'Albertas, il franchit directement le toit de la grotte de la 2ème étape, en évitant la disgracieuse vire habituelle.
Cet itinéraire part de la terrasse suspendue entre les deux contreforts de la face Nord-Est, un peu à droite du couloir nord de la Momie .
L'escalade de suite difficile, débute par une muraille de 20 mètres zébrée par deux fissures parallèles. Grimper dans la grande niche sur leur droite, puis traverser une dalle lisse à l'horizontale vers la gauche pour rejoindre et escalader la fissure Ouest. Elle s'incurve bientôt sous un bombement proéminent, on l'abandonne en se rétablissement difficilement à gauche sur un mauvais replat. Au dessus une courte fissure verticale sans aucune prise oblige à passer sur un étrier, puis 1 ou 2 pitons si l'on continue tout droit, mais on peut s'échapper par la droite dans une dalle moins raide. On atteint alors une grande plateforme à la base de la Momie.- R.1
Monter facilement dans le fond de la grotte puis exécuter une traversée descendante difficile dans une dalle lisse de la paroi gauche (Est); on contourne une petite arête verticale en grimpant sur des blocs instables, on atteint une vire par laquelle on rejoint le bas du couloir en revenant au dessus du relais. Ce crochet primitivement destiné à éviter les surplombs du toit de la grotte, complique inutilement l'itinéraire puisque Frendo a démontré que l'on pouvait fort bien les passer en escalade libre dans l'axe du couloir. On s'élève ensuite en ramonage assez facile jusqu'au collet de la Momie. -R2 .
Grimper dans la paroi Nord-Ouest de l'aiguille par une vire ascendante vers la gauche qui s'amenuise et se termine sous une fissure très raide; on s'y élève à l'aide de quelques prises de pied dans la paroi de droite, et après un passage exposé, puis quelques mètres moins inclinés on termine par un rétablissement sur la plateforme du sommet.
Delà il est tentant de poursuivre vers le haut tout proche de la falaise du Cap, car 1m.50 à peine sépare le sommet de la Momie de la muraille .Mais une dalle compacte et surplombante de 10 m. et absolument sans défaut oppose ensuite un obstacle insurmontable. Il est possible cependant de faire la sortie de la Momie et ce problème a été résolu par Gisèle Albert en redescendant au collet et en escaladant la falaise plus à droite. Ce passage est décrit au paragraphe suivant.
I
IV - Voie de la falaise Nord-Est du Cap de Sormiou
Première par: Gisèle Albert, Dr. Albert le 7 Janvier 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 25 mètres
Ce n'est pas à proprement parler un itinéraire autonome puisqu'il emprunte en son milieu la voie Magol de la Momie, mais il arrive à la terrasse suspendue par un trajet distinct d'escalade libre par endroit très difficile, où ne fut employé aucun pitons d'assurance lors de la première et ceci dans la ligne générale de l'ascension, et surtout il donne la solution du problème de la sortie au sommet de la falaise par un parcours d'escalade libre également très difficile.
Ce fut la première ascension de la falaise Nord -Est et cette réussite est d'autant plus remarquable que le chef d'expédition était une femme.
Comme la Voie de la Momie, ce parcours souffre de sa classification dans l'escalade artificielle, motivée par le court passage sur piton indispensable en haut de la dalle de la 3me étape ( dans la Voie Magol ), car tout le reste est en escalade libre souvent fort difficile.
A l'entrée de la Baume du Capelan virer à gauche à quelques mètres au dessus de la mer et contourner une arête descendue de la terrasse suspendue. Attaquer aussitôt une dalle où l'on trouve d'excellentes prises et grimper jusqu'à une corniche ascendante sur la gauche.-R1
Virer à droite sous un encorbellement et remonter le taillant de l'arête en franchissant un difficile passage de surplomb dans des rochers noirs disloqués; on arrive sur une corniche.- R2
En la longeant vers la gauche on atteint très facilement la terrasse suspendue. Suivre alors la voie de la Momie jusqu'à son collet. -R3 et 4 .
Escalader face à l'aiguille une dalle aux prises nombreuses, puis plus rares pour remonter un court dièdre très raide et lisse coiffé par un toit en pan coupé. Virer alors difficilement à droite sur une corniche fuyante encastrée sous un encorbellement; après quelques mètres exposés, on peut s'y dresser et continuer facilement jusqu'à un petit éperon dont on remonte letaillant. Audessus et à gauche escalader un dièdre lisse puis un gros bloc surplombant. Contourner ensuite des blocs branlants ( très aérien )et par une courte fissure ascendante herbeuse, on arrive sur la crête exactement au dessus de la Momie .
V - La Voie Tanner ( photo N° I )
Première par : R.Tanner et Suzon Dijon, le l8 Juillet 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 3O mètres
Elle a les mêmes caractéristiques que les voies de la Momie et de la Falaise Nord-Est : une étape artificielle, la première, et le reste en escalade libre. Mais elle s'accommode beaucoup mieux de son classement car les passages artificiels sont plus importants.
Elle parcourt à la verticale l'anse du Capelan, le fond de la grande dépression située entre les deux contreforts et débute derrière un groupe de chênes verts à l'extrémité nord de la terrasse suspendue. On rejoint le départ par la cheminée Vincent
Dans le fond de la dépression une fissure plus ou moins large monte jusqu'au sommet, mais au départ elle est souvent bouchée par l'aragonite rouge et l'on devra faire des crochets sur la droite au cours de la première étape.
Attaquer dans la paroi de droite par une vire ascendante qui mène à la fissure d'aragonite. Suivre celle-ci pendant 2 mètres, puis franchir sur la droite un gros surplomb. Obliquer encore à droite dans une dalle compacte, puis on revient à gauche dans la fissure rouge. Virer encore à droite dans une dalle semblable à la première et la remonter jusqu'au relais sur une corniche embroussaillée .- R1 .
A gauche du relais monter dans une dalle fissurée verticale et se rétablir sur un petit replat; continuer dans la dalle, puis dans une fissure qui mène au relais suivant. -R2 .
Après avoir gravit une cheminée très ouverte et longue, on arrive sous un énorme bloc qui la bouche; on franchit cet obstacle en virant à gauche dans une dalle rouge très lisse, puis on se rétablit sur un replat.-R2.
Escalader une cheminée de 10 mètres et virer à droite sur une dalle en pente. - R4
Ao dessus franchir un dièdre rouge compact dont on sort par son plan gauche, puis une cheminée de blocs brisés mène au sommet .
VI - La Voie du Contrefort Nord ( photo N° 1 )
Première par : G. Livanos, A. Coudray, le 14 Décembre 1941
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 25 mètres
Il s'agit encore d'un parcours mixte mais cette fois-ci l'escalade artificielle y occupe une place prépondérante.
Prendre le départ sur une plateforme où passe le tracé noir, avant la corniche du Pêcheur. On monte tout d'abord un ressaut facile puis on s'élève à gauche dans une fissure peu profonde; après quelques mètres, on se rétablit sur une marche et l'on franchit un bombement en dos d'âne, ensuite par des prises très mauvaises on atteint une large corniche herbeuse . - R 1
A quelques mètres à droite escalader " à la Dulfer " une fissure oblique; franchir au dessus un surplomb prononcé et suivre à droite une nouvelle fissure oblique qui s'interrompt bientôt, un peu au dessus une 2me fissure parallèle à la première mène à des blocs démolis; on revient alors à gauche par une traversée ascendante de rochers désagrégés; gagner au dessus et à droite un petit replat. - R2
Monter sur une strate horizontale herbeuse, puis dans une dalle verticale; 5 à 6 mètres plus haut virer sur la gauche en ménageant un bloc détaché sur lequel on se dresse; de là par des marches terreuses on gagne l'extrémité d'une grande terrasse. - R3 .
On poursuit l'escalade dans une dalle concave à bonnes prises, dans le haut elle surplombe, on entre alors dans une petite cheminée bouchée par des rochers disloqués. On la contourne à droite, puis on gravit à gauche une rampe qui mène à un replat . - R.4
Sur la gauche, s'élever dans une dalle compacte vers la fin où elle se redresse un peu. Se rétablir alors sur une vire encastrée sous un bombement que l'on suit vers la droite pour prendre pied sur une vaste terrasse herbeuse . - R.5
On abandonne alors la verticale impraticable et l'on s'engage vers la droite le long d'une fissure fortement oblique que l'on parcours en escalade artificielle ininterrompue jusqu'à une courte vire, par laquelle on rejoint la pente d'éboulis issue d'une grande dépression de la crête sommitale . - R.6
Par une arête de rochers faciles on arrive au sommet du Cap .
MURAILLE SUD DU BAOU ROND
Malgré son voisinage avec l'Aiguille de Sormiou si fréquentée, cette jolie muraille n'intéressa personne,- à notre connaissance- avant 1942 .
Le Baou-Rond et son jumeau le Baou-Pointu forment le point culminant (285 m.) de la ligne de crêtes qui séparent les Calanques de Sormiou et Morgiou. Le tracé bleu du cap Morgiou passe entre les deux sommets; mais en aucun point de son parcours on aperçoit la muraille Sud du Baou -Rond et rien ne fait supposer que ce piton débonnaire soit coupé au midi par une paroi de 60 à 70 m. de haut, longue de 200 mètres.
Par contre de la mer on aperçoit fort bien la longue silhouette de sa crête arrondie et c'est encore le vocabulaire imagé des pêcheurs qui a fourni son appellation.
La voie d'accès la plus commode passe à l'Aiguille de Sormiou venant des Baumettes par les Escourtines, longe à flanc de collines des pistes souvent incertaines, et remonte l'éboulis du coin des Pêcheurs.
Voie Chopard - Hancy
Première par H. Chopard , G. Hancy le 11 Janvier 1942
Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 20 mètres.
Un seul passage artificiel dans la première étape, le reste en escalade libre parfois exposée .
La face sud du Baou-rond est coupée en son milieu par un contrefort arrondi qui épaule son sommet .De plus elle est parcourue au tiers de sa hauteur par une grande sangle herbeuse horizontale .
Prendre le départ sur la droite du contrefort en escaladant des rochers raides et mal nettoyés, puis une dalle lisse mais bordée à droite par une bonne fissure pour les mains et quelques marches embroussaillées,- soit plus à droite, en grimpant dans une bande de rochers inclinés mal orientés, et l'on atteint la sangle.-R1
Toujours sur la droite du contrefort s'élever sur des pitons, dans un mur vertical au début puis légèrement surplombant que l'on gravit de gauche à droite, puis tout droit en direction d'une niche avec un gros genévrier.- R2.
On la quitte par la gauche en grimpant dans une dalle puis le long d'une fissure oblique qui conduit à un gros pin dans l'axe du contrefort. -R3
Monter ensuite droit par un ressaut facile sur une vire de gros blocs en balcon dominée par de grandes plaques bombées, que l'on suit vers la gauche jusqu'à son extrémité.
Par in pas à gauche ( exposé) prendre pied dans la muraille que l'on gravit par une escalade raide et aérienne en revenant au dessus de la vire. Bon relais .- R4
Ensuite une courte traversée horizontale pour contourner un gros blocs saillant, puis la montée directe au sommet dans des rochers raides et finalement faciles, termine l'escalade .
LA FALAISE DU CANCEOU OU CANDELLE DU CANCEOU
La Falaise du Cancéou Vue du Bec de SormiouA- Calanque du Cancéou
B - Le Portail de Rome
C- Crique
D- La Calanque de la Figuière
E - Plateau du Cancéou Alt: 220m
F,F',F2 Corniche Albert
- Photo-télé: Dr. AlbertG - Le Tube
H - Grande Terrasse
I - Bouche de l'Aven
J - Fissure à escalader
K - Les Gargouilles
L - Cime du Ponant
M - Cime du Levant
Les éboulis nord de la Calanque de Sormiou descendent en pente douce vers la mer. Le littoral est accueillant sur toute sa longueur et d'accès très facile car un sentier serpente au bord de l'eau qui, venant du coin des Pêcheurs dessert de nombreuses petites anse et après de multiples contours arrive à la Crique de la Gorge du Caperet, exactement au nord du Bec de Sormiou. Il s'interrompt là au pied de l'arête de la Palée surgie brusquement des flots.
Au-delà c'est la falaise abrupte de la Main du Diable ( poste de pêche renommé ) mais venant de la plage elle est inaccessible sans escalade difficile, et il faut remonter très haut dans la gorge du Caperet pour trouver un passage dans sa muraille .Aussi le sentier qui mène aux terrasses de la Main du Diable part-il directement du chemin des crêtes de Morgiou- Sormiou, 200 mètres à l'Est du carrefour des tracés bleu et rouge, et descend en pente douce vers la mer qu'il rejoint par un trajet pittoresque.
A l'Est de la Main du Diable, la Calanque du Cancéou ( A ) creuse profondément la falaise; elle est inconnue des excursionnistes car invisible et de plus inaccessible par terre sans rappel de corde. C'est la limite géographique de la Calanque de Sormiou
Continuant vers l'Est la falaise s'élève à une grande hauteur, absolument verticale quand elle ne surplombe pas et forme - toute proportion gardée - une des plus gigantesques murailles des Calanques, haute de 155 m. à son point culminant et longue de 400 mètres entre la calanque du Cancéou et celle de la Figuière ( D ) au levant. Elle n'était connue que des pêcheurs et des bateliers sous un mauvais jour d'ailleurs , car, par grand vent ou après les pluies, les surplombs et les éboulis suspendus du sommet déversent des pierres à plus de 20 m. de la côte et rendent ses abords dangereux. C'est de la mer aussi que l'on apprécie le mieux ses proportions grandioses et son aspect redoutable. Aussi les mariniers l'appellent-ils depuis toujours la Candelle du Canceou car sa ressemblance est frappante avec la Grande Candelle, lorsque l'on quitte Sormiou en bateau et que l'on voit surgir loin dans le ciel au dessus de celle-la, la puissante silhouette de la Face Sud de celle-ci.
Le bas de la muraille est entaillée vers son milieu par une crique ( C ) au fond de laquelle s'ouvre une petite grotte marine et 50 mètres sur la gauche ( ouest ) un curieux portique de pierre, presque entièrement détaché de la paroi élève sa voute en plein cintre à 35 m. au dessus de l'eau; et il est appelé le Portail de Rome ( B ) par les pêcheurs.
Le seul moyen possible d'atteindre la falaise pour en tenter l'escalade paraissait être le bateau.
Mais récemment , le 1er Janvier 1942 le Dr. Albert découvrit après quelques recherches une voie d'accès commode et fit la première exploration de la Grande Terrasse ( H ) sous la Cime du Ponent (L ). Voici le détail de cette voie d'accès: Venant de Mazargues et des Baumettes, on atteint au Col des Escourtines le tracé bleu du Cap Morgiou; on le suit pendant une demi-heure le long des crêtes jusqu'au dernier plateau (E) à partir duquel il pique en pente raide vers le Fortin Ruiné .Descendre alors le thalweg d'un vallon, immédiatement avant ce plateau; dans le bas il est coupé par un à-pic et l'on aperçoit la calanque du Cancéou à 90 mètres au dessous. Sur la gauche une muraille est striée par une série strates inclinées vers la mer formant plusieurs corniches étagées.
A compter du haut c'est la 5ème sur laquelle il faut s'engager. Au bord de l'à-pic on la rejoint par une escalade facile et l'on a la surprise d'y trouver un passage confortable.
On la suit facilement jusqu'à un coude brusque ( F I ) , au delà elle se rétrécit progressivement et il devient prudent de s'encorder. Après une légère descente au Sud la corniche devient très étroite et fait un nouveau coude ( F 2 ); par un court passage délicat on contourne un saillant et l'on parvient dans une zone plus large au pied d'une cheminée. On est arrivé dans la falaise. Au dessous une très large terrasse file vers l'est, qu'il s'agit d'atteindre car la corniche s'interrompt peu après.
A l'extrême bord, sous la cheminée descendre par ramonage dans un tube qui débouche dans le toit d'une excavation peu profonde (G). Poser ensuite un rappel de 2O m. autour d'un pilier qui amène sur la terrasse, à 6O m. au dessus de la mer (H ) ; la remontée peut se faire par une escalade assez facile de dalle délitée, sous l'excavation .
La cime de la falaise atteint 125 m. de hauteur totale à cet endroit. Marcher vers l'Est en longeant la paroi, car autrement il faudrait traverser un maquis désagréable de pins nains . On arrive bientôt au bord de la falaise inférieure; on remonte alors une dépression très embroussaillée et l'on parvient sur la terrasse au dessus du Portail de Rome; à droite une très longue et large fissure ne laisse aucun doute sur la solidité précaire de son architecture ( I ) et à gauche le large orifice d'un aven profond de 5O m. est béant: il communique avec la mer par un conduit sous-marin.
Pour continuer la visite des terrasses il faut escalader en face du gouffre et au sud est, une barre rocheuse en passant par une cheminée délicate (J ) .
On débouche sur une nouvelle terrasse recouverte d'un épais tapis de débris poussiéreux tombés de la falaise, qui à ce niveau atteint 155 m. de hauteur totale et la recouvre presqu'entièrement de ses fantastiques surplombs noirs.
LE COULOIR DU MASQUE
La Falaise du Cancéou
Vue de la Mer au large
Cliché Dr. AlbertI - Couloir du Masque
II - Voie de la Falaise
B - Portail de Rome
C- Crique
I - Bouche de l'Aven
J - Fissure à escalader
K - Les Gargouilles
M - Cime du Levant
N - Le MasqueL'exploration de la Falaise du Cancéou par la voie de terre était à peine réalisée que son escalade fut entreprise par la cordée : Gisèle Albert, J. Bouisson et Dr. Albert, ces grimpeurs s'attaquant à la grande diaclase oblique qui sépare les cimes du Ponant et du Levant.
Cet itinéraire, vu d'en bas, était évident et paraissait aisé à parcourir: les quarante premiers mètres ne présentant aucune vraie difficulté et la partie supérieure - soit une cinquantaine de mètres dans un profond couloir- ne semblant devoir opposer que les obstacles habituels des cheminées. Seule la zone centrale, où le couloir du Masque se ferme complètement en mince fissure colmatée, posait un problème dont la solution n'était pas absolument certaine au premier examen.
L'ensemble cependant avait un aspect suffisamment sympathique et engageant et ce fut une surprise de se heurter à de rudes difficultés dans la 5éme étape .
Alors que du bas ,une curieuse illusion d'optique faisait voir la muraille simplement verticale, les grimpeurs se trouvèrent en réalité dans une pente souvent négative et de plus coupée par un gros surplomb franc au dessus du 4me relais..Ensuite la pose des pitons indispensables fut beaucoup gênée par la structure compacte du rocher,- la falaise du Canceou, sous ce rapport diffère totalement de l'habituel calcaire fissuré des Calanques.- Quant à l'escalade libre qui avait été escomptée sans histoire, elle fut souvent exposée parce que le rocher fut trouvé couvert d'une croute de débris pulvérulents ou bien enduit d'argile visqueuse dans le couloir.
Ainsi donc cette escalade relativement facile et libre dans les deux premières étapes, devient artificielle et très difficile dans la 3éme étape et surtout dans la 5ème. Les 4ème et 6ème étapes se font en escalade libre courante. La 7ème étape comporte un passage de surplomb très difficile au départ du relais.
Quant à la dernière étape, également en escalade libre, elle est très exposée parce que la paroi est faite à ce niveau, d'un invraisemblable agglomérat de blocs croulants. La 5me étape à elle seule justifie le classement du Couloir du Masque dans la catégorie " escalade artificielle extrêmement difficile " .
Pour terminer ces généralités nous indiquerons que le Masque ( N ) grossièrement sculpté par l'érosion dans le couloir se distingue facilement sur la photo, sous le 6ème relais.
Première par: Dr.Albert, Joseph Bouisson, Gisèle Albert. le 11 Avril 1942
Escalade " artificielle extrêmement difficile - Encordement: 25 mètres
Le triple encordement à 25 m. d'intervalle est très utile sinon indispensable pour la 5 me étape afin d'améliorer le coulissage.
Le moyen le plus pratique d'aller au départ est évidemment le bateau en partant de Sormiou. Si l'on ne dispose pas d'une embarcation, il faut venir par la voie de terre de la falaise précédemment décrite ( II ), dépasser la diaclase, descendre en rappel sur une grande plateforme au base de la falaise du Levant, mais il sera impossible de rejoindre ainsi le niveau delà mer.
L'escalade débute dans la crique ( C ) d'où l'on quitte le bateau par un surplomb peu commode, puis on atteint facilement une grande plateforme. -R1 - Un suintement d'eau à creusé là un canon minuscule .
Traverser vers l'ouest puis escalader une muraille assez raide avec un passage délicat au milieu; on arrive peu après à la grande terrasse.- R2
Le couloir du Masque est réduit là a une étroite faille entièrement bouchée et il faut s'élever sur la gauche dans une dalle brune dont la pente d'abord commode, se redresse rapidement en même temps que les prises se raréfient. L'escalade devient alors artificielle et exposée parceque les pitons sont très espacés et surtout tiennent mal. Ce premier passage difficile vaincu, on pénètre dans une large excavation: sur la droite une petite stalagmite trapue assure une bonne stabilité au relais.-R3 .
Obliquer vers la gauche et grimper sur un encorbellement pour atteindre une petite plateforme couverte par un énorme bloc en porte à faux. - R4
A partir de là il convient de s'encorder en triple brin. Par une très grande enjambée sur la droite, atteindre une profonde et courte fissure qui coupe à la verticale un surplomb très accusé; on s'y élève sur pitons et l'on arrive péniblement à hauteur d'une étroite vire inclinée vers le vide. Ce passage est extrêmement aérien, car on est alors à plusieurs mètres en dehors de la verticale du 3me relais, et la muraille en pente négative oblige à une gymnastique fatigante sur des pitons douteux. Traverser à droite et monter vers une niche. Envisager là l'éventualité d'un mauvais relais intermédiaire sur " étrier" si l'on a des doutes sur la facilité du coulissage des cordes. On s'y élève en opposition et après avoir franchi un petit surplomb on grimpe dans une cheminée oblique (la rampe de paquebot). L' escalade deviendrait assez facile si la roche n'était recouverte d'un dépôt de débris poudreux qui annule l'adhérence des chaussures. On atteint peu après le maximum de la zone surplombante que l'on vient de franchir. Revenir un peu à droite dans le couloir qui commence à s'entrouvrir et faire un bon relais assuré par un gros bec rocheux. -R.5 .
Quitter là, si l'on veut, le triple encordement.
L'escalade deviendrait franchement facile,- un ramonage banal de profonde cheminée- si le rocher n'était maintenant enduit d'argile grasse glissante:; après une varappe laborieuse on arrive dans un évasement de très grande dimension; continuer sur la droite, et l'on retrouve bientôt les prises rondes et les amas poussiéreux de l'étape précédente. On s'arrête sous un surplomb et l'on est alors installé sur les rochers
( N ),qui ont , vus de la mer, une vague ressemblance avec un masque .- R 6 .
Attaquer un surplomb oblique en s'élevant difficilement sur des pitons fragiles, puis exécuter un rétablissement exposé sur un petit saillant de cristaux bruns. Grimper ensuite dans le couloir qui est fortement étranglé par d'énormes blocs en surplomb mais se creuse profondément. ( passage dit: de "l'estrangle belle-mère! " ) La progression est de nouveau gênée par l'argile glissante, mais des prises nombreuses et sures donnent cependant une bonne sécurité. On débouche bientôt dans une grande excavation dominée par un amoncellement de blocs menaçants. Il est préférable d'installer un relais le plus près possible de la gueule du couloir, sinon l'on ne s'entendrait pas pour les manoeuvres de corde des suivants. Puis on gagne facilement une petite grotte sur la gauche où la cordée se regroupera à l'abri. -R.7
La dernière étape se fait en effet dans une muraille en pleine décomposition, et il est en effet impossible d'éviter des chutes de gros blocs mal soudés par la terre rouge, qui s'écroule au moindre choc et vient s'engloutir dans le couloir. Grimper sur la droite de la grotte, puis obliquer légèrement sur la gauche et terminer par des marches assez faciles. On arrive dans le thalweg d'un petit vallon entre les Cimes du Ponant et du Levant .
VII - Quartier de l'Ile de Riou
Ce livre d'escalade manque ... S'il m'est jamais retourné , il sera intégré à cet endroit.
Les plus célèbres des escalades de Riou sont les Tours, domaine des faulcons du Roy et autres rapaces et pour cette raison maintenant interdites au public
Ce livre d'escalade manque ... S'il m'est jamais retourné , il sera intégré à cet endroit.
Les plus célèbres des escalades de Riou sont les Tours, domaine des faulcons du Roy et autres rapaces et pour cette raison maintenant interdites au public
Cheminée de la Face Sud de la Tour Centrale de Riou (Croquis Dr. Albert)
Voie de la Face Sud de la Tour Centrale (Croquis Dr. Albert)
Vues de la Vigie
L'ile Maïre fait partie de l'archipel de Riou . En 1952 et 1953, mon père , Jean Meunier et Néné Devergie firent 2 escalades retrouvées sur deux croquis
Voie de l'Arête du Fromage
Arête des Escaliers
Page Suivante
Copyright© Riou et les Calanques du Dr. Albert. All Rights Reserved
E-Mail Webmaster: [email protected]
Copyright© Riou et les Calanques du Dr. Albert. All Rights Reserved
E-Mail Webmaster: [email protected]